3 raisons d’aller voir Tueurs

Posté par kristofy, le 6 décembre 2017

Le braquage avait été bien préparé, il y a le bruit de détonations et beaucoup de billets de banque sont volés. L'assassinat d'une magistrate semble avoir été  bien planifié, c'est une détonation médiatique qui fait du bruit et il faut arrêter les responsables. La police se doit d'aller plus vite à la poursuite des coupables, l'ennemi numéro 1 dans leur ligne de mire c'est Frank Valken à la tête d'un commando de tueurs fous. Pour lui, ça va être direction la prison mais il va tout faire pour s'en évader: le braquage c'est peut-être lui, mais il n'avoue pas le meurtre... «Il y a un truc qui cloche dans l'affaire Valken». Tueurs est un film belge qui va réveiller les films policiers francophones qui ronronnent...

Enfin le retour au polar buriné : On a vu en France diverses tentatives pour redonner ses lettres de noblesses au polar avec des policiers qui franchissent la ligne et des bandits qui trahissent un code d'honneur (par exemple). Ces dernières années il y a eu des films de Olivier Marchal, Jean-François Richet, Nicolas Boukhrief, Frédéric Schoendoerffer, Fred Cavayé : souvent des cinéastes fatigués qui, faute de se renouveler, sont passés à autre chose avec des comédies ou des séries télé. En 2017, il y a eu que Eric Valette qui a proposé quelque chose d'intéressant avec Le Serpent aux mille coupures... Tueurs est co-réalisé par deux belges qui en ont dans leurs bagages : François Troukens et le chef opérateur Jean-François Hensgens. François Troukens a derrière lui un passé marqué par diverses expériences de grand-banditisme (diverses attaques de fourgon, cavale, de la prison...), soit une solide caution street-credibility pour ce genre d'histoire. Jean-Francois Hensgens est lui l'un des plus talentueux directeur de la photo belge (bien que moins connu que Benoit Debbie ou Manuel Dacosse): Go Fast, Banlieue 13 Ultimatum, Tête de turc, Le serpent aux mille coupures, bref un spécialiste pour filmer ce genre de film. Même en laissant le scénario de côté, force est de reconnaître que Tueurs est un uppercut autant sonore que visuel...

Des scènes d'action multiples et variées : Le polar ne se focalise pas sur les états d'âmes de ses personnages, préférant leurs actes. Mais intégrer deux scènes d'action dans ce genre de film n'est pas suffisant, ce qu' a oublié Michaël R. Roskam avec Le Fidèle qui n'a pas convaincu... Tueurs intègre bien entendu le passage obligé de l’exécution technique d'un braquage et aussi celui d'une poursuite de voitures (le minimum dans ce genre de film) mais il ajoute aussi une intrusion chronométrée dans un centre commercial, la chute d'un fourgon d'un pont, un peu de combats rapprochés, une confrontation dans un tunnel, une spectaculaire évasion de prison... Ici les scènes d'actions ne sont pas seulement un pic d'adrénaline dans le rythme du film, ce sont elles qui font avancer l'histoire, comme la séquence du début où la magistrate est tuée qui est autant spectaculaire que déterminante pour la couleur du film.

Un casting belge extra : On y voit Olivier Gourmet qui encore une fois bouffe l'écran de sa présence, mais ici son physique est affuté. Il est entouré d'autres pointures belges comme Bouli Lanners, Johan Leysen, Kevin Janssens, Tibo Vandenborre. Tueurs est bien un film de bonhommes. Cependant les femmes sont bien présentes tout au long de l'histoire. Même avec des rôles moins présents à l'écran, Natacha Régnier, tout comme la trop rare Anne Coesens, savent rendre leurs personnages marquants. On va se souvenir de la révélation Bérénice Baoo. Sans oublier Lubna Azabal, dont la riche filmographie (André Téchiné, Tony Gatlif, Jalil Lespert, Ridley Scott, Denis Villeneuve, Hiam Abbas, Garth Davis...) fait d'ailleurs d'elle l'actrice belge la plus internationale.

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 8: la guerre des cheveux

Posté par cynthia, le 18 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles... Huitième jour sur la croisette...et le huitième jour du 69e Festival de Cannes créa les cheveux!

Julie Depardieu est arrivée avec un champ de plumes et de fleurs dans les cheveux, tandis que Nathacha Régnier manquait cruellement de volume capillaire. Tout le contraire de Elie Chouraqui et son fils César qui nous ont fait un remake de La Guerre des étoiles: HAIR WARS!!!!! Que de bouclettes prépondérantes!!! Ça frisait comme la salade.

Nous avons aussi aperçu de nouveau Aishwarya Rai, magnifique et bien coiffée... Elle est d'ores et déjà considérée comme la reine du red carpet avec Blake Lively et nous sommes plus que d'accord!

Sinon à part les cheveux, on a craqué sur les robes de Laetitia Casta et d'Adèle Haenel. Surtout Adèle... Venue présenter La fille Inconnue des frères Dardenne, la belle a émerveillé nos yeux par sa beauté (et son petit sac adorable). La sobriété ça paye. Mais généralement le glamour n'est pas synonyme de sourire, comme nous l'a montré l'équipe du film Ma' Rosa qui offrait des petits smile timides aux photographes ,mais dégageait tellement de classe qu'on ne pouvait que les regarder. Idem pour le jury de La Cinéfondation.

