Drunk ennivre les European Film Awards 2020

Posté par vincy, le 13 décembre 2020

Logiquement, le film danois Drunk (Another Round) de Thomas Vinterberg emporte la plupart des trophées principaux aux European Film Awards. C'est la troisième fois que le cinéma danois est récompensé en tant que meilleur film, après deux réalisations de Lars Von Trier il y a vingt ans. Vinterberg, comme Mads Mikkelsen, sont pour la première fois honorés en tant que réalisateur et acteur.

Signalons aussi le prix de la meilleure actrice pour Paula Beer dans Ondine et le prix de la meilleure comédie pour le film français Un triomphe.

Meilleur film européen
Drunk de Thomas Vinterberg (le film est exploité en France depuis le 14 octobre par Haut et Court). Ce film est aussi le candidat du Danemark à l'Oscar du meilleur film étranger.

Meilleure réalisation
Thomas Vinterberg pour Drunk

Meilleure interprétation masculine
Mads Mikkelsen pour Drunk

Meilleure interprétation masculine
Paula Beer pour Ondine de Christian Petzold (le film est sorti en France sous la bannière des Films du Losange le 23 septembre). 

Découverte de l'année - prix FIPRESCI
Carlo Sironi pour Sole

Meilleur scénario
Thomas Vinterberg et Tobias Lindholm pour Drunk

Meilleure comédie
Un triomphe d'Emmanuel Courcol

Meilleur film d'animation
Josep d'Aurel

Meilleur documentaire
L'affaire collective de Alexander Nanau

Prix Eurimages à la coproduction
Luis Urbano

Meilleur court métrage
La nuit tous les chats sont gris de Lasse Linder

Meilleure photo
Matteo Cocco pour Je voulais me cacher

Meilleur montage
Maria Fantastica Valmori pour Once More unto the Breach

Meilleurs décors
Cristina Casali pour The personal History of David Copperfield

Meilleurs costumes
Ursula Patzak pour Je voulais me cacher

Meilleurs maquillages et coiffures
Yolanda Piña, Félix Terrero & Nacho Diaz pour Une vie secrète

Meilleure musique
Dascha Dauenhauer pour Berlin Aklexanderplatz

Meilleur son
Yolande Decarsin pour Petite fille

Meilleurs effets visuels
Iñaki Madariaga pour La Plateforme

Lumière 2020: le cap de la quarantaine dans Drunk et All About Eve

Posté par vincy, le 12 octobre 2020

© ecran noir

Pas facile de vieillir. Ni pour un enseignant Danois ni pour une star de Broadway. Cela entraîne de sérieuses addictions, et autant de dommages collatéraux, pour ne pas dire des dérapages dans le décor.

L'addiction dans Drunk est dans le titre: l'alcool (on boit aussi beaucoup dans Eve ceci dit). L'alcool, ça désinhibe. Ça donne confiance en soi. Et quand on sombre vers la cinquantaine, que le job, la famille, la vie ne sont que routines, ça peut revigorer et, finalement, retrouver le goût à la vie. Thomas Vinterberg, grandement aidé par son casting d'acteurs, l'excellent Mads Mikkelsen en tête, suit donc une année scolaire avec quatre profs au bord de la crise d'ennui. La force du jeu de Mikkelsen est de nous conduire subtilement de son état apathique à son esprit de reconquête, avec un regard perdu, ailleurs, pour finir dansant, prêt à dévorer la vie. Jamais moraliste, toujours humaniste, le scénario montre tous les aspects de la dépendance (et donc de la dose à consommer) aux élixirs enivrants. Mais Drunk (sélectionné à Cannes 2020) est avant tout un film vivifiant (et pas seulement parce qu'il fait revivre son quatuor). Cette renaissance (doublé d'une prise de conscience de chacun sur leurs échecs) est contagieuse (mise en scène, musique, final formidable et joyeux). On se reconnaît dans leurs failles (indispensables pour que l'on puisse comprendre le prix de l'existence et pour faire entrer sa lumière) et on les accompagne collectivement dans leur envie de boire, non pas pour oublier, mais bien pour se révéler.

