Renoir et Le Passé éliminés de la course aux Oscars

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

La liste des films en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère ne comporte plus que 9 titres sur les 76 qui ont été soumis au comité de l'Académie.

La France n'a pas été retenue avec son film Renoir de Gilles Bourdos. Le passé comme le film saoudien Wadjda, considérés comme favoris, ont aussi été snobés.

Des 9 films qu'il reste, il n'y en aura que 5 dans la liste finale, essentiellement des films présentés en avant-première à Berlin et à Cannes.

Alabama Monroe (Belgique) de Felix van Groeningen

La femme du ferrailleur (Bosnie-Herzégovine) de Danis Tanovic

L'image manquante (Cambodge) de Rithy Panh

La chasse (Danemark) de Thomas Vinterberg

D'une vie à l'autre (Allemagne) de Georg Mass

The Grandmaster (Hong Kong) de Wong Kar-wai

Le grand cahier (Hongrie) de Janos Szasz

La grande bellezza (Italie) de Paolo Sorrentino

Omar (Palestine) d'Hany Abu-assas

Les Oscars européens tombent en Amour

Posté par vincy, le 2 décembre 2012

michael haneke european film awardsLors de la soirée des European Film Awards, qui se tenait samedi soir à Malte, la Palme d'or, Amour, de Michael Haneke, a remporté tous les prix importants : meilleur film, réalisateur, actrice (Emmanuelle Riva), acteur (Jean-Louis Trintignant).

Autre film cannois, La Chasse a récolté le prix du meilleur scénario.

Shame de Steve McQueen, présenté à Venise l'an dernier, est reparti avec le prix de la meilleure image et celui du meilleur montage. La Taupe de Tomas Alfredson, qui a été présenté à Berlin plus tôt cette année, a été distingué par le prix du meilleur décor et celui de la meilleure musique.

Le Prix Fipresci de la découverte a été attribuée à Kawboy de Boudewijn Koole ; celui du meilleur documentaire à Hiver nomade de Manuel von Stürler ; celui du meilleur film d'animation à Alois Nebel de Tomáš Lu?ák ; et le meilleur court métrage est Superman, Spiderman or Batman du roumain Tudor Giurgiu.

Aucun cinéaste français n'a été récompensé. Et même si Amour est une production française, on pourra toujours être étonné que le prix du public ait échappé à Intouchables, le film européen le plus vu sur le continent. Le public a préféré un film équivalent, une comédie évoquant le handicap, Hasta la vista de Geoffrey Enthoven.

On ne doute pas du bonheur des gagnants. Mais au bout de 25 éditions cette cérémonie n'a toujours pas la notoriété des récompenses équivalentes. Le palmarès est souvent contesté car le collège des votants est déséquilibré géographiquement et cinématographiquement. Les règles de sélection restent assez opaques. Et les médias demeurent indifférents. Plus problématique, certains films sont sortis dans les salles de plusieurs pays depuis plus d'un an, empêchant un impact quantitatif sur les entrées. Et d'autres ne seront pas distribués correctement dans la plupart des pays européens.

Autrement dit, ces prix semblent plus honorifiques que pertinents.

Cet échec illustre bien la difficulté à définir ce qu'est le cinéma européen.

European Film Awards : Amour, Shame, La Chasse, La Taupe et Intouchables dominent les nominations

Posté par vincy, le 5 novembre 2012

Au Festival du Film Européen de Séville, la European Film Academy a révélé les nominations définitives des European Film Awards 2012. La 25e cérémonie des prix européens du cinéma aura lieu à Malte le 1er décembre.

Amour, Palme d'or au dernier festival de Cannes, semble le grand favori. La Chasse, autre film primé à Cannes est également en bonne place tout comme l'Ours d'or César doit mourir, Shame, primé à venise l'an dernier, La Taupe, nommé aux Oscars. Intouchables devrait logiquement remporté le prix du public.

6 nominations

Amour, de Michael Haneke : film, réalisateur (Michael Haneke), actrice (Emmanuelle Riva), acteur (Jean-Louis Trintignant), scénario, image

Shame, de Steve McQueen : film, réalisateur (Steve McQueen), acteur (Michael Fassbender), image, montage, prix du public

5 nominations

La Chasse (Jagten), de Thomas Vinterberg : film, réalisateur (Thomas Vinterberg), acteur (Mads Mikkelsen), scénario, montage

La Taupe : acteur (Gary Oldman), image, décors, musique, prix du public

4 nominations

César doit mourir (Cesare Deve Morire), de Paolo et Vittorio Taviani : film, réalisateur (Paolo et Vittorio Taviani), montage, prix du public

Intouchables, de Olivier Nakache et Eric Toledano : film, acteurs (François Cluzet et Omar Sy), scénario, prix du public

3 nominations

Barbara, de Christian Petzold : film, actrice (Nina Hoss), prix du public

2 nominations

Il était une fois en Anatolie, de Nuri Bilge Ceylan : réalisateur (Nuri Bilge Ceylan), image

Carnage : actrice (Kate Winslet), scénario

Faust : image, décors

Royal Affair : décors, musique

1 nomination

A perdre la raison : actrice (Emilie Dequenne)

Paradis : amour (Paradies: Liebe) : actrice (Margarethe Tiesel)

Alois Nebel : animation

Arrugas (Rides) : animation

Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout : animation

Au-delà des collines : scénario

Io Sono Li : musique

La part des anges : musique

10 Timer Til Paradis : nouveau talent

Broken : nouveau talent

Kauwboy : nouveau talent

Twilight Portrait : nouveau talent

Reported Missing : nouveau talent

Hiver nomade : documentaire

London - The Modern Babylon : documentaire

Le thé ou l'électricité : documentaire

The Artist : prix du public

Indian Palace : prix du public

Hasta la vista : prix du public

Headhunters : prix du public

In Darkness : prix du public

La dame de fer : prix du public

Des saumons dans le désert : prix du public

Cannes 2012 : Amour, Palme d’or normale pour un palmarès frustrant

Posté par vincy, le 27 mai 2012

=> Tous les prix remis à Cannes cette année.

