Posté par vincy, le 20 décembre 2013
La liste des films en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère ne comporte plus que 9 titres sur les 76 qui ont été soumis au comité de l'Académie.
La France n'a pas été retenue avec son film Renoir de Gilles Bourdos. Le passé comme le film saoudien Wadjda, considérés comme favoris, ont aussi été snobés.
Des 9 films qu'il reste, il n'y en aura que 5 dans la liste finale, essentiellement des films présentés en avant-première à Berlin et à Cannes.
Alabama Monroe (Belgique) de Felix van Groeningen
La femme du ferrailleur (Bosnie-Herzégovine) de Danis Tanovic
L'image manquante (Cambodge) de Rithy Panh
La chasse (Danemark) de Thomas Vinterberg
D'une vie à l'autre (Allemagne) de Georg Mass
The Grandmaster (Hong Kong) de Wong Kar-wai
Le grand cahier (Hongrie) de Janos Szasz
La grande bellezza (Italie) de Paolo Sorrentino
Omar (Palestine) d'Hany Abu-assas
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Posté par MpM, le 13 novembre 2013
L'édition 2013 du Arras Film Festival proposait une sélection de films européens formant un instantané passionnant de la jeune création contemporaine, avec curieusement une prédominance pour la comédie et une tendance palpable à vouloir réinventer le cinéma.
Le chef de file de ce courant est évidemment Sébastien Betbeder qui, avec 2 automnes, 3 hivers, signe un film formellement audacieux dressant le portrait saisissant d'une génération de trentenaires à la fois nourris par l'art et la culture et en même temps assez indécis par rapport à leur propre vie.
La liberté de ton surprenante du réalisateur lui permet de se démarquer de la pure comédie (représentée assez platement par le très caricatural Brasserie romantique de Joël Vanhoebrouck) sans tomber dans le travers du film expérimental qui laisse tout le monde perplexe.
Un créneau d'ailleurs admirablement occupé par l'énigmatique Joy du Grec Elias Giannakakis, qui est sans doute l'ovni de ce 14e festival arrageois.
Dans un noir et blanc ultra-soigné, on suit une femme quasi mutique dans sa fuite en avant à la radicalité presque poétique. Les lents fondus au noir qui séparent chaque séquence, le magnétisme de l'actrice et l'âpreté de la narration donnent à ce portrait en creux la beauté envoûtante d'une œuvre brute et désespérée.
Les autres films s'ancrent dans une veine plus classique, quoi que particulièrement efficace en ce qui concerne le biopic suédois Valse pour Monica de Per Fly, d'excellente tenue et servi à merveille par la chanteuse Edda Magnason.
Même chose pour la comédie politique Viva la liberta de Roberto Ando, avec un Toni Servillo plus savoureux que jamais dans le double rôle d'un homme politique dépressif et de son frère jumeau à peine sorti de l'hôpital psychiatrique.
Mais le grand choc de cette section reste probablement le thriller politique allemand D'une vie à l'autre réalisé par Georg Maas, qui mêle habilement l'ambiance anxiogène du film d'espionnage traditionnel avec le récit d'événements réels survenus pendant la deuxième guerre mondiale, la séparation d'enfants nés de pères allemands de leurs mères norvégiennes.
Un film intelligent et vertigineux qui prouve au passage la grande vitalité d'un cinéma allemand tentant d'explorer autrement les traumatismes de son passé.
Mais on n'a probablement pas fini d'être séduit par le cinéma européen puisque les découvertes se poursuivent à Arras jusqu'au 17 novembre, avec dès jeudi 14 le début de la compétition européenne. Ce sont en tout neuf longs métrages inédits venus de Slovaquie, de Croatie, de Finlande ou encore d'Estonie qui concourent pour l'Atlas d'or et espèrent trouver rapidement un distributeur français.
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Posté par vincy, le 13 octobre 2013
La soirée de clôture du 18e Festival international des jeunes réalisateurs a commencé avec une annonce rassurante pour son avenir (lire notre article d'hier). La 19e édition aura bien lieu. Mais la marque changera. Un bref clip a d'ailleurs été réalisé pour inaugurer la nouvelle appellation, Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz. La ville aurait eu tort de se priver d'une manifestation culturelle qui a accueilli plus de 5000 spectateurs en 5 jours (un record).
Pour le reste, le palmarès - très cosmopolite - a été dévoilé avant la projection de La marche, de Nabil Ben Yadir, en salles le 27 novembre prochain.
Le jury d'André Dussollier, qui trois heures plus tard mettra le feu sur la piste de danse pour le plus grand plaisir des festivaliers, a récompensé 3 longs métrages. Tout d'abord, le film indien The Lunchbox de Ritesh Batra qui a reçu deux prix. Meilleur réalisateur Ritesh Batra a pu remercier le jury avec une liaison Skype. Le film, présenté en avant-première mondiale à la Semaine de la Critique à Cannes en mai avant de tourner à Karlovy Vary et Telluride, sort en salles le 11 décembre prochain. L'acteur principal de cette comédie "épistolaire", Irrfa a été décerné au plus international des acteurs indiens, Irrfan Kahn (Slumdog Millionaire, L'Odyssée de Pi).