La révélation c'est aussi le sujet de Eve, classique de John L. Mankiewicz (6 Oscars, meilleure actrice et prix du jury à Cannes en 1951) avec la charismatique Bette Davis, l'insupportable Anne Baxter et la novice Marilyn Monroe. Ici, l'addiction est davantage psychologique: le pouvoir, et même l'emprise. Cette histoire de harcèlement (dont on retrouve l'héritage dans des films comme Showgirls ou Black Swan), qui a inspiré Tout sur ma mère de Pedro Almodovar, est un magnifique jeu de manipulation entre une star établie, fragilisée par son vieillissement dans un business où la quarantaine signe la retraite, et une fille mystérieuse, trop bienveillante pour être honnête, et qui ne cherche qu'à prendre sa place en haut de l'affiche. Bette Davis brille par sa performance pleine de nuances, tour à tour montrée comme un monstre égoïste puis comme une victime de sa prédatrice. De l'antipathie qu'on pourrait éprouver pour elle, naît, chez le spectateur, une véritable compassion, tandis que le réalisateur inverse symétriquement les rôles avec le personnage de Baxter: la jeune fille pour laquelle on a de la pitié se mue en garce froide et calculatrice. Le film n'a pas vieillit et s'avère un girl fight plein d'esprit entre gens bien élevés.

Dans les deux cas, avec Mads Mikkelsen d'un côté et Bette Davis de l'autre, on comprend que la maturité est synonyme de vulnérabilité. L'amour ne fait pas tout, ni le succès, ni même le confort. Il y a cette réalité qu'on a les plus belles années derrière nous, que la jeunesse, ses rêves et ses espoirs ont fané. Mais que ce soit dans le Danemark d'aujourd'hui ou le Broadway d'hier, le cap rugissant de la quarantaine n'est pas insurmontable tant qu'on reste lucide (bizarrement l'alcool n'est pas un obstacle, au contraire). Tout est dans l'équilibre entre satisfaction égoïste, acceptation de la réalité, et aspiration à vivre sans se soucier de l'horloge qui tourne. On peut plaire, aimer, et danser (vite). Même après quarante ans. Il suffit de quelques applaudissements et d'un bon champagne pour aborder la seconde partie de sa vie.

Le prochain film d’Alexander Payne chez Netflix

Posté par vincy, le 12 septembre 2019

Et un cinéaste oscarisé de plus dans le panier de Netflix. Alexander Payne - deux Oscars du meilleur scénario pour The Descendants et Sideways (et cinq nominations en plus), deux fois en compétition à Cannes (Monsieur Schmidt et Nebraska qui valu un prix d'interprétation à Bruce Dern) - est la nouvelle prise de la plateforme de streaming. Netflix financera et diffusera son nouveau film, sans titre pour l'instant.

Mads Mikkelsen en sera la star. L'histoire serait celle d'une relation père-fille. Un journaliste danois entreprend un road-trip avec sa fille adolescente à travers les Etats-Unis, tandis qu'il effectue un reportage pour son journal.

On y croise donc plusieurs thèmes du cinéma de Payne: les relations intergénérationnelles comme le voyage dans l'Amérique profonde qui sert de catharsis.

Le tournage débutera le mois prochain en Suède, au Danemark et aux Etats-Unis. La sortie est calée pour 2020. Sans doute, sauf si le festival de Cannes change son règlement, le verra-t-on à Venise où le réalisateur avait présenté son dernier film, Downsizing en 2017.

Mads Mikkelsen retrouve Thomas Vinterberg

Posté par vincy, le 6 septembre 2019

Druk, ou dans sa version anglaise Another Round, sera le nouveau film (danois) de Thomas Vinterberg. Le magazine Screen International vient d'en publier le premier cliché. Ecrit par le réalisateur et Tobias Lindholm (qui a réalisé Hijacking, A War et deux épisodes de Mindhunter), le film raconte l'histoire de professeurs de lycées qui tentent une expérience pour supporter leur quotidien: vivre constamment aevc un certain degré d'alcool dans le sang. De l'amitié à leur liberté, cette intoxication aura des conséquences.

