Le film que j’attends le plus en 2018: Black Panther de Ryan Coogler

Posté par wyzman, le 1 janvier 2018

Annoncée en grande pompe dans Captain America : Civil War, l'introduction de Black Panther a été légèrement éclipsée par l'arrivée du nouveau Spider-Man, Tom Holland. Pas de problème, février 2018 sera l'occasion de voir lequel de ces deux super-héros est le meilleur investissement.

Renouer avec un public délaissé

Premier film de super-héros doté d'un casting composé majoritairement d'acteurs noirs, l'adaptation cinématographique de Black Panther par Ryan Coogler marquera un tournant dans le MCