Venise 2019 : J’accuse, de Roman Polanski, avec Jean Dujardin

Posté par kristofy, le 31 août 2019

Roman Polanski : à Venise aussi ce nom provoque encore la question de pouvoir séparer l'homme de l'artiste tant son nom semble une provocation à l'ère #metoo. Ses ennuis judiciaires aux Etats-Unis (il est toujours traquée pour avoir fuit le pays illégalement il y a plus de 40 ans), suite à un rapport sexuel avec une mineure (affaire qui judiciairement est terminée, et que la victime elle-même considère comme close) et Lucrecia Martel, la présidente du jury, qui ne souhaitait pas "célébrer" le cinéaste (Oscar, César, Palme d'or, etc...) ont vite fait d'offrir un scandale. Le producteur italien a menacé de retirer le film, jugeant la position de la réalisatrice argentine "partiale". Elle a du envoyer un communiqué pour s'excuser. La réponse des organisateurs est la même qu'en France (Cannes, César, Cinémathèque...) : il faut séparer l'auteur de son œuvre, ce qui devient, semble-t-il, de plus en plus impossible, tout comme pour Woody Allen (pourtant jamais accusé officiellement devant un tribunal), qui fera l'ouverture de Deauville. A Venise sont venus Alexandre Desplat le compositeur de la musique, Emmanuelle Seigner, la femme fidèle, Louis Garrel (Dreyfus), qui défie une fois de plus l'audace capillaire, et Jean Dujardin (Picquart), qui trouve un grand rôle, enfin. Mais point de Polanski. Dans le film on retrouve aussi Grégory Gadebois, Didier Sandre, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric, Vincent Perez...

Polanski est donc en compétition à Venise, où on peut savourer l'ironie de son titre : J'accuse par Roman Polanski. Après deux dernières fantaisies théâtrales en huis-clos Carnage, plutôt réussie, et La Vénus à la fourrure , moins convaincante, il avait signé son film probablement le plus raté, D'après une histoire vraie. Son dernier film d'envergure? Il faut remonter à The Ghost Writer en 2010, en compétition à Berlin, et c'est ce même haut niveau d'ambition qu'il vise avec J'accuse (les deux films ont en commun le scénariste Robert Harris).

Le pitch: Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Elle apparaît toujours comme un symbole de l'iniquité dont sont capables les autorités politiques au nom de la raison d'Etat.
Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXe siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme.
L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart, véritable héros oublié de l'Affaire Dreyfus. Une fois nommé à la tête du contre-espionnage, le Colonel Picquart finit par découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant, au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

Après plusieurs adaptations littéraires c'est la première fois que Roman Polanski adapte un vrai épisode de l'Histoire de France dont la chronologie des faits est déjà connue. C'est d'ailleurs un film qui fait écho à l'académique Le Pianiste: l'antisémitisme et  ses séquelles, la solitude d'un homme au milieu d'un chaos. Toutefois, c'est aussi un scénario adapté du livre D. (An Officer and a Spy) de Robert Harris (en fait la première version du script), publié en 2013 à propos de cette scandaleuse affaire Dreyfus.

D'après une histoire vraie

J'accuse est l'un de ces films de reconstitution historique à l'image très 'qualité française' avec un grand soin apporté aux décors, accessoires et costumes. La précision de Polanski en fait presque un film perfectionniste sur cette époque, à la fois conservatrice, et même conformiste, et bouillonnante de créativité (en peinture, musique, littérature...).

L'introduction à cette histoire commence avec le 5 janvier 1895 où dans une cour d'honneur pleine de militaires se déroule le symbole de la condamnation de Dreyfus au déshonneur : il est dégradé, ses galons arrachés, avant d'être envoyé en prison à l'isolement, loin sur un ilot désert d'outremer. La capitale de cette époque (des dizaines d’années avant l'arrivée des Nazis et la seconde guerre mondiale) est vue comme un lieu où l’antisémitisme est une opinion largement partagée par tous, un personnage évoque même une « dégénérescence morale et artistique du pays »…

