Posté par MpM, le 15 février 2009
Dans Palace pour chiens, Emma est une orpheline rebelle prête à braver tous les dangers pour sauver les chiens errants de la ville. Elle y apparaît en garçon manqué indépendant et responsable, mais aussi, l’espace d’une scène, en très jolie fille parfaitement à l’aise quand il s’agit de surfer sur la corde romantique. Pas très étonnant pour cette fille d’acteur (Eric Roberts) qui n’est autre que la nièce de Julia Roberts et tourne pour le cinéma depuis ses dix ans.
Née le 10 février 1991, cette "petite" (1m57) commence sa carrière en fille de Johnny Depp et Peneloppe Cruz (excusez du peu !) dans Blow du défunt Ted Demme. Elle a tout juste dix ans. Trois ans plus tard, elle décroche le premier rôle de la série télévisée "Allie singer" ("Unfabulous") où elle révèle ses talents de chanteuse. Un très gros succès auprès du public adolescent et un disque à la clef, "Unfabulous and more", qui reprend des morceaux interprétés dans la série. Pas révolutionnaire, mais la voix est jolie et bien posée.
On la voit en parallèle dans des films indépendants comme Grand champion de Barry Tubb et Spymate de Robert Vince, puis Aquamarine d’Elisabeth Allen. En 2007, elle incarne la détective Nancy Drew dans l’adaptation que fait Andrew Fleming des célèbres histoires pour enfants. On la découvrira prochainement dans Lymelife de Derick Martini, qui a remporté le prix FIPRESCI lors du dernier festival de Toronto, où elle joeu la fille de Cynthia "Sex & the City" Nixon et Timothy Hutton. Dans Wild child de Nick Moore, elle joue les bimbos de Malibu envoyée dans une école anglaise ultra-stricte. Dans The winning season de James Strouse, elle incarne la fille d'une ex-star du basket 'Sam Rockwell) ayant sombré dans l'alcool. Le film a été présenté au dernier festival de Sundance.
En attendant qu’elle ne rencontre le réalisateur qui fera d’elle sa "pretty woman" en lui offrant un vrai et beau premier grand rôle.
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Posté par MpM, le 10 février 2009
Dans un festival de l’envergure de Berlin, certains privilégiés ont la chance de découvrir les films d’après-demain, ceux qui feront peut-être les délices d’un autre festival ou finiront sur nos écrans courant 2010. Le marché du film européen organisé dans le cadre de la Berlinale permet en effet aux professionnels de jauger les œuvres ayant connu un certain succès dans leur pays d’origine ou sur le point d’y être diffusées, et de décider si elles sont "exportables" dans une autre région du monde.
Pour séduire parmi les centaines de films proposés, tous les moyens sont donc bons, avec une nette préférence pour les chiffres qui, lorsqu’ils existent, font miroiter aux acheteurs un solide retour sur investissement. Prenons au hasard The Admiral de Andrey Kravchuk, "la plus grosse production russe de tous les temps", "record du box-office 2008 avec 38 millions de dollars" ; ou encore Winter in Wartime de Martin Koolhoven, "plus de 800 000 entrées et sept millions de dollars au Box-office néerlandais". A côté, les "presque 200 000 entrées" des Plages d’Agnès d’Agnès Varda semblent modestes, mais restent néanmoins suffisamment signifiantes pour figurer sur les programmes…
Bien sûr, pour les œuvres qui se targuent de jouer sur des arguments plus qualitatifs, rien de tel qu’un florilège de critiques flatteuses, à l’image de celles affichées par Adam resurrected de Paul Schrader ("On ne recommandera jamais assez ce film", "Il n’y a jamais rien eu de tel dans l’histoire du cinéma", etc.) ou Lymelife de Derick Martini, "tout simplement hilarant" mais aussi "tendre et plein d’esprit". L'avantage avec cette solution, c'est qu'il n'y a pas besoin d'écrire soi-même les slogans. L'inconvénient, bien sûr, c'est qu'il faut trouver au moins une personne ayant dit du bien du film... ou tout au moins qui en donne l'impression.
Dans le même ordre d'idée, les "phrases choc" spécialement écrites pour la promotion ont elles-aussi la côte, allez savoir pourquoi. Peut-être une manière de caresser les professionnels dans le sens du poil en les faisant rire avec des aphorismes presque toujours ridicules ? Par exemple I was here de Rene Vilbre, une coproduction finlandaise et estonienne, qui affiche sans rougir : "Personne n’est né pour être dealer". On aime aussi beaucoup : "Pas de règles, pas de pitié, seuls les plus forts survivent" (Fireball de Thanakorn Pongsuwan) ou "Dans un monde sans lois, il impose la sienne" (Blood and bone de Ben Ramsey), "Il y a des lignes qu’il ne faut pas franchir" (La linea de James Cotten), "Elle était la reine de tout un empire mais son cœur n’appartenait qu’à un seul homme" (The young victoria de Jean-Marc Vallée)... sans oublier la meilleure : Lesbian vampire killers de Phil Claydon, sous-titré en toute simplicité : "que pourriez-vous désirer de plus ?" En effet, on se le demande…
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Posté par vincy, le 17 septembre 2008
Le 33e Festival de Toronto vient de s’achever avec succès. Tandis que Venise connaît la crise, la Ville Reine canadienne se pavane de ses succès. Les dates coïncidant de plus en plus, Venise se voit finalement menacée, surtout lors d’une année faible artistiquement. A côté, Toronto propose des avantages indéniables : pas de compétition, hormis ce prix du public qui, souvent, fait émerger un succès en salles, des dépenses quotidiennes moins élevées qu’en Italie pour les festivaliers, une proximité géographique avec Hollywood et New York, mais surtout l’existence du 2e marché du film, juste après Cannes.
Venise semble bien fragile tant ses Lions d’or ne se transforment pas en Oscars (malgré de bons prétendants) et sa médiatisation s’amenuise au fil des ans. La manifestation peine à faire le virage nécessaire que Toronto a entrepris il y a quelques années, en investissant dans un palais dédié à la manifestation. Pourtant, même si cela se sait moins, Venise et Toronto ont longtemps collaboré ensemble. Désormais la guerre larvée que se font les grands festivals pour obtenir les avant-premières les plus prestigieuses prend des allures de guerre de tranchée. Venise accuse Toronto de faire pression sur les producteurs américains pour obtenir des exclusivités. Et ils sont d’autant plus tentés que le voyage coûte moins cher et surtout le résultat est plus rentable, pouvant ainsi vendre leurs films aux distributeurs venus du monde entier.
Toronto avait déjà croqué Montréal et son FFM. Si dans le calendrier, Venise continue d’avancer vers septembre, la Mostra risque de se faire dévorer par le tigre ontarien. Ou l’inverse si Venise commence à sortir les griffes. Clairement, il deviendra difficile d’accueillir des films aux mêmes dates.
Les studios misent de plus en plus sur les festivals pour lancer leurs opérations de marketing ou séduire des acheteurs. Toronto a projeté 312 films, dont 116 premières mondiales. Les producteurs français et britanniques viennent de plus en plus nombreux sur les bords du lac Ontario. Ainsi Pathé y a présenté The Duchess, avec Keira Knightley. Ironiquement, après son avant-première internationale à Toronto, le film fera le voyage… à Rome, le festival concurrent de Venise. Les français ont présenté Mesrine, La fille de Monaco, Un conte de Noël, Il y a longtemps que je t’aime, ou encore Faubourg 36.
C’est aussi à Toronto qu’on s’est arraché les droits de The Wrestler, tout juste primé d’un Lion d’or à Venise. Fox Searchlight l’a acquis pour 4 millions de $ pour le distribuer aux USA. C’est encore à Toronto que le Che de Sodebergh, présenté à Cannes, a trouvé son distributeur américain (IFC), qui devrait miser sur la Video-On-Demand.
Si le marché a montré des signes de faiblesse – crise économique, impact de la grève des scénaristes – Toronto, au contraire de Venise, a rempli son contrat. Et s’affirme un peu plus comme le rendez-vous de la rentrée, et donc la rampe de lancement pour les Oscars. C’est ce que recherchent les producteurs : un moyen efficace et rentable de donner un maximum de visibilité à leurs films. Si Toronto séduit les médias du monde entier, Venise se marginalisera.
Palmarès
- Prix du public : Slumdog Millionaire, de Danny Boyle, suivi de More than a game, de Kristopher Belman et The Stoning of Soraya M, de Cyrus Nowrasteh
- Prix de la critique internationale : Lymelife, de Derick Martini et Disgrace, de Steve Jacobs
- Prix de la découverte : Hunger, de Steve McQueen
- Meilleur film canadien : Lost Song, de Rodrigue Jean
- Meilleur premier film canadien : Before Tomorrow, de Madeline Piujuq Ivalu et Marie-Hélène Cousineau
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