Autre grand gagnant, Le géant égoïste, qui reçoit le prix du meilleur film, une semaine après avoir raflé trois récompenses au Festival de Dinard. Avec ce doublé, et son prix Label Europa Cinemas à la Quinzaine des réalisateurs, le film britannique de Clio Barnard aborde sa sortie en salles le 18 décembre sous les meilleures auspices.
Enfin, le film allemand (et norvégien) D'une vie à l'autre de Georg Mass réalise un doublé meilleure actrice/prix du public. En salles en avril prochain, ce "mélo-thriller", qui flirte entre le polar nordique et le film engagé germanique, est le représentant de l'Allemagne dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Palmarès complet
- Chistera du meilleur réalisateur : Ritesh Batra pour The Lunchbox
- Chistera du meilleur film : Le géant égoïste de Clio Barnard
- Chistera du meilleur acteur : Irrfan Khan dans The Lunchbox
- Chistera de la meilleure actrice : Juliane Kohler dans D'une vie à l'autre
- Chistera du court métrage : Véhicule école de Benjamin Guillard
- prix du jury jeunes / long : La pièce manquante de Nicolas Birkenstock
- prix du jury jeunes / court : Pour le rôle de Pierre Niney
- meilleur court métrage : Clean de Benjamin Bouhana
et mention spéciale à Pour le rôle de Pierre Niney
- prix du public / long : D'une vie à l'autre de Georg Mass
- prix du public / court : Ce sera tout pour aujourd'hui d'Elodie Navarre
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Posté par vincy, le 12 octobre 2013
Mensonges et liberté. La sélection des films du Festival international des jeunes réalisateurs est traversée par ces deux thématiques que les "jeunes" cinéastes français et étrangers traduisent en comédie, thriller ou drame avec des personnages solitaires, des couples chaotiques, des familles bancales.
Mais ce qui frappe le plus c'est que tous les personnages de ces films aspirent à une autre vie, et font le choix de provoquer le déclic qui les emmènera dans l'inconnu. Avec Le géant égoïste, deux ados renvoyés de l'école apprennent à appréhender leur avenir. Pour La pièce manquante, un homme doit affronter la disparition de son épouse et mère de leurs enfants. Dans La belle vie, le solaire Sylvain (photo) doit savoir s'il continue à suivre son père dans une vie clandestine et associable ou rejoindre sa mère. Et dans Le sens de l'humour, une jeune veuve ne sait pas comment faire entrer un nouvel homme dans sa vie. D'une vie à l'autre n'est jamais que l'histoire d'une usurpation d'identité : cette femme doit-elle révéler la vérité, quitte à fracasser l'harmonie familiale? Ou encore Attila Marcel, du nom du père de ce jeune homme, silencieux depuis ses deux ans, qui doit explorer sa mémoire pour savoir s'il a un futur, et vivre ainsi pleinement sa vie, et pas celle qu'on lui dicte.
A Saint-Jean-de-Luz, les films montrent à quel point nous sommes enfermés dans nos peurs, aliénés par le monde qui nous entoure, sous l'emprise de gens qui veulent diriger nos vies. Alors ils mentent ou ils se taisent, quitte à mettre leur existence en péril. Tous rêvent de vivre librement, comme ils le veulent, prêts à détruire les liens les plus fondamentaux, amoureux, filiaux ou amicaux. Si les films disposent de gros budgets ou s'ils ont été fabriqués avec une fragile économie, leurs auteurs sont heureux d'avoir pu les aboutir et les montrer à un public venu très nombreux, confirmant la montée en puissance de la manifestation.
Le Festival des jeunes réalisateurs est mort? Vive le Festival de Saint-Jean-de-Luz!
Cette très belle édition, la dix huitième, sera d'ailleurs elle aussi à un carrefour. En effet, dans un élan aussi égotique que destructeur, l'ancien maire de Biarritz, Bernard Marie (le père de Michelle Alliot-Marie) a décidé d'arrêter le Festival. A 95 ans, Bernard Marie aurait pu partir en faisant l'éloge de la jeunesse (colonne vertébrale du Festival), et en transmettant le flambeau. Mais non. Il n’y aura pas de 19e édition en 2014. Cependant il assure qu’un nouvel événement sera organisé : nouveau nom, nouveau concept. Dans un édito titré « End », Marie, président de l’association pour l’Organisation des festivals, explique que "Le thème du Festival des jeunes réalisateurs tel qu’Alain Poiré, Georges Lautner, Claude Pinoteau et moi-même l’avions conçu voici près de vingt ans a changé de style. Il est donc temps que ce festival se retire." L'association, propriétaire du concept depuis le lancement en 1996, aurait pu céder la marque (le concept n'a rien de singulier, il existe de nombreux festivals axés autour des premiers films). Regrettant de ne plus avoir de pouvoir au sein du Festival, Bernard Marie préfère menacer de procès quiconque exploitera cette marque comme ce concept.
Voyons là le verre à moitié plein : l’office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz est devenu le maître d’ouvrage de l’événement (et verse 23 800 euros à l’association de Bernard Marie chaque année,) soit 15 % du budget total de l'événement selon Sud Ouest. Cela fera autant d'argent gagné pour enrichir un Festival qui a encore un fort potentiel. Surtout, en se libérant du "concept", les équipes vont pouvoir imaginer un avenir différent.
C'est l'heure des choix, comme dans les films présentés cette année au cinéma Le Sélect.
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