Sharunas Bartas en tournage

Posté par vincy, le 13 janvier 2019

Le réalisateur lituanien Sharunas Bartas (Peace to us in our dreams) tourne actuellement son nouveau film. In The Dusk (Sutemose) se déroule après la seconde guerre mondiale, lors de la guérilla des Partisans (1944-1953) où des lituaniens ont voulu résister à l'occupation soviétique. Ce conflit aurait tué 30000 lituaniens.

Sharuna Bartas racontera ce combat désespéré et meurtrier à partir d'un scénario, coécrit avec Ausra Giedraityte. Le tournage a débuté en décembre dans le pays avec Arvydas Dapsys, Salvijus Trepulis, et Rytis Saldžius, qui seront, cette année, tous les trois à l'affiche de Izaokas, réalisé par Jurgis Matulevicius, récit du militant Andrius Gluosnis, qui après avoir tué un Juif en pleine seconde guerre mondiale, est rongé par la culpabilité. Izaokas doit sortir en mars dans son pays.

De son côté, le film de Sharunas Bartas devrait sortir au printemps 2020. A temps pour une sélection à Berlin ou Cannes l'année prochaine. Le film est coproduit par la France (Kinoelektron).

Berlin 2010 : le Sharunas Bartas nouveau est arrivé

Posté par MpM, le 16 février 2010

20105896_2_popup1.jpgCeux qui ont vécu une fois dans leur vie l'expérience Sharunas Bartas (Corridor, Few of us, Seven invisible men) s'en souviennent à jamais, tant chaque film de ce réalisateur lituanien est une expérience sensorielle et humaniste dont on sort bouleversé. Chez lui tout est dépouillement et contemplation, perception aigüe de l'existence et acuité des sens. Ses personnages n'ont pas besoin de parler pour s'exprimer, et ses histoires se passent d'intrigue, de rebondissements, de fioritures. On est comme face au cours d'une rivière, brut et sauvage.

D'où l'immense surprise face à son nouvel opus, Indigène d'Eurasie (présenté en section Forum de la Berlinale), un polar noir qui nous entraîne de la France jusqu'en Russie, sur les pas de Gena, un Lituanien impliqué dans divers trafics. Sombre et désenchanté, le film observe la globalisation morose d'un monde où tous les lieux se ressemblent et où les êtres sont condamnés à une solitude émotionnelle qui les tue à petit feu. L'humanisme, ici, se mue en une sorte d'autopsie d'humanité, dénuée de chaleur ou de compassion.

L'utilisation des codes du polar semble avoir permis au cinéaste de trouver un langage cinématographique non moins ambigu, mais plus accessible qu'autrefois. Pourtant, bien qu'il s'agisse probablement de son œuvre la plus "abordable" (pleine de dialogues, de suspense et de rebondissements), c'est aussi celle qui semble la plus désespérée. La plus fondamentalement éloignée de son cinéma bienveillant et abrupt.

Interrogé sur ce changement radical de style, Sharunas Bartas botte en touche. "J'ai vieilli", déclare-t-il en préambule. Avant d'expliquer qu'il faut passer par différentes étapes avant d'arriver au film suivant. "On ne peut pas sauter plusieurs étapes d'un coup. C'est une progression." On n'en saura pas plus, et c'est peut-être le plus beau paradoxe du cinéaste que de conserver son mystère avec son film le plus limpide.

En 2007, le cinéma européen affiche des résultats stables

Posté par vincy, le 7 mai 2008

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Comme chaque année avant Cannes, l’Observatoire européen de l’audiovisuel, rattaché au Conseil de l’Europe, publie le bilan 2007 des 27 pays membres de l’Union européenne. En trois chiffres cela donne : 919 millions d’entrées (-1.3% par rapport à 2006), 28.8% de part de marché pour les films européens (28.6% en 2006) et 921 longs métrages réalisés (911 en 2006). La progression est plus notable dans la durée puisqu’en 2003 on enregistrait 754 longs métrages réalisés et seulement 25% de part de marché pour les films européens.

Les pays de l’Est tirent la fréquentation

Si les publics anglais et surtout italiens sont revenus dans les salles l’an dernier, ce sont principalement les pays émergents, en Europe de l’Est, qui ont connu une augmentation des entrées dans leur salle : +34% en Lituanie, +11.4% en République Tchèque, et des hausses supérieures à 4% en Bulgarie, Chypre et Roumanie. Les pays alémaniques et scandinaves souffrent énormément. De même les publics français et espagnols, à la baisse, ne sont pas compensés par les spectateurs des nouveaux pays européens. La France reste cependant le premier pays cinéphile d’Europe avec 177 millions d’entrées, devant le Royaume Uni, L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, tous au dessus des 1000 millions d’entrées par an. Un seul autre marché majeur pourrait perturber ce classement quasiment inchangé depuis cinq ans : la Russie, qui dépasse pour la première fois cette barre symbolique des 100 millions d’entrées (contre 68 millions entre 2003).

Les latins produisent plus

La France, l’Espagne et l’Italie sont les trois pays produisant le plus de films, et ceux dont la croissance est la plus forte. C’est plus d’un tiers des films européens qui sont produits entièrement dans ces pays là. Avec les coproductions, ces trois pays sont partie prenante de 439 films !

L’influence américaine continue de diminuer

En part de marché, les productions américaines continuent de séduire moins de spectateurs avec une part de marché de 62.7% (contre 69.3% en 2003). Même en ajoutant les coproductions américano-européennes, la tendance est à la légère baisse. Cela bénéficie aux productions européennes qui continuent de séduire de plus en plus de spectateurs. Tandis que la Journée de l’Europe à Cannes s’ouvre aux productions extra-occidentales, il est intéressant de voir que la part de marché des films venus d’Asie, d’Amérique Latine, d’Océanie et d’Afrique ne parvient pas à décoller de son seuil de 2-3%...( à peine 20 millions de spectateurs).

(photo : Vincy Thomas / Berlin 2008)