C’est dans cette ambiance où l’armée qui cherchait un traître qui communiquait des informations à un autre pays trouve que Dreyfus, juif, est un coupable idéal. Plus tard, en mars 1896, le colonel Picquart, ayant été promu à la tête du service qui rassemble et analyse des documents interceptés, remarque qu’il y a toujours des informations communiquées par un traître avec une écriture semblable, alors il s’interroge: et si Dreyfus n’avait pas été accusé et condamné à tort? Il va reprendre l’enquête et le film nous montre le fonctionnement des services de renseignement de l’armée à travers ses méthodes : reconstitution de documents déchirés dans une poubelle, ouverture de lettres avant leur distribution, filature et photographie, comparaison d’écriture…

Au fil de ses recherches Picquart rapporte à sa hiérarchie ses doutes et ses certitudes avant de se heurter à leur refus d’aller plus loin. Le cas a été jugé avec beaucoup de publicité aux citoyens, hors de question de reconnaître qu’il y aurait eu une erreur car « on ne veut pas d’une autre affaire Dreyfus ». Plus grave encore politiquement, Picquart va découvrir qu’il y a eu falsification et manipulation pour accuser ce colonel Dreyfus… Il est alors muté, pour faire tout autre chose, il sera lui aussi emprisonné. C’est en 1897, d’après les informations réunies par Picquart, qu'Emile Zola écrit dans un journal sa fameuse tribune « J'accuse » au président de la République Félix Faure : le scandale devient explosif.

Au-delà de son contexte politique, le film J'accuse se déroule avec le suspens et le rythme d’un thriller pour identifier s'il y a un autre suspect hormis ce Dreyfus, juif, déjà condamné. Est-ce possible que le plus haut niveau hiérarchique de l’armée soit publiquement remis en cause ?

Bien avant le ghetto de Varsovie

Roman Polanski se repose sur la force du scénario (et des faits historiques) pour livrer ici un nouveau film, chargé de complot politique et de manipulation médiatique. On est alors bien plus proche de The Ghost Writer. Alors que la fiction de The Ghost Writer interrogeait en écho la réalité (l’allégeance du premier ministre britannique Tony Blair aux intérêts de guerre américains de George W. Bush…), cette fois c’est avec la réalité du passé (une France antisémite et un pouvoir qui couvre ses erreurs) que J'accuse pourrait questionner notre présent. C'est toute la puissance du film. Car il fait écho à notre époque, bien plus que le titre pourrait faire croire qu'il résonne comme une disculpation du cinéaste. Non, Polanski, incorrigible, a sans doute vu dans ce héros persécuté injustement, un vague reflet de sa situation, mais c'est avant tout la monté des haines discriminatoires (Juifs, musulmans, homos, etc...) qui l'inquiète et l'ont poussé à revenir sur cet épisode révélateur de l'Histoire de France: Dreyfus n'est que la plus grosse graine qui va germer jusque dans les années 1930 et conduire une partie du pays à embrasser la cause nazie.

Le film sera probablement diversement accueilli à l’international, il est peut-être trop ‘franco-français’, tout comme par le jury de Venise. Même si la cause défendue traverse beaucoup de pays occidentaux, même si le sentiment d'injustice est universel. Mais J'accuse est un rappel nécessaire, si besoin était, que Roman Polanski est bien encore et toujours un cinéaste important, capable d'une œuvre puissante et traitant de la haine et des préjugés (religieux, politiques, racistes etc...), autant que d'un système broyant la vérité et l'utilité de lanceurs d'alerte seuls contre tous.

Son film sera l'un des évènements ciné de cet automne, avec une sortie en France le 13 novembre.

Jean Dujardin et Louis Garrel plongent dans l’Affaire Dreyfus

Posté par vincy, le 27 septembre 2018

Alors qu'il est à l'affiche d'I Feel Good depuis hier, Le Film Français annonce que Jean Dujardin incarnera le Colonel Picquart dans J'accuse, film sur l'Affaire Dreyfus.

Cela fait six ans que Roman Polanski travaille sur ce film, avec Robert Harris, son scénariste de The Ghostwriter (2010). Entre temps, entre ses démêlés judiciaires et les problèmes de financement, le cinéaste a réalisé trois films: Carnage, La Vénus à la fourrure et D'après une histoire vraie.

Durant ces six années, le film était sobrement intitulé D. Il s'agit d'un thriller d'espionnage qui a pour toile de fond l'Affaire qui scandalisa la France de 1894 à 1906, autour du Colonel Dreyfus. Désormais intitulé J'accuse, comme la célèbre lettre ouverte d’Emile Zola publiée en une du journal L’Aurore le 3 janvier 1898 adressée au Président de la république Félix Faure. Ici se croisent antisémitisme, raison d'Etat, erreur judiciaire, passion politique et fâcheries diplomatiques à l'international.

Alors qu'il était prévu en anglais, le film se fera finalement en Français. Jean Dujardin interprétera le rôle principal: le scénario prendra le point de vue du Colonel Picquart, chef du contre-espionnage qui découvrit les fausses preuves contre Dreyfus, les vrais coupables et chercha à réhabiliter Dreyfus. Après avoir été Robespierre dans Un peuple et son roi, Louis Garrel sera le Capitaine Dreyfus. Et Emmanuelle Seigner, Gregory Gadebois, Olivier Gourmet, Hervé Pierre, Didier Sandre, Melvil Poupaud, Eric Ruf et Mathieu Amalric composeront le reste du casting.

Distribuée par Gaumont, la sortie du film est calée au 4 décembre 2019. Le tournage débutera le 26 novembre prochain pour s'achever début mars. Ce sera le 23e long métrage de Roman Polanski.

3 raisons d’aller voir Tueurs

Posté par kristofy, le 6 décembre 2017

Le braquage avait été bien préparé, il y a le bruit de détonations et beaucoup de billets de banque sont volés. L'assassinat d'une magistrate semble avoir été  bien planifié, c'est une détonation médiatique qui fait du bruit et il faut arrêter les responsables. La police se doit d'aller plus vite à la poursuite des coupables, l'ennemi numéro 1 dans leur ligne de mire c'est Frank Valken à la tête d'un commando de tueurs fous. Pour lui, ça va être direction la prison mais il va tout faire pour s'en évader: le braquage c'est peut-être lui, mais il n'avoue pas le meurtre... «Il y a un truc qui cloche dans l'affaire Valken». Tueurs est un film belge qui va réveiller les films policiers francophones qui ronronnent...

Enfin le retour au polar buriné : On a vu en France diverses tentatives pour redonner ses lettres de noblesses au polar avec des policiers qui franchissent la ligne et des bandits qui trahissent un code d'honneur (par exemple). Ces dernières années il y a eu des films de Olivier Marchal, Jean-François Richet, Nicolas Boukhrief, Frédéric Schoendoerffer, Fred Cavayé : souvent des cinéastes fatigués qui, faute de se renouveler, sont passés à autre chose avec des comédies ou des séries télé. En 2017, il y a eu que Eric Valette qui a proposé quelque chose d'intéressant avec Le Serpent aux mille coupures... Tueurs est co-réalisé par deux belges qui en ont dans leurs bagages : François Troukens et le chef opérateur Jean-François Hensgens. François Troukens a derrière lui un passé marqué par diverses expériences de grand-banditisme (diverses attaques de fourgon, cavale, de la prison...), soit une solide caution street-credibility pour ce genre d'histoire. Jean-Francois Hensgens est lui l'un des plus talentueux directeur de la photo belge (bien que moins connu que Benoit Debbie ou Manuel Dacosse): Go Fast, Banlieue 13 Ultimatum, Tête de turc, Le serpent aux mille coupures, bref un spécialiste pour filmer ce genre de film. Même en laissant le scénario de côté, force est de reconnaître que Tueurs est un uppercut autant sonore que visuel...

Des scènes d'action multiples et variées : Le polar ne se focalise pas sur les états d'âmes de ses personnages, préférant leurs actes. Mais intégrer deux scènes d'action dans ce genre de film n'est pas suffisant, ce qu' a oublié Michaël R. Roskam avec Le Fidèle qui n'a pas convaincu... Tueurs intègre bien entendu le passage obligé de l’exécution technique d'un braquage et aussi celui d'une poursuite de voitures (le minimum dans ce genre de film) mais il ajoute aussi une intrusion chronométrée dans un centre commercial, la chute d'un fourgon d'un pont, un peu de combats rapprochés, une confrontation dans un tunnel, une spectaculaire évasion de prison... Ici les scènes d'actions ne sont pas seulement un pic d'adrénaline dans le rythme du film, ce sont elles qui font avancer l'histoire, comme la séquence du début où la magistrate est tuée qui est autant spectaculaire que déterminante pour la couleur du film.

Un casting belge extra : On y voit Olivier Gourmet qui encore une fois bouffe l'écran de sa présence, mais ici son physique est affuté. Il est entouré d'autres pointures belges comme Bouli Lanners, Johan Leysen, Kevin Janssens, Tibo Vandenborre. Tueurs est bien un film de bonhommes. Cependant les femmes sont bien présentes tout au long de l'histoire. Même avec des rôles moins présents à l'écran, Natacha Régnier, tout comme la trop rare Anne Coesens, savent rendre leurs personnages marquants. On va se souvenir de la révélation Bérénice Baoo. Sans oublier Lubna Azabal, dont la riche filmographie (André Téchiné, Tony Gatlif, Jalil Lespert, Ridley Scott, Denis Villeneuve, Hiam Abbas, Garth Davis...) fait d'ailleurs d'elle l'actrice belge la plus internationale.

Lafitte, Garrel, Lavant, Ulliel et Haenel font revivre la Révolution française

Posté par vincy, le 25 juin 2017

Laurent Lafitte, Olivier Gourmet, Gaspard Ulliel, Noémie Lvovsky, Izïa Higelin, Céline Sallette et Adèle Haenel mais aussi Louis Garrel seront à l'affiche d'une fresque sur la Révolution française, le nouveau film de Pierre Schoeller. A coup sûr il s'agit d'un des plus beaux castings de ces dernières années pour le cinéma français.

Le tournage de Un peuple et son roi a débuté à la mi-juin. Louis Garrel s'était engagé initialement sur le film de Christophe Honoré, qui se tournait aux mêmes dates. Il a été remplacé au pied levé par Pierre Deladonchamps.

C'est le premier film du réalisateur depuis L'Exercice de l'Etat en 2011. Un peuple et son roi sera en deux parties et s'étendra de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 à la création de la Constitution en 1795, soit les six ans qui ont donné naissance à la République.

Epique et documenté

Schoeller travaille dessus depuis une dizaine d'années. Il s'agira d'un film ambitieux, dixit le producteur Archipel 35. Dans Variety, il explique: "Le film sera épique, méticuleusement documenté et mettra en lumière des aspects de la Révolution française encore jamais vus dans un film de fiction."

Laurent Lafitte incarnera le futur décapité Roi Louis XV, Louis Garrel et Denis Lavant seront respectivement Robespierre et Marat. Olivier Gourmet, Gaspard Ulliel, Noémie Lvovsky, Céline Sallette, Izïa Higelin et Adèle Haenel interpréteront des personnages du peuple.

Le film, dont le tournage devrait durer un peu plus de deux mois, sera prêt pour une sortie en 2018.

Martin Provost s’offre Catherine Deneuve et Catherine Frot

Posté par vincy, le 15 janvier 2016

catherine deneuve catherine frot

C'est un beau coup pour Memento Films International. Selon Le Film Français et Variety, la société d'Alexandre Mallet-Guy va vendre le nouveau film de Martin Provost (Séraphine et ses 7 César, Violette) avec un des castings les plus excitants du moment: Catherine Deneuve, Catherine Frot et Olivier Gourmet. Deneuve et Frot n'ont jamais tourné ensemble, et leur filmographie a peu de cinéastes en commun (De Broca est l'exception). Deux univers cinématographiques, deux styles de jeu, deux générations aussi. L'une brille sur le cinéma d'auteur mondial depuis bientôt 60 ans, l'autre a gagné ses gallons de comédienne populaire depuis 20 ans, et semble l'une des favorites pour le César de la meilleure actrice cette année avec Marguerite. Le genre de face-à-face que de nombreux cinéastes aurait aimé avoir devant sa caméra...

La sage femme (The Midwife) est une coproduction Curiosa Films, France 3 Cinéma et Versus (Belgique).

Le scénario de cette comédie dramatique, écrit par le réalisateur, raconte l'histoire de deux femmes qui vont se retrouver après des décennies de silence. Béatrice (Deneuve) appelle Claire (Frot), sage femme traditionnelle et appréciée, pour lui dire quelque chose d'important. Béatrice est l'ancienne maîtresse du père de Claire qui n'a pas donné de nouvelles à sa fille depuis 30 ans. Elles sont toutes les deux à un moment charnière de leur existence dans un contexte compliqué (Claire doit lutter contre la fermeture de la maternité dans la quelle elle travaille).

Martin Provost a écrit le scénario avec ce trio de comédiens en tête. Pour lui il s'agit d'une histoire de naissance, de renaissance, d'accomplissement de soi et de transmission.

Le tournage de ce film budgété à 7M€ débutera en mars à Paris et Mantes-la-Jolie. Le film devrait sortir au premier trimestre de l'année prochaine, avec une sélection à la Berlinale 2017 en vue.

Jean-Pierre Bacri et Olivier Gourmet dans le premier film de Gérard Pautonnier

Posté par vincy, le 19 décembre 2015

bacri
Il est habituellement assez rare sur les écrans, avec une moyenne d'un film par an et parfois des absences de deux ans entre deux longs métrages. Jean-Pierre Bacri a semble-t-il retrouvé le goût de tourner. Alors que La vie très privée de Monsieur Sim est sur les écrans depuis mercredi, et parvient, relativement, à résister à la déferlante Star Wars, l'acteur a déjà fini un autre tournage, et va en enchaîner un autre dès janvier.

Pour Les affaires reprennent, premier long métrage de Gérard Pautonnier (L'étourdissement), il sera entouré d'Olivier Gourmet et d'Arthur Dupont (nommé aux Césars pour Bus Palladium et déjà aux côtés de Bacri dans Au bout du conte). Selon Le Film Français, ce premier film est une tragi-comédie dans l'univers des pompes funèbres. Le patron d'une entreprise qui va mal peut sauver sa boite à condition d'avoir un client, autrement dit un mort. Quand le mort tant espérer arrive, il charge son bras droit et un novice serviable de mener le cadavre jusqu'à sa dernière demeure. Malheureusement, le convoi funéraire se perd et l'épopée tourne au désastre.

Le scénario, prix du public du meilleur scénario au Festival Premiers Plans d'Angers 2015, est adapté du roman de Joël Egloff, Edmond Ganglion et Fils (éditions du Rocher). Dans le roman, Le corbillard perd le cortège sur les routes sinueuses qui mènent au village du mort puis le cercueil tombe du fourgon et le défunt revient à la vie....

Le tournage se déroulera en Belgique et en Pologne. Et le film sera distribué au final par Diaphana.

D'ici cette sortie fin 2015, début 2016, on reverra le bougon joyeux du cinéma français dans Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer, prévu dans les salles le 27 avril prochain. Bacri donne la réplique à Isabelle Huppert, Julia Faure, Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste et Pascal Greggory.

Jérémie Renier (in)fidèle ami de François d’Assise

Posté par vincy, le 30 octobre 2015

jeremie renier en slipTrois ans après Elefante Blanco où il était un religieux tourmenté par ses contradictions et la réalité d'un bidonville de Buenos Aires, Jérémie Renier endosse de nouveau l'habit qui fait le moine.

L'acteur incarne Elie de Cortone, fidèle complice de François d'Assise dans L'ami (François d'Assise et ses frères), réalisé par Renaud Fély (Pauline et François, assistant réal de Pialat, Guiraudie, Doillon et Ferran) et Arnaud Louvet. François d'Assise sera interprété par Elio Germano (prix d'interprétation à Cannes en 2010 pour la Nostra vita). Le casting comprend également Alba Rohrwacher (Les merveilles), Yannick Renier, Eric Caravaca, Olivier Gourmet et un vétéran du cinéma italien, Marcello Mazzarella.

Le scénario a été co-écrit par le cinéaste, le producteur Arnaud Louvet, Julie Peyr (Douches froides, Trois souvenirs de ma jeunesse) et Elizabeth Dablemont, en collaboration avec Pierre Tridivic. Il avait été finaliste du Prix des scénaristes l'an dernier.

Ce film historique se déroule au début du XIIIe siècle, lors des dernières années de la vie de François d'Assise. Pendant que François, malade, utilise toutes ses forces pour aller au bout de son idéal, son plus fidèle compagnon et ami, Elie, compose avec le pouvoir pour que leur fraternité devienne l'Ordre que tous attendent. Jusqu'où Elie est-il prêt à aller pour que François accepte les compromis imposés par Rome ? Leur amitié survivra-t-elle à la nécessité de trahir ?

Le film se tourne depuis plus de trois semaines en France et en Italie. Haut et Court distribuera le film.

François d'Assise (1181-1226) fut un religieux catholique italien qui a fondé l'Ordre des frères mineurs. Il a été canonisé en 1228. Saint-François-d'Assise est considéré comme le précurseur du dialogue interreligieux.

Raoul Peck revient au cinéma avec Karl Marx et Friedrich Engels

Posté par vincy, le 26 septembre 2015

Depuis trois semaines, Raoul Peck tourne son nouveau film, Le jeune Karl Marx. Co-production européenne, impliquant notamment Agat Films (Robert Guédiguian), le film sera distribué en France chez Diaphana l'année prochaîne.

Raoul Peck filme ce drame historique, qu'il a co-écrit avec son complice Pascal Bonitzer, jusqu'au 7 novembre. Dans le rôle de Karl Marx, on retrouve August Diehl (vu dans Inglourious Basterds, Confessions d'un enfant du siècle, Layla et Salt), qui sera entouré de Stefan Konarske (Friedrich Engels), Vicky Krieps (Jenny Marx), Olivier Gourmet (Joseph Proudhon), Hannah Steele (Mary Burns), et Alexander Scheer (Wilhelm Weitling). Diehl et Gourmet seront aussi à l'affiche le 4 novembre de En mai, fais ce qu'il te plaît, le nouveau film de Christian Carion.

Le jeune Karl Marx se déroule dans l'Europe des années 1840, aux origines du Marxisme. Le synopsis que nous avons reçu plante le décor: En Allemagne, une opposition intellectuelle en pleine ébullition est fortement réprimée. En France, les ouvriers du Faubourg Saint-Antoine se sont mis en marche. En Angleterre aussi, le peuple est dans la rue, la révolution là-bas est industrielle. À 26 ans, Karl Marx entraine sa femme Jenny sur les routes de l’exil. Il parvient à Paris où il rencontre Friedrich Engels, fils d’un grand industriel, qui a étudié les conditions de travail du prolétariat anglais. Ces deux fils de famille, brillants, insolents et drôles, vont parvenir à fédérer un mouvement révolutionnaire et forger les outils théoriques propres à émanciper, par delà les frontières de l’Europe, les peuples opprimés du monde entier.

Raoul Peck, actuel président de la Fémis, n'avait rien réalisé pour le cinéma depuis le début des années 2000 (Lumumba, dernier long métrage sorti dans les salles françaises). Préférant se consacrer à des séries ou téléfilms pour la télévision comme L'Affaire Villemin (déjà coécrit avec Bonitzer), L'Ecole du pouvoir ou Moloch Tropical, il avait cependant réalisé l'an dernier Meurtre à Pacot, avec Alex Decas (toujours coécrit avec Bonitzer). Le film  fut sélectionné à Toronto l'an dernier mais n'avait été diffusé que sur Arte, sans aucune sortie au cinéma en France.
En 2005, il avait tourné pour HBO Sometimes in April avec Idris Elba, téléfilm poignant sur le quotidien d'une famille rwandaise en 1994, au moment où le génocide des Tutsis va commencer. Le film, en compétition au Festival de Berlin, avait été élu "programme de l'année" par le prestigieux American Film Institute.

Raphaël Personnaz passe de François Ozon à Guy Georges

Posté par vincy, le 18 septembre 2013

Grosse année pour le jeune Raphaël Personnaz. Marius dans le triptyque de Daniel Auteuil Marius / Fanny / César, vedette du très attendu Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier, adapté de la BD primée à Angoulême, et rôle principal de la comédie familiale Au Bonheur des ogres, d'après le roman culte de Pennac, le comédien est attendu dans le prochain film de François Ozon, Je suis Femme, aux côtés de Romain Duris et Anaïs Demoustier, et vient de s'engager sur un thriller La Traque de Guy Georges.

