Milos Forman on the Moon (1932-2018)

Posté par vincy, le 14 avril 2018

Requiem. Milos Forman, de son vrai nom Jan Tomáš Forman, est mort le 13 avril à l'âge de 86 ans. Né le 18 février 1932 en Tchécoslovaquie, le réalisateur et scénariste avait été adoubé dans le monde entier par de multiples récompenses.

Son premier film, L'as de pique a obtenu un Léopard d'or au Festival international de Locarno. En 1971, Taking Off reçoit le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes. Cinq ans plus tard avec Vol au-dessus d'un nid de coucou, il est oscarisé pour le film et la réalisation. L'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur lui revient une nouvelle fois en 1985 pour Amadeus. A Berlin, il est sacré par un Ours d'or pour Larry Flynt. Man on the Moonlui vaut l'Ours d'argent, toujours à Berlin, du meilleur réalisateur.

Trois fois nommé au César du meilleur film étranger (Vol au dessus d'un nid de coucou, Hair, Amadeus) et une fois dans la catégorie meilleur réalisateur (Valmont), il a été honoré pour l'ensemble de sa carrière à Karlovy Vary en 1997, aux Directors Guild of America Awards en 2013 et par un Prix Lumière au Festival Lumière de Lyon en 2010. Il y avait dit: "L'Histoire ne s'écrit pas avant ou après Jésus-Christ mais avant ou après Lumière."

Toute sa vie avait été dédiée au 7e art, avec exigence, audace, ambition. Milos Forman n'a réalisé que 13 longs métrages en 45 ans. Mais il a laissé des œuvres aussi marquantes que populaires, peuplées d'héros aussi subversifs qu'insolents, dévastés par leur folie ou leur passion, se brûlant les ailes à l'approche de leurs rêves. La lumière qu'ils cherchaient cramaient immanquablement leur esprit. Les films de Milos Forman exposaient des personnages charismatiques qui finissaient en fantômes.

Ses trois premiers films, tchèques, sont dans la veine de la Nouvelle Vague française. Loin du style américain qui va l'imposer parmi les plus grands cinéastes du XXe siècle. L'as de pique, récit initiatique sur un jeune homme qui ne trouve pas sa place dans la société, dévoile à la fois son talent pour la comédie et son appétit pour l'anticonformisme. Il poursuit une trilogie amorcée la même année en 1963, avec le court métrage Concours, et qui s'achèvera en 1965 avec Les amours d'une blonde. Là aussi, il s'intéresse à un personnage, une jeune femme, qui n'aspire pas aux mêmes désirs que les autres. Plus romantique, le film dépeint déjà un monde où les conventions et les mensonges parasitent les idéaux.

Il ira bien plus loin dans sa critique du système communiste qui régit les pays d'Europe de l'Est avec Au feu les pompiers!, satire incisive qui se voit sélectionnée à Cannes en 1968, alors que le Festival va être interrompu. Ce brûlot politique lui vaut une violente polémique dans son pays. L'allégorie n'est pas comprise. Alors que le Printemps de Prague est saccagé par les chars soviétiques, il profite alors de la promotion du film en Occident pour passer à l'Ouest. Son destin deviendra américain.

En 1971, il signe son premier film occidental, Taking Off, qui s'inscrit dans la lignée du Nouveau cinéma américain, aux côtés de Scorsese, Hopper et Coppola. Un film brut sur le divorce entre deux générations - les parents et les enfants - où chacun retrouve sa liberté par l'éloignement. Une fugue pas si mineure, même si elle est à l'ombre des films qui vont suivre. A commencer par Vol au dessus d'un nid de Coucou.

Ce huis-clos en hôpital psychiatrique, avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, Danny DeVito et Christopher Lloyd, et 5 Oscars au final, a été avant tout un immense succès public, devenant une référence dans la pop culture contemporaine. En France, en 1976, il a attiré 4,8 millions de spectateurs. Forman explore le monde des "dérangés", ceux qu'on ne montre jamais. Considéré comme l'un des grands films américains du XXe siècle, ce Coucou s'avère aussi fascinant dramatiquement que poignant émotionnellement. Les performances des comédiens y est pour beaucoup. Le symbolisme politique aussi: difficile de ne pas voir dans cet enfermement et cette aliénation collective (et les traitements de chocs réservés aux "malades") la manière dont le communisme écrase la liberté et la singularité des individus. Hormis le personnage de Nicholson, personne ne résiste aux traitements de l'infirmière incarnée par Fletcher. Seul un "fou" résiste, vainement, fatalement.