Cette comédie dramatique et provocatrice réunit Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, Susse Wold, tous quatre au casting de La chasse du même Vintebrerg (2012), mais aussi Magnus Millang et Maria Bonnevie. La sortie est calée pour 2020.

Thomas Vinterberg a réalisé ses dernières années Loin de la foule déchainée, La communauté et Kursk (sorti l'an dernier). Mads Mikkelsen vient de tourner le film SF Chaos Walking de Doug Liman, avec Daisy Ridleye et Tom Holland.

Rogue One : A Star Wars Story, le film du mois ?

Posté par wyzman, le 11 décembre 2016

A l'approche de Noël, la machine Disney semble plus huilée que le corps de Zac Efron dans le premier trailer de Baywatch. Comme chaque année, l'empire a décidé de sortir la grosse artillerie quelques jours avant les fêtes. Et après avoir mis la main sur Lucasfilm pour la modique somme de 4,05 milliards de dollars, la compagnie ne va pas se priver. En attendant la suite du Réveil de la Force (Star Wars - Episode 8 donc) et le spin-off centré sur la jeunesse de Han Solo, c'est à un film standalone que nous aurons droit cette année.

Comprenez ici que Rogue One s'inscrit dans la saga Star Wars (plus précisément entre les épisodes 3 et 4) mais que le film se suffit à lui-même. Il n'aura donc pas droit à une suite. Et rien que pour cela, nous ne saurions que trop vous conseiller de courir le voir. Conçu comme un film de guerre, Rogue One est clairement le blockbuster dont nous avons tous besoin pour finir 2016 en beauté. Non pas que l'on ait manqué d'explosions cette année ! Captain America : Civil War, Deadpool, Batman v Superman : L'Aube de la justice, Suicide Squad, Doctor Strange, Les Animaux fantastiques, Jason Bourne, Star Trek Beyond et X-Men : Apocalypse ont fait le travail mais rien ne remplacera jamais un Star Wars.

Anormalement dans l'ère du temps, le film traite d'une rébellion au sein d'un régime totalitaire. Le parallèle avec l'état actuel des Etats-Unis est d'ailleurs tel qu'un artiste a récemment détourné les affiches du film en faveur de Donald Trump. Film de guerre oui, Rogue One regorge de scènes plus spectaculaires les unes que les autres. Et passé le micro-scandale des reshoots de Tony Gilroy, le film du très bon Gareth Edwards (Godzilla) n'a pas grand-chose à envier au Réveil de la Force, le bébé pondu par notre cher J. J. Abrams l'an dernier. Si les 2,07 milliards de dollars du Réveil de la Force risquent d'être inatteignables, Rogue One a tout ce qu'il faut pour faire un carton. A tel point que les experts du secteur estiment déjà qu'il réalisera le deuxième plus gros démarrage pour un mois de décembre… juste après Le Réveil de la Force !

Vient alors le moment de répondre à la question "Mais qu'est-ce qui fait de Rogue One un film important ?" Eh bien la réponse est simple : tout ! Non-présenté à la presse pour l'Awards Season, Rogue One s'inscrit dans la lignée de ces films faits par les fans et pour les fans et est d'ores et, paradoxalement, il est déjà dans la course à l'Oscar des meilleurs effets spéciaux. Pourquoi ? Eh bien parce que face à Suicide Squad et Les Animaux fantastiques, Rogue One dispose d'un budget on ne peut plus confortable. Si le chiffre exact demeure encore un mystère, il convient de rappeler que pour Le Réveil de la Force, J. J. Abrams a pu bosser avec 245 millions de dollars sous le coude. Rien que ça ! A côté des drames  larmoyants qui vont pleuvoir à l'approche des Oscars, Rogue One pourrait donc être notre bouée de secours, notre chocolat chaud à la fin d'une longue journée de travail. Dès lors, pourquoi ne pas en profiter ?

