Cinéma français: les films très rentables et les fiascos de l’an dernier

Posté par vincy, le 31 mars 2015

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?

Le Film Français a publié récemment le classement des 190 films sortis entre le 24 décembre 2013 et le 25 décembre 2015 par taux de rentabilité. En voici une synthèse en cinq tendances.

Les comédies en tête

Sans surprise, les trois films les plus rentables sont des comédies: Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, La famille Bélier (qui a ajouté 2 millions de spectateurs depuis ce calcul) et Babysitting ont enrichi leurs producteurs. Mais des films comme Fiston, Les trois frères les retour, Sous les jupes des filles, Samba, Supercondriaque et Barbecue ont parmi les 20 films les plus rentables de l'année. Supercondriaque partait avec le handicap d'un budget faramineux (> 30M$). La comédie, ça paye (pas toujours) mais ça paye d'autant plus que les rediff télé vont amortir et compenser les éventuelles pertes.

Les documentaires à la fête

La cour de Babel, Résistance naturelle et Le sel de la terre: trois des films les plus rentables de l'année sont des documentaires et classés dans le Top 7. Les deux premiers ont rapporté plus qu'ils n'ont coûté. Et si on pousse le ratio à 20% du devis, on peut ajouter Les chèvres de la mère, Au bord du monde, Se battre, Conversation animée et National Gallery. Soit 8 des 45 films les plus "profitables" de l'année.

Les gros budgets à la peine

Ils coutent plus de 10 millions d'euros, mais hormis Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, aucun n'a été rentabilisé en salles. Hormis Supercondriaque , Minuscule et Yves Saint Laurent on peut même dire que tous ont rapporté moins d'un tiers de leur budget à leur sortie. Parmi eux: Les vacances du petit Nicolas, Tu veux ou tu veux pas, Astérix: le domaine des Dieux, La French et Les yeux jaunes des crocodiles. Heureusement il y a les recettes internationales qui les sauveront. Cinq autres films limitent la casse sans trop flamber les portefeuilles des producteurs. Hors concours, Lucy, qui certes n'est pas dans les films les plus rentables (29e) mais qui, par ses objectifs mondiaux et son box office internationale, est sans doute l'un des plus beaux coups de l'année.
L'échec est plus cuisant pour La belle et la bête, Le père Noël, Une rencontre et Mea Culpa.

Les indépendants au top

5 films dont le budget varie de 230000€ à 3,8 M€ ont rapporté la moitié de leur budget avec l'exploitation en salles: Hippocrate, Lulu femme nue, Near Death experience, et Les combattants. Ajoutons le champion de cette catégorie: Timbuktu fait encore mieux avec un budget largement recouvert par ses recettes, d'autant plus depuis ses Césars et 300000 entrées de plus. Et on pourrait ajouter les jolies performances de Diplomatie, Party Girl, Bande de filles et Marie Heurtin. Les films du milieu, ça paye encore. Et le Festival de Cannes est d'ailleurs un formidable booster puisque dans cette liste de 9 films, 5 ont été présentés sur la Croisette.

Les 10 gros flops de l'année

Ils ont couté plus de 4 millions d'euros et leur taux de rentabilité est inférieur à 3,5%. Parmi les autres très gros budgets mentionnons Grace de Monaco, Le dernier diamant et Paradise Lost, pas loin de ce Top 10 alors que leurs devis dépassaient 10M€.
1. La voie de l'ennemi de Richard Bouchareb
2. The Search de Michel Hazanavicius
3. Colt 45 de Fabrice du Welz
4. Kidon d'Emmanuel Nakache
5. Le temps des aveux de Régis Wargnier
6. Un illustre inconnu de Mathieu Delaporte
7. Tiens toi droite de Katia Lewkowicz
8. Papa was not a Rolling Stone de Sylvie Ohayon
9. Jacky au Royaume des filles de Riad Sattouf
10. Une promesse de Patrice Leconte

200 millions de pertes pour Disney à cause de John Carter

Posté par vincy, le 20 mars 2012

2 semaines après la sortie mondiale de John Carter, Disney fait le bilan de ce film astronomiquement cher, 250 millions de $ pour la seule production (hors marketing : 100 millions de $). Le film a déjà réalisé 180 millions de $ de recettes dans le monde (70% hors Amérique du nord). Mais il en aurait fallu deux fois plus à ce stade pour que Disney limite la casse.

Le studio a donc commenté ce fiasco, presque anticipé : "À la lumière des résultats de John Carter en salle, le film devrait entraîner des pertes opérationnelles d'environ 200 M$ sur le deuxième trimestre fiscal, clos au 31 mars". De quoi peser lourd sur les finances du groupe. "Par conséquent, nous prévoyons que l'activité studio affichera une perte opérationnelle comprise entre 80 et 120 M$ sur le deuxième trimestre".

L'avertissement était prévu, tant le marketing autour du film a été brouillon et n'a jamais su créer le buzz (voir John Carter : un monstre de 250 millions de $ qui a mis 80 ans à naître). Mais la perte est plus lourde que prévu (les analystes prévoyaient un déficit de 165 millions de $). Pour Disney c'est aussi un deuxième coup dur, un an après le fiasco de Mars Needs Mom, qui avait entraîné une perte de 70 millions de $. Le film sorti le 11 mars 2011, avait coûté 150 millions de $ et encaissé 39 millions de $ de recettes dans le monde!

Tout ne doit pas être imputé à John Carter : Disney est dans une mauvaise vague. Si la re-sortie en 3D de La Belle et la Bête a rapporté 47 millions de $ en Amérique du nord et si le dernier Miyazaki (Arrietty) a dépassé toutes les espérances (18 millions de $), Cheval de guerre (80 millions de $ aux USA) et Les Muppets (89 millions de $) n'ont pas atteint leurs objectifs.

Le studio a rassuré ses actionnaires en croyant fermement à ses prochaines sorties : The Avengers, début avril, le nouveau Pixar, Brave, fin juin, ou encore le Tim Burton animé, Frankenweenie en octobre.