Un palmarès parfait pour le Syndicat français de la critique de cinéma

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

Loin des oublis des César, le Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision a dévoilé hier soir son palmarès réjouissant pour les cinéphiles.

Mektoub my love, canto uno d'Abdellatif Kechiche a reçu le prix Cinéma. Le réalisateur a annoncé une suite, Mektoub my love, intermezzo, qui sous-entend une trilogie et non plus un diptyque. Le film a été snobé par les César et avait été un échec au box office.

Dans la catégorie cinéma, les critiques français ont également récompensé Phantom Thread de Paul Thomas Anderson (film étranger), Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (premier film), Girl de Lukas Dhont (premier film étranger) et Guy d'Alex Lutz (film singulier francophone). Ces quatre films sont en lice pour les César, soit dans la catégorie meilleur film soit dans la catégorie meilleur film étranger. Jusqu'à la garde avait déjà remporté deux prix majeurs à Venise en 2017. Girl avait été distingué à Cannes par quatre prix (Queer Palm, Caméra d'or, prix de la critique internationale, prix du meilleur acteur dans la sélection Un Certain regard).

Dans la catégorie court-métrage, le prix a été remis à La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel, qui faisait partie de nos 15 courts français préférés de l'année.

Côté télévision, Un homme est mort d'Olivier Cossu (Arte) a été distingué par le prix de la meilleure fiction, Histoire d'une nation de Yann Coquart (France 2) par le prix du meilleur documentaire, l'excellent Hippocrate de Thomas Lilti (Canal +) par le prix de la meilleure série française.

Le SFCC décerne aussi des prix pour les supports vidéos et les livres de cinéma. L'insulte de Ziad Doueri (meilleur DVD/Blu-ray), L'intégrale Jean Vigo (meilleur coffret), Memories of Murder de Bong Joon-ho (meilleur patrimoine) et Cinq et la peau de feu Pierre Rissient (prix curiosité) forment la liste des primés en DVD/Blu-ray.

Pour la littérature, les Critiques ont choisi Godard, inventions d'un cinéma politique de David Faroult (éd. Amsterdam), meilleur livre français sur le cinéma, Federico Fellini, le métier de cinéaste de Rita Cirio (éd. du Seuil), meilleur livre étranger sur le cinéma, et Conversations avec Darius Khondji de Jordan Mintzer (éd. Synecdoche), meilleur album sur le cinéma.

César 2019: Le grand bain et Jusqu’à la garde en tête des nominations

Posté par vincy, le 23 janvier 2019

cesar

Les César ont révélé leurs nominations. Et il y a plusieurs grosses surprises: l'absence des films cannois de la compétition parmi les meilleurs films, à commencer par le lauréat du prix Louis-Delluc, Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, et celle de Mektoub, my love d'Abdellatif Kechiche. A l'inverse plusieurs films des autres sélections cannoises et plusieurs premiers films ont été remarqués par la profession. Au final cette liste des César embrasse tous les genres, de la comédie au drame en passant par le western. On regrettera toujours que des films plus audacieux, comme Les garçons sauvages, ne trouvent pas leur place.

On note que cette 44e cérémonie sera colorée par des sujets de société (violence conjugale, déclin masculin, adoption, abus sexuel). Le grand bain de Gilles Lellouche et Jusqu’à à la garde de Xavier Legrand dominent avec 10 nominations devant En liberté ! et Les frères Sisters (9), La douleur (8), Pupille (7), Guy et Mademoiselle de Joncquières (6). Autrement dit, il n'y a pas de grand favori dans une année qui s'avère très ouverte entre de bons films, mais aucun grand chef d'œuvre.

Les lauréats seront révélés le 22 février.