Mais outre l'aspect financier, Rogue One dispose d'un atout non-négligeable : un casting plus que talentueux. Après Daisy Ridley dans Le Réveil de la Force, Disney continue dans le girl-power efficace en confiant le rôle-titre à une quasi-inconnue, j'ai nommé Felicity Jones. Bien évidemment, les plus cinéphiles d'entre vous auront déjà reconnu la britannique passée par The Amazing Spider-Man et Une merveilleuse histoire du temps, mais en termes de mémoire eidétique, nous ne sommes pas logés à la même enseigne. Après Daisy Ridley, Jennifer Lawrence (Hunger Games) et Charlize Theron (Mad Max : Fury Road), Felicity Jones aura donc le plaisir de faire de ses partenaires masculins de superbes faire-valoirs. Et à en voir les différents trailers, l'actrice de 33 ans s'en sort très bien. Diego Luna (Harvey Milk), Ben Mendelsohn (Bloodline), Forest Whitaker (Le Dernier roi d'Ecosse), Mads Mikkelsen (Hannibal) et Riz Ahmed (Night Call) n'ont donc qu'à bien se tenir : la tornade Felicity Jones n'est pas prête de s'arrêter !

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 2: Pretty Women

Posté par cynthia, le 12 mai 2016

AAH OWIIIIIII OOOOOH AAAAH OWIII AAAAHHH!!!! AAAAH ROOOOW WOOOOOW NYEEEEEEEEEE RAAAAAAAAAAAHHHHH!!! Non, ce n'est pas Chewbacca qui prend la relève sur Ecran Noir mais c'est toujours moi, C, la langue pimentée de la rédac' qui tente juste de retranscrire ce qu'elle a entendu sur le tapis rouge! Les GENS HURLENT POUR RIEN ET ON NE S'ENTEND PLUS!!!!! (*N.B: prendre rendez-vous avec un ORL à la fin du festival*)

En ce second jour nous avons croisé...OH MY GOD!!! What's happened to Julianne Moore??? Beautiful Julianne, tu t'es fait agresser par un tigre? Tu nous avais habitués à la perfection sur pattes et là tu arrives sur le tapis rouge de cette 69ème édition du festival de Cannes avec une robe déchiquetée des cuisses aux pieds... pourquoi ma chérie? Tu aurais dû copier ta copine Naomi Watts et sa folie du strass. Oui, la belle australienne est revenue avec une robe qui brille (again)! Demain tu choisis la couleur ou tu restes dans le disco ma belle?

Je disais donc que cette seconde montée des marches de l'année est consacrée au film Money Monster de Jodie Foster avec des monstres sacrés sur le tapis rouge. Jack O'Connell, venu présenter le film, était toujours aussi sexy, même lorsqu'il ajustait son froc (sexy Jack, ça devait être mes mauvaises pensées qui jouaient avec ta ceinture). D'ailleurs, il va falloir que je squatte son hôtel l'année prochaine... à moins que ma rédactrice en chef, toute gentille comme elle est, lui transmette mon 06 avec une photo de moi (retouchée légèrement par Photoshop)?

Alors qu'on attend Jodie Foster, Julia Roberts et Georges Clooney sur le tapis, voilà qu'un amas de viande humaine fringué comme jamais s'entasse pour des selfies. On avait dit pas de selfies bonté divine! C'est ainsi qu'on a aperçu Tomer Sisley (si, si, Largo Winch qui fait des pubs pour godasses chics) qui, apparemment, a essayé de se rapprocher de Kev Adams capillairement parlant (ou il s'est électrocuté ce matin dans sa chambre d'hôtel et c'est officiellement un miraculé!). Rocco Siffredi était sur le tapis...enfin lorsque je dis "sur" le tapis c'est sur deux pieds et en costard, sans poutre apparente. On a vu Mads Mikkelsen qui a, d'ailleurs, fait sensation ce matin même en croisant mes boss sur la Croisette vers 8 heures (insomniaque?). Mads avait les mains dans les poches et était en train de flâner sur la Croisette avant de reprendre son boulot de membre du jury... D'une simplicité ce Mads!