Avec le pop-broadway Hair, en 1979, le cinéaste s'attaque à la comédie musicale la plus emblématique des seventies, mélange d'utopie hippie et de bataille contre un système imposant des règles de vie. Là encore, Forman aime les résistants, les Hommes libres, et en profite poru critiquer une dictature (ici, celle de l'argent). La mise en scène est aussi efficace qu'inventive. Il débute là une trilogie musicale, qui se prolonge avec Ragtime, autour du jazz et des afro-américains, autres persécutés. L'injustice est au cœur de l'intrigue, tout comme le racisme. Une fois de plus, Forman s'intéresse à celui dont les droits sont niés.

Mais c'est avec Amadeus, en 1985, que Forman va entrer dans la légende en s'attaquant à Mozart. Il rencontre ici "son" personnage. Fougueux, anticonformiste, génial: un chien dans un jeu de quilles. Il déforme le biopic en "thriller psychologique". Transforme le fameux "Requiem" de Mozart en séquence de haute tension, où trahison et injustice se mêlent. Des éclats du jeune prodige, on ne retient finalement que sa lente agonie et la fosse commune. Une fois de plus le "système" a détruit un homme qui n'était pas dans la "norme". Les fidèles de Mozart ont crié à la trahison historique. Mais Milos Forman a toujours revendiqué qu'il s'agissait d'une fiction inspirée de la vie du musicien. Ce que l'on retient, outre l'immense succès du film (4,6 millions de spectateurs en France), c'est bien ce passage de la lumière à l'obscurité, de l'enchantement au crépuscule, d'un homme qui n'a jamais pu être respecté, être à sa place, comme tous les "héros formaniens".

Tous ces êtres qui voient leurs rêves et leur liberté butés contre un mur construit par les dominateurs et les résignés. Ainsi Valmont, sa version des Liaisons dangereuses, qui a le malheur de sortir quelques mois après le film de Stephen Frears, et de souffrir de la comparaison. Pourtant le film n'est pas raté. Le scénario coécrit avec Jean-Claude Carrière est même d'une belle subtilité. Frears a opté pour le romantisme et les manigances. Forman préfère la cruauté et l'ethnologie d'une aristocratie là encore destructrice.

Après cet échec, le réalisateur attend 7 ans avant de revenir au cinéma, avec un film radicalement différent, et pourtant s'inscrivant dans la même filiation, entre libertinage et conventions. Larry Flynt n'est autre que l'histoire du fondateur du magazine Hustler, concurrent de Playboy. L'immoralité face à la vertu. Le personnage, sur une chaise roulante, en profite pour faire, déjà, un plaidoyer contre une Amérique dogmatique et impérialiste. Mais si Flynt semble proche de Valmont, le film est davantage la succession de Hair, entre pacifisme et liberté sexuelle et liberté d'expression.

De même Man on the Moon, son film suivant, en 1999, pourrait être considéré comme une suite logique à Larry Flynt: le portrait d'un Américain pas comme les autres, qui a dynamité à sa hauteur un système. Mais le film, qui donne à Jim Carrey l'un de ses plus grands rôles (avecThe Truman Show et Eternal Sunshine of the Spotless Mind), se relie davantage à Amadeus: l'histoire d'un prodige qui se perdra dans son miroir. Car, le comique Andy Kaufman, comme Mozart, est mort précocement à l'âge de 35 ans. Et comme pour Amadeus, Forman déforme la réalité, insuffle un ton et une esthétique qui n'en font pas un biopic mais bien un drame cinématographique. On se rapproche même de la folie de McMurphy dans Vol au dessus d'un nid de coucou: "You're insane, but you might also be brilliant" dit-on sur le comédien adepte de l'absurde.

Malgré la légèreté apparente ou le rythme percutant des films de Forman, tous transmettent un mal-être indéniable et sont teintés de pessimisme. "L'humour jaillit d'une crevasse qui s'est ouverte entre ce que les choses prétendent signifier et ce qu'elles sont en réalité. Rien ni personne n'est dispensé du comique qui est notre condition, notre ombre, notre soulagement et notre condamnation", écrit son ami Milan Kundera à son propos.n Il n'y a pas de bonheur heureux. L'insoutenable légèreté de l'être, ce titre conviendrait si bien à Milos Forman...

En 2006, avec Les fantômes de Goya, coécrit avec Carrière une nouvelle fois et avec Javier Bardem et Natalie Portman, il creuse un peu plus le sillon de son œuvre sur les artistes en bout de course, épuisés par leur(s) création(s), contournant, se rebellant ou fuyant toujours ceux qui cherchent à les étouffer. Son ultime film, réalisé dans son pays natal, Dobre placená procházka (A Walk Worthwhile), est un retour aux sources, au théâtre, en musique, et à Prague. Milos Forman a accepté aussi d'être acteur en 2011. On l'avait déjà vu dans La Brûlure (Heartburn) de Mike Nichols et Au nom d'Anna (Keeping the Faith) d'Edward Norton. Il sera une dernière fois à l'écran chez Christophe Honoré, en ex-amant de Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés.

Jamais dupe, toujours critique, surtout à l'égard des modèles et des dogmes, aussi minutieux que lucide, le cinéma de Forman a analysé les enchainements des mécaniques politiques ou historiques qui tuent l'individualité. Dans ses films, il met en lumière des personnages fragiles et libres, ne manquant jamais de panache, criant, chantant, jouant, provoquant, où les gestes sont grandiloquents, l'excentricité grandiose, le courage artistique.

Cinéaste européen sans frontières, refusant l'oppression, il a préféré la liberté et la vulnérabilité qui l'accompagne, la folie et le trouble de l'identité qui peut s'inviter, pour construire une œuvre non pas iconoclaste, bien au contraire, mais surprenante. Il voulait nous botter les fesses, nous pousser à hurler, nous montrer qu'il fallait se battre. Ainsi, son cinéma peut-être qualifié d'énergique. Même si, sur la fin, on sentait davantage de nostalgie et de mélancolie. La passion selon Milos. Celle de nous conduire, comme un chef d'orchestre, à jamais nous laisser abattre.

"Si vous aviez vécu, comme moi, plusieurs années sous le totalitarisme nazi, puis 20 ans de totalitarisme communiste, vous réaliseriez certainement à quel point la liberté est précieuse, et combien il est facile de perdre votre liberté" rappelait-il.

Vaclav Havel (1936-2011), un film et puis s’en va…

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Sa vie pourra sans doute inspirer un biopic. Vaclav Havel, décédé le 18 décembre à l'âge de 75 ans, aura été un grand auteur de théâtre, un philosophe et poète, mêlant l'absurde et les réflexions plus politiques, un dissident au régime communiste, qui fut incarcéré durant près de 4 ans, et un Président de la République Tchèque durant plus de 13 ans.

Et s'il se trouve ici même, sur nos pages, c'est qu'il a aussi un lien avec le cinéma. Sa famille, déjà distributrice de films, était même propriétaires de studios de cinéma, les légendaires Studios Barrandov, près de Prague. Ils furent agrandis par les Nazis, nationalisés par les communistes. Entre leur ouverture en 1933 et les années 90, des cinéastes comme Milos Forman et Jan Kadar y tournèrent. Les productions tchèques, de moins en moins nombreuses après la "Révolution de Velours" qui amena Vaclav Havel au pouvoir, ont alors laissé la place aux grosses productions hollywoodiennes : Mission : Impossible, La Mémoire dans la peau, Casino Royale... Barbra Streisand y tourna Yentl, Milos Forman son Amadeus, Jean-Jacques Annaud Stalingrad et Alexander Sokourov réalisa Faust, récent Lion d'or à Venise.

Mais Havel n'en héritera pas : son père et son oncle, propriétaires, se sont vus déposséder de tous leurs biens immobiliers lors de l'arrivée des communistes au pouvoir.

Un scénario coécrit avec Milos Forman

Il attendra le crépuscule de sa vie pour revenir au cinéma. En 2004, il incarne le Président dans Up and Down (Horem padem), comédie dramatique de Jan Hrebejk. En 2011, il fait une participation dans Czech-Made Man de Tomas Rehorek. Si ses pièces ont souvent fait l'objet de captations pour la télé, on soulignera que sa version de L'opéra de quat'sous a été filmée pour le cinéma par Jiri Menzel (1991).

Cette année encore, il avait écrit avec (et pour) Milos Forman l'adaptation du roman de Georges-Mac Benamou, Le fantôme de Munich, qui devrait sortir en 2013.

Mais Vaclav Havel est surtout passé à la réalisation, son rêve depuis toujours. Son premier film Sur le départ (Odchazeni) (voir la bande annonce en anglais) est l'histoire absurde d'un chancelier qui s'apprête à quitter le pouvoir. Il est adapté de la propre (et ultime) pièce de Vaclav Havel. Le film est sorti fin mars en république Tchèque, avant d'être sélectionné au début de l'été au Festival de Moscou, en compétition, puis à Karlovy Vary, le festival international le plus réputé de Tchéquie.

L'accueil a pourtant fait du bruit dans son pays. Depuis quelques années, il était de bon ton de critiquer - ah, l'ingratitude des citoyens ! - cet ancien politicien qui avait permis à son pays de devenir libre (et capitaliste). Le cinéaste en a fait plus douloureusement les frais. Une icône attaquée : le combat fut rude entre ses admirateurs et ses détracteurs. Le film a été l'étincelle pour que tout explose. La polémique était aussi absurde que ses pièces le sont. Les critiques de cinéma ont dénoncé l'absence d'un bon scénario et une mise en scène médiocre qui ridiculisent l'ensemble. Toujours espiègle, Vaclav Havel revendique la farce. Et certains l'ont défendu en rappelant que la satire est parfois douloureuse et cruelle à accepter. «Le film Odcházení a un désavantage : celui d’être signé par Havel ce qui ne peut qu’alourdir sa situation » expliquait l'écrivain Ludvik Vaculik.

Le déchaînement de haine est au niveau de la passion qu'avait engendré la personnalité de cet homme qui n'aura cessé de faire tomber les rideaux et de s'affranchir des règles.

Mais il aimait aussi les symboles. L'avant-première mondiale s'est déroulée dans la salle de cinéma Lucerna, que son grand-père avait construite en 1909 en plein centre de Prague.

Jérémie Renier incarne Philibert, coeur d’artichaut

Posté par vincy, le 14 août 2010

On en est sait un peu plus sur Philibert (voir actualité du 21 mai). Les équipes sont en tournage à Prague (République Tchèque). Le film de cape et d'épée revu par Sylvain Fusée dure deux mois et demi, avec Jérémie Renier, Manu Payet, Elodie Navarre et Alexandre Astier. Il sortira dans les salles le 6 avril 2011. Doté d'un budget correct (12 millions d'euros), la production de Mandarin Cinéma et Gaumont espère réédité le succès de leurs versions d'OSS 117.

Il s'agit de l'histoire d'un fils aîné dont le père cultive des artichauts dans la Bretagne de 1550. Mais ce jeune homme candide, idéaliste, il croit en son avenir radieux, voulant devenir le roi de l'artichaut. Il croit aussi au grand et unique amour que Dieu lui amènera. Il est puceau. Attend le mariage. Mais quand son père meurt, il apprend qu'il a un autre géniteur. Le vrai paternel est i, gentilhomme assassiné par un Bourguignon très lâche, avec une tache de vin sur le cou. Avec son valet très "Scapin", Philibert va se confronter au monde réel, fait de luxure et d'immoralités. Ils partent en Bourgogne.

Retour à Prague pour Mission : Impossible 4

Posté par vincy, le 12 août 2010

Malgré de nombreuses hésitations, le quatrième épisode de Mission : Impossible est en bonne voie. 4 ans après M:I III, la Paramount a donné son vert, après plusieurs conditions restrictives : budget revu à la baisse, salaire de Tom Cruise renégocié (aucun de ses films n'a réalisé un démarrage supérieur à 50 millions de $ depuis La Guerre des mondes). Le résultat décevant de M:I III (135 millions de $ en Amérique du nord mais 400 millions de $ au total dans le monde), c'est-à-dire beaucoup moins que M:I II, combiné à l'image désastreuse de l'acteur, avaient rendu le studio frileux. Le score du dernier film de Cruise, Knight & Day, ne les a pas rassurés. Du coup, la star a du accepter un compromis.

Le film est désormais en préparation, de manière officielle. Budgété au même niveau que le précédent épisode, donc moins cher si on tient compte de l'inflation, soit 150 millions de $, il se tournera pour l'essentiel en République Tchèque, à Prague, où il devrait bénéficier du nouveau crédit d'impôt mis en place dans le pays. Le Ministère de la culture tchèque a évalué que les retombées économiques rapporteraient plus de 7 millions de $. La société de production locale Stillking Films devraient être le partenaire technique et financier du projet.

Mission : Impossible avait déjà été tourné là-bas. Brian de Palma y avait installé tout le premier acte, quand l'équipe "originelle" de Ethan Hunt se faisait trucider un par un, à cause d'un mystérieux traître.

14 ans après, Brad Bird (Le géant de fer, Les indestructibles, Ratatouille) va réaliser son premier film "non-animé". Le scénario est entre les mains de Josh Appelbaum et André Nemec (co-scénaristes des séries Alias et Life on Mars), d'après une histoire de J.J. Abrams (réalisateur de M:I III). Cela fait plus d'un an que le projet est en développement. Cruise et Abrams coproduisent le film, dont la sortie est prévue pour les fêtes de 2011.

Une comédie romantique tchèque proche de dépasser Avatar

Posté par vincy, le 30 juillet 2010

Certes Avatar reste la plus grosse recette en République Tchèque, grâce au surcoût du billet des séances 3D. Mais en termes de fréquentation,le film de James Cameron (1,2 millions d'entrées), il risque de se faire battre par Women in Temptation (Zeny v pokuseni). Avatar a cumulé 10,7 millions de $, et Women seulement 5,6 millions de $ (un score .

Cependant le film tchèque de Jiri Vejdelek va franchir cette semaine le cap du million d'entrées (dans un pays de 10,5 millions d'habitants, où les cinémas cumulent 13 millions d'entrées par an). La comédie romantique, sortie milieu mars et toujours parmi les cinq films les plus chaque semaine, bat aussi le film leader du box office 2009, You Kiss Like God , de Marie Polednakova, qui avait séduit 900 000 tchèques.

L’ex-président Vaclav Havel tourne son premier film

Posté par MpM, le 11 juillet 2010

L'ancien président tchèque Vaclav Havel, par ailleurs dramaturge, vient de débuter le tournage de son premier film. Il s'agit de l'adaptation de sa pièce Odchazeni (Sur le départ) dans laquelle un chancelier sur le point de quitter le pouvoir voit ses amis les plus proches le trahir et son successeur (peu scrupuleux) s'opposer à lui.

Pour sa première incursion dans le domaine du 7e art, Vaclav Havel a ainsi choisi un sujet en forme de règlement de comptes envers son propre successeur à la présidence, Vaclav Klaus. L'ancien dissident anti-communiste se défend toutefois de cette analyse et prétend au contraire s'être inspiré du destin des apparatchiks communistes autrefois chassés sans pitié de leurs postes prestigieux.

A 73 ans, il marche en quelque sorte sur les pas de son grand-père (qui avait construit la première grande salle de cinéma de Prague) et de son oncle, fondateur des principaux studios de cinéma tchèque.

Arras nous donne des nouvelles d’Europe

Posté par MpM, le 17 novembre 2008

Tout ira bien"L’autre cinéma" défendu par le festival international d’Arras ne vient pas forcément de l’autre bout du monde ! La preuve avec cette passionnante section "Inédits d’Europe " qui permet de découvrir des cinématographies proches géographiquement et pourtant peu ou pas diffusées dans notre pays, de la Grèce (Correction de Thanos Anastopoulos, Prix du Syndicat français de la critique de cinéma) à la Hongrie (Konyec de Gabor Rohonyi), en passant par la Croatie (I have to sleep my angel de Dejan Acimovic), la Bulgarie (Seamstresses de Ludmil Todorov) ou encore la République tchèque (Vaclav de Jiri Vejdelek).

Parmi la quinzaine de films présentés, on retiendra notamment Tout ira bien de Tomasz Wiszniewski (Pologne), ou l’improbable pèlerinage de Pawel, un adolescent de douze ans qui a juré de parcourir en courant les 350 km qui le séparent d’un sanctuaire réputé pour sa vierge noire miraculeuse. En échange, il demande à cette dernière de sauver sa mère, atteinte d’un cancer incurable. A première vue, ça pourrait presque être le pire mélo du siècle, d’autant que le gamin-courage est accompagné par un prof alcoolique… Et pourtant le film parvient à être tour à tour drôle et révoltant, bourré d’énergie et émouvant. On aime la relation qui se tisse entre l’élève et le maître, la subtilité des rapports entre les différents membres de la famille et l’idée que si les miracles ne sont pas toujours ce que l’on voudrait, ça ne les empêche pas d’exister. Réalisé avec très peu de moyens et un scénario extrêmement ténu, voilà un "road-movie" qui prend son temps, et où la tendresse et l’humanité sont des compagnons de voyage attentifs mais discrets.

Milos Forman et Vaclav Havel refont « L’accord de Munich »

Posté par vincy, le 11 septembre 2008

accordmunich.jpgEn septembre 1938, les accords de Munich, souvent considérés comme le début de la seconde guerre mondiale et comme un acte de trahison des grands pays vis-à-vis de la Tchécoslovaquie, a livré Prague aux Nazis.

Milos Forman, le cinéaste tchèque le plus connu et le plus récompensé au monde, a accepté de mettre en scène le scénario de Vaclav Havel.

L'ancien président de la République Tchèque, par ailleurs dramaturge, a décidé d'écrire l'adaptation cinématographique du livre de Georges-Marc Benamou (l'ex-collaborateur "culture" de Nicolas Sarkozy et le capricieux de la Villa Médicis), Le fantôme de Munich. Havel a déjà préfacé l'edition locale qui sera publiée à l'occasion des 70 ans de la signature de ces accords.

Karlovy Vary prime le Danois Henrik Ruben Genz

Posté par vincy, le 13 juillet 2008

Le plus grand festival de cinéma d’Europe de l’Est, Karlovy Vary, en République Tchèque, a récompensé le film danois Terriblement heureux, de Henrik Ruben Genz. Il a par ailleurs reçu le prix de la critique et le prix du jury oecuménique. Ce dernier a déjà été nommé à l’Oscar du meilleur court métrage en 2000. Ces précédents longs métrages ont souvent été primés dans différents festivals. A surveiller, donc.
Autres « prix cristal » : Le photographe (Nan Trivenu Achnas, Indonésie), prix spécial du jury ; Aleksei Uchitel (Captif, Russie), meilleur réalisateur ; Jiri Madl et Martha Issova (Chouettes nocturnes, République Tchèque), prix d’interprétations ; 12 (Nikita Mikhalkov, Russie), prix du public.
Cette 43e édition a réuni près de 145 000 spectateurs.

En 2007, le cinéma européen affiche des résultats stables

Posté par vincy, le 7 mai 2008

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Comme chaque année avant Cannes, l’Observatoire européen de l’audiovisuel, rattaché au Conseil de l’Europe, publie le bilan 2007 des 27 pays membres de l’Union européenne. En trois chiffres cela donne : 919 millions d’entrées (-1.3% par rapport à 2006), 28.8% de part de marché pour les films européens (28.6% en 2006) et 921 longs métrages réalisés (911 en 2006). La progression est plus notable dans la durée puisqu’en 2003 on enregistrait 754 longs métrages réalisés et seulement 25% de part de marché pour les films européens.

Les pays de l’Est tirent la fréquentation

Si les publics anglais et surtout italiens sont revenus dans les salles l’an dernier, ce sont principalement les pays émergents, en Europe de l’Est, qui ont connu une augmentation des entrées dans leur salle : +34% en Lituanie, +11.4% en République Tchèque, et des hausses supérieures à 4% en Bulgarie, Chypre et Roumanie. Les pays alémaniques et scandinaves souffrent énormément. De même les publics français et espagnols, à la baisse, ne sont pas compensés par les spectateurs des nouveaux pays européens. La France reste cependant le premier pays cinéphile d’Europe avec 177 millions d’entrées, devant le Royaume Uni, L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, tous au dessus des 1000 millions d’entrées par an. Un seul autre marché majeur pourrait perturber ce classement quasiment inchangé depuis cinq ans : la Russie, qui dépasse pour la première fois cette barre symbolique des 100 millions d’entrées (contre 68 millions entre 2003).

Les latins produisent plus

La France, l’Espagne et l’Italie sont les trois pays produisant le plus de films, et ceux dont la croissance est la plus forte. C’est plus d’un tiers des films européens qui sont produits entièrement dans ces pays là. Avec les coproductions, ces trois pays sont partie prenante de 439 films !

L’influence américaine continue de diminuer

En part de marché, les productions américaines continuent de séduire moins de spectateurs avec une part de marché de 62.7% (contre 69.3% en 2003). Même en ajoutant les coproductions américano-européennes, la tendance est à la légère baisse. Cela bénéficie aux productions européennes qui continuent de séduire de plus en plus de spectateurs. Tandis que la Journée de l’Europe à Cannes s’ouvre aux productions extra-occidentales, il est intéressant de voir que la part de marché des films venus d’Asie, d’Amérique Latine, d’Océanie et d’Afrique ne parvient pas à décoller de son seuil de 2-3%...( à peine 20 millions de spectateurs).

(photo : Vincy Thomas / Berlin 2008)