Meilleur film
La douleur
En liberté
Les frères Sisters
Le grand bain
Guy
Jusqu'à la garde
Pupille

Meilleur réalisateur
Emmanuel Finkiel, La douleur
Pierre Salvadori, En liberté
Jacques Audiard, Les frères Sisters
Gilles Lellouche, Le grand bain
Alex Lutz, Guy
Xavier Legrand, Jusqu'à la garde
Jeanne Herry, Pupille

Meilleur acteur
Edouard Baer (Mademoiselle de Joncquières)
Romain Duris (Nos batailles)
Vincent Lacoste (Amanda)
Gilles Lellouche (Pupille)
Alex Lutz (Guy)
Pio Marmaï (En liberté)
Denis Ménochet (Jusqu'à la garde)

Meilleure actrice
Elodie Bouchez (Pupille)
Cécile de France (Mademoiselle de Joncquières)
Léa Drucker (Jusqu'à la garde)
Virginie Efira (Un amour impossible)
Adèle Haenel (En liberté)
Sandrine Kiberlain (Pupille)
Mélanie Thierry (La douleur)

Meilleur acteur dans un second rôle
Jean-Hugues Anglade (Le grand bain)
Damien Bonnard (En liberté)
Clovis Cornillac (Les chatouilles)
Philippe Katerine (Le grand bain)
Denis Podalydès (Plaire, aimer et courir vite)

Meilleure actrice dans un second rôle
Isabelle Adjani (Le monde est à toi)
Leila Bekhti (Le grand bain)
Virginie Efira (Le grand bain)
Audrey Tautou (En liberté)
Karine Viard (Les chatouilles)

Meilleur espoir masculin
Anthony Bajon (La prière)
Thomas Giora (Jusqu'à la garde)
William Lebghil (Première année)
Karim Leklou (Le monde est à toi)
Dylan Robrt (Shéhérazade)

Meilleur espoir féminin
Ophélie Bau (Mektoub, my love : Canto Uno)
Galatéa Bellugi (L'apparition)
Jehnny Beth (Un amour impossible)
Lily-Rose Depp (L'homme fidèle)
Kenza Fortas (Shéhérazade)

Meilleur scénario original
En liberté ; Le grand bain ; Guy ; Jusqu'à la garde ; Pupille

Meilleure adaptation
Les chatouilles ; La douleur ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleurs décors
La douleur ; L'empereur de Paris ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Un peuple et son roi

Meilleurs costumes
La douleur ; L'empereur de Paris ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Un peuple et son roi

Meilleure photographie
La douleur ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleur montage
Les chatouilles ; En liberté ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleur son
La douleur ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Guy ; Jusqu'à la garde

Meilleure musique originale
Amanda ; En liberté ; Les frères Sisters ; Guy ; Pupille ; Un amour impossible

Meilleur premier film
L'amour flou
Les chatouilles
Jusqu'à la garde
Sauvage
Shéhérazade

Meilleur film d'animation
Astérix - Le secret de la potion magique
Dilili à Paris
Pachamama

Meilleur court métrage d'animation
Au coeur des ombres
La mort, père et fils
L'évasion verticale
Vilaine fille

Meilleur film documentaire
America de Claus Drexel
De chaque instant de Nicolas Philibert
Le grand bal de Laetitia Carton
Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinan
Le procès contre Mandela et les autres de Nicolas Champeaux, Gilles Porte

Meilleur film étranger
3 billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh
Capharnaum de Nadine Labaki
Cold war de Pawel Pawlikowski
Hannah de Andrea Pallaoro
Nos batailles de Guillaume Senez
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda

Meilleur court métrage
Braguino
Les âmes galantes
Kapitalistis
Laissez-moi danser
Les petites mains

Le Prix Claude Chabrol 2019 pour « Jusqu’à la garde »

Posté par vincy, le 22 janvier 2019

Le Prix Claude Chabrol, qui "récompense chaque année un film français sorti dans l’année écoulée dont les qualités cinématographiques font honneur au genre policier" distingue cette année l'excellent Jusqu'à la garde, premier long métrage de Xavier Legrand.
Il succède à Hubert Charuel (Petit paysan), lauréat en 2018, et Arthur Harari (Diamant noir), récompensé en 2017. Le prix sera remis durant le Festival de Beaune du film policier (3-7 avril).

