Posté par cynthia, le 8 septembre 2014
Troisième jour sur Deauville, encore une fois une pléiade de stars a envahi la ville ensoleillée. Enfin, stars, stars... c'est pas la Croisette non plus. La plupart des célébrités ont déserté ce 40e festival du film américain. C'est bien notre veine, ça! Bon autant se consoler avec une boule de glace à 5 euros (oui il ne faut pas être pauvre à Deauville) et des films talentueux.
Après une mise en bouche plutôt sanglante avec le Cold in July de Jim Mickle, c'est le Monsieur touche à tout, Jon Favreau qui nous a offert le plat de résistance avec Chef. Dans ce film, qu'il réalise, il incarne un chef de restaurant très talentueux qui après une mésaventure sur Twitter se retrouve contraint de se réinventer en cuisine. À ses côtés, nous retrouvons Scarlett Johansson, brune pour l'occasion, qui incarne encore une nouvelle fois la femme objet par excellence (à croire que la subtile tête blonde de La jeune fille à la perle est morte et enterrée). Elle met l'eau à la bouche de ces messieurs et de ces dames avec des décolletés plongeant, des robes moule fesses et surtout avec ses mimiques faciales qui font croire qu'elle est constamment en train d'avoir un orgasme. Elle peut se lécher les babines devant les plats de Jon Favreau, on le fait aussi (d'ailleurs n'allez pas voir le film si vous êtes au régime ou en état de jeûne ce sera un supplice), mais tout de même Scarlett il y a des limites!
D'ailleurs, Scarlett, très chère Scarlett, j'hésite à t'envoyer une lettre car plus tu joues plus tu me désoles. Avant c'était ton naturel et ton talent (parce que je t'assure tu en as) que tu mettais en avant. Mais depuis quelques temps, c'est ta plastique (certes vertigineuse) qui domine le reste. Il n'y a qu'à voir ta pub Sodastream pour comprendre qu'on a définitivement perdu celle qui refusait d'être cataloguée à cause de son physique de rêve. En robe sexy, tu suces une paille avec délectation (on vous épargne l'analogie qui vient immédiatement à l'esprit) en nous disant qu'un verre de Sodastream, ça détend! Okay... et puis non, pas okay! Franchement la fille qui boit un verre toute seule chez elle en tenue de soirée et de manière suggestive qu'elle me contacte tout de suite, il va falloir que je la rencontre!
À part Scarlett Johansex, nous retrouvons dans ce film un autre pote de Jon Favreau, Robert Downey JR, fidèle à lui-même, sexy (sans tenue moule fesses en plus) et exceptionnel même dans un petit rôle. En ce qui concerne le film, Jon mérite 3 étoiles... j'aurais pu mettre 4 mais il mérite une punition parce qu'à cause de lui et de ses gros plans perpétuels sur la nourriture, j'ai vidé mon frigo en rentrant... Et comment je vais marcher avec grâce sur le tapis rouge de Deauville moi maintenant? Et bien nous verrons ça demain soir pour le prochain film de KRIIIIIIIISTEEEEEEEN, comme l'appellent les fans de la saga Twilight, j'ai nommé Camp X-Ray où l'actrice (mono-expression) incarne un soldat de l'armée américaine.
Je ne sais pas pour vous mais moi j'ai hâte de remettre le couvert !
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Posté par MpM, le 23 mai 2014
Jim Mickle est de retour à la Quinzaine des réalisateurs exactement un an après sa première sélection pour We are what we are en 2013.
Cette fois, il présente Cold in July (Juillet de sang) une adaptation inspirée du roman éponyme de Joe R. Lansdale, avec Michael C. Hall, Don Johnson et Sam Shepard. Un polar drôle et brillant qui mêle les genres avec virtuosité et finesse.
L'occasion d'une nouvelle rencontre avec un réalisateur à suivre absolument .
Ecran Noir : Le film mêle des genres cinématographiques très codifiés, comme le polar, le film de vengeance, la comédie… Etait-ce une sorte de défi ?