Tandis qu'à 19h30 vous autre mortel vous mangiez, George Clooney enflammait la Croisette tout en restant accroché à la main de sa femme (trop mignon). Il ne l'a pas quitté d'une semelle... enfin d'un tissu car la pauvre madame Clooney s'emmêlait les pieds dans sa somptueuse robe. Il ne l'a pas quitté à l'intérieur du Palais non plus, au point d'avoir fait une mine déçu en voyant qu'on l'avait placé aux côtés de Jack O'Connell et non aux côtés de sa femme (renseignes toi sur le protocole George), qui s'est retrouvée derrière lui. George, si tu n'es pas content, file moi ta place hein. Et viens à ma place, sous la flotte, avec un donut rassis dans la bouche.

La magnifique Caitriona Balfe héroïne de la superbe série (fangirling) Outlander était également présente pour le film. Elle était la réincarnation de la magnificence, de la classe et de la beauté pure tout en étant vêtue d'une robe en simili cuir qui respirait la sensualité et la sexualité des épaules aux pieds (FANGIRLING!!!!!).

Julia Roberts quant à elle, a monté les marches pour la première fois de sa (longue) carrière vêtue d'une robe noire que je vais lui emprunter pour le mariage de ma copine l'année prochaine. Julia-La-vie-est-belle, qui s'est légèrement affichée puisqu'elle a été littéralement poussé sur les marches la réalisatrice (aka Jodie Foster).

Et dire qu'avant elle, il y a eu des tâches toutes sorties de la télé réalité. C'est comme si vous passiez une nuit d'amour avec Chris Evans après avoir tringlé Miley Cyrus... En tout cas, ce soir, il y avait une forme de sacralisation à contempler Pretty Woman à Cannes. Combien au fait le collier avec l'énorme émeraude?

Cannes 2016: le jury du 69e Festival

Posté par vincy, le 25 avril 2016

© festival de cannes

George Miller sera bien entouré du 11 au 22 mai pour voir les 21 films en compétition du 69e Festival de Cannes.

Arnaud Desplechin (réalisateur, scénariste), Kirsten Dunst (actrice), Valeria Golino (actrice, réalisatrice, scénariste, productrice), Mads Mikkelsen (acteur), Laszlo Nemes (réalisateur, scénariste), Vanessa Paradis (actrice, compositrice, auteure, chanteuse), Katayoon Shahabi (productrice) et Donald Sutherland (acteur) composeront ce jury cosmopolite et quasiment paritaire.

On note la présence de plusieurs primés cannois: Dunst a été prix d'interprétation en 2011, Mikkelsen a reçu le prix d'interprétation en 2012 et Laszlo Nemes fut grand prix du jury l'an dernier. Quasiment tous, hormis Paradis, ont eu un film en sélection officielle.

Festival Lumière – Jour 1 : Alice n’est plus ici mais Martin Scorsese est dans toutes les têtes

Posté par Morgane, le 13 octobre 2015

Octobre est arrivé et avec lui, comme chaque année depuis 7 ans maintenant, le Festival Lumière et son lot de films, de rencontres, de master class, de dédicaces… Lyon va battre au rythme du 7e Art pendant toute une semaine (du 12 au 18 octobre).

Cette année, Le Prix Lumière sera remis vendredi soir au grandiose Martin Scorsese! La semaine sera alors ponctuée de 15 de ses films et de 5 de ses documentaires. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi la Carte blanche à Martin Scorsese, de nombreux hommages à Akira Kurosawa, Julien Duvivier, Larissa Chepitko, l'anniversaire des 30 ans de Pixar avec John Lasseter en invité, des invitations à Sophia Loren, Nicolas Winding Refn, Géraldine Chaplin, Mads Mikkelsen et Alexandre Desplat et de nombreux autres cycles (les ressorties, les grandes projections, la nuit de la peur, les curiosités des années 1980, les trésors des archives, les nouvelles restaurations etc.)