Un beau parcours

Ce "thriller familial haletant", indique le communiqué, sorti il y a un an, est passé par les festivals de Venise, Toronto et San Sebastian. Il a reçu le prix du public aux Festivals de San Sebastien et de Glasgow, le prix de la mise en scène à Macao, le prix du scénario à Miami,  le prix nouveau talent à Palm Springs, le prix de la critique à Sao Paulo. A Venise, il a décroché le prix Luigi de Laurentiis, récompensant un premier film, et le prix de la mise en scène en compétition.

Jusqu'à la garde est quatre fois nommé aux prix Lumières (premier film, réalisateur, acteur, actrice), et a été distingué parmi les 10 films étrangers de l'année du National Board of Review. Il a aussi reçu le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film. En France il a attiré 380000 spectateurs et dans le monde, il a ajouté plus de 230000 entrées payantes.

Jusqu'à la garde raconte le divorce du couple Besson. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive entre ces deux adultes qui perdent la raison. Il est l'un des favoris pour les prochains César.

Trois films récompensés par le jury du Prix Louis-Delluc

Posté par vincy, le 12 décembre 2018

Ni Douleur, ni Frères Sisters, ni Mademoiselle de Joncquières, ni Prière, ni comédie, ni film flyé. Le prix Louis-Delluc 2018 a été décerné à Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, qui était en compétition à Cannes en mai dernier, tout en repartant bredouille. Le 11e long métrage du réalisateur avait séduit 206000 spectateurs. C'est de loin le plus important prix qu'a reçu Honoré dans sa carrière cinématographique. Etre sélectionné à Cannes donne une véritable chance à un film puisque c'est la 7e fois en dix ans qu'un film présenté sur la croisette remporte le prix.

Le Prix Louis-Delluc du premier film a distingué deux films ex-aequo: Jusqu'à la garde de Xavier Legrand et Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, tous deux présentés à Venise en 2017.

Ce qui donne un palmarès assez "queer" avec deux films sur le genre et l'identité LGBT (sans doute pour se rattraper de ne pas avoir récompensé 120 BPM l'an derner). Mais aussi un palmarès où la "famille" est explosée, décomposée ou recomposée. Le plus surprenant est sans aucun doute que, formellement, l'audace cinématographique est davantage du côté des deux Louis-Delluc du premier film que du Louis-Delluc "classique".

Green Book et A Star Is Born raflent la mise aux National Board of Review Awards 2018

Posté par wyzman, le 28 novembre 2018

Cette année encore, les cinéphiles membres du National Board of Review ont récompensé ceux qui figurent selon eux parmi les meilleurs films de l’année. Uniquement composé de cinéastes, de professionnels et d’universitaires, le collectif a tenu à récompenser Green Book de Pater Farelly, A Star Is Born de Bradley Cooper mais également If Beale Street Could Talk, le nouveau film Barry Jenkins (Moonlight).

Cérémonie annonciatrice de l’awards season, les National Board of Review Awards donnent un aperçu des films qu’il faudra surveiller de très près durant les prochaines semaines. Et cette année, il ne faudra pas perdre de vue La Ballade de Buster Scruggs, Black Panther, Eighth Grade, First Reformed, Sans un bruit, Roma, Leave No Trace, Mid90s et We the Animals. Même The Rider, qui a été élu meilleur film de l’année aux Gotham Awards ce week-end, pourrait créer la surprise.

En revanche, impossible de ne pas remarquer que les incontournables de ces dernières semaines ne figurent pas dans le palmarès. En effet, BlacKkKlansman de Spike Lee, The Favourite de Yorgos Lanthimos, First Man de Damien Chazelle et Vice d'Adam McKay sont les grands absents de cette édition 2018. Le gala associé à l'événement aura lieu le 8 janvier 2019 à New York.