Jim Mickle : C’était un challenge que le résultat soit satisfaisant à la fin ! Mais faire le film était très amusant. J’aime ces différents genres avec leurs styles spécifiques, et les réunir était fun. C’est ce qui m’a plu la première fois lorsque j’ai lu le livre. J’étais très excité : "J’adorerais faire ce genre de film ! Or, j’adorerais aussi faire cet autre genre de films, etc." Par contre, ça a été difficile dans la salle de montage. Il fallait s’assurer que l’ensemble serait cohérent. On avait prévu que tout soit perçu à travers le personnage principal interprété par Michael [C. Hall]. Cela devait donner l’impression d’un homme confronté à un univers complètement fou.
EN : En me référant à ce que vous nous disiez en 2013 au sujet de We are what we are, notamment sur la double lecture des films de genre, je me suis demandé ce qui, dans le roman de Joe R. Lansdale, vous avait intéressé d’un point de vue social et politique ?
JM : Pour l’aspect social, c’est la relation entre le père et le fils qui m’avait d’abord attiré lors de la lecture et qui me revenait constamment en tête. On n’était pas dans un thriller ordinaire, les rapports entre le père et le fils avaient une grande importance. En revanche, la raison pour laquelle on a choisi de garder le film dans les années 80, c’était justement pour que l’aspect politique ne soit pas trop important. Si j’avais gardé ce qui était dans le roman et que j’avais fait un film qui se déroulait aujourd’hui, ça aurait été d’une certaine manière une défense complaisante de la possession d’armes à feu et de la possibilité pour chacun de se défendre. Donc je l’ai laissé dans les années 80, ce qui m’a permis d’avoir les armes non pas comme quelque chose qui viendrait appuyer une légitimité de self-defense mais comme quelque chose qui avait à voir avec la mentalité de cow-boy de cette région-là.
EN : On peut aussi y voir la question du mal : qu’est-ce qui est acceptable, et à partir de quel moment il est impossible de ne pas agir ? Et curieusement, cela fait écho à votre film précédent, où la question des origines du mal était déjà posée…
JM : La question du mal, c’est aussi la question d’où vient ce mal. Est-ce qu’on naît avec ? Est-ce qu’il a à voir avec les conditions dans lesquelles on a été élevé ? C’est fascinant, et je trouve que cela fait partie des thèmes propres au western. Ce qui était particulièrement chouette, c’est que lorsque Sam Shepard est arrivé sur le film, immédiatement, c’est quelque chose qu’il a compris. Il n’y a même pas eu besoin d’en parler. Mais ce qui est le plus étrange pour moi, c’est, une fois que les films sont faits, de constater ce que j’ai fait : il faut bien reconnaître que dans mes 4 longs métrages, j’ai parlé de l’importance de la famille, mais aussi de son caractère maléfique ! Je ne sais pas d’où ça vient. Je ne fais pas de thérapie… Les films sont peut-être la thérapie !
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Posté par MpM, le 23 mai 2013
We are what we are, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, fait sensation comme "le film de cannibales" du Festival de Cannes 2013. Il met en scène une famille renfermée sur elle-même qui, pour survivre, consomme de la viande humaine. Loin de tout sensationnalisme (hormis peut-être la scène de fin), le film est un pur huis clos anxiogène sur l’implosion d’une cellule familiale soumise à des tensions inacceptables
Il s’agit du troisième long métrage du réalisateur américain Jim Mickle, qui s’est fait un nom auprès des amateurs de films de genre avec un film de zombies, Mulberry street, et un autre de vampires, Stake land. Pour We are what we are, il s’est inspiré de Somos lo que hay du Mexicain Jorge Michel Grau, déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2010. Fasciné par le regard intimiste porté par Grau sur cette famille dysfonctionnelle, il s’est réapproprié le récit avec une sobriété glaçante, lui apportant un sous-texte sociétal évident.
Ecran Noir : Pourquoi avoir eu envie de faire le remake d’un film aussi récent que Somos lo que hay de Jorge Michel Grau ?
