L'Académie des Oscars a remis ses statuettes d'honneur ce week-end lors des Governors Awards, assombris par les incendies meurtriers en Californie.
Le compositeur né en Argentine Lalo Schifrin, récompensé par 5 Grammy Awards, six fois nommé aux Oscars, a reçu son oscar des mains de Clint Eastwood. On lui doit évidemment le thème de Mission:Impossible (1967), l'un des plus connus dans le monde. Mais il a aussi composé les musiques de Luke la main froide, Le Kid de Cincinnati, Bullitt, Dirty Harry, Amityville, Rango, Rush Hour 2 (et 3)... Pour le petit écran, il a notamment écrit les thèmes de The Man from U.N.C.L.E., Mannix et Starsky & Hutch.
"La musique pour les films, c'est comme écrire une lettre. La musique pour la télévision, c'est comme écrire un télégramme..." expliquait-il.
L'actrice Cicely Tyson, bientôt 94 ans, nommée à l'Oscar et au Golden Globe de la meilleure actrice pour Sounder de Marin Ritt en 1973, 3 fois primée aux Emmy Awards, et lauréate d'un Tony Award (meilleure performance dans une pièce de Broadway), est une des actrices africaines-américaines les plus respectées de la profession. C'est Quincy Jones qui lui a remis son Oscar. Cicely Tison a été mariée à Miles Davis. Si elle a préféré la scène et le petit écran (notamment dans House of Cards et Murder ces dernières années), on l'a vue au cinéma dans Airport 80, Beignets de tomates vertes, Madea grand-mère justicière, La couleur des sentiments ou Alex Cross.
Enfin, Marvin Levy est le premier publiciste à avoir été distingué hier soir par les Oscars. Ce RP a commencé son métier à la MGM avec Gigi et Ben Hur. Il a travaillé sur des films comme Taxi Driver et Kramer contre Kramer. Mais c'est avec Steven Spielberg, depuis 1977, qu'il est a passé le plus de temps, travaillant sur les films du réalisateur comme ceux d'Amblin, sa société de production.
Ce sont deux autres proches de Spielberg qui ont d'ailleurs reçu le prestigieux Irving G. Thalberg Memorial Award. Le couple de producteurs Frank Marshall (par ailleurs réalisateur) et Kathleen Kennedy (actuelle présidente de LucasFilm), ont produit notamment les Indiana Jones et Jurassic World, la franchise Retour vers le futur, et des films de David Fincher, M. Night Shyamalan, Clint Eastwood, Tony Gilroy, Paul Greengrass; Martin Scorsese... Autant dire qu'ils détiennent le record de recettes au box office d'Hollywood.
Alors qu'Amazon affirme ses ambitions cinématographiques (Manchester by the Sea oscarisé deux fois, The Lost City of Z aujourd'hui sur les écrans et le prochain Leos Carax), Netflix vient d'acquérir les droits de The Other Side of The Wind, dernier film du réalisateur américain Orson Welles.
Tourné de manière sporadique entre 1970 et 1976, le film n'a jamais été terminé à cause d'un conflit entre le réalisateur et le financier derrière le projet, l'Iranien Mehdi Bushehri, beau-frère du Shah d'Iran. Ce n'est pas le seul film inachevé du cinéaste puisqu'on compte Don Quichotte, The Deep et Le marchand de Venise. Parfois ils ont été tournés et parfois montés, mais n'ont jamais connu de sortie en salles.
The Other Side of The Wind sera donc monté, restauré et ainsi achevé sous la supervision de l'un des producteurs de l'époque, Frank Marshall (Retour vers le futur, Indiana Jones, Jason Bourne, Sully entre autres) et avec l'aide du réalisateur, producteur et auteur polonais Filip Jan Rymsza ainsi qu'avec l'un des acteurs du film Peter Bogdanovich, engagé comme consultant.
Trois ans de négociations
Dans ce film, qui peut se voir comme un reflet autobiographique de la carrière de Welles, il avait choisi John Huston, un autre vénérable cinéaste pour incarner le personnage d'un réalisateur en perte de vitesse qui tente un retour. Le film raconte une soirée (prise par différents types de caméras selon le point de vue des invités et des paparazzis) dans la villa de Jake Hannaford, cinéaste non conformiste, à la veille de sa mort.
Le montage respecterale scénario écrit par Orson Welles et la Croate Oja Kodar, qui était également à l'affiche du film. Celle-ci était la dernière compagne du réalisateur. Malgré une levée de fonds importante il y a deux ans (un peu plus de 400000$, cinq fois que ce qu'il fallait), l'héritière a refusé de se séparer des négatifs du film, un temps stockés à Paris (lire aussi notre article du 11 novembre 2014).
Le gros chèque (enfin " la passion et la persévérance" selon le communiqué) de Netflix aura eu raison d'elle. Et désormais les bobines ont migré à Los Angeles. "C'est un travail de passion et un cadeau en héritage de l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire" a sobrement expliqué le directeur des contenus de la plateforme mondiale Ted Sarandos.
Il était temps de trouver le réalisateur du quatrième opus de Jurassic Park. Finalement Universal et Steven Spielberg ont jeté leur dévolu sur Colin Trevorrow. Il a réalisé l'an dernier son premier long métrage, Safety Not Guaranteed, sélectionné à Sundance et au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. A Sundance comme aux récents Independent Spirit Awards, le film a été primé pour son scénario.
Dans un tweet du 14 mars, le producteur Frank Marshall (@LeDoctor) confirme l'information : "Ravi d'avoir trouvé le réalisateur de JP4, Colin Trevorrow, un jeune cinéaste excitant qui comprend et respecte l'univers de Jurrassic Park".
Ce quasi inconnu a donc un an pour mettre en boite la quatrième aventure de la franchise puisque Jurassic Park 4 est censé sortir le 13 juin 2014 aux USA. Il aura fallu deux ans depuis l'annonce par Spielberg d'une suite en développement pour que le projet soit définitivement sur les rails. Le scénario est déjà écrit, par Rick Jaffa et Amanda Silver, auteurs des script de Relic, La planète des singes : les origines et de sa suite, prévue en 2014.
Un box office sur le déclin
10 ans après le dernier épisode de la série, Jurassic Park 4 devra séduire un jeune public qui n'a jamais vu l'un des trois films en salles. Pour résoudre ce problème, Universal sort Jurassic Park, l'original réalisé par Spielberg, en format 3D en avril.
Cependant, l'enjeu sera surtout de faire revivre la série comme Spielberg a revitalisé le film de dinosaures. Jurassic Park, sorti en 1993, reste l'un des plus gros succès du cinéma américain. Il avait rapporté 357 millions de $ en Amérique du nord à l'époque (le plus gros succès de l'année), l'équivalent de 700 millions de $ aujourd'hui! Cela en fait le 20e film le plus vu de l'histoire. Son box office mondial cumule 915 millions de $ de revenus, ce qui en fait là aussi, l'un des films les plus populaires de ces 70 dernières années.
Jurassic Park : Le monde perdu (1997) a déjà montré des signes de déclin avec un BO américain de 229 millions de $ (pas négligeable quand on sait que ça équivaut aujourd'hui à 402 millions de $) et un BO mondial de 620 millions de $.
En revanche, le troisième opus sorti en 2001 a déçu avec un BO américain faiblard (182 millions de $) et des recettes mondiales cumulées s'élevant à 370 millions de $.
En France, on constate la même pente descendante avec successivement pour les trois films 6,5 millions d'entrées, 4,8 millions d'entrées et 2,1 millions d'entrées.