Le pitch: Charlie, bientôt 24 ans, mène une vie sans excès : elle se rêve artiste et peine à joindre les deux bouts.
Quand son frère vient la retrouver après douze ans d’absence, tout se bouscule. Vincent a 30 ans et sort tout juste de prison où il a purgé une longue peine. Il a tout à apprendre dans un monde qu’il ne connait plus. Charlie est prête à l’aider. C’est son frère après tout, son frère dont la colère peut devenir incontrôlable et tout détruire malgré lui...
Nathan Ambrosioni, nouveau (très jeune) talent du cinéma français
En France l'une des particularité de notre cinéma est de voir chaque année éclore quantité de premiers films ; c'est réaliser un second ou un troisième film qui est parfois plus complexe... Les Drapeaux de papier est l'œuvre du très jeune Nathan Ambrosioni : écrit à 17 ans, tourné à 18 ans, et maintenant, à 19 ans, il s'offre une belle sortie dans les salles. C'est déjà son 3ème long-métrage, après deux films qui font peur ) Hostile en 2014 et Therapy en 2016 qui avaient été sélectionné dans plusieurs festival fantastiques (comme le BIFFF). Il a déjà un scénario en cours pour son prochain film ! Après s'être fait la main dans le registre de l'horreur, il change de registre avec ce drame émouvant. La jeunesse de Nathan Ambrosioni est en fait un détail : il raconte là une histoire très adulte d'une famille éclatée avec une belle sensibilité. La caméra s'attache à fixer en gros plan les personnages où à les suivre de manière à ce que l'on soit toujours au plus près deux, et il évite les dialogues pompeux tout en sachant ménager des silences. Le pari des Drapeaux de papier est justement d'avoir su capter et faire parler les différents regards de cette famille... «Dis moi comment faut faire pour être quelqu’un de bien, quelqu’un de mieux?»
Après être sorti de prison, on entre comment dans la vie ?
«La prison c’est long, 12 ans c’est long.» Lui vient tout juste de sortir de prison, il a 30 ans et personne ne l'attend. Alors il va frapper à la porte de sa petite sœur qui à la vingtaine : elle ne l'a quasiment pas vu depuis gamine, c'est presque un étranger. Le frère et la sœur vont devoir s'apprivoiser et apprendre à se (re)connaître et à cohabiter ensemble pour quelques temps. Vincent est sans aucune ressource ni compétence et il va devoir essayer de trouver un travail; du côté de Charlie elle vivote comme elle peut. Avec le délicat sujet de la réinsertion pour le frère, et en creux de l'insertion pour la sœur, le film commence par jouer sur cette subtile relation à la fois de confiance et de défiance entre eux deux. Progressivement les rôles s'inversent. Ce qu'ils se disent et en même temps les non-dits font dessiner une famille qui ne peut se retrouver sans l'ombre de leur père...
La lumière sur Guillaume Gouix et Noémie Merlant
«On est obligé de s’aimer parce qu'on est une famille ?» La caméra filme quasiment tout du long soit le frère soit la soeur, et quelques autres personnages dont le père. Les Drapeaux de papier c'est d'abord un vibrant jeu d'acteur de la part de Guillaume Gouix et de Noémie Merlant, mais aussi de Jérôme Kircher. Il y a beaucoup de gros plans sur les visages et les variations des regards. Le duo frère-soeur entre brutalité et complicité est particulièrement émouvant. Guillaume Gouix s'impose avec une violence contenue prête à surgir et, en même temps, un lâcher-prise où enfin il peut jouir d'être libre. Noémie Merlant est tout à la fois dans la détermination ou la fragilité, dans un rôle plus compliqué à faire exister et où sa présence fait merveille. La puissance du film est justement d'avoir su observer la confrontation de ce duo : c'est avec eux qu'opère toute la séduction de Les Drapeaux de papier.
Si l'on en croit les informations de nos confrères du Film français, l'acteur de 19 ans vient d'entamer le tournage de Just Kids, le nouveau film de Christophe Blanc.
Drame adolescent
Après avoir perdu leurs deux parents, Jack (19 ans), Lisa (17 ans) et Mathis (10 ans), vont devoir se débrouiller seuls. Voilà pour le moment le pitch de Just Kids. Troisième long-métrage de Christophe Blanc, le tournage de Just Kids a vraisemblablement débuté le 6 août dernier. Il passera par Grenoble, Marseille, Toulon et l'Espagne.
Produit par Bertrand Gore de Blue Monday Production, Just Kids est d'ores et déjà annoncé chez Rezo Films au moment de sa sortie. Le scénario a été co-écrit par Christophe Blanc et Béryl Peillard, la femme à qui l'on doit Animal Serenade. Dans ce drame, Kacey Mottet Klein, Andrea Magguilli, Anamaria Vartolomei et Angelina Woreth se partagent les rôles principaux.
Doté d'un budget de 2,2M€, Just Kids peut compter sur le soutien de PS Productions (Suisse), de la RTS, de Ciné+, des sofica Cinémage, Cine Cap et Indéfilms, des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que du CNC. Just Kids devrait sortir fin 2019.
Un acteur à suivre de (très) près
Révélé par Ursula Meier dans L'Enfant d'en haut en 2013, le Suisse Kacey Mottet-Klein crevait l'écran en 2015 dans Keeper de Guillaume Senez. Dans ce drame, il jouait Maxime, un ado de 15 ans qui tombe amoureux, rêve de devenir footballeur professionnel mais voit ses plans partir en fumée lorsque sa petite amie Mélanie tombe enceinte.
L'année suivante, il a pris tout le monde de court en acceptant le rôle de Damien, un ado de 17 ans persécuté et attiré en même temps par Tom, son bourreau au lycée. Sa performance dans Quand on a 17 ans d'André Téchiné lui a valu une nomination aux César 2017 dans la catégorie meilleur espoir masculin. Depuis, on a pu le voir L'Echange des princesses de Marc Dugain, Vent du Nord de Walid Mattar et Comme des rois de Xabi Molia.
Le braquage avait été bien préparé, il y a le bruit de détonations et beaucoup de billets de banque sont volés. L'assassinat d'une magistrate semble avoir été bien planifié, c'est une détonation médiatique qui fait du bruit et il faut arrêter les responsables. La police se doit d'aller plus vite à la poursuite des coupables, l'ennemi numéro 1 dans leur ligne de mire c'est Frank Valken à la tête d'un commando de tueurs fous. Pour lui, ça va être direction la prison mais il va tout faire pour s'en évader: le braquage c'est peut-être lui, mais il n'avoue pas le meurtre... «Il y a un truc qui cloche dans l'affaire Valken». Tueurs est un film belge qui va réveiller les films policiers francophones qui ronronnent...
Enfin le retour au polar buriné : On a vu en France diverses tentatives pour redonner ses lettres de noblesses au polar avec des policiers qui franchissent la ligne et des bandits qui trahissent un code d'honneur (par exemple). Ces dernières années il y a eu des films de Olivier Marchal, Jean-François Richet, Nicolas Boukhrief, Frédéric Schoendoerffer, Fred Cavayé : souvent des cinéastes fatigués qui, faute de se renouveler, sont passés à autre chose avec des comédies ou des séries télé. En 2017, il y a eu que Eric Valette qui a proposé quelque chose d'intéressant avec Le Serpent aux mille coupures... Tueurs est co-réalisé par deux belges qui en ont dans leurs bagages : François Troukens et le chef opérateur Jean-François Hensgens. François Troukens a derrière lui un passé marqué par diverses expériences de grand-banditisme (diverses attaques de fourgon, cavale, de la prison...), soit une solide caution street-credibility pour ce genre d'histoire. Jean-Francois Hensgens est lui l'un des plus talentueux directeur de la photo belge (bien que moins connu que Benoit Debbie ou Manuel Dacosse): Go Fast, Banlieue 13 Ultimatum, Tête de turc, Le serpent aux mille coupures, bref un spécialiste pour filmer ce genre de film. Même en laissant le scénario de côté, force est de reconnaître que Tueurs est un uppercut autant sonore que visuel...
Des scènes d'action multiples et variées : Le polar ne se focalise pas sur les états d'âmes de ses personnages, préférant leurs actes. Mais intégrer deux scènes d'action dans ce genre de film n'est pas suffisant, ce qu' a oublié Michaël R. Roskam avec Le Fidèle qui n'a pas convaincu... Tueurs intègre bien entendu le passage obligé de l’exécution technique d'un braquage et aussi celui d'une poursuite de voitures (le minimum dans ce genre de film) mais il ajoute aussi une intrusion chronométrée dans un centre commercial, la chute d'un fourgon d'un pont, un peu de combats rapprochés, une confrontation dans un tunnel, une spectaculaire évasion de prison... Ici les scènes d'actions ne sont pas seulement un pic d'adrénaline dans le rythme du film, ce sont elles qui font avancer l'histoire, comme la séquence du début où la magistrate est tuée qui est autant spectaculaire que déterminante pour la couleur du film.
Un casting belge extra : On y voit Olivier Gourmet qui encore une fois bouffe l'écran de sa présence, mais ici son physique est affuté. Il est entouré d'autres pointures belges comme Bouli Lanners, Johan Leysen, Kevin Janssens, Tibo Vandenborre. Tueurs est bien un film de bonhommes. Cependant les femmes sont bien présentes tout au long de l'histoire. Même avec des rôles moins présents à l'écran, Natacha Régnier, tout comme la trop rare Anne Coesens, savent rendre leurs personnages marquants. On va se souvenir de la révélation Bérénice Baoo. Sans oublier Lubna Azabal, dont la riche filmographie (André Téchiné, Tony Gatlif, Jalil Lespert, Ridley Scott, Denis Villeneuve, Hiam Abbas, Garth Davis...) fait d'ailleurs d'elle l'actrice belge la plus internationale.
Le film danois Hijacking, de Tobias Lindholm (scénariste de la série Borgen et du film primé à Cannes La chasse), a remporté la Flèche d'argent hier soir au Festival de Cinéma européen des Arcs. Le film est aussi reparti avec le prix d'interprétation masculine pour Soren Malling (la série Borgen, Royal Affair). Le film, qui avait fait son avant-première mondiale au dernier Festival de Toronto et reçu le prix du jury et du meilleur acteur à Marrakech ainsi que le grand prix à celui de Thessalonique, sera dans les salles françaises le 19 juin, distribué par Ad Vitam.
Le film retrace l'histoire du cargo “MV Rozen” pris en otage par des pirates dans l’Océan indien. Le cuisinier Mikkel et l’ingénieur Jan sont parmi les hommes restés à bord, piégé dans un jeu cruel de vie et de mort. Suite à la demande d’une rançon de millions de dollars, un drame psychologique s’instaure ente le président de la compagnie et les pirates somaliens.
Au final, le jury présidé par Cristian Mungiu a distingué trois films, qui se sont partagés tous les prix.
Blancanieves, de l'espagnol Pablo Berger, a récolté le prix du jury, le prix de la meilleure musique et le prix du jury jeunes. Chouchou des festivals, les spectateurs français pourront le découvrir le 23 janvier dans les cinémas, distribué par Rezo films. Il a déjà été distingué à San Sebastian par un prix spécial du jury et le prix de la meilleure actrice.
En compétition à Venise et Grand prix au Festival de Gand, La cinquième saison de Jessica Woodworth et Peter Brosens a été récompensé par le Prix de la meilleure photographie, le prix d'interprétation féminine pour Aurélia Poirier et le Prix Cineuropa.
Enfin le public s'est différencié avec un prix remis à La partition inachevée de Goran Paskaljevic (Baril de poudre). Il représentait la Serbie pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
La 4e édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs s'est déroulée du 15 au 22 décembre 2012. Le Festival, fondé par Guillaume Calop et Pierre-Emmanuel Fleurantin, s'impose comme un rendez-vous public et professionnel incontournable. 778 accrédités ont été enregistrés cette année, soit une hausse de 34% en un an.
Jean-Baptiste Andrea, scénariste de Hellphone et réalisateur de Big Nothing et Dead End, a rassemblé un joli casting pour son nouveau film, La confrérie des larmes : Jérémie Renier (Le gamin au vélo, Cloclo), Audrey Fleurot (Intouchables) et Bouli Lanners (qui passe d'Audiard à Kervern et Delépine).
Le tournage a débuté hier, le 8 novembre. Modeste production de 6 millions d'euros, le film, qui sera distribué par Rezo Films, a été coécrit par le cinéaste et Gael Maury. L'histoire est celle d'un flic au chômage qui élève seul son gosse et à qui on propose de transporter une mallette pleine de cash. Il croise des gens étranges dans des lieux bizarres. Au fur et à mesure, son instinct de flic reprend le dessus.
Un biopic de plus. La tendance est toujours à la hausse dans le genre. Cette fois-ci, il s'agira de la vie du cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder.