Jim Mickle : Je n’avais pas envie de faire un remake ! Mais j’ai eu le sentiment que dans le film originel, il y avait un bon concept à partir duquel on pouvait faire quelque chose d’intéressant. Et Jorge Michel Grau nous a fait confiance. Ce qui m’intéressait, c’était ce tabou sombre, ce sujet extrême sur lequel Grau avait porté un regard tout à fait intimiste. Le film original laissait beaucoup d’espace pour l’interprétation. Rien n’était dit de manière frontale. J’ai aimé ce concept extrêmement large avec une manière de le traiter qui passait par quelque chose d’extrêmement spécifique et étroit.
EN : Bien sûr, le film parle de cannibales. Mais il met surtout en scène une famille qui implose. Le père de famille exerce une autorité si forte sur ses enfants qu’il provoque cette implosion.
JM : Et plus encore, je crois que c’est une famille où on voit un père qui perd le contrôle. Il essaye de maintenir la cohésion dans sa famille après un drame. Mais il n’est pas équipé pour cela et il va arriver à un résultat contraire. Et c’est vraiment dans ce sens que l’on a dirigé l’acteur principal Bill Sage. A aucun moment le personnage du père n’a la volonté de mal faire, ou de briser la vie de ses enfants. Il essaye au contraire de faire tout ce qu’il peut, mais ça ne fonctionne pas.
EN : Les films de genre ont souvent une intention cachée, une volonté de parler de notre époque et d’en dénoncer les contradictions ou les erreurs. Peut-on voir cela dans cette manière qu’a le film de montrer un père s’escrimant à faire le bien de ses enfants et qui, au final, atteint exactement le résultat inverse ?
JM : C’est tout à fait vrai ! Je crois qu’il y a un message politique mais aussi religieux. Bill Sage est un acteur très intelligent, il a compris ça immédiatement quand il a lu le scénario. Pour moi et mon coscénariste [Nick Damici, avec lequel il a déjà cosigné ses deux premiers longs métrages], ce film était une manière de montrer comment les hommes voient les femmes. Mais aussi la politique américaine : comment les hommes essayent de contrôler les femmes, de les réguler. C’est aussi une manière de revenir sur le fait que beaucoup, dans la politique américaine, est le résultat d’un mélange entre la politique et la religion. Il semblerait qu’aujourd’hui, ce mélange dicte la plupart des actions politiques. C’était tout à fait intéressant pour nous de voir à quel point un petit drame avec trois personnes peut se faire le reflet de cette réalité politique et sociale.
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Posté par MpM, le 21 mai 2013
We are what we are de Jim Mickle se déroule au coeur d'une famille dysfonctionnelle. Sous le joug sévère et inquiétant du père de famille, deux jeunes filles (Iris et Rose) sont chargées à la mort de leur mère de gérer la maison et de surveiller leur petit frère Rory.
On est là face à une vision éminemment traditionnelle de la famille, soumise à l'autorité toute-puissante du patriarche incontesté qui s'arroge un droit de vie et de mort sur ses enfants, et se révèle absolument prêt à tout pour garder le contrôle sur leur existence.
Mais loin de Jim Mickle l'idée d'encenser ce type d'organisation familiale. Au contraire, tout son film peut être vu comme l'implosion du modèle à travers la lente et (au départ) timide rébellion des deux adolescentes.
Loin du stéréotype classique des jeunes filles effacées et dociles, Iris et Rose ont en elle une part de violence qui finit par s'exprimer à travers le meurtre, le sexe, et la brutalité la plus sauvage à l'égard de leur père. C'est à ce prix que ces deux héroïnes atypiques et ambiguës gagnent leur indépendance et reprennent le contrôle de leur existence.
La séquence finale, qui mêle cannibalisme et amour filial, peut même être interprétée symboliquement comme la seule contre-attaque possible de la part d'individus dont on a vampirisé l'existence. Il y a quelque chose de très fort dans la vision de ces deux belles adolescentes blondes aux visages angéliques qui se transforment brutalement en êtres assoiffées de sang. Comme le désir de prendre le contre-pied des clichés en vigueur en transformant des personnages de victimes-type en amazones vengeresses. Après We are what we are, vous ne regarderez plus jamais Barbie de la même façon.
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