Et si L.A. aimait le cinéma français…

Posté par vincy, le 25 mars 2009

Le 13e festival du film City of Lights, City of Angels se tiendra du 20 au 26 avril à Los Angeles, au siège de la Directors Guild of America. Cette année, l'édition veut sans doute conjurer le chiffre 13 en offrant une programmation étincelante.

L'ouverture se fera avec le film de Zabou Breitman, sensible et élégant, Si je l'aimais, avec Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze. Il veint de faire son avant-première mondiale au Forum Cinéma & Littérature de Monaco.

Surtout, ce sera l'occasion pour les trois gagnants des César - Séraphine, Mesrine et Le premier jour du reste de ta vie - de faire leur avant-première sur la Côte Ouest, après les projections new yorkaises du 14e Rendez Vous With French Cinema, qui vient d'avoir lieu, avec, notamment les projections des films de Varda, Denis, Chabrol, Dupeyron et Jacquot. Selon Unifrance, 12 500 spectateurs ont assisté à l'événéemnt

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Site du festival de Los Angeles

César : Richet, Cassel, Mesrine

Posté par MpM, le 28 février 2009

Vincent Cassel"Je me sens gai, léger, joyeux, ému, et un peu fatigué", commente Vincent Cassel juste après avoir reçu le César du meilleur interprète masculin pour son rôle dans le diptyque Mesrine de Jean-françois Richet, lui-même couronné du prix du meilleur réalisateur. "On est tendu avant, puis il y a cette décharge d'émotion... et maintenant j'ai surtout envie d'aller boire un verre !"

En recevant son prix, l'acteur a remercié Claude Berri, "mais pas pour les mêmes raisons que les autres", puisque c'est le fils du producteur décédé, Thomas Langmann, qui a produit les deux Mesrine, ainsi  que sa famille, et a rendu un joli hommage à son père Jean-Pierre Cassel en diffusant un extrait du Farceur de Philippe de Broca. "C'est un des films les moins connus de de Broca", explique-t-il. "En le voyant, j'ai compris pourquoi mon père a marqué son époque en dansant !"

De son travail sur le film de Richet, il ne garde que des bons souvenirs. "On est très vite tombé d'accord sur ce qu'on voulait faire. La direction d'acteur, de la part de Jean-François, consistait surtout dans la manière dont il me regardait. Je voyais tout de suite si j'étais dans le ton ou pas."

"J'arrivais le matin avec une idée, je la lui proposais, et souvent il trouvait mieux", confirme le réalisateur pour qui "tous les films sont des miraculés", y compris le sien, tellement il est aujourd'hui difficile d'en faire.

Vincent Cassel, qui devrait enchaîner un nouveau projet avec Christophe Ganz, confie qu'il n'a eu aucun mal à quitter le personnage de Mesrine. "Je ne suis pas un acteur qui souffre, moi. Je m'arrange pour retourner le plus vite possible à ce que je suis. Ce métier, c'est une source de plaisir : je m'amuse à faire l'acteur, donc du coup c'est facile." Le comédien pourrait à nouveau s'amuser avec jean-François Richet, sur un nouveau diptyque que le cinéaste a en tête. "J'ai déjà une idée du rôle, encore un personnage historique..."

César : la victoire des « outsiders »

Posté par vincy, le 28 février 2009

Avec 7 César, Séraphine, 4 millions d'euros, 9 nominations et 600 000 spectateurs, est le plus petit des nommés (le moins "populaire", le moins "cher") qui a tout raflé. Entre les murs est le grand perdant de la soirée. D'autant que Le premier jour du reste de ta vie fait jeu égal avec Mesrine en nombre de victoires. De quoi relativiser le succès (acteur, réalisateur) du second. Allons plus loin, malgré la présence "orange" de Dany Boon, l'Académie des César, contrairement au public ou aux journalistes, a préféré le plus inattendu des films, le plus "intello" aussi.

Prix Daniel Toscan du Plantier : De père en fils

Posté par vincy, le 25 février 2009

Le premier prix Daniel Toscan du Plantier, César du meilleur producteur, avait été créé l'an dernier et remis à Claude Berri, un an avant son décès.

Pour sa deuxième année, le prix aura fait dans la tradition. Après le père, c'est au tour du fils d'être récompensé. Thomas Langmann a en effet hérité du prix, qu'il partage avec Pascal Caucheteau. Le premier a été honoré pour son ambitieux diptyque autour de Mesrine, réalisé par Jean-François Richet. Le second a été récompensé pour le film d'Arnaud Desplechin, Un conte de Noël.

Ironiquement, Caucheteau est le producteur du précédent film de Richet, Assault sur le Central 13 et sera en charge de son prochain film, qui devrait être tourné à Los Angeles et au Mexique. Il a aussi produit des films comme De battre mon coeur s'est arrêté, Le mystère de la chambre jaune, Le petit lieutenant et le prochain Claire Denis, White Material.

En 2008, Langmann avait aussi produit, et co-réalisé, Astérix aux Jeux Olympiques.

14e Cérémonie des Lumières : le cinéma francophone sous les projecteurs

Posté par MpM, le 20 janvier 2009

Jeanne Balibar et Laurent CantetHollywood a ses Golden Globes, Paris a ses Lumières. Pour entamer la saison des récompenses cinématographiques 2009, les journalistes étrangers en poste dans la capitale remettaient lundi 19 janvier les 14e Prix Lumières du cinéma francophone. Sous la présidence de l’actrice Jeanne Balibar (ci-contre avec Laurent Cantet), ravissante et pleine d’humour, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulièrement décontractée en présence d’un parterre de stars. Emmanuelle Devos, Bruno Todeschini,  Sophie Guillemin, Elodie Bouchez ou encore Jonathan Zaccaï ont ainsi défilé sur scène pour remettre les fameuses "panthères d’or" qui, d’après Vincent Cassel, ressembleraient plutôt à des jaguars...  De son côté, la journaliste Estelle Martin (TV5 Monde) a fait face avec amusement et naturel aux inévitables contretemps, des  élèves d’Entre les murs qui ne voulaient plus quitter le buffet du cocktail aux photographes qui n’en finissaient plus de shooter Anna Mouglalis ou Nora Arnezeder.  Qui a dit que ce genre de cérémonie est forcément ennuyeuse et guindée ?!

SéraphinePour ce qui est des récompenses en elles-mêmes, peu de surprises. Laurent Cantet a logiquement reçu le Prix du meilleur film (ainsi que celui du Public mondial TV5Monde) pour Entre les murs, Yolande Moreau (ici avec Bruno Todeschini) a été sacrée meilleure actrice pour Séraphine de Martin Provost et Vincent Cassel (ci-dessous avec Emmanuelle Devos) meilleur acteur pour le diptyque Mesrine par Jean-François Richet. On retrouvera probablement les mêmes noms aux Etoiles d’or (les prix de la presse française) le 9 février prochain (ils sont tous les trois dans la liste des finalistes) et dans les nominations aux César qui seront annoncées à la fin du mois.

Vincent Cassel et Emmanuelle DevosPeut-être plus inattendu, c’est François Dupeyron (ci-dessous avec Elodie Bouchez) qui obtient le titre de meilleur réalisateur pour Aide-toi, le ciel t’aidera,(devant Laurent Cantet, Arnaud Desplechin, Martin Provost et Jean-François Richet) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster) celui de meilleur scénariste. Les Lumières des meilleurs espoirs sont quant à eux allés à Nora Arnezeder (Faubourg 36 de Christophe Barratier), qui bat la grande favorite Léa Seydoux (La Belle Personne de Christophe Honoré), et à Mohamed Bouchaïb (Mascarades de Lyes Salem). Enfin, les frères Dardenne remportent le prix du Meilleur film francophone (hors de France) pour Le silence de Lorna (face à Faro, la reine des eaux de Salif Traoré, Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Home d’Ursula Meïer et Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire ), la "classe la plus célèbre de France" bénéficie d’une François Dupeyronnomination spéciale pour Entre les murs et Agnès Godard (directrice de la photographie de Claire Denis, Catherine Corsini, Noémie Lvovsky….) est distinguée par le Prix spécial de la Commission supérieure technique de l’image et du son pour l’ensemble de son œuvre.

La soirée a également été l’occasion de regarder vers le passé, avec des hommages à deux grands disparus du cinéma français, Claude Berri et Guillaume Depardieu, et vers l’avenir, avec la projection de deux courts métrages : On the train de Barnabas Toth et Toi que j’eusse aimée d’Emmanuel Broussouloux.

 Crédit photo : Régis d'Audeville.

Affiches : La passion Mesrine

Posté par vincy, le 19 novembre 2008

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Le marketing peut servir de test. Il est certain que Warner regardera de près les scores du second Mesrine, quatre semaines après le premier (1,9 millions de sepctateurs). En janvier, le studio américain tentera la même opération avec le diptyque autour du Che, réalisé par Steven Soderbergh.

Cependant, le Che, martyr sacrificiel et icône des révoltes modernes, est précédé d'une critique cannoise qui sait à quel point le personnage n'est pas magnifié, ni idolâtré.

Le contraire de Mesrine. Même si le film de Richet n'héroïse pas ce gangster, l'ampleur du projet a fait croire à sa mythification. Deux films pour un tel personnage, n'est-ce pas trop? Si le résultat, et spécifiquement l'interprétation de Cassel, permet de justifier cette proposition duale, le malaise persiste avec l'affiche de la deuxième partie.

Cela saute aux yeux : Mesrine y est christique. Saignant, tête baissée, barbu, chevelu. Comparons avec le poster du film de Mel Gibson, La passion du Christ, et l'on voit bien le sous-entendu de l'image qui illustre le film de Richet. Le problème n'est pas tant dans cette manipulation visuelle. Elle est juste hors sujet. Mesrine est tout sauf un martyr ou un idéal torturé. Quel rapport entre cette image de victime et le titre de cette partie, L'ennemi public n°1? Aucun, on est même dans le contre-sens. Cette partie misant davantage sur le spectaculaire, on se retrouve avec une affiche infidèle à l'esprit du film et du personnage.

Pourtant, reconnaissons aux "marketeurs" une campagne réussie et plutôt esthétique. Mais encore une fois, pourquoi la nimber d'un certain cynisme?

Toronto remplacera-t-il Venise ?

Posté par vincy, le 17 septembre 2008

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Le 33e Festival de Toronto vient de s’achever avec succès. Tandis que Venise connaît la crise, la Ville Reine canadienne se pavane de ses succès. Les dates coïncidant de plus en plus, Venise se voit finalement menacée, surtout lors d’une année faible artistiquement. A côté, Toronto propose des avantages indéniables : pas de compétition, hormis ce prix du public qui, souvent, fait émerger un succès en salles, des dépenses quotidiennes moins élevées qu’en Italie pour les festivaliers, une proximité géographique avec Hollywood et New York, mais surtout l’existence du 2e marché du film, juste après Cannes.

Venise semble bien fragile tant ses Lions d’or ne se transforment pas en Oscars (malgré de bons prétendants) et sa médiatisation s’amenuise au fil des ans. La manifestation peine à faire le virage nécessaire que Toronto a entrepris il y a quelques années, en investissant dans un palais dédié à la manifestation. Pourtant, même si cela se sait moins, Venise et Toronto ont longtemps collaboré ensemble. Désormais la guerre larvée que se font les grands festivals pour obtenir les avant-premières les plus prestigieuses prend des allures de guerre de tranchée. Venise accuse Toronto de faire pression sur les producteurs américains pour obtenir des exclusivités. Et ils sont d’autant plus tentés que le voyage coûte moins cher et surtout le résultat est plus rentable, pouvant ainsi vendre leurs films aux distributeurs venus du monde entier.

Toronto avait déjà croqué Montréal et son FFM. Si dans le calendrier, Venise continue d’avancer vers septembre, la Mostra risque de se faire dévorer par le tigre ontarien. Ou l’inverse si Venise commence à sortir les griffes.  Clairement, il deviendra difficile d’accueillir des films aux mêmes dates.

Les studios misent de plus en plus sur les festivals pour lancer leurs opérations de marketing ou séduire des acheteurs. Toronto a projeté 312 films, dont 116 premières mondiales. Les producteurs français et britanniques viennent de plus en plus nombreux sur les bords du lac Ontario. Ainsi Pathé y a présenté The Duchess, avec Keira Knightley. Ironiquement, après son avant-première internationale à Toronto, le film fera le voyage… à Rome, le festival concurrent de Venise. Les français ont présenté Mesrine, La fille de Monaco, Un conte de Noël, Il y a longtemps que je t’aime, ou encore Faubourg 36.

C’est aussi à Toronto qu’on s’est arraché les droits de The Wrestler, tout juste primé d’un Lion d’or à Venise. Fox Searchlight l’a acquis pour 4 millions de $ pour le distribuer aux USA. C’est encore à Toronto que le Che de Sodebergh, présenté à Cannes, a trouvé son distributeur américain (IFC), qui devrait miser sur la Video-On-Demand.

Si le marché a montré des signes de faiblesse – crise économique, impact de la grève des scénaristes – Toronto, au contraire de Venise, a rempli son contrat. Et s’affirme un peu plus comme le rendez-vous de la rentrée, et donc la rampe de lancement pour les Oscars. C’est ce que recherchent les producteurs : un moyen efficace et rentable de donner un maximum de visibilité à leurs films. Si Toronto séduit les médias du monde entier, Venise se marginalisera.

Palmarès 

- Prix du public : Slumdog Millionaire, de Danny Boyle, suivi de More than a game, de Kristopher Belman et The Stoning of Soraya M, de Cyrus Nowrasteh
- Prix de la critique internationale : Lymelife, de Derick Martini et Disgrace, de Steve Jacobs
- Prix de la découverte : Hunger, de Steve McQueen
- Meilleur film canadien : Lost Song, de Rodrigue Jean
- Meilleur premier film canadien : Before Tomorrow, de Madeline Piujuq Ivalu et Marie-Hélène Cousineau