Meilleur film : Green Book
Meilleur réalisateur : Bradley Cooper, A Star Is Born
Meilleur acteur : Viggo Mortensen, Green Book
Meilleure actrice : Lady Gaga, A Star Is Born
Meilleur acteur dans un second rôle : Sam Elliott, A Star Is Born
Meilleure actrice dans un second rôle : Regina King, If Beale Street Could Talk
Meilleur scénario original : Paul Schrader, First Reformed
Meilleur scenario adapté : Barry Jenkins, If Beale Street Could Talk
Meilleur film d’animation : Incredibles 2
Meilleur espoir : Thomasin McKenzie, Leave No Trace
Meilleur premier film : Bo Burnham, Eighth Grade
Meilleur film en langue étrangère : Cold War
Meilleur film documentaire : RBG
Meilleur casting : Crazy Rich Asians
William K. Everson Film History Award : The Other Side of the Wind and They'll Love Me When I'm Dead
NBR Freedom of Expression Award : 22 July
NBR Freedom of Expression Award : On Her Shoulders

Meilleurs films (par ordre alphabétique)

The Ballad of Buster Scruggs
Black Panther
Can You Ever Forgive Me?
Eighth Grade
First Reformed
If Beale Street Could Talk
Mary Poppins Returns
Sans un bruit (A Quiet Place)
Roma
A Star Is Born

5 meilleurs films en langue étrangère (par ordre alphabétique)

Burning
Jusqu'à la garde
The Guilty
Heureux comme Lazzaro
Une affaire de famille

5 meilleurs films documentaires (par ordre alphabétique)

Crime + Punishment
Free Solo
Minding the Gap
Three Identical Strangers
Won’t You Be My Neighbor?

10 meilleurs films indépendants (par ordre alphabétique)

La mort de Staline
La route sauvage (Lean on Pete)
Leave No Trace
Mid90s
The Old Man & the Gun
The Rider
Searching
Sorry to Bother You
We the Animals
You Were Never Really Here

European Film Awards: Cannes domine les nominations (et le cinéma français brille par son absence)

Posté par vincy, le 12 novembre 2018

Samedi, au Festival du film européen de Séville, l'Académie européenne en charge des European Film Awards, a révélé les nominations principales de sa 31e cérémonie, qui aura lieu dans la capitale andalouse le 15 décembre.

On en retient trois axes:

- une domination des films sélectionnés à Cannes. Ce n'était pas forcément évident tant le Festival de Berlin a aligné quelques films forts et surtout celui de Venise l'an dernier qui avait sélectionné quelques œuvres marquantes. Car, c'est l'une des absurdités de cette cérémonie: sont éligibles les films sortis en le 1er  juin 2017 et le 31 mai 2018. Les récompenses peuvent donc primer des films projetés à Locarno ou Venise en 2017, mais pas ceux qui viennent actuellement d'être présentés dans ces Festivals. Il n'empêche: Cannes rules! Les 5 films nommés pour le meilleur film européen étaient en sélection officielle. Et ils récoltent la plupart des autres citations.

- une absence des films français. Même si, grâce aux coproductions, la France est omniprésente dans la liste, c'est une véritable claque infligée au premier cinéma du continent. Pas un seul film français ni un seul talent n'est nommé cette année. Une première qui peut sembler injuste puisque certains films, distingués par la critique ou par les jurys de grands festivals (Jusqu'à la garde, La prière ou encore La douleur) pouvaient légitimement s'y placer.Seul Jean-Pierre Jeunet avec son Fabuleux destin d'Amélie Poulain a remporté le prix du meilleur film européen depuis sa création il y a trente ans. Le seul autre cinéaste français, avec une coprod internationale, a avoir séduit les membres de cette académie est Roman Polanski (The Ghost Writer, 2010). Tout n'est pas perdu grâce aux nominations en comédie et en animation. La France y brille un peu plus.

