Dans cette bataille, c'est Netflix qui a eu le dernier mot. Les créateurs de GOT (HBO, groupe Warner) ont en effet signé en août un contrat d'exclusivité de cinq ans avec Netflix (pour 200-250M$ semble-t-il). Ce qui était incompatible avec Disney. Il aura fallu attendre deux mois pour que cette divergence/concurrence contractuelle soit officialisée. Le plus étrange est que le duo ait signé avec Netflix un tel contrat d'exclusivité alors qu'ils étaient engagé par Disney. Soit le contrat avec Disney était plus que fragile, pour ne pas dire peu contraignant, soit celui de Netflix est plus que possessif.
La nouvelle trilogie de Star Wars doit amorcer un nouveau cycle, sans la dynastie de personnages autour de Luke Skywalker et des Jedi. La fin de l'épopée sera connu le 18 décembre avec l'épisode IX, Star Wars - L'ascension de Skywalker. Cette trilogie n'en est pas à son premier souci. En 2017, Disney avait demandé à Rian Johnson de travailler dessus, avant l'échec de Solo et le recrutement des deux créateurs de GOT. Sans doute un peu échaudé, Rian Johnson, réalisateur de l'épisode VIII, avait décidé de réaliser un film perso (A couteaux tirés) en attendant. Il pourrait être rappelé puisqu'il avait déjà travaillé sur cette prochaine trilogie avant que les créateurs de GOT n'arrivent sur le projet.
Autre explication à ce cafouillage grand public, l'arrivée d'un nouveau producteur. Il y a un mois, Disney avait en effet annoncé que Kevin Feige, grand manitou de la licence Marvel, serait en charge de préparer la suite de Star Wars. On pourrait s'y perdre. C'est surtout une guerre de positions chez Disney, où, un à un, les producteurs les plus installés, se voient tous déclasser par un Kevin Feige de plus en plus incontournable. La productrice historique de Star Wars, Kathleen Kennedy, se voit ainsi mise sous la tutelle de Feige (officiellement ils sont au même niveau), qui pourrait contrôler à terme l'ensemble de l'univers Star Wars, comme il l'a fait avec Marvel. Pour l'instant il ne s'agit que d'un film. Mais Disney, avec sa plateforme Disney +, va sortir plusieurs séries: The Mandalorian, Obi-Wan Kenobi, Cassian Andor, Underworld et Detours. A part ça, Bob Iger, patron de Disney, ne voulait pas de surproduction autour de cette saga...
Cela n'empêchera pas l'épisode IX d'être un carton mondial.
L'Académie des Oscars a remis ses statuettes d'honneur ce week-end lors des Governors Awards, assombris par les incendies meurtriers en Californie.
Le compositeur né en Argentine Lalo Schifrin, récompensé par 5 Grammy Awards, six fois nommé aux Oscars, a reçu son oscar des mains de Clint Eastwood. On lui doit évidemment le thème de Mission:Impossible (1967), l'un des plus connus dans le monde. Mais il a aussi composé les musiques de Luke la main froide, Le Kid de Cincinnati, Bullitt, Dirty Harry, Amityville, Rango, Rush Hour 2 (et 3)... Pour le petit écran, il a notamment écrit les thèmes de The Man from U.N.C.L.E., Mannix et Starsky & Hutch.
"La musique pour les films, c'est comme écrire une lettre. La musique pour la télévision, c'est comme écrire un télégramme..." expliquait-il.
L'actrice Cicely Tyson, bientôt 94 ans, nommée à l'Oscar et au Golden Globe de la meilleure actrice pour Sounder de Marin Ritt en 1973, 3 fois primée aux Emmy Awards, et lauréate d'un Tony Award (meilleure performance dans une pièce de Broadway), est une des actrices africaines-américaines les plus respectées de la profession. C'est Quincy Jones qui lui a remis son Oscar. Cicely Tison a été mariée à Miles Davis. Si elle a préféré la scène et le petit écran (notamment dans House of Cards et Murder ces dernières années), on l'a vue au cinéma dans Airport 80, Beignets de tomates vertes, Madea grand-mère justicière, La couleur des sentiments ou Alex Cross.
Enfin, Marvin Levy est le premier publiciste à avoir été distingué hier soir par les Oscars. Ce RP a commencé son métier à la MGM avec Gigi et Ben Hur. Il a travaillé sur des films comme Taxi Driver et Kramer contre Kramer. Mais c'est avec Steven Spielberg, depuis 1977, qu'il est a passé le plus de temps, travaillant sur les films du réalisateur comme ceux d'Amblin, sa société de production.
Ce sont deux autres proches de Spielberg qui ont d'ailleurs reçu le prestigieux Irving G. Thalberg Memorial Award. Le couple de producteurs Frank Marshall (par ailleurs réalisateur) et Kathleen Kennedy (actuelle présidente de LucasFilm), ont produit notamment les Indiana Jones et Jurassic World, la franchise Retour vers le futur, et des films de David Fincher, M. Night Shyamalan, Clint Eastwood, Tony Gilroy, Paul Greengrass; Martin Scorsese... Autant dire qu'ils détiennent le record de recettes au box office d'Hollywood.
Puisque cette 71e édition nous emmène dans les étoiles avec l’avant-première mondiale de Solo: A Star Wars Story, nouvel épisode de l'univers étendu de la saga Star Wars, présenté hors compétition, et la projection de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick dans une nouvelle copie 70 mm restaurée (sans modification numérique de l'oeuvre de 1968) à Cannes Classics, profitons-en pour un petit tour d’horizon des « Space opéras » qui ont eu les honneurs de la sélection officielle.
Cannes ce n'est à priori pas le lieu où on s'imagine voir un film de vaisseau spatial et de bataille intergalactique, et pourtant certains gros films de science-fiction ont bel et bien décollé depuis la croisette. Retour sur la saga intergalactique la plus célèbre du monde, par ailleurs grande habituée du tapis rouge.
"Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine..." Tandis que Solo : A Star Wars Story sera projeté hors-compétition le mardi 15 mai en avant-première mondiale, un petit rappel de l'histoire qui lie la saga créée par George Lucas et le Festival de Cannes s'impose. Car outre la nécessité d'avoir quelques blockbusters à l'affiche, Star Wars pourrait bien être le miroir inattendu de la politique et de la production cinématographique américaines.
Jeudi 16 mai 2002 | Star Wars : Episode II - L'Attaque des clones
Projeté hors compétition, le deuxième volet des aventures d'Anakin Skywalker permet une révolution sur la Croisette : l'arrivée en grande pompe du numérique. Le film de George Lucas, qui avait présenté son premier film, THX 1138 à la Quinzaine 31 ans plus tôt, est en effet le premier à avoir été entièrement réalisé avec la caméra Sony-24P. Ce qui n'empêche pas cet Episode II d'être tout simplement assassiné par la critique. La cause principale étant bien évidemment le très mauvais jeu de Hayden Christensen (Anakin Skywalker). Il fait ici de son mieux pour être convaincant mais ne parvient jamais à développer une véritable alchimie avec l'interprète de Padmé Amidala, Natalie Portman.
Pour les puristes de la saga (et les festivaliers qui ont vu La Menace fantôme), cette suite est néanmoins sauvée par l'intrigue autour du personnage que campe Ewan McGregor (Obi-Wan Kenobi). George Lucas se vantera de la qualité visuelle (!) de son film mais personne n'oubliera le tollé subi par L'Attaque des clones...
Dimanche 15 mai 2005 | Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith
Trois ans après le mauvais Episode 2, George Lucas est de retour sur la Croisette pour son grand final. Et ce qui devait simplement émouvoir les festivaliers de plus en plus accro à la culture pop se transforme en standing ovation avant et après la projection de gala. Ayant fait le déplacement, Hayden Christensen et Natalie Portman se retrouvent confrontés à l'un des publics les plus difficiles de la planète. Mais décrit comme "un grand film commercial" par le réalisateur Souleymane Cissé, le film est accueilli à bras ouverts par les people présents dans la salle ce soir-là : Sharon Stone, Alain Chabat, Clovis Cornillac...
Bien plus sombre que les films précédents, La Revanche des Sith dispose du parfait dosage entre scènes de combats spatiaux et dilemme shakespearienne sur l'immortalité. La dimension politique du film (on assiste au basculement d'une démocratie en dictature) permet à l'époque à George Lucas de faire le parallèle avec la guerre en Irak.
Mardi 15 mai 2018 | Solo : A Star Wars Story
A l'heure où les grands studios "réservent" des réalisateurs et dates de sortie des mois (voire des années) à l'avance, l'affaire Solo est un cas d'école. L'an dernier, presque à la même période, Disney, le studio qui a racheté les droits de la saga Star Wars pour 4 milliards de dollars, se séparait des deux réalisateurs jusque-là aux commandes du film : Phil Lord et Chris Miller. La raison évoquée est sans surprise des "différends créatifs". Et bien que cela ne nous apprenne pas grand-chose, il y a fort à parier que le ton que les réalisateurs de La Grande Aventure Lego souhaitaient donner à ce spin-off n'a pas plu à Kathleen Kennedy, la grande patronne de la franchise, issue de l'écurie Spielberg. Dès lors, c'est Ron Howard qui est entré en scène pour les remplacer.
