Blockbusters : L’été US commence bien mal…

Posté par geoffroy, le 12 juin 2010

shrek 4 le chat potele

L’offre de blockbuster estival se résume aujourd’hui à satisfaire les désirs supposés de spectateurs de moins en moins dociles et de plus en plus blasés. Quant il ne s’agit pas de les tromper sans vergogne sur la « marchandise filmique » projetée en salles. En atteste le recours grandissant de la 3D numérique, sorte de stratagème commercial approximatif perçu comme un calcul vénal à double tranchant. Si les recettes brutes pour le mois de mai 2010 sont correctes (905 millions de $), les 110 millions de places vendues au cours de la même période signent le plus mauvais score pour l’industrie cinématographique américaine depuis 2001. Malheureusement pour Hollywood le premier week-end du mois de juin confirme cette tendance. Tout le monde attend désormais les sorties de l’Agence tous Risques et de Toy Story 3 pour espérer sortir un peu la tête hors de l’eau.

Iron Man 2 a donc rempli son contrat. Sans plus. 300 millions de dollars et quelques brouettes en fin de carrière, c’est le strict minimum pour notre justicier d’acier au grand cœur. Dans ce marasme ambiant, le film de John Favreau tient la baraque mais ne dupe personne. Les films proposés ne sont pas bons et n’attirent pas les foules malgré des campagnes marketing dispendieuses trop souvent mal ciblées. A trop vouloir se reposer sur ses lauriers, Hollywood perd son public lassé par le manque de créativité des longs métrages proposés. Sur les cinq blockbusters programmés courant mai nous comptons trois suites (Iron Man2, Shrek 4, Sex and the City 2), un "reboot" (Robin des Bois) et une adaptation de jeu vidéo (Prince of Persia).

Ecran Noir l’a déjà signalé, enchaîner les films semaine après semaine – surtout lorsqu’ils sont mauvais – n’est pas le meilleur moyen pour faire le plein d’entrées. C’est simple, depuis le début de l’année deux films ont marqué le box-office Outre-Atlantique : Alice au pays des merveilles et Iron Man 2. Insuffisant d’autant que des films comme Prince of Persia, au budget pharaonique (200M$), ne décollent pas. Premier week-end à 30 millions de $, première semaine à 45 millions de $ et une chute de 53% en deuxième week-end pour un cumul à 62 millions de $. Une misère. Le cas de Shrek 4 est un peu différent car le DreamWorks n’est pas un échec en valeur absolue, d'autant qu'il tient tête à tous ses concurrents depuis son lancement. Ses résultats, pour un final estimé à 240-250 millions de $, sont justes décevants si on les compare aux trois opus précédents. Il est sans doute temps pour l’ogre vert de prendre sa retraite.

Une chose est sûre, le prix des places devient trop élevé (il faut compter un surcoût de 30% pour un film en 3D) pour beaucoup de spectateurs qui ne peuvent plus et ne veulent plus se déplacer en salles chaque week-end. L’embouteillage des sorties estivales, le manque de créativité et de films porteurs, plombent un système d’exploitation américain déjà très saturé. Dès lors, nous voyons les grands studios dans l’obligation de survendre leurs films à l’international. Porte de salut bien fragile, celle-ci permet d’amortir les budgets mais pas de sauver la réputation de majors incapables de proposer du divertissement de qualité.

La tendance des pronostics pourrait s’inverser au profit de films proposant des scénarios originaux ne cherchant pas systématiquement à séduire le spectateur. Des films comme Knight & Day avec Tom Cruise et Cameron Diaz, Le Dernier Maître de l’air de M. Night Shyamalan ou encore Inception de Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio ont une belle carte à jouer. Bien sûr il est fort probable que Toy Story 3 et Twilight-chapitre 3 : hésitation « cassent » la baraque. Ce qui ne serait pas pour rassurer ceux qui pensent que l’industrie hollywoodienne est passée, en 25 ans, d’une industrie du risque à celle de la franchise de circonstance et du remake opportuniste.

Cannes 2010 : Qui est Gemma Arterton ?

Posté par MpM, le 18 mai 2010

gemma arterton2010 pourrait bien être l'année Gemma Arterton. Encore débutante il y a deux ans à peine, cette jeune actrice britannique de 24 ans est ces jours-ci à l'affiche de trois films extrêmement attendus : Le choc des titans, où elle incarne l'immortelle Io aux côtés de Persée (Sam Worthington) ; Prince of Persia : les sables du temps, où elle accompagne là-encore le héros (Jake Gyllenhaal) dans sa quête, guidant ses pas et lui prêtant main forte à l'occasion.

Et enfin en héroïne (et créatrice d'emmerdes) dans Tamara Drewe, adaptation colorée et comique par Stephen Frears du roman graphique de Posy Simmonds, présenté hors compétition à Cannes. Trois rôles qui n'ont rien de décoratifs et lui permettent de s'imposer comme l'une des jeunes actrices les plus intéressantes du moment.

Passionnée de théâtre, c'est pendant ses études à la Royale Academy of Art de Londres qu'elle décroche son premier rôle pour la télévision (Capturing Mary, 2007). Dans le même temps, elle coiffe Sienna Miller au poteau pour le rôle de Kelly dans la comédie britannique (ultra populaire) St. Trinian's. Parfaitement aguerrie aux rôles plus classique, de par sa formation théâtrale, elle est ensuite Tess D'Urberville puis Elizabeth Bennet pour la télévision.

C'est paradoxalement Rocknrolla de Guy Ritchie (2008) qui lui ouvre les portes d'Hollywood. Choisie parmi 1500 candidates, elle est "Strawberry Fields", l'une des James Bond Girl de Quantum of Solace, avant d'enchaîner les blockbusters. Toutefois, cela ne l'empêche pas de tourner régulièrement en Angleterre, notamment dans la comédie sociale Good morning England ou la suite de St Trinian's, qui se vend actuellement au Marché du film cannois.

On a vu pires débuts... Hollywood devrait craquer pour son joli minois.

Eté 2010 : Le box office s’annonce plein de suites

Posté par geoffroy, le 30 avril 2010

inceptionPour la deuxième année consécutive, Ecran Noir a décidé de se prêter au jeu des pronostics autour des films les plus attendus du Box-office estival américain. Nous avons sélectionné 10 films susceptibles de « casser la baraque » aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en France, puis nous les avons classés par ordre décroissant de succès attendu. Vu le nombre de films, nous n’avons pu nous résoudre à abandonner l’idée d’une petite liste d’outsiders. L’année dernière Ecran Noir avait cité dans cette catégorie Very Bad Trip, film qui a réalisé par la suite un score de "blockbuster" à plus de 270 millions de dollars, devenant la comédie la plus populaire de l'année.

Si chaque année nous livre son lot d’évidences, de surprises et de déceptions, il y a toujours quelques enjeux à se mettre sous la dent pour aiguiser notre curiosité. En 2010 nous aurons le droit à deux matchs et à deux interrogations.

Le premier match sera celui des suites. Qui de Iron Man 2, Shrek 4, Sex and the City 2, Toy Story 3 et Twilight 3 remportera la bataille ? Le deuxième match concernera la guerre à distance que se livre les deux grands studios d’animation américain Dreamworks et Pixar avec, pour cette saison estivale, le duel au sommet entre Shrek 4 et Toy Story 3.

Au sujet des interrogations, retenons le possible retour en grâce de Tom Cruise dans une comédie d’action après le semi-échec de MI3 (400 millions monde tout de même) et l’interrogation quant au risque financier du dernier Nolan/DiCaprio, Inception.

Classement :

1-      Iron-Man 2 de John Favreau (sortie France le 28 avril/USA le 07 mai).

USA : 400 millions de dollars

France : 3,5 millions d’entrées

2-      Shrek 4 de Mike Mitchell (sortie France le 30 juin/USA le 21 mai)

USA : 360 millions de dollars

France : 5 millions d’entrées

3-      Toy Story 3 de Lee Unkrich (sortie France le 14 juillet/USA le 18 juin)

USA : 340 millions de dollars

France : 6 millions d’entrées

4-      Twilight 3 de David Slade (sortie France le 07 juillet/USA le 02 juillet)

USA : 310 millions de dollars

France : 4 millions d’entrées

5-      Inception de Christopher Nolan (sortie France le 21 juillet/USA le 16 juillet)

USA : 225 millions de dollars

France : 3,5 millions d’entrées

6-      The A-Team (L'agence tous risques) de Joe Carnahan (sortie France le 16 juin/USA le 11 juin)