Environ 150 Films projetés en une semaine, c'est certain, il faut faire des choix! Pour ma part, Prix Lumière à Martin Scorsese je commence donc par un de ses films, son troisième plus exactement, qu'il réalise après Mean Streets et juste avant Taxi Driver: Alice n'est plus ici (1974). Cette oeuvre est un peu à part dans sa filmographie puisqu'il s'agit de son premier film hollywoodien et, plus ou moins, d' une commande de l'actrice principale, Ellen Burstyn. On n'y retrouve pas forcément ses thèmes de prédilection mais il porte tout de même sa griffe à travers la bande-son rock et un rythme assez rapide. Jodie Foster tient également le rôle d'Audrey, jeune ado laissée à la dérive par sa mère. on la recroisera chez Scorsese dans le rôle qui fera décoller sa carrière, avec le Scorsese suivant, Taxi Driver.

Avec Alice n'est plus ici, Martin Scorsese nous entraîne dans un road-movie entre une mère et son fils. Liaison atypique que Scorsese filme crument mais avec beaucoup de bienveillance et qui donne à cette relation un aspect très attendrissant. Malgré le caractère quelque peu soumis d'Alice aux hommes, c'est une femme forte qui prend la route, avec son fils sous le bras, à la mort de son mari. Au fur et à mesure que la route défile, son caractère se modifie et on sent une pointe de féminisme qui transparaît dans ce film. C'est d'ailleurs le seul film de Scorsese où le héros est en réalité une héroïne!

Ici, ni mafia, ni vengeance. C'est presque un électron libre, très scorsesien, mais à des années lumières de ce qui suivra durant plus de 40 ans.

Clap d'ouverture

Cette première journée de Festival est également marquée par la soirée d'ouverture qui, comme chaque année, se déroule dans l'immense Halle Tony Garnier. Jean-Paul Belmondo, qui revient deux ans après nous avoir fait partager un moment très émouvant aux côtés de Quentin Tarantino, est ovationné. Se succèdent John Lasseter (qui vient souffler les 30 bougies de la petite lampe de chevet), Nicolas Winding Refn (qui présentera deux de ses films, donnera une master class et présentera sa collection d'affiches de films), Mélanie Thierry, Raphaël, Jean Becker, Laurent Gerra, Vincent Elbaz, Louise Bourgoin, Rolf de Heer (qui est là pour la ressortie de son film Bad Boy Bubby), Alex Lutz, Bernard Pivot, Paul Belmondo (qui présentera en compagnie de son père le documentaire qu'il a réalisé sur ce dernier), Dario Argento (pour son film Les Frissons de l'angoisse récemment restauré) et sa fille Asia Argento, Jacques Audiard, Daniel Auteuil et bien d'autres encore…

Discours de Thierry Frémaux (sans Bertrand Tavernier cette fois, qui se remet d'une opération mais qui devrait être présent en fin de festival), petit film en forme de bande annonce alléchante de cette nouvelle édition, montage "tribute to Lasseter", projection de La sortie d'usine avec le cinématographe original des Frères Lumière... Chaque spectateur a également reçu son traditionnel morceau de pellicule qui cette année appartenait au film Jeux Interdits de René Clément.

Lindon parmi les monstres sacrés

On a ensuite eu droit à un hommage en images à Vincent Lindon, qui est ensuite monté sur scène pour présenter le film surprise de cette soirée d'ouverture. Film surprise qui ne l'est pas resté longtemps puisque le nom lui a échappé dès ses premières phrases. C'est donc La fin du jour de Julien Duvivier qui sera projeté en ce premier soir. Film pour les acteurs puisqu'il se passe dans une maison de retraite pour anciens comédiens! Discours émouvant et drôle à la fois de la part du Prix d'interprétation masculine cannois de l'année. Il remercie Thierry Frémaux d'avoir sélectionné La loi du marché à Cannes, remercie également Jean-Paul Belmondo qu'il admire, puis nous raconte sa passion pour le cinéma de Carné, Renoir, Duvivier et plus généralement de cette époque-là et de ce cinéma populaire. Véritable admirateur de Julien Duvivier qu'il considère malheureusement comme un cinéaste sous-estimé, il présentera également La Bandera et Pépé le Moko du même réalisateur durant la semaine. Il avoue tout de même : "je vais être franc, La fin du jour n'est pas mon préféré, mais je l'aime beaucoup quand même".

