Les cinémas d’Utopolis et d’EuropaCorp changent de propriétaires

Posté par vincy, le 5 octobre 2016

Kinepolis a finalement pu reprendre neuf cinémas du groupe Utopolis en cédant quatre multiplexes belges à UGC (Aarschot, Lommel, Malines et Turnhout ) pour satisfaire l'autorité de la concurrence. Kinepolis a ainsi racheté cinq multiplexes aux Pays-Bas (Almere, Den Helder, Oss, Zoetermeer, Emmen), trois au Luxembourg (Luxembourg et Esch-sur-Alzette) et un en France, à Longwy. Kinepolis se renforce ainsi dans le Benelux et dans une moindre mesure dans l'Est de la France. Avec ce rachat, le groupe possède 47 complexes, dont 14 aux Pays-Bas, 12 en Belgique et 10 en France. L'acquisition d'Utopolis lui permet d'ajouter une cinquantaine de salles à son réseau. Pour UGC c'est aussi une bonne opération. Avec trois cinémas dans le pays (deux à Bruxelles, un à Anvers), le réseau était un peu sous dimensionné face à ... Kinepolis. UGC dispose donc désormais 7 multiplexes en Belgique.

Autre bouleversement dans l'exploitation, celui des cinémas d'EuropaCorp, la société de Luc Besson, qui va céder au réseau Gaumont-Pathé son multiplexe d'Aéroville près de l'aéroport Charles-de-Gaulles en région parisienne ainsi que son projet à La Joliette à Marseille. Ouvert en 2013, le complexe d'Aéroville se voulait novateur dans un centre commercial ambitieux (et le 3e en france par sa superficie). EuropaCorp souhaite depuis quelques temps se concentrer sur ses métiers de base (production, distribution). Avec 2500 places dans 12 salles (dont deux salles lounge avec bar privatif, deux avec son immersif, etc..), le complexe avait séduit un large public. La fréquentation est en hausse avec 700000 entrées en 2015 contre 500000 en 2014.

Pour les cinémas Gaumont-Pathé ce sera le premier complexe dans le nord de Paris (et le premier dans le département du Val d'Oise). Sa seule vraie concurrence est l'UGC Cine Cite O'Parinor dans le centre-commercial d'Aulnay-sous-bois. Le projet de Marseille, dans la zone Euroméditerranée, pas loin du Mucem, complètera l'offre du groupe déjà situé à Plan de Campagne, sur la route d'Aix-en-Provence, et dans le 4e arrondissement de la ville.

Les multiplexes en plein boom et ceux qui dépriment

Posté par vincy, le 31 janvier 2016

ugc ciné cité logo

Le Film Français, en partenariat avec Rentrak, dévoile le classement annuel des 200 complexes cinématographiques les plus fréquentés en 2015.

Les 5 multiplexes au top. UGC domine.
Le Top 5 est toujours dominé par UGC avec l'UGC Ciné Cité des Halles (Paris) et le Ciné Cité de Bercy (Paris), avec respectivement 3,2 millions et 2,05 millions de spectateurs. Les deux encaissent une baisse de leurs entrées (-3,4% et -10,8%). Ils sont suivis du Kinopolis de Lomme dans le Nord (2,03 millions), du MK2 Bibliothèque à Paris (1,71 million) et du Gaumont Carré Sénart en Seine-et-Marne (1,7 million).

Les gros réseaux. Gaumont-Pathé en tête.
Outre les Ciné Cité des Halles et de Bercy, le réseau UGC cinq autres complexes qui ont attiré plus d'un million de spectateurs: La Défense (Hauts de Seine), Strasbourg, Rosny (Seine Saint Denis), Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) et Créteil (Val de Marne).
Gaumont-Pathé (Europalaces) compte 13 multiplexes dans cette liste de 23 millionnaires. Hormis celui de Carré Sénart, on retrouve le Pathé Plan de Campagne (Marseille), le Pathé Belle Epine (Région parisienne), le Gaumont Parnasse (Paris), le Gaimont de Montpellier, le Pathé Carré de Soie (près de Lyon), le Gaumont Opéra (Paris), le Pathé de Nice, le Gaumont de Labège (près de Toulouse), le Gaumont Wilson (à Toulouse),le Gaumont du Disney Village, le Pathé de Conflans (Yvelines) et le Pathé de La Garde (près de Toulon).
A part le MK2 et le Kinépolis, un seul autre cinéma hors des grands réseaux se classe dans ces 23 millionnaires, Les 3 Palmes à Marseille, avec 11 écrans et 1,15 million de spectateurs.