- un grand écart total entre les films proposés aux membres (des films d'auteurs plutôt exigeants ou aux sujets singuliers) et les films proposés au public votant (des blockbusters de dizaines de millions d'euros comme des films déjà oscarisés). On soulignera alors l'absence de Call Me By Your Name ou de Gary Oldman dans la liste des nommés de l'année (alors que les films sont soumis au vote du public).

Tout cela ne va pas aider à la popularité d'une manifestation dont la visibilité reste réduite.

World Cinema Award
Raph Fiennes, acteur et réalisateur britannique

Meilleur film européen
Border d’Ali Abbasi
Cold War de Pawel Pawlikowski
Dogman de Matteo Garrone
Girl de Lukas Dhont
Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher

Meilleur réalisateur européen
Ali Abbasi pour Border
Matteo Garrone pour Dogman
Samuel Maoz pour Foxtrot
Pawel Pawlikowski pour Cold War
Alice Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro

Meilleur actrice européenne
Marie Bäumer pour Trois jours à Quiberon
Halldóra Geirharosdottir pour Woman at War
Joanna Kulig pour Cold War
Bárbara Lennie pour Petra
Eva Melander pour Border
Alba Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro

Meilleur acteur européen
Jakob Cedergren pour The Guilty
Rupert Everett pour The Happy Prince
Marcello Fonte pour Dogman
Sverrir Gudnason pour Borg/McEnroe
Tomasz Kot pour Cold War
Victor Polster pour Girl

Meilleur scénariste européen
Ali Abbasi, Isabella Eklöf et John Ajvide Lindqvist pour Border
Matteo Garrone, Ugo Chiti et Massimo Gaudioso pour Dogman
Gustav Möller & Emil Nygaard Albertsen pour The Guilty
Pawel Pawlikowski pour Cold War
Alice Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro

Meilleur documentaire européen
A Woman Captured de Bernadett Tuza-Ritter
Ingmar Bergman, une année dans une vie de Jane Magnusson
Of Fathers and Sons de Talal Derki
The Distant Barking of Dogs de Simon Lereng Wilmont
The Silence of Others d’Almudena Carracedo et Robert Bahar

Meilleure comédie européenne
Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache
Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt
La mort de Staline d'Armando Iannucci

Meilleur film d'animation
Another Day of Life de Raul de la Fuente & Damian Nenow
Cro Man de Nick Park
Parvana de Nora Twomey
Croc-Blanc d'Alexandre Espigares

Meilleur premier film - Fipresci
Girl de Lukas Dhont
One Day de Zsofia Szilagyi
Scary Mother d'Ana Urushadze
The Guilty de Gustav Möller
Those who are Fine de Cyril Schäublin
Touch me Not d'Adina Pintilie

Prix du public
Borg/McEnroe de Janus Metz
Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache
Call me By Your Name de Luca Guadagnino
Les heures sombres de Joe Wright
Dunkerque de Christopher Nolan
In the Fade de Fatih Akin
La mort de Staline d'Armando Iannucci
Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson
Victoria & Abdul de Stephen Frears

Les deux sélections pour les Prix Louis-Delluc 2018

Posté par vincy, le 25 octobre 2018

9 films français, dont deux en langue anglaise, ont été sélectionné pour le prestigieux Prix Louis-Delluc, édition 2018. On notera un éclectisme certain dans les genres, du western à la science-fiction, de la comédie au film d'époque.

On soulignera aussi qu'un seul des films, High Life, est réalisé par une femme: Claire Denis avait déjà été sélectionnée en 1994 et en 2001. Cédric Kahn est aussi l'un des rares "habitués" de la liste, puisqu'il avait déjà reçu le Delluc en 1998 pour L'ennui. De nouveau sélectionné, Jacques Audiard a déjà obtenu le Delluc deux fois pour De battre mon cœur s'est arrêté et Un prophète.

On peut enfin remarquer qu'Emmanuel Finkiel, Prix Louis-Delluc du premier film en 1999, est retenu dans la liste cette année avec le candidat français aux Oscars, La douleur.

- La douleur, film français sélectionné pour les Oscars
- Les frères Sisters, Prix de la mise en scène à Venise
- Mademoiselle de Joncquières
- Le grand bain, hors-compétition à Cannes
- High Life
- En liberté, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs
- Plaire, aimer et courir vite, en compétition à Cannes
- La prière, prix d'interprétation masculine à Berlin
- Mes provinciales

Le Louis-Delluc du meilleur premier film devra, de son côté, choisir entre 5 films, là aussi très différents dans leur style et dans leur sujet:

- Jusqu'à la garde, plusieurs fois primé à Venise
- Les garçons sauvages, récompensé à Venise J
- Shéhérazade, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Sauvage, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Retour à Bollène

Les lauréats seront révélés le 12 décembre.


Des subventions sous conditions pour le cinéma israélien?

Posté par redaction, le 22 octobre 2018

Ce dimanche, le gouvernement israélien a adopté un projet de loi qui fait polémique. Cette loi permettrait de retirer des subventions aux films et aux spectacles qui ne seraient pas "loyaux" envers l'Etat. Ce projet est évidemment dénoncé par les milieux culturels, qui y voient une manière d'interférer dans la liberté d'expression et la liberté de création.

La ministre israélienne de la Culture et des Sports Miri Regev commence un long parcours parlementaire avant que sa loi n'entre en vigueur. Selon l'AFP, les ministères des Finances et de la Culture auraient "le pouvoir de supprimer les subventions à toute institution présentant des œuvres artistiques niant le droit à l'existence de l'Etat d'Israël, s'attaquant au drapeau national, présentant le jour de l'indépendance du pays comme un jour de deuil, ou incitant au racisme et au terrorisme."

"Oui à la liberté de la culture, non aux provocations!", a proclamé la ministre sur Facebook, qui s'en prend souvent aux artistes, jugés élitistes et considérés à gauche. Cette loi découle en fait d'une indignation publique de la ministre très à droite quand, l'an dernier, Foxtrot, a reçu le Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise et le prix du meilleur film étranger au National Board of Review. La ministre affirmait "avoir honte" que l'académie israélienne ait choisi le film pour représenter le pays aux Oscars, considérant qu'il "salit l’image de l’armée" du pays.

Défiance mutuelle

Miri Regev a publiquement exprimé sa révulsion à l'égard d'une scène du film montrant des soldats israéliens qui tuaient accidentellement des civils palestiniens  innocents à un check-point, avant de dissimuler leur bavure avec un bulldozer. "Quand un film israélien remporte un prix international, le cœur s’emplit de fierté, et d’instinct, je veux renforcer et encourage la réussite israélienne. Mais il y a une exception à cette règle, quand le monde s’enflamme autour de l’auto-flagellation et la coopération avec le discours anti-israélien" avait-elle écrit lors du sacre vénitien du film.

De là est née sa loi: la ministre a menacé de couper les vivres aux films jugés « anti-israéliens ». Dès le mois de mars, elle a demandé des informations détaillées sur le processus d’approbation des films afin d'encadrer le financement en fonction de certains critères. Cela s'apparente à une forme de censure. Si le cinéma israélien dépend beaucoup des aides de l'Etat, la plupart des cinéastes ont recours à des coproductions internationales.

Il ne fait jamais bon de mélanger politique et création, et, conséquence de cette polémique l'an dernier, elle n'avait pas été invitée à la cérémonie de remise des prix Ophir (les César du cinéma israélien). Foxtrot a remporté 8 trophées dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Miri Regev n'aime pas grand chose de toute façon: la nudité, les œuvres qui critiquent le pays ou la politique de son chef de gouvernement, les poèmes palestiniens, ... Elle se fâche régulièrement avec les artistes.

Dina Aldor, directrice de la prestigieuse et populaire Batsheva Dance Company, l'une des compagnie de danse majeure dans le monde, a rappelé cet été à Montpellier: "L’argent des subventions, c’est celui de nos impôts à tous, c’est celui du peuple. Le gouvernement a l’obligation de le distribuer à la culture comme à la santé ou à l’éducation selon des critères objectifs précis : nombre de représentations, de danseurs, de créations. Quand la nouvelle ministre Miri Regev a émis l’idée de soumettre ces subventions à la reconnaissance de la politique du gouvernement dans les Territoires occupés, cela a déclenché une panique, une prise de position dure d’Ohad Naharin et des artistes. Ensuite, nous avons vérifié avec des avocats : la loi nous protège, elle n’a pas le droit de changer les critères (objectifs) d’attributions des subventions. Alors aujourd’hui, on la laisse parler, et nous on travaille. Les gouvernements passent, les artistes restent."

5 films français visent l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 17 septembre 2018

La France a pré-sélectionné cinq films en vue de choisir celui qui représentera le pays dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Avouons-le, on savait que la chose ne serait pas facile pour les responsables, qui a choisi cinq films réalisés par un homme malgré la prédominance des femmes dans la commission. D'une part, année après année, peu importe le genre, les prix, les critiques: la France n'est plus favorite. Le dernier Oscar dans cette catégorie remonte à 1993. On ne compte que deux films français nommés (trois avec Amour qui concourrait pour l'Autriche, qui au moins a gagné l'Oscar) et un en demi-finale depuis 2010.

A voir la liste, on se dit que ça ne va pas être plus facile face à des poids lourds comme Cold War, Une affaire de famille, Roma, Girl, Werk ohne autor, Burning... On tape dans le drame dur, la narration ou l'esthétique radicale, le sujet social. Ce qui ne retire rien à ces films, qui ont reçu de bonnes critiques y compris à Ecran Noir. Mais aucun n'a été un succès populaire, et, hormis Jusqu'à la garde, aucun n'a reçu de prix dans les grands festivals.

Climax de Gaspar Noé
La Douleur d’Emmanuel Finkiel
Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret
Les Quatre Sœurs de Claude Lanzmann

Le 21 septembre, la commission auditionnera le producteur et le vendeur international de chaque film présélectionné afin de désigner le candidat.

Teresa Cremisi, présidente de la commission d'Avance sur recettes, la cinéaste Claire Denis, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, Nicole Garcia, réalisatrice et comédienne, Isabelle Madelaine, productrice, Alain Terzian, président de l'Académie des César, et Serge Toubiana, président d'Unifrance, composent cette commission.

Phantom Thread, meilleur film de l’année pour la critique internationale

Posté par vincy, le 24 août 2018

Le lauréat du grand Prix Fipresci de la critique internationale 2018 est décerné à Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson, a annoncé le Festival du film de San Sebastian. C'est la troisième fois que le cinéaste américain remporte ce trophée (un record), après There Will be Blood et Magnolia.

Il a triomphé de 3 Billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh, deux fois oscarisé et primé à Venise l'an dernier, Cold War de Pawel Pawlikowski, primé à Cannes cette année, et Zama de Lucrecia Martel, prix Fipesci du meilleur film à La Havane.

Phantom Thread, avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps et Lesley Manville, raconte l'histoire d'un génie névrotique de la Haute-couture dans le Londres des années 1950, qui tombe sous le charme d'une jeune fille venue de l'Est et en fait sa muse. Le film a remporté un Oscar (costumes) pour 7 nominations (dont film, acteur, réalisation et second rôle féminin). Il n'a été présenté dans aucun grand festival. Le film a séduit 375 000 spectateurs en France et a récolté 46M$ dans le monde.

L’an dernier, L’autre coté de l’espoir d’Aki Kaurismaki, prix de la mise en scène à Berlin, avait été désigné comme meilleur film par la critique internationale.