Un B.O. Concert pour rendre hommage à la musique de film

Posté par vincy, le 27 décembre 2013

Pour le 10e anniversaire, l’Union des Compositeurs de Musiques de Films organise un événement unique, le B.O CONCERT. Ce concert n'aura lieu qu'une seule fois, le 10 janvier, à 20h.

Pour l'occasion, les compositeurs césarisés, oscarisés et légendaires seront derrière le pupitre : Alexandre Desplat (5 nominations aux Oscars, un Golden Globe, 3 Césars), Eric Serra (un César), Gabriel Yared (un Oscar, un Golden Globe, 2 Césars), Claude Bolling (2 nominations aux Césars), Ludovic Bource (un Oscar, un Golden Globe, un César), Vladimir Cosma (2 Césars), Francis Lai (un Oscar, un Golden Globe, un César), Jean-Claude Petit (un César), Michel Portal (trois Césars), mais aussi Jean-Michel Bernard, Antoine Duhamel (5 nominations aux Césars), Cyril Morin et Philippe Rombi (2 nominations aux Césars). Avec en guest-star, le britannique Patrick Doyle (2 nominations aux Césars, Oscars et Golden Globes). Desplat, Yared et Doyle ont également été primés plusieurs fois aux World Soundtrack Awards.

Un orchestre philarmonique, composé de 65 musiciens, 3 solistes et 20 choristes, qui rejouera 25 partitions de bandes originales de films. Au programme les musiques de La jeune fille et la perle, Full Frontal, La Science des Rêves, Borsalino, The Artist, Ridicule, Love Story, Le Hussard sur le toit, Cyrano de Bergerac, Samsara, Arthur et les Minimoys, Camille Claudel et Indochine, entre autres.

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Réservations des tickets en ligne sur le site de la Fnac

5 Oscars pour The Artist et Jean Dujardin lâche un « putain » à la TV américaine!

Posté par vincy, le 27 février 2012

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Tout le palmarès des Oscars
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Jean Dujardin a lâché la phrase juste : "Ouah! Putain! Merci! Formidable!" Normalement "fuck" est bippé aux USA mais les censeurs n'ont pas du comprendre le mot "Putain". Pourtant ça résumait bien la soirée vécue par The Artist. 5 Oscars au compteur, en plus de ses 6 Césars de vendredi soir, et sans oublier un prix à Cannes, les Golden Globes, les Spirit Awards, les British Awards... C'est la première fois qu'un film non anglophone reçoit l'honneur de l'Oscar du meilleur film.

Dujardin est le premier acteur français à recevoir un Oscar dans un rôle principal. Chapeau l'artiste. Avec le César d'Omar Sy vendredi soir, ce sont deux enfants de la télé, deux princes de comédie qui ont gagné. Car c'est aussi cela qu'il faut noter : en ces temps de crise, c'est la comédie qui a été couronnée.

The Artist c'est évidemment la victoire de Thomas Langmann, producteur. Mais c'est aussi le come-back d'Harvey Weinstein, grand monopolisateur d'Oscars dans les années 90, qui a fait un travail de lobbying et une campagne de marketing impeccables. Weinstein est le grand vainqueur hollywoodien de la soirée.

Bien sûr il ne faut pas s'étonner que ce soit ce film français, qui devait être hors-compétition à Cannes, avant de rentrer in extremis dans la liste des films du jury de la compétition, qui réussisse cet exploit : une oeuvre hommage à Hollywood et ses origines muettes, en noir et blanc mais consensuel, tournée à Los Angeles avec une partie de son équipe artistique et technique américaine.

Mais The Artist montre aussi que rien n'est impossible pour un film français : Michel Hazanavicius est le premier français (hormis Polanski) à gagner l'Oscar du meilleur réalisateur, et l'un des rares étrangers de l'histoire de la cérémonie. Ludovic Bource rejoint la longue liste des compositeurs français primés, mais le dernier en date était Gabriel Yared en 1996!

The Artist finit donc ex-aequo avec Hugo Cabret, qui a aussi remporté cinq Oscars, dans les catégories techniques, faisant entrer la 3D au tableau d'honneur.

Pour le reste la soirée a oscillé comme une montagne russe, avec quelques très bonnes idées visuelles, des présentations parfois inspirées (le casting de Mes meilleures amies, les déclarations d'amour de Natalie Portman et Colin Firth aux acteurs et aux actrices nommés) ou pas (qu'Angelina Jolie était froide), des séquences impressionnantes (le spectacle du Cirque du soleil sur la musique de Danny Elfman) et des moments un peu plus plats. Il y a eu peu de surprises au final. Harvey Weinstein a confirmé son rôle de faiseurs de rois, entre The Artist et La dame de fer, qui a valu un troisième Oscar à Meryl Streep, 20 ans après le dernier (Le choix de Sophie), et avec un record de 17 nominations.

Une séparation, récompensé comme on s'en doutait de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, permet à l'Iran de gagner son premier Oscar.

Christopher Plummer, avec sa statuette de meilleur second rôle masculin, devient le plus vieux gagnant pour un Oscar d'interprétation. A 82 ans, il a tout juste deux ans de moins qu'Oscar.

On ne portera, pour une fois aucun jugement. Le palmarès était sans doute plus prévisible qu'on ne voulait l'anticiper. Reste la débauche de moyens pour glorifier le 7e Art hollywoodien, qui cette année avait une "french flavor" inhabituelle.

Rencontres Henri Langlois 2011 : entretien avec Michel Hazanavicius et Ludovic Bource

Posté par redaction, le 10 décembre 2011

Venus présenter la traditionnelle "Leçon de cinéma" des Rencontres Henri Langlois 2011, consacrée cette année à la musique, Michel Hazanavicius et Ludovic Bource (récemment primé aux European Film Awards) ont accordé quelques minutes aux journalistes. L’occasion de revenir sur l’un des succès de l’année, le film muet The artist.

Ecran Noir : The Artist a dû être un véritable défi pour vous, dans la mesure où le spectateur du 21e siècle a évolué avec l’idée du « parlant ». Cela devait représenter un risque en soi pour ce film où la musique est omniprésente. N’aviez vous pas peur de la manière dont il allait être reçu ?

Michel Hazanavicius : Je n’ai pas vraiment peur en réalité…

Ludovic Bource : Moi si ! (rires) Michel m’a dit : « eh bien écoute, tu va être condamné à l’excellence ! »

MH : Je travaille personnellement plus sur le désir. Si on m’avait forcé à le faire, j’aurais sans doute eu peur. Je n’ai donc pas eu peur car je savais qu’il y avait un beau film à faire quoi qu’il arrive. A tout prendre, je préfère me planter avec un film que j’ai désiré plutôt qu’avec un film qui est le projet de quelqu’un d’autre. La notion de risque reste tout de même très relative. D’abord, il n’y a pas de risque réel ; au pire on fait un mauvais film et voilà ! Mais très honnêtement, je ne serais pas le premier à en faire un... Celui qui a réellement pris un risque, c’est celui qui a investi dans ce projet, à savoir le producteur Thomas Langmann. Et en troisième lieu, je considère qu’il est beaucoup plus « casse-gueule » de faire une comédie romantique aujourd’hui avec des trentenaires qui habitent à Paris que de faire un film muet en noir et blanc.

LB : C’était plutôt un projet qui présentait une part de risque par rapport au temps qui nous était imparti pour être en temps et en heure à Cannes pour le défendre. Ca a été une véritable course. C’est une chose que j’aime : lorsqu’un projet est atypique, ou présente quelque chose qui va me faire évoluer, avancer… Là,  c’était vraiment quelque chose d’extrême.

EN  : Pour la composition du film, vous êtes vous appuyés sur certains artistes ?

LB : Au départ, on s’inspire évidemment du climat général de l’époque. J’ai étudié certaines biographies, éventuellement la vie de certains compositeurs qui ont été influents pendant l’âge d’or du cinéma hollywoodien, en passant par les classiques et les grands compositeurs de l’Europe de l’est. Max Steiner et d’autres notamment qui maitrisaient la symphonie, qui sortaient du style romantique. C’était une ère totalement différente, donc une musique émotionnellement différente. Mais je pense aussi que The Artist n’est pas complètement désuet dans l’image, car certains caractères du film sont assez modernes. Il y a par exemple cette scène incroyable avec le rêve de George Valentin. A cet instant il y a du « sound design » (bruits intra-diégétiques), les gens trouvent ça génial mais à l’époque personne n’a jamais fait ça. Il y a donc plusieurs relectures différentes sur le film, presque actuelles et politiques.

J’ai donc suivi Michel par rapport à sa sensibilité musicale et cinématographique. Pendant plusieurs semaines, j’ai essayé de m’informer, d’ingurgiter des choses et à un moment donné, de m’arrêter, de me mettre au piano et de laisser faire les choses. Sans copier, sans s’influencer de ce patrimoine-là, car j’avais visité presque 50 années de la musique, jusqu’à Bernard Herrmann (musique de Vertigo) qui est en hommage à la fin. Il y a donc forcément un peu de musique contemporaine, parfois même de la pop des années 70 dans les love-thèmes entre Peppy et George.

EN : Vous avez travaillé pour ce tournage à Los Angeles avec des personnalités américaines comme John Goodman et James Cromwell. Comment ont-ils réagi à la lecture du scénario ?

MH : Bien étant donné qu’ils ont acceptés. Goodman a dit oui en 5 min, et Cromwell, qui voulait tout savoir, en deux heures. Il y a deux types de personnes à qui j’ai fait lire le scénario : ceux a qui j’ai demandé de l’argent, et ceux à qui j’ai proposé du travail. Ces derniers ont été ravis car c’est un film qui est très différent, et où ils n’ont rien à perdre.

EN : Tourner ce film à Hollywood, là où le cinéma muet avait connu sa plus grande effervescence, cela du vous procurer un léger pincement au cœur ?

MH : C’est surtout pendant la recherche et la préparation des décors qu’il m’est arrivé de me retrouver dans des endroits incroyables comme le bureau de Charlie Chaplin, les studios de la Ruée vers l’or et des Temps Modernes, la maison de Marie Pickford, des découvertes (toiles peintes de décors) qui avaient servi pour le film Casablanca... Toutes ces choses-là, comme tourner à la Paramount, sont très émouvantes. Après cela, il a fallu tourner le film en 35 jours, ce qui est relativement court, donc les pincements au cœur vous les avez surtout quand vous pensez que vous n’allez pas finir votre journée !

Lire l'intégralité de la rencontre

Propos recueillis par Yanne Yager

Rencontres Henri Langlois 2011 : une édition sous le signe de la musique

Posté par redaction, le 5 décembre 2011

rihl poitiers 2011Le TAP (théâtre et auditorium de Poitiers) a redoublé d’efforts, à l’occasion de la 34e édition des rencontres Henri Langlois, pour offrir à son public un large choix de spectacles et d’évènements culturels en tous genres, aboutissant à un programme des plus riches.

Cette année, le Festival concentre une partie de ses activités autour de la musique de film. Ainsi, Karol Beffa, compositeur et pianiste récompensé en 2008 par la SACEM et l’Académie des Beaux-Arts, et Raphaël Imbert, saxophoniste et compositeur d’improvisation, animaient lors de la soirée d’ouverture deux ciné-concerts. L’opportunité pour les spectateurs de se replonger directement au cœur des années 30, et de (re)découvrir de grands classiques du cinéma muet comme Monte là-dessus, de 1923 avec Harold Lloyd, en profitant en live du travail d’improvisation des deux musiciens.

Plus tôt dans l’après-midi, Beffa et Imbert confiaient leurs inquiétudes quant à l’essoufflement de la pratique de la composition d’improvisation sur la BO des films contemporains, et la perdition d’une tradition pourtant indispensable pour préserver l’originalité et la diversité de la musique à l’écran : « En France, la relation à la musique est complètement mise de côté. On est très souvent confrontés dans les écoles de cinéma à une ignorance, un rejet, de cette histoire de la musique. C’est une pratique qui s’est perdue malheureusement.[…] Un bon film peut être gâché par sa musique, mais un mauvais film ne sera jamais sauvé par sa bande son. On peut même aimer un film pour sa musique et ne pas s’en rendre compte. »

Plus tard dans la semaine, la musique sera à nouveau à l’honneur lors de la traditionnelle leçon de cinéma, transformée en leçon de musique, et qui sera animée par le réalisateur Michel Hazanavicius et le compositeur Ludovic Bource, à propos de The artist. Après deux collaborations sur les OSS 117, les deux invités se sont retrouvés pour cet hommage au film muet qui se base justement sur la mise en abime de l’histoire de l’entrée du parlant dans le 7e art : du son, du bruit et de la parole au sein de la vie d’un « art »-iste qui ne vivait que de la réussite du muet.

Dans un genre très différent, la venue d’un autre invité d’honneur, Arturo Ripstein, grand scénariste et réalisateur mexicain, fait également beaucoup de bruit. En effet, ce dernier vient présenter en avant-première son dernier long métrage, Las Razones del Corazon (qui n’a pour le moment pas de distributeur en France). Dans le cadre d’une redécouverte du cinéma d’Amérique Latine, Ripstein sera présent pour accompagner plusieurs œuvres de sa très remarquable filmographie.

Parallèlement, le public poitevin pourra aussi, et surtout, découvrir les 40 films de la compétition de courts métrages. Certains réalisateurs, notamment Olga Tomenko pour Reaching Out to Mama, semblent déjà avoir fait bonne impression lors des premières projections du week-end. Une candidate sérieuse pour figurer dans le palmarès final ? Un peu tôt pour le dire... Mais quoi qu’il en soit, les 34e rencontres Henri Langlois ont, elles, d’ores et déjà gagné le prix de l’édition la plus prometteuse !

Yanne Yager

Rencontres Henri Langlois : The artist fait sa leçon de cinéma

Posté par Benjamin, le 5 novembre 2011

Les Rencontres Henri Langlois de Poitiers ne manquent jamais de nous réserver de bonnes surprises et parviennent toujours à se placer dans la mouvance actuelle.

Après avoir pris au vol le succès de Tournée de Mathieu Amalric, et du "new burlesque", en confiant la soirée d'ouverture 2010 aux plantureuses girls du film, le festival invite en décembre prochain un cinéaste qui fait parler de lui et un film, tout comme Tournée, remarqué à Cannes : The Artist.

En effet, cette année, la traditionnelle leçon de cinéma sera donnée par le compositeur Ludovic Bource et le réalisateur Michel Hazanavicius sur le thème de la musique de films. Ils succèdent à la leçon sur la mise en scène de Nicolas Saada qui lui, avait organisé le tournage d'un court métrage avec Grégoire Leprince-Ringet.

La venue des deux hommes dans la capitale poitevine est particulièrement judicieuse pour ce festival dédié à la recherche entre passé et futur du cinéma. Avec The Artist, ils ont redonné un léger souffle à la grande époque du cinéma muet (et séduit plus d'un million de spectateurs depuis sa sortie en salles), et ils ont essayé d'offrir une réflexion sur le son au cinéma et plus largement sur le cinéma d'aujourd'hui (une mise en miroir avec le muet).

Cette leçon peut donc avoir plusieurs points d'approches, différents angles d'interrogation : quel a été le challenge musicalement parlant de The Artist ? Quelle sera la forme de cette leçon de cinéma ? La musique était souvent le personnage principal des films muets : elle pouvait être une "voix" à part entière. En tout cas, son usage et sa fonction sont très éloignés des B.O.F. actuelles .

Bource et Hazanavicius ont également collaboré sur les deux OSS 117 : la question de la musique de genre peut aussi être posée. Car le grand point fort de cette leçon est de convier un réalisateur (et son compositeur) qui ne cesse de sortir des sentiers battus du cinéma français. Cela ne peut que convenir au festival qui est toujours partisan de l'originalité et qui possède lui-même son brin de folie.

Rendez-vous donc le mardi 6 décembre pour un voyage dans le temps qui risque d'être passionnant. Ecran Noir sera bien entendu de la partie pour cette soirée d'ors et déjà très attendue.

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bande annonce du Festival