Les autres réseaux et indépendants. Kinépolis et Mega CGR en vedette.
Outre Les 3 Palmes à Marseille, quelques multiplexes tirent leur épingle du jeu. Kinépolis à Metz, à Nîmes, à Nancy, à Thioville et à Mulhouse ont tous attiré plus de 600 000 spectateurs. Côté Méga CGR, ceux de Tours, Brignais, Blagnac, Villenave d'Ornon, Torcy, La Rochelle, Saint-Saturnin, La Mézière et Pau, ont aussi séduit plus de 600 000 spectateurs. Pour MK2, seul celui de Quai de Seine/Quai de Loire a enregistré 919000 tickets.

Parmi les autres complexes très fréquentés citons le Ciné Dôme à Aubière (près de Clermont Ferrand), le Mégarama de Villeneuve la Garenne (Val de Marne), le Multiplexe Liberté à Brest, le Ciné Cap Vert à Quétigny (près de Dijon), le Méga Castillet à Perpignan, le Capitol Studios près d'Avignon, l'EuropaCorp Aéroville près de l'aéroport de Roissy, le Rex à Paris et le Cinéville à Hénin-Beaumont.

Les plus fortes progressions. Les villes moyennes dynamiques.

  • + 43,07%. Pathé Quinconces Le Mans (550000)
  • + 42,05%. Europacorp Aéroville Roissy (712000)
  • + 41,18%. Mega CGR Draguignan (290000)
  • + 15,72%. Pathé Beaugrenelle Paris (923000)
  • + 12,45%. Véo Muret - Toulouse (457000)
  • + 10,26%. Majestic Compiègne (504000)

Les plus fortes chutes. Les Champs Elysées et la banlieue souffrent.

  • - 30,43%. La Géode (320000) - lié à la fermeture de la Cité des Sciences et de l'Industrie durant près de deux mois.
  • - 23,18%. Alhambra Saint Etienne (350000)
  • - 20,97%. UGC Ciné Cité Rosny (1405000)
  • - 19,43%. UGC Normandie Champs Elysées (296000)
  • - 16,89%. Gaumont Champs-Elysées (657000)
  • - 16,57%. Gaumont Saint-Denis (367000)


Les leaders en région.

  • Ile de France. UGC Cité Cité Les Halles à Paris.
  • Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Kinépolis Lomme près de Lille.
  • Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes. UGC Ciné Cité Etoile à Strasbourg.
  • Bourgogne-Franche Comté. Ciné Cap-Vert à Quétigny, près de Dijon.
  • Rhône Alpes- Auvergne. Pathé Carré de Soie à Vaulx en Velin, près de Lyon.
  • Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pathé Plan de Campagne près de Marseille.
  • Corse. Ellipse Cinéma à Ajaccio.
  • Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Gaumont Multiplexe à Montpellier.
  • Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Méga CGR à Villenave d'Ornon, près de Bordeaux.
  • Centre. Méga CGR à Tours.
  • Pays de la Loire. Gaumont Multiplexe à Angers.
  • Bretagne. Gaumont Rennes.
  • Normandie. Pathé Docks 76 à Rouen.

Un multiplexe à la place du Gaumont Grand Ecran Italie

Posté par vincy, le 1 septembre 2011

Depuis janvier 2006, la prestigieuse salle du Gaumont Grand Ecran Italie est fermée. Le modèle économique des cinémas mono-écran semble révolu, malgré l'avenir des films spectaculaires en relief. Après plusieurs années de mobilisation des riverains (et la création d'un collectif Sauvons le Grand Ecran), les différents projets de reconversion en zone commerciale (vêtements, décoration...) ont été abandonnés. Ultime rebondissement de ce feuilleton à haute-tension locale : Pathé devrait construire un multiplexe de 10 salles (1 250 fauteuils). L'annonce vient du Maire (PS) du 13e arrondissement, Jérôme Coumet (voir le texte complet). C'est une surprise puisque Gaumont dispose de 5 salles (1 146 places) à quelques centaines de mètres de là, avenue des Gobelins, et Pathé possède un multiplexes de 14 salles (3 780 places) à 3,5 kms. Avec les Gaumont Alésia, Montparnasse, Convention et Aquaboulevard, le réseau monopolise la partie sud de la capitale, reléguant en seconde zone les réseaux UGC et MK2 pourtant bien implantés, et concurrençant fortement les cinémas art & essais du quartier (La clef, L'escurial).

Si le projet n'est pas encore totalement concrétisé, dans l'attente d'autorisations administratives, c'est au moins un bon compromis qui se dessine, même si la zone d'achalandage risque d'être saturée.

Sauvons le Grand Ecran a accueilli la nouvelle avec circonspection pour ne pas dire "amertume".  <"Si on peut se féliciter que les recours de l'association Sauvons le Grand Ecran ont jusqu'ici évité à cette salle d'exception d'être transformée en simples boutiques, cette opération aboutirait en définitive... à la destruction pure et simple de ce complexe polyvalent unique en son genre dans toute la région !" explique l'association sur son site (voir texte complet). Le collectif se désole de voir la grande salle éparpillée façon puzzle en petites salles pour offrir seulement, au final, 400 places supplémentaires aux spectateurs.