Selon Le Film Français, ce premier film de Frédéric Tellier, qui sera distribué par SND, est scénarisé par David Oelhoffen (Nos retrouvailles). Personnaz y sera un policier obsédé par l'enquête sur le serial-killer, inspiré d'un personnage réel du 36 Quai des Orfèvres. L'histoire suivra la traque du tueur parisien jusqu'à son procès il y a douze ans.

Raphaël Personnaz sera entouré d'Olivier Gourmet, Nathalie Baye, Michel Vuillermoz, Thierry Neuvic, Louise Monot et Christa Théret. Le tournage débutera le 21 octobre.

L’instant Court : Comment écrire un scénario en 4 étapes (ou 7), réalisé par Jaco Van Dormael pour les Magritte

Posté par kristofy, le 8 février 2013

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le film court Les Révélations 2013 des espoirs féminins et masculins pour un César, voici l’instant Court n° 100.

Avant la cérémonie des César à venir le vendredi 22 février, il y a déjà eu la cérémonie des Magritte chez nos voisins belges. Les nominations indiquaient déjà A Perdre la Raison de Joachim Lafosse comme le favori, et c’est bien le grand gagnant avec quatre récompenses majeures : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice pour Émilie Dequenne, et meilleur montage. Dans la catégorie la plus disputée du Meilleur acteur; où étaient également nommés Jérémie Renier (Cloclo), Matthias Schoenaerts (De rouille et d’os) et Benoît Poelvoorde (Le grand soir), le trophée revient au final à Olivier Gourmet pour L’Exercice de l’Etat (3 Magritte). Il faut saluer le Magritte du court-métrage remis à Le cri du homard de Nicolas Guiot, également en lice en France pour le César du meilleur court-métrage.

Voici le palmarès complet :

MEILLEUR FILM : A perdre la raison de Joachim Lafosse
MEILLEUR REALISATEUR : Joachim Lafosse pour A perdre la raison
MEILLEURE ACTRICE : Emilie Dequenne pour A perdre la raison
MEILLEUR ACTEUR : Olivier Gourmet pour L’Exercice de l’Etat
MEILLEUR SCENARIO : Lucas Belvaux pour 38 témoins
MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION : L’Exercice de l’État de Pierre Schoeller
MEILLEUR FILM FLAMAND EN COPRODUCTION : À tout jamais – Tot altijd de Nic Balthazar
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE : Yolande Moreau dans Camille redouble
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND ROLE : Bouli Lanners dans De rouille et d’os
MEILLEUR ESPOIR FEMININ : Anne-Pascale Clairembourg dans Mobile Home
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN : David Murgia dans La tête la première
MEILLEURE IMAGE : Hichame Alaouie pour L’hiver dernier
MEILLEURS DECORS : Alina Santos pour Dead man talking
MEILLEURS COSTUMES : Florence Laforge pour Le grand soir
MEILLEUR SON : Julie Brenta et Olivier Hespel pour L’Exercice de l’Etat
MEILLEUR MONTAGE : Sophie Vercruysse pour A perdre la raison
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE : Coyote, Renaud Mayeur, François Petit et Michaël de Zanet pour Mobile Home
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE : Le cri du homard de Nicolas Guiot
MEILLEUR LONG-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE : Le thé ou l’électricité de Jérôme le Maire

Le réalisateur Jaco Van Dormael (Magritte du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original pour Mr Nobody) a réalisé un court-métrage qui a été montré lors de cette cérémonie des Magritte, une création inédite dont l’idée devrait d’ailleurs être reprise pour notre longue soirée César qui parfois ronronne… Ce court fait avec passion et avec des petites mains valorise de manière humoristique la qualité d’une production locale (belge, française ou autre…) face aux travers des grosses productions internationales à gros budget (américaines, mais aussi françaises...) dont le marketing peut souvent influer sur l’histoire racontée...

Voici donc Comment écrire un scénario en 4 étapes (ou 7), un court-métrage réalisé par Jaco Van Dormael. Avant son premier long-métrage Toto le héros (Caméra d'or à Cannes en 1991) il avait déjà gagné un Oscar du meilleur court-métrage en 1981 pour son court Maedeli-La-Breche.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Comment écrire un scénario en 4 étapes (ou 7)