USA : 185 millions de dollars

France : 2,2 millions

7-      Sex and the City 2 de Michael Patrick King (sortie France le 2 juin/USA le 28 mai)

USA : 155 millions de dollars

France : 1,6 millions d’entrées

8-      Prince of Persia de Mike Newell (sortie France le 26 mai/USA le 28 mai)

USA : 140 millions de dollars

France : 2,4 millions d’entrées

9-      Robin des Bois de Ridley Scott (sortie France le 12 mai/USA 14 mai)

USA : 135 millions

France : 3,2 millions d’entrées

10-  Night and Day de James Mangold (sortie France le 28 juillet/USA le 25 juillet)

USA : 125 millions de dollars

France : 2,8 millions d’entrées

saltposter.jpgLes Outsiders

Salt avec Angelina Jolie (sortie France 25 le août/USA le 23 juillet). De l'action et de l'adrénaline.

Dinner for Schmucks avec Steve Carell (sortie France le 18 août/USA le 23 juillet). Le remake du Dîner de cons.

Get Him to the Greek avec Johan Hill (sortie France le 28 juillet/USA le 04 juin)

Grown Ups avec Adam Sandler (sortie France le 08 septembre/USA le 25 juin)

The Last Airbender de M. Night Shyamalan  (sortie France le 21 juillet/USA le 02 juillet)

Predators avec Adrien Brody (sortie France le 14 juillet/USA le 09 juillet)

The Sorcerer’s Apprentice avec Nicolas Cage (sortie France le 11 août/USA le 16 juillet)

Cats & Dogs avec Chris O’Donnell (sortie France le 04 août/USA le 30 juillet)

Despicable Me avec Steve Carell (sortie France le 13 octobre/USA le 09 juillet)

Piranha 3D de Alexandre Aja (sortie France le 25 août/USA le 27 août)

The Expendables de et avec Sylvester Stallone (sortie France le 18 août/USA le 13 août)

The Other Guys avec Will Ferrell (sortie France le 06 octobre/USA le 06 août)

The Karate Kid avec Jackie Chan (sortie France le 18 août/USA le 11 juin)

Le jeu vidéo, ultime conquête du cinéma?

Posté par vincy, le 28 août 2009

princeofpersiapic2.jpgDans Ultimate Game, qui sort mercredi 2 septembre sur les écrans français, un créateur de jeux invente des logiciels si puissants que ce sont de vrais humains qui sont contrôlés par les joueurs, à travers des nanotechnologies implantées dans le cerveau des « personnages ». Society ressemble ainsi furieusement aux Sims. Quant à Slayers il démontre avec quel cynisme on s’amuse de l’ultraviolence. Si le film, en soi, est trop binaire pour que la satire soit profonde, il s’interroge avec pertinence sur la surenchère du jeu vidéo dans nos sociétés, le rapport du consommateur avec l’interactivité et le virtuel. Le premier tiers du film n’est qu’un jeu vidéo réalisé pour le cinéma : sans joy-stick. Et c’est là que le spectateur est frustré, là où le joueur se serait éclaté. Le jeu vidéo est une menace plus grande pour le cinéma que le piratage. Les cinéastes en ont bien conscience. Tous les plus beaux et spectaculaires effets numériques ne remplaceront pas un jeu interactif où le joueur est l’acteur principal. En termes de sensations, le jeu sera toujours plus fort que le film, même si le cinéma reste le plus beau vecteur d’émotions.

Les critiques désastreuses autour de ce type d’adaptations ont freiné les inspirations

Courrier International
fait sa couverture avec le phénomène des jeux vidéo qui désormais s’adressent à tous les sexes et tous les âges. Le Los Angeles Times note qu’après la grande vogue des adaptations de bande dessinées, la mode est aux transpositions de jeux vidéo sur grand écran. Ce n’est pas vraiment nouveau, mais jusqu’à présent il s’agissait de séries B. Ainsi la trilogie des Resident Evil, avec Milla Jovovich, a cumulé 377 millions de $ dans le monde. Silent Hill (100 millions de $ dans le monde), Hitman (100 millions de $ dans le monde aussi), Mortal Kombat (122 millions de $), Doom (54 millions de $), Street Figther (100 millions de $) peuvent être classés dans la catégorie navets. Gros succès en jeux, Super Mario Bros ou encore Wing Commander ont été d’énormes fiascos au cinéma… La plupart dépasse rarement les frontières japonaises et finissent en imports ou en vidéo en occident. Beaucoup ont été réservés pour le petit écran, souvent formatés en séries animées. On aurait pu croire que les cartons de Tomb Raider (430 millions de $ dans le monde en deux épisodes) allaient entraîner une vogue du genre. Mais les critiques désastreuses autour de ce type d’adaptations ont freiné les inspirations.