Dans tous les cas, que ce soit en conservant l'immense salle ou en la transformant en multiplexe, on reste perplexe face à cette profusions de cinémas dans le sud est de Paris alors que certains quartiers se désertifient : le Nord Ouest, l'Ouest et même les très peuplés 10 et 11e arrondissement sont pauvres en salles. Le 13e, avec l'extension du MK2 bibliothèque et celle de l'UGC Gobelins, concentre, avec le 19e arrondissement la plupart des projets actuels.

Si aucun exploitant n'a voulu d'une seule grande salle, il aurait peut-être été utile de le transformer en un centre culturel polyvalent : le nombre de manifestations artistiques soutenues par la Mairie (Festival Paris Polar, Semaine italienne, Maghreb des Livres...) justifiaient au minimum une étude de prospection.

Décryptage : Et si les films sortaient le vendredi… ?

Posté par geoffroy, le 10 mars 2010

Voilà une question qui a fait pschitt ! Alors, effet d’annonce raté ou vraie proposition occultée ?

En France, les films sortent le mercredi depuis 1972. Cette empreinte « ciné » du milieu de semaine a fait du mercredi « La » journée du cinéma, celle des premières files d’attente, des cris des enfants, des achats de boissons gazeuses et de pop-corn géants, des discussions acharnées entre potes ou des rencarts amoureux. Mais alors, pourquoi Jérôme Seydoux – P-DG de Pathé et d’EuroPalaces – proposa-t-il l’idée, devant un parterre de professionnels et de journalistes, de décaler un tel évènement au vendredi ?

jeromeseydoux.jpgL’effet d’annonce

C’est à l’occasion du 64ème congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) organisé à Deauville, le 2 octobre 2009, que Jérôme Seydoux, l’heureux producteur des Ch’tis, surprend :
« Il faut réfléchir à la possibilité que les films sortent désormais le vendredi plutôt que le mercredi. En effet, si vous les lancez un vendredi, vous avez alors tout le week-end pour que le public se rende dans les salles. Quand un film sort le mercredi et même s’il réalise un excellent démarrage, les deux jours suivants, les résultats sont inférieurs avant de repartir à la hausse. La France doit se mettre au diapason des autres pays qui sortent les films le vendredi. Cela aurait l’avantage de booster les chiffres de la fréquentation des salles sur un week-end ».

Au vu de cette déclaration qui, à vrai dire, tranche avec les positions habituelles de toute une profession, le cinéma ne serait plus qu’un simple enjeu financier, sorte de plan comptable ayant pour objectif de créer un niveau de rentabilité record dès le premier week-end d’exploitation. D’ailleurs le si « on était sorti le vendredi, Bienvenue chez les Ch’tis aurait battu le record de Titanic » résume à lui seul les motivations d’un producteur-exploitant nous expliquant que remettre en cause un système vieux de 38 ans permettrait à la France de se « raccorder » avec la réalité économique d’un marché en pleine mutation. Les réactions furent épidermiques et les professionnels plutôt hostiles face à ce que beaucoup considèrent comme une OPA médiatique sans fondement.

Modèles, arguments et salade composée

Jérôme Seydoux sait bien qu’il ne passera pas en force, puisque pour entériner sa proposition il faut que l’ensemble des professionnels du secteur accepte de signer un accord sur le sujet. L’enjeu est simple et consiste à démontrer la pertinence d’un modèle sur un autre, le taux de fréquentation en salles devenant, au final, l’aiguillon d’un cinéma qui aurait abandonné les vertus de la diversification. Sans garde fou, cette recherche de rendement peut s’avérer catastrophique et rendre bien réel le risque d’aggravation des déséquilibres entre les salles (domination de plus en plus écrasante des multiplexes sur les salles d’art & essai), les films projetés et les publics.

S’il y a fort à parier qu’une sortie massive le week-end « boosterait » effectivement les entrées en salles, la concentration de « gros » films sur une période qui leur est arithmétiquement favorable  (vendredi, samedi, dimanche au lieu de mercredi, jeudi, vendredi) se fera au détriment des petites et moyennes productions prisent à la gorge dès le premier week-end. C’est ce que craint la D.I.R.E (Distributeurs Indépendants Réunis Européens) qui soutient que « la montée en puissance des films d’art & essai n’est pas liée à l’arrivée du week-end – en part de marché – mais bien à une question de « mise en route » plus lente ». Le phénomène n’est bien sûr pas nouveau, mais à quoi bon risquer une aggravation des difficultés d’exploitation d’un certain cinéma ayant aujourd’hui du mal à trouver son public.

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