Marco Kreuzpaintner, 35 ans et ouvertement homosexuel, dont le dernier film Krabat (Le maître des sorciers) a été vu par deux millions de spectateurs allemands, a dévoilé son projet, dont le tournage débutera en avril 2013. Coproduit avec la France (Rezo films), ce film germanique est doté d'un budget moyen de 6 millions d'euros. Il reste à trouver le comédien pour incarner le réalisateur.
Dans Le film Français, Kreuzpainter précise son idée : "J'ai envie d'aller au-delà de l'image que l'on peut avoir de Fassbinder, du monstre qu'il avait la réputation d'être, ce vampire qui épuisait son entourage, se servait des autres. J'ai revu ses films, rencontrer des proches, et, à partir de là, s'est dessiné le portrait d'un homme en quête perpétuelle d'amour, quelqu'un qui cherchait à tout prix une famille, peut-être parce qu'il était homosexuel, qu'il souffrait".
Figure essentielle du nouveau cinéma allemand et grand homme de théâtre, Fassbinder, né en 1945 et décédé dans des circonstances floues en 1982, a réalisé son premier film en 1969 (L'amour est plus fort que la mort). Enfant terrible du cinéma de son pays, boulimique, surmené vers la fin, il s'était imposé avec des films d'avant garde avant de réaliser des mélodrames qui ont fabriqué son style. Son dernier film, Querelle, adapté d'un roman de Jean Genet, avait été présenté à Cannes de manière posthume. La Croisette l'avait aussi accueilli pour Tous les autres s'appellent Ali en 1974 et Despair en 1978. Le secret de Veronika Voss avait obtenu l'Ours d'or à Berlin en 1982. Le Mariage de Maria Braun et Lili Marleen ont été de gros succès à la fin des années 70 et au début des années 80.
12,6% de part de marché, +41% d'entrées, 26 119 139 spectateurs : Warner Bros surclasse tous les distributeurs en France. Et en moyenne par films (Warner Bros en a sorti 18 en 2010), le studio américain est juste dépassé par Walt Disney, qui, avec 7 productions, a séduit 19 372 346 spectateurs (soit 2 767 478 par films). Warner Bros pique ainsi la première place à 20th Century Fox, qui bénéficiait, certes, du décollage d'Avatar en 2009.
Le premier distributeur français est 5e. Europacorp, avec 15 168 515 entrées, progresse de 85%. Pathé, leader en 2009, baisse à la 7e place (-22%). Gaumont (+103%), ARP Selection (+412%), Ad Vitam (+86%) et Memento (+56%) ont aussi connu une très belle année.
À l'inverse, Sony Pictures (-44%), SND, malgré Twilight (-48%), Wild Bunch (-70%) et Bac films (-56%) ont vécu une année horribilis.
Parmi les 25 distributeurs les plus importants, qui ont sorti entre 4 et 28 films, la moyenne par film donne un autre éclairage. Disney, Warner, Paramount et Europacorp font plus d'un million d'entrées par film. Le Pacte (19 films), Rezo, Pyramide et MK2 ont sorti plus de dix films mais ne dépassent pas les 100 000 entrées par sorties.
L'histoire : Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence. Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part du mystère qu’elle porte en elle. Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains… absurdité et beauté des hasards de la vie à New York…
Notre avis : Sur le papier, le scénario de Lullaby pouvait être une bonne idée. Cette rencontre particulière entre Pi (Clémence Poésy) et Sam (Rupert Friend), qui apprennent à se connaitre sans se voir, par l’intermédiaire d’une porte de salle de bain, avait un côté assez original. Mais sur l’écran quelle déception !
Pour son premier long métrage, Benoit Philippon a commis un certain nombre d’erreurs. Tout d’abord avec un film trop long et un scénario qui perd le fil assez vite. Ce va et vient entre les deux personnages qui une fois veulent être ensemble puis la minute suivante se déchirent, s'avère un schéma trop systématique et par conséquent irritant.
Au final, le spectateur reste frustré et perplexe tant de nombreux points essentiels de l’histoire restent flou. Autre problème, la prestation de la charmante Clémence Poésy qui en fait beaucoup trop dans l’émotion. Trop de pleurs, trop de manières qui deviennent insupportables, trop d'excès qui tuent les nuances.
Heureusement la bande originale de Charlie Winston permet de rythmer le film à défaut de donner du tempo au scénario.