Artistiquement, seul Final Fantasy : The Spirits Within (à peine 85 millions de $) est regardable.Il semblerait qu’Hollywood veule désormais y mettre les moyens. Après Max Payne (86 millions de $ au BO mondial), les studios commencent à réinvestir dans le secteur. On va ainsi revoir un Mortal Kombat en 2010. Tekken finira sans doute dans les rayons DVD assez rapidement après sa sortie en salles. Cependant Spy Hunter, Clock Tower, Driver, Splinter Cell, Halo sont déjà en pré-production. Les Sims pourraient envahir les salles d’ici 3-4 ans.Aucun Myst à l’horizon ni de Space Invaders. Pas de Quake, de Donkey Kong, ou de Grand Theft Auto. Mais World of Warcraft est attendu pour 2011, réalisé par Sam Raimi lui-même. On change de niveau. Lara Croft serait de retour, sans Jolie, en 2012.

Inventer le spectacle du XXIe siècle
Surtout, Walt Disney et Jerry Bruckheimer (Benjamin Gates, Pirates des Caraïbes, Armageddon, « Cold Case ») ont produit l’adaptation du jeu vidéo d’Ubisoft, Prince of Persia. Tourné principalement au Maroc durant l’été 2008, il sortira dans les salles en mai 2010. Réalisé par Mike Newell (Harry Potter 3, 4 mariages et un enterrement), il met en vedette Jake Gyllenhaal. Autant dire qu’il s’agit du premier blockbuster calibré pour être un succès mondial au cinéma, et pas une simple extension de jeu vidéo pour le samedi soir.

Si Prince of Persia encaisse les dollars, on peut imaginer les studios se jeter sur tous les jeux vidéos de ce style. D’autant que la jeune génération de cinéastes a baigné dans ces jeux. Le divertissement leur est familier. Il s’agit même pour certains d’une source d’inspiration, comme peut l’être la peinture, la photographie ou le cinéma étranger. Les réalisateurs pourront même s’amuser à imaginer et réaliser des jeux comme on fait appel à des comédiens célèbres pour incarner des personnages. Il est fort probable qu’un film puisse être le départ d’une histoire qui se déclinera en jeu vidéo, ou l’inverse : que la conclusion d’un jeu soit un film de cinéma. Le 7e Art a encore une petite lognueur d'avance avec la technologie 3D. mais elle sera de courte durée, puisque le relief arrivera assez vite sur les écrans d'ordinateur et de télévision. Il est dans ce cas assez logique que le Comic Con de San Diego soit devenu un lieu incontournable pour les Jackson, Spielberg, Cameron et autres Verbinski. BD, jeux vidéos et cinéma s’allient désormais pour inventer le spectacle du XXIe siècle.

Le Prince de Persia est Jake Gyllenhaal

Posté par vincy, le 28 juin 2008

princeofpersia.jpgAprès Brokeback Mountain, Jarhead et Zodiac (omettons volontairement Rendition, un fiasco), Jake Gyllenhaal fait son grand retour au cinéma avec un drame de Jim Sheridan (Brothers, avec Natalie Portman et Tobey Maguire), et une comédie romantique de David O. Russell (Nailed, avec James Marsden et Jessica Biel). Mais, conscient qu’il faut des blockbusters pour exister à Hollywood, il a aussi signé avec Disney pour être le héros de Prince of Persia : The Sands of Time, adaptation du célèbre jeu vidéo de Ubisoft. Le fait que le grand réalisateur britannique Mike Newell soit derrière la caméra a dû le convaincre. Ou alors c’est le gros chèque de Jerry Bruckenheimer (Pirates des Caraïbes)… Le tournage commencera cet été. Il aura pour partenaire Alfred Molina, Ben Kingsley et la jeune Gemma Arterton, que l’on verra dans le prochain James Bond, en agent Fields.