Et si la production du film a très certainement dépassé son budget initial en raison de reshoots nécessaires et d'un tournage rallongé, c'est bien lui qui devrait fouler le tapis rouge avant la projection au Grand Théâtre Lumière. Par chance, le héros de son film, Alden Ehrenreich n'est pas un inconnu de la Croisette. Il était présent en 2009 pour Tetro de Francis Ford Coppola. La seule question qui demeure aujourd'hui, en sachant qu'Alden Ehrenreich a signé pour "3 films", est de savoir si Solo aura la singularité et l'originalité d'un Rogue One, le premier stand alone de Disney au succès et à la qualité indéniables.
La nouvelle est tombée le 9 novembre dernier. Dans un billet publié sur le site officiel, les cadres de Star Wars et Lucasfilm ont annoncé que le réalisateur des Derniers Jedi, Rian Johnson, va écrire et réaliser une nouvelle trilogie. Mais pour rassurer les fans anxieux à l'idée de s'emmêler les pinceaux entre la trilogie pilotée par J.J. Abrams et les films standalone tels que Rogue One et Solo, le communiqué précise bien qu'en "guidant cette nouvelle trilogie, qui est distincte de la saga épisodique des Skywalker, Johnson présentera de nouveaux personnages d'un coin de la galaxie que la tradition Star Wars n'a jamais explorée."
Panne d'inspiration
Êtes-vous rassurés ? Pas nous. Si la nouvelle tombe à pic pour Disney puisque son chiffre d'affaires au quatrième trimestre est légèrement inférieur à celui enregistré un an plus tôt et qu'elle aimerait racheter la Fox, cette décision a de quoi rebuter n'importe quel fan de la saga. En effet, le deuxième volet de la trilogie de J.J. Abrams sort le 13 décembre et le premier épisode, Le Réveil de la Force, n'a pas convaincu tout le monde. Les fans de la première heure étaient ravis de retrouver les interprètes de Han Solo, Princesse Leia et dans une moindre mesure Luke Skywalker. Cette nostalgie bien buzzée a permis au film d'exploser le box-office en 2015 mais le récit ne faisait clairement pas dans l'originalité (hormis la révélation de deux comédiens). C'était encore plus frappant lorsque le mieux réussi Rogue One est sorti. Car les effets spéciaux ne font pas d'immenses progrès ces dernières années, et un film aussi spectaculaire et divertissant ne peut compter que sur de bons personnages et une bonne histoire.
Plus encore, l'ajout de trois nouveaux films a de quoi perturber. Et cela notamment parce que la trilogie de Rian Johnson, la quatrième donc, pourrait s'intéresser à des événements survenus sous l'Ancienne République et donc faire suite à La Revanche des Sith. Une véritable prise de risque lorsque l'on sait que Rogue One s'intéressait déjà à un épisode clé pour l'Alliance rebelle se déroulant entre La Revanche des Sith et Un nouvel espoir et que 19 années seulement séparent l'action des deux films. Vous l'aurez donc compris, au moment où Disney tient à capitaliser encore et toujours plus sur une franchise acquise pour plus de 4 milliards de dollars, c'est un véritable casse-tête chronologique que Rian Johnson va devoir gérer.
Un défi de taille
Aucune date de début de production ou de sortie n'a été annoncée mais parce que Solo sort le 23 mai 2018 et que l'Episode IX est déjà programmé pour le 18 décembre 2019, il y a fort à parier que Rian Johnson a peu de temps devant lui avant de devoir se mettre au travail. Porté aux nues depuis la sortie de Looper, le réalisateur aura donc la lourde tâche de faire aussi bien que J.J. Abrams, voire de prouver qu'il est tout aussi légitime que le fan ultime de la saga.
Bien qu'il ait déjà été applaudi par Kathleen Kennedy pour le travail qu'il a accompli sur Les Derniers Jedi, nous pouvons tout de même émettre quelques doutes sur la capacité de Rian Johnson à porter un tel projet en solo. Il ne serait d'ailleurs pas le premier à quitter le navire en cours de route. Pour rappel, Colin Trevorrow, le réalisateur de Jurassic World, a abandonné la réalisation de l'Episode IX en septembre dernier, quelques mois seulement après le départ de Phil Lord et Christopher Miller qui devaient piloter Solo. La vraie réalisatrice c'est bien la productrice Kathleen Kennedy.