Le niveau de classe est descendu à cause de Bella Hadid, la sœur de Gigi, qui  a débarqué en nuisette rouge sang... Oh, au temps pour moi, c'est une robe, enfin un bout de tissu collé à un autre bout de tissu. La belle mannequin de 19 ans a frôlé la catastrophe plus d'une fois avec sa robe fendue jusqu'aux fesses et décolleté plongeant (où certains j'en suis sûr se noieraient volontiers). Il est vrai que porter une robe pareil à Cannes, avec un vent persistant, c'est comme participer à une course d'obstacles en béquilles. Espérons que nos stars préférées freinent leur envie de provocation pour fusionner avec un peu plus de tenue.

Cannes 2016: le prix du documentaire l’Oeil d’or révèle son jury

Posté par vincy, le 12 avril 2016

Pour sa deuxième édition, le Prix du documentaire L'Oeil d'or, initié par la Scam et la réalisatrice Julie Bertuccelli, s'offre un jury en ... or. Remis à Cannes et récompensant les documentaires issus de toutes les sélections, L'Oeil d'or, bénéficie du soutien du Festival et d'un partenariat avec l'INA.

Cette année, le jury sera présidé par le cinéaste italien Gianfranco Rosi, Ours d'or à la dernière berlinale pour Fuocommare et Lion d'or à Venise en 2013 pour Sacro Gra. Autour de lui, on retrouvera la réalisatrice Anne Aghion (Au Rwanda on dit la famille qui ne parle pas meurt, Mon voisin le tueur-, la comédienne Natacha Régnier (Le fils de Joseph, La vie rêvée des anges), l'ancien directeur des documentaires d'Arte, Thierry Garrel (commissaire et conseiller artistique) et le critique et fondateur du festival de docus It's All True / É Tudo Verdade à Sao Paulo et Rio de Janeiro, Amir Labaki.

Le prix sera décerné le 21 mai. Il est doté de 5000 euros. L'an dernier, le jury de Rithy Panh avait primé Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti Allende.

Le couple Gainsbourg-Attal filmé par Lucas Belvaux

Posté par vincy, le 8 janvier 2011

Le comédien et cinéaste Lucas Belvaux est prêt pour son huitième film, Une nuit. Histoire d'un crime nocturne dans une rue où une résidente découvre que son mari est l'un des témoins de la scène. La femme sera interprétée par Charlotte Gainsbourg, et l'époux par son compagnon dans la vie, Yvan Attal. On y croisera aussi Nicole Garcia en journaliste et Natacha Régnier.

Le tournage débutera début février au Havre, pour un budget moyen de 7 millions d'euros. Le film sera distribué par Diaphana.

Magma : une expérience fusionnelle insolite

Posté par kristofy, le 16 novembre 2010

magmaL’histoire : Un séminaire en Auvergne, et tout bascule pour Paul Neville, qui ne quitte jamais Paris. Son mariage vacille à la faveur d'une rencontre inattendue avec sa voisine de chambre. Le jour où les amants décident de tout quitter pour vivre leur passion, la jeune femme disparaît.

Notre avis : Qu’on se le dise : le centre du monde est le plateau de Millevaches, avec ses grands espaces sauvages hors du monde. Le magma qui sommeille sous l’écorce terrestre, des forces telluriques, des matières en fusion, il y a de quoi donner le vertige à un homme… Si Pierre Vinour pourrait être un ambassadeur idéal de sa région préférée, il est aussi et surtout un cinéaste méconnu et rare. Son second long-métrage Magma arrive maintenant sept ans après  Supernova [expérience #1], avec entre-temps plusieurs courts-métrages. L'expérience Magma est à la fois un voyage en forme de retour aux sources et une fuite en avant troublante.

On découvre le personnage de Paul Neville dans une voiture : un paysage montagneux, un hôtel et sa chambre. Il est ingénieur de système sophistiqué de télésurveillance, il vient de Paris avec d’autres collègues pour un séminaire où ils espèrent remporter un important marché lucratif pour leur société. Entre deux réunions on le découvre qui reste seul, et qui regarde et communique avec sa famille par le biais de son ordinateur.

Le film Magma bouillonne d’une énergie souterraine, chaque séquence semble normale avant qu’un plan ou qu’une sonorité plus anormale arrive à semer le doute. On ressent bien qu’il y a un danger possible, et que la réalité n’est pas ce qu’elle paraît. On passe d’un huis-clos oppressant à une rencontre amoureuse, on a une respiration au milieu d’un paysage formidable avant un suspens policier. Le spectateur découvre la fragilité des liens d’une famille puis un autre trouble… Le réalisateur déplace son personnage de Paris à une immersion au cœur de la nature. Pierre Vinour nous montre beaucoup de gros plans sur les visages, les regards : on perçoit ce qu’ils ne disent pas. La musique pleine de dissonances (composée par Zone Libre, avec Serge Teyssot-Gay guitariste de Noir Désir) vient perturber les apparences. Magma permet plusieurs interprétations qui éclaireront une histoire dramatique.

Tour comme Supernova [expérience #1] offrait un rôle extraordinaire à Philippe Nahon en politicien qui ayant frôlé la mort est frustré de ne pas pouvoir partager ce bouleversement avec ceux qu’il aime, cette nouvelle expérience repose sur une part d’intime des acteurs. Dans Magma, Mehdi Nebbou dissimule et dévoile ses tourments, Arly Jover est à la fois une inconnue inaccessible et en même temps une femme qui se dévoile, Natacha Régnier incarne l’épouse délaissée et la maman rayonnante (avec sa vraie fille à l’écran), et la nature si particulière de cet endroit d’Auvergne joue à être ambivalent. Pierre Vinour semble nous entrainer dans différentes directions alors qu’il s’agit d’une perte de repères. Le film est une expérience sensorielle qui mérite le détour, encore plus que la curiosité. Insolite et salutaire pour le cinéma.