La cérémonie du 65e Festival de Cannes commençait pourtant bien avec la Caméra d'or pour Les bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin, projeté à Un certain regard. Coup de coeur d'Ecran Noir, nous ne pouvions que retrouver le sourire après un dimanche de rumeurs agaçantes, de spéculations hasardeuses. Heureusement Gilles Jacob twittait et même "twitpicait', Thierry Frémaux faisait un heureux parallèle entre la Palme d'or et Roland Garros, qui débutait aujourd'hui.

Et cette année, la première surprise de ce palmarès était de n'avoir vu aucune Palme d'or d'honneur décernée, et finalement aucun prix du 65e anniversaire, une première depuis sa création en 1982 (ce prix est remis tous les 5 ans).

Le jury était donc sûr et certain : sur les 22 films présentés, seulement 6 allaient se partager 7 prix. On oublie le Audiard, soit. Mais le Loznitsa (prix de la critique internationale) et le Carax (prix de la jeunesse) ? Carax repart donc les mains vides alors même que son film était l'un des plus réussis, les plus audacieux, les plus "amoureux". Un prix aurait été nécessaire pour sa carrière. Au lieu de cela on donne un prix du jury à Ken Loach (qui n'en a pas besoin pour séduire le public tant sa comédie est réjouissante), même si La part des anges méritait d'être au tableau d'honneur (le scénario aurait été plus juste).

Mais le scénario a été remis à celui de Cristian Mungiu, pour Au delà des collines. On reste stupéfaits tant le film a justement une faille, son scénario. Celui-ci tourne autour de la psychologie intime des deux rôles féminins principaux sans jamais aborder frontalement leur lesbiannisme et se perd dans sa dernière heure, dans une histoire répétitive, parfois vide, et mal emboîtée. Le prix d'interprétation féminine pour les deux comédiennes semblait plus évident. Il s'agit du premier film de Cristina Flutur et de Cosmina Statran. Deux prix pour le Mungiu, c'est un de trop.

Heureusement, le jury présidé par Moretti a eu du bon sens en récompensant Mads Mikkelsen d'un prix d'interprétation masculine. Dans La chasse, son jeu subtil prend une dimension presque tragique face aux accusations qui pèsent sur lui. On peut être également content de voir Matteo Garrone remporter son deuxième Grand prix, après Gomorra. Reality était l'un des films les plus intéressants, malgré ses maladresses, de la Compétition. Mais un Grand prix du jury, n'est-ce pas un peu trop haut?

A contrario, la Palme d'or pour Amour de Michael Haneke (qui rejoint le club des double palmés, composé de l'Américian Francis Ford Coppola, du Danois Bille August, du Serbe Emir Kusturica, du Japonais Shohei Imamura et des frères belges Dardenne), est un choix évident. D'autant que Moretti a bien spécifié qu'il y associait Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva "pour leur contribution fondamentale en tant que comédiens". Favori des critiques, ce film épuré et bouleversant nous avait conquis. C'est sans doute l'oeuvre la plus maîtrisée du cinéaste avec La pianiste et Le ruban blanc.

En revanche, on ne peut que contester le prix de la mise en scène pour Carlos Reygadas nous glace. Post tenebras Lux est un film où la forme, incompréhensible, parfois grotesque, écrase un fond, assez banal sous son apparence ésotérique. "Il faut parfois accepter de ne pas tout comprendre et de se laisser porter par les sensations générées par un film" écrivions-nous. Mais l'exaspération nous gagnait face à cette oeuvre aussi opaque qu'égocentrique (partiellement autobiographique, obsessionnelle, et peu généreuse). En soutenant ce genre de propositions, on comprend les louables intentions du jury, qui se doit aussi de défendre le cinéma dans toute sa diversité. Mais dans ce cas, il ne faut pas oublier les cinéastes qui savent allier la forme et le fond (ou le genre), à l'instar d'Anderson, de Loznitsa ou de Carax, pour ne prendre que trois exemples. Reygadas peut toujours ironiser sur les critiques qui n'y comprennent rien : il sera difficile d'inciter les spectateurs à subir une telle purge.

Cependant, tout cela peut se comprendre, a un sens pour ne pas dire une grande cohérence. Les films choisis, hormis le Loach, évoquent tous la mort ou/et la folie de manière parfois radicale ou clinique. La pluie aura donné des idées grises anthracite à ce jury, qui, en passant à côté d'autres propositions plus harmonieuses, a donné une tonalité grave et frustrante à une édition presque aussi bonne que celle de l'an dernier.

Comptez sur nous pour défendre les films que nous avons aimés, même s'ils ne sont pas dans la liste de M. Moretti.