L'appel du streaming
A l'heure où Disney pousse à fond son intégration verticale et cherche à créer un Empire mondial, l'ajout d'une série Star Wars en live action et disponible sur sa plateforme de streaming à venir (pour ne pas à dépendre de Netflix) ne peut être que synonyme de contraintes narratives. Eh oui, pour s'assurer du succès de cette série, l'entreprise ne devrait pas manquer de tenter des cross-overs entre les films et la série. Une stratégie qu'elle a déjà tenté avec les séries Marvel (toutes disponibles sur Netflix à l'exception de Agents of S.H.I.E.L.D.) et ses Avengers. Sans grand succès puisque seuls les personnages secondaires des séries sont apparus (en tant que personnages secondaires) dans les films…
En d'autres termes, face aux 3 milliards de dollars amassés par Le Réveil de la Force et Rogue One, grâce aux milliards que lui rapportent les produits dérivés et attractions autour de la saga, parce que toute nouvelle production sera un produit d'appel sur a chaîne SVàD, Disney joue la carte de la sécurité avec cette franchise. Il ne nous reste plus qu'à voir combien de temps le public sera réceptif à cette dose annuelle de batailles intergalactiques, en plus de celle des comics et des films animés, et s'il ne sera pas épuisé au terme des 4 films déjà attendus. Outre Les Derniers Jedi, Solo et l'Episode IX, un spin-off centré sur Obi-Wan Kenobi a en effet été annoncé cet été. Comme pour l'or ou l'or noir, tout filon s'éteint à force de l'exploiter. Des genres comme le Western et le Péplum en sont morts.
Phil Lord et Chris Miller à peine virés du spin-off de l'univers Star Wars sur la jeunesse d'Han Solo, les producteurs ont misé sur une vieille valeur sûre d'Hollywood, Ron Howard.
La productrice Kathleen Kennedy a assumé l'un des clashs les plus retentissants de ces derniers mois en renvoyant les deux cinéastes en plein tournage du film, toujours prévu dans les salles en mai 2018.
Les "différences créatives" n'ont pas pu être résolues, alors que le film avait déjà bien amorcé sa phase de production. Auteurs de Tempête de boulettes géantes, 21 Jump Street (et sa suite) et de La Grande aventure Lego, ils ont insufflé un ton frais, décalé, parfois provocateur à des films qui ont su être largement rentables. On imagine qu'ils avaient été choisis pour ça: leur insolence et leur sens de l'ironie collaient parfaitement au personnage créé par Harrison Ford dans la trilogie originelle de George Lucas.
Malheureusement, l'alchimie n'a pas fonctionné entre la productrice issue de l'écurie Spielberg et les deux jeunes cinéastes. Les personnalités ne s'accordaient pas. Kathleen Kennedy ne comprenaient pas leur manière de réaliser le film, tout simplement. Et eux ne comprenaient pas pourquoi ils n'étaient pas libres de faire du cinéma comme à leur habitude, sans le contrôle permanent de la productrice.
C'est assez rare, en tout cas depuis que les cinéastes ne sont plus des employés de studios, qu'un réalisateur (et ici une paire de cinéastes même) soit viré en plein milieu du tournage.
Ron Howard a donc du pain sur la planche. La presse professionnelle s'inquiète de dépassements budgétaires (réécritures, scènes à refaire). Car, il reste plusieurs semaines de tournage, et quelques semaines devraient être ajoutées pour refaire des prises plus tard dans l'année. Et qui, au final, sera crédité au générique? Les réalisateurs initiaux ou / et le remplaçant? La décision pourrait revenir à la Director's Guild of America.
Ron Howard a déjà travaillé pour LucasFilm (Willow, 1988). Mais son dernier succès date de 2009... Aux commandes d'un film qu'il réalise sur commande, le réalisateur devrait être un simple chef de projet chargé de mettre en images le scénario de Lawrence Kasdan. Ce qui conviendra parfaitement à Kathleen Kennedy qui veut être seule à décider.
Dans ce film, Alden Ehrenreich incarne le personnage, jeune, créé par Harrison Ford il y a 40 ans. Donald Glover, Thandie Newton, Woody Harrelson, Michael K. Williams et Emilia Clarke complètent le casting.
Les Producers Guild of America Awards ont récompensé samedi soir The Artist et Les aventures de Tintin comme meilleur film et meilleur film d'animation. Thomas Langmann a reçu le prix Darryl F. Zanuck du meilleur producteur de l'année pour un film, tandis que Peter Jackson, Kathleen Kennedy et Steven Spielberg obtenaient celui de meilleurs producteurs d'un film d'animation.
Il s'agit du prix se rapprochant le plus de l'Oscar du meilleur film et du meilleur film d'animation. Cela conforte les deux films dans la course aux Oscars, puisqu'ils ont reçu dimanche dernier le Golden Globe du meilleur film / comédie ou musical et du meilleur film d'animation.
Sur les vingt dernières années, le prix du meilleur producteur a conduit 12 fois à l'Oscar du meilleur film (et tous les films récompensés par la PGA l'ont gagné depuis 2007). Depuis 2008, tous les films d'animations qui ont reçu ce prix ont gagné l'Oscar du meilleur film d'animation.