La suite se passe en images aux côtés de Louis Jouvet, Michel Simon, François Périer, Victor Francen, Madeleine Ozeray... Il y a pire compagnie pour se mettre en appétit avant l'orgie cinéphile qui s'annonce.

Cannes 2013 : les télex du marché (5) : Mortensen, Mikkelsen, Bellocchio, Mullan et « Limonov »

Posté par vincy, le 21 mai 2013

Première fois. Viggo Mortensen va tourner dans un film français. David Oelhoffen a convaincu l'acteur d'être sa star dans Loin des hommes, adaptation de l'une des nouvelles du recueil d'Albert Camus, L'exil et le Royaume. Mortensen incarnera un professeur français résidant dans un petit village algérien en 1957.

Sauveur. Prix d'interprétation masculine l'an dernier et futur Hannibal pour la TV américaine, Mads Mikkelsen sera un héros dans le western de Kristian Levring, The Salvation. Le film est en vente au marché. Il faut amortir les 14 millions de $ de budget. Mikkelsen joue un immigrant danois arrivant aux USA en 1870 qui voit sa famille se faire massacrer par une bande de gangsters. Il ne songera alors qu'à les venger.

Un fidèle. Quelques mois après La belle endormie présenté à Venise, Marco Bellocchio enchaîne avec un nouveau film, qui sera tourné cet été. La prigione do Bobbio (La Monaca pour les marchés internationaux), basé sur une histoire vraie du XVIIe siècle, raconte la vie d'une aristocrate contrainte à devenir nonne et qui finira en prison pour cause de débauche. Le rôle sera interprété par l'actrice ukrainienne Lidia Liberman.

Corner. Peter Mullan espère signer avec Daniel Day-Lewis pour son prochain film Paradise. Le comédien va revenir derrière la caméra avec le récit de la création par un prêtre du club de football écossais les Celtics, en pleine ère victorienne.

Anti-Poutine. Enfin, le roman d'Emmanuel Carrere décrivant la vie du poète et politicien Limonov (Prix Renaudot en 2011) sera adapté par un italien, Saverio Costanzo (La solitude des nombres premiers). Budgété aux alentours de 20 millions de $, le film sera tourné en anglais au deuxième semestre 2014.

Our Kind of Traitor, un nouveau John le Carré en préparation

Posté par vincy, le 24 février 2013

John Le Carré conquiert Hollywood. Après le succès critique et public de La taupe, les projets de films adaptés des best-sellers de John le Carré foisonnent. Anton Corbijn prépare Un homme très recherché (voir notre actualité du 26 septembre 2012).

Dernier en date, Our Kind of Traitor (Un traître à notre goût), produit par Studiocanal, déjà à l’origine de La taupe. Ewan McGregor est déjà engagé pour le rôle principal. Ralph Fiennes et Mads Mikkelsen sont en négociations avancées.

McGregor, jeune professeur à Oxford, et sa copine, une avocate, sont en vacances dans les Caraïbes. Ils sont invités dans la propriété privée d'un oligarque russe et blanchisseur d’argent menacé (Mikkelsen, a priori). Le couple est piégé. Les services secrets britanniques sont contraints de s'en mêlés. Fiennes incarnera un médiateur du gouvernement britannique. Des renseignements sur des circuits internationaux du recyclage de l'argent mafieux sont en jeu.

Reste à trouver l’épouse d’Ewan.

Le film sera réalisé par Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown) . Le tournage de cette grosse production (30 millions d’euros) se déroulera dès cet été à Moscou, Marrakech, en France, en Allemagne et en Australie. La sortie est prévue pour 2014.

Le roman de John le Carré est paru en 2010 (et un an après en France). Le miroir aux espions, L'espion qui venait du froid, L'appel de la mort, La petite fille au tambour, La maison Russie, Le tailleur de Panama, The Constant Gardener et La Taupe ont déjà été adaptés.