2018 en 40 films (4/4): Blackkklansman, Les garçons sauvages, En liberté!, du genre, du docu, du noir et blanc, et une Palme d’or!

Posté par vincy, le 30 décembre 2018

Les garçons sauvages de Bertrand Mandico
Pour l'exploration fantastique, poétique, onirique des genres, ceux du cinéma et ceux des sexes. Le XXIe siècle est définitivement féminin.

Blackkklansman de Spike Lee
Une jubilation divertissante pour ceux qui veulent comprendre comment Trump est arrivé au pouvoir et pourquoi l'Amérique est toujours aussi raciste.

The House that Jack built de Lars Von Trier
Quand l'artiste qui a été persona non grata gratte l'art comme personne : le génie du crime est (toujours) là, sans limites.

High Life de Claire Denis
Pour ceux qui aiment douter au cinéma. Parce qu'avec cette incursion de Claire Denis dans le space opera, on n'est jamais totalement sûr de savoir si ce que l'on voit est sublime, ou un peu ridicule. Après réflexion intense, on penche définitivement pour la première option.

RBG de Betsy West et Julie Cohen (10/10)
Pour un portrait fidèle de l’une des plus grandes figures de la politique américaine, une femme qui a su poser son empreinte dans la pop culture.

Leto de Kirill Serebrennikov
Un remède rock et chic à la dépression hivernale.

Utoya 22 juillet d'Erik Poppe
Pour s'interroger sur la manière dont le cinéma doit, ou non, raconter l'horreur.

Wildlife de Paul Dano
Un premier film envoûtant et mélancolique qui nous hante par la force des sentiments qui se dégagent de ce sublime récit intime.

Grass de Hong Sang-soo
Pour une variation réconfortante et humaniste sur les thèmes de prédilection de Hong Sang-soo (les rapports amoureux, le milieu du cinéma, le hasard et les coïncidences). Et pour ceux qui, généralement, pensent que le Coréen n'est pas un véritable metteur en scène.

Roma d'Alfonso Cuaron
Ceci n'est pas un film. C'est du cinéma. Que l'on ne peut voir que chez soi, hélas. Mais Cuaron continue ainsi de raconter une histoire de mère(s), sans réel fil conducteur, dans un espace familier et une époque révolue. Splendide et bouleversant.

Cassandro, The exotico! de Marie Losier
Un portrait iconoclaste et allégorique d'un homme passionnant, par son métier (la lutte mexicaine), ses croyances (entre catholicisme et chamanisme), et sa différence sexuelle. Queer jusqu'au bout des talons aiguilles.

Spider-Man New Generation de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman
Pour tous ceux qui rêvent de voir un grand film Marvel, qui veulent se faire plaisir avec un pur et palpitant Blockbuster, et qui espèrent enfin contempler un film américain d'animation qui s'aventurent dans les esthétiques du comics et osent toutes les audaces du cartoon et du manga.

Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría
Pour les romantiques fascinés par les histoires d’amour impossibles.

Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda.
Pour les humanistes et les universalistes qui aiment les beaux récits où le cœur a toujours ses raisons, dans une société pleine de déraison.

Diamantino de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt
Pour les amateurs de foot et ceux qui le détestent, pour ceux qui aiment les chiens roses et ceux qui leur donnent des coups de pied, pour ceux qui aiment l'humour noir et ceux qui préfèrent l'auto-dérision absurde.

En liberté ! De Pierre Salvadori
Pour celles et ceux qui aiment les comédies françaises, les acteurs français et l’autodérision à la française !

Lumières 2019: Les Frères Sisters, Mademoiselle de Joncquières, Jusqu’à la garde et Pupille en tête des nominations

Posté par vincy, le 17 décembre 2018

Un total de 37 films, et pas vraiment de favoris, sont en course pour l'un des Prix lumières, dont la 24e cérémonie ura lieu le lundi 4 février 2019 à l’Institut du monde arabe. La presse internationale devra départager des films très différentes, certains primés dans des grands festivals, d'autres ayant connu un joli succès populaire. Là encore, on remarque la domination des sélections cannoises sur l'ensemble des nominations, même si pour la catégorie meilleur film, seul Guy est passé par la Croisette.

On notera surtout qu'aucun film hormis Pupille n'est présent dans les quatre catégories principales - film, réalisation, acteur ou/et actrice, scénario. Mais ce qui fait le plus plaisir sans doute c'est l'ouverture à des films audacieux comme Les garçons sauvages, Cassandro the Exotico, Chris the Swiss, Sauvage, tout comme on soulignera quelques grands manques (En liberté! en meilleur film, Mektoub my love une seule fois nommé...) et des sacrés absents comme Le grand bain et Plaire, aimer et courir vite, pourtant Prix Louis-Delluc.

Film
Amanda, de Mikhaël Hers
Les Frères Sisters, de Jacques Audiard
Guy, de Alex Lutz
Mademoiselle de Joncquières, de Emmanuel Mouret
Pupille, de Jeanne Herry

Réalisateur
Jacques Audiard - Les Frères Sisters
Jeanne Herry – Pupille
Xavier Legrand – Jusqu’à la garde
Gaspar Noé – Climax
Pierre Salvadori – En Liberté !

Actrice
Elodie Bouchez – Pupille
Cécile de France – Mademoiselle de Joncquières
Léa Drucker – Jusqu’à la garde
Virginie Efira – Un amour impossible
Mélanie Thierry – La Douleur

Acteur
Romain Duris – Nos batailles
Vincent Lacoste – Amanda
Vincent Lindon – En guerre
Alex Lutz – Guy
Denis Ménochet – Jusqu’à la garde

Scénario
Andréa Bescond et Eric Métayer – Les Chatouilles
Jeanne Herry – Pupille
Thomas Lilti – Première année
Emmanuel Mouret – Mademoiselle de Joncquières
Pierre Salvadori, Benoît Graffin et Benjamin Charbit – En liberté !

Image
Benoît Debie – Climax
Benoît Debie – Les Frères Sisters
Laurent Desmet – Mademoiselle de Joncquières
Julien Hirsch – Un peuple et son roi
David Ungaro – Les Confins du monde

Révélation masculine
Anthony Bajon – La Prière
William Lebghil – Première année
Andranic Manet – Mes provinciales
Félix Maritaud – Sauvage
Dylan Robert – Shéhérazade

Révélation féminine
Ophélie Bau – Mektoub My Love
Galatéa Bellugi – L’Apparition
Andréa Bescond – Les Chatouilles
Jeanne Cohendy – Marche ou crève
Kenza Fortas – Shéhérazade

Premier film
Les Chatouilles, de Andréa Bescond et Eric Métayer
Les Garçons sauvages, de Bertrand Mandico
Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand
Sauvage, de Camille Vidal-Naquet
Shéhérazade, de Jean-Bernard Marlin

Pays francophones
Capharnaum, de Nadine Labaki
Chris the Swiss, de Anja Kofmel
Girl, de Lukas Dhont
L’Insulte, de Ziad Doueiri
Nos batailles, de Guillaume Senez

Film d'animation
Astérix - Le Secret de la potion magique, de Louis Clichy et Alexandre Astier
Dilili à Paris, de Michel Ocelot
Mutafukaz, de Shojiro Nishimi et Run
Pachamama, de Juan Antín

Documentaire
Cassandro, the Exotico !, de Marie Losier
De chaque instant, de Nicolas Philibert
Nul homme n’est une île, de Dominique Marchais
Premières solitudes, de Claire Simon
Samouni Road, de Stefano Savona

Musique
Camille Bazbaz – En liberté !
Vincent Blanchard et Romain Greffe – Guy
Alexandre Desplat – Les Frères Sisters
Pierre Desprats – Les Garçons sauvages
Grégoire Hetzel – Un amour impossible

Trois films récompensés par le jury du Prix Louis-Delluc

Posté par vincy, le 12 décembre 2018

Ni Douleur, ni Frères Sisters, ni Mademoiselle de Joncquières, ni Prière, ni comédie, ni film flyé. Le prix Louis-Delluc 2018 a été décerné à Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, qui était en compétition à Cannes en mai dernier, tout en repartant bredouille. Le 11e long métrage du réalisateur avait séduit 206000 spectateurs. C'est de loin le plus important prix qu'a reçu Honoré dans sa carrière cinématographique. Etre sélectionné à Cannes donne une véritable chance à un film puisque c'est la 7e fois en dix ans qu'un film présenté sur la croisette remporte le prix.

Le Prix Louis-Delluc du premier film a distingué deux films ex-aequo: Jusqu'à la garde de Xavier Legrand et Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, tous deux présentés à Venise en 2017.

Ce qui donne un palmarès assez "queer" avec deux films sur le genre et l'identité LGBT (sans doute pour se rattraper de ne pas avoir récompensé 120 BPM l'an derner). Mais aussi un palmarès où la "famille" est explosée, décomposée ou recomposée. Le plus surprenant est sans aucun doute que, formellement, l'audace cinématographique est davantage du côté des deux Louis-Delluc du premier film que du Louis-Delluc "classique".

Les deux sélections pour les Prix Louis-Delluc 2018

Posté par vincy, le 25 octobre 2018

9 films français, dont deux en langue anglaise, ont été sélectionné pour le prestigieux Prix Louis-Delluc, édition 2018. On notera un éclectisme certain dans les genres, du western à la science-fiction, de la comédie au film d'époque.

On soulignera aussi qu'un seul des films, High Life, est réalisé par une femme: Claire Denis avait déjà été sélectionnée en 1994 et en 2001. Cédric Kahn est aussi l'un des rares "habitués" de la liste, puisqu'il avait déjà reçu le Delluc en 1998 pour L'ennui. De nouveau sélectionné, Jacques Audiard a déjà obtenu le Delluc deux fois pour De battre mon cœur s'est arrêté et Un prophète.

On peut enfin remarquer qu'Emmanuel Finkiel, Prix Louis-Delluc du premier film en 1999, est retenu dans la liste cette année avec le candidat français aux Oscars, La douleur.

- La douleur, film français sélectionné pour les Oscars
- Les frères Sisters, Prix de la mise en scène à Venise
- Mademoiselle de Joncquières
- Le grand bain, hors-compétition à Cannes
- High Life
- En liberté, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs
- Plaire, aimer et courir vite, en compétition à Cannes
- La prière, prix d'interprétation masculine à Berlin
- Mes provinciales

Le Louis-Delluc du meilleur premier film devra, de son côté, choisir entre 5 films, là aussi très différents dans leur style et dans leur sujet:

- Jusqu'à la garde, plusieurs fois primé à Venise
- Les garçons sauvages, récompensé à Venise J
- Shéhérazade, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Sauvage, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Retour à Bollène

Les lauréats seront révélés le 12 décembre.


Cannes 2018: Le prix France Culture Cinéma des étudiants pour « Les garçons sauvages »

Posté par vincy, le 14 mai 2018

Le prix France Culture Cinéma des étudiants a été attribué à Bertrand Mandico pour Les garçons sauvages, premier long métrage sorti en février dernier. Le cinéaste présente son nouveau moyen métrage, Ultra Pulpe, de Bertrand Mandico à la Semaine internationale de la critique à Cannes cette année.

Il était face à Félicité d’Alain Gomis, Le jeune Karl Marx de Raoul Peck, Une saison en France de Mahamat-Saleh Haroun et Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel.

Le prix France Culture Cinéma Consécration a été décerné à Claire Denis pour l’ensemble de son œuvre.

Quant à l'International Students Award UniFrance-France Culture, il revient à Stéphane de Freitas et Ladj Ly pour le film À voix haute, qui était en sélection face à L’amant d’un jour de Philippe Garrel, De toutes mes forces de Chad Chenouga, Marvin d’Anne Fontaine et Paris pieds nus de Fiona Gordon et Dominique Abel.

5 films en lice pour le Prix France Culture Cinéma 2018

Posté par vincy, le 26 mars 2018

5 films ont été retenus par France Culture. Ils seront soumis au vote du jury étudiant. La présélection des 5 films se fait parmi les 60 films partenaires de la chaîne entre avril 2017 et mars 2018

Pour participer au jury du Prix France Culture Cinéma, il faut être scolarisé dans un établissement d’enseignement supérieur et envoyer une critique du film de votre choix avant le 1er avril 2018 minuit. Elle peut être sous forme écrite (1000 signes) audio ou vidéo (1 mn via un lien Viméo, Youtube, Dailymotion….), à comfranceculture@radiofrance.com.

La sélection:
- Les garçons sauvages de Bertrand Mandico (UFO Distribution)
- Félicité d’Alain Gomis (Jour2Fête)
- Le jeune Karl Marx de Raoul Peck (Diaphana Distribution)
- Une saison en France de Mahamat-Saleh Haroun (Ad Vitam Distribution)
- Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel (Zeugma Films)

Le jury commencera à visionner les films à partir de début avril, et votera sur une plateforme avant le 24 avril 2018.

Créé en 2015, le Prix France Culture Cinéma des Étudiants a été décerné décerné jusque là à La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach (2017), Toto et ses sœurs d’Alexander Nanau (2016), et Mange tes morts de Jean Charles Hue (2015).

Il sera remis le dimanche 13 mai au Festival de Cannes, tout comme le Prix France Culture Cinéma Consécration qui salue l’œuvre d’un grand cinéaste.

La Semaine de la Critique de Venise récompense trois films

Posté par vincy, le 8 septembre 2017


La 32e Semaine internationale de la Critique au Festival de Venise a décerné ses prix.

Temporada de Caza, premier long métrage de l'argentine Natalia Garagiola a reçu le prix du public. Le film suit un guide pour les chasseurs en Patagonie, qui doit gérer l'arrivée de son fils, suite à la mort de la mère, et qui s'avère turbulent et problématique, tout juste expulsé de l'école. Dans un environnement sauvage, il lui apprend le respect de la nature et des autres. Leur relation, qui fait ressurgir rancoeurs et ressentiments, se confronte à leur propre capacité à tuer et à pardonner.

Natalia Garagiola avait présenté son deuxième court métrage, Yeguas y Cotorras à la Semaine de la critique à cannes et son troisième, Sundays, à la Quinzaine des réalisateurs.

Deux autres prix ont été remis. Le prix Verona Film Club Award, récompensant le film le plus innovant de la sélection, a distingué Team Hurricane de la danoise Annika Berg, un film entre docu et fiction sur une bande de filles radicales et punk qui doivent gérer l'ouragan de l'adolescence.

Enfin, le Prix pour la meilleure contribution technique est revenu au réalisateur français Bertrand Mandico (deux de ses courts métrages avaient été sélectionnés à Cannes) pour son premier long Les garçons sauvages, qui mêle couleur et noir et blanc. Le film réunit Vimala Pons, Diane Rouxel et Nathalie Richard dans une histoire qui se déroule au début du vingtième siècle: cinq adolescents de bonne famille épris de liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, le temps d'une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. La métamorphose peut commencer... Le film est prévu dans les salles en février 2018, distribué par UFO.

Venise 2017: Un film français dans la compétition de la Semaine de la critique

Posté par vincy, le 24 juillet 2017

La Semaine internationale de la Critique du Festival de Venise a dévoilé sa sélection. Tous les films seront présentés en avant-première mondiale.

La compétition très européenne sera composée de Il Cratere de Luca Bellino et Silvia Luzi (Italie), Drift d'Helena Wittmann (Allemagne), Körfez (The Gulf) d'Emre Yeksan (Turquie), Sarah joue un loup garou de Katharina Wyss (Suisse), Team Hurricane d'Anika Berg (Danemark), Temporade De Caza de Natalia Garagiola (Argentine) et le film français Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, avec Vimela Pons.

A ces films s'ajoutent deux événements: le film d'ouverture, Pin Cushion de Deborah Haywood (Royaume Uni), et le film de clôture, Veleno (Poison) de Diego Olivares (Italie).

A noter que l'affiche de la SIC de Venise a été réalisée par l'illustrateur Carmine Di Giandomenico, collaborateur régulier pour DC Comics et Marvel Comics.