A l'initiative de l'association Le deuxième regard (réseau de professionnels du cinéma qui lutte contre les stéréotypes, et questionne notamment la question de la place des femmes dans le cinéma), Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes ont signé le 10 octobre dernier une charte en faveur de l'égalité hommes-femmes dans le secteur du cinéma.
Elles rejoignent le CNC et Arte France qui se sont eux-aussi engagés à encourager et favoriser le rayonnement des femmes dans un secteur encore trop souvent marqué par un profond déséquilibre entre les sexes.
La charte détaille cinq types d'actions destinés à rectifier ce déséquilibre :
- "sexuer" les outils statistiques afin de mieux cerner les problématiques en présence et de participer à une réflexion commune sur la place des femmes dans le cinéma ;
- favoriser la représentation proportionnelle des femmes et des hommes dans les instances de décision ;
- stimuler la création cinématographique en encourageant les projets qui subvertissent les représentations traditionnelles des femmes et des hommes ;
- sensibiliser les équipes aux questions de parité en luttant notamment contre les stéréotypes ;
- appliquer l’égalité salariale.
Des engagements qui s'inscrivent dans l'action d'Aurélie Filippetti qui, depuis son arrivée au ministère de la Culture, a fait de l'égalité hommes-femmes dans la culture l'une de ses préoccupations majeures. La ministre a notamment défini quatre grandes directives en faveur de la parité parmi lesquelles la mise en place d’un « observatoire de l’égalité » sur les nominations, rémunérations, programmations et accès aux moyens de production, le développement d'une politique incitative et la lutte contre les stéréotypes.
Le sujet n'en demeure pas moins sensible et complexe, propice à pas mal de malentendus, notamment de la part des professionnels qui craignent une entrave à leur liberté de programmation, ou une main mise sur leurs choix artistiques. On imagine mal des quotas imposés au Festival de Cannes pour présenter en compétition officielle plus de films réalisés par des femmes, par exemple...
D'où la nécessité de trouver un vrai équilibre entre politique volontariste et liberté de création. Mais peut-être est-ce là la chance du secteur, qui a tout à inventer pour permettre aux professionnels, hommes et femmes, d'avancer main dans la main vers leur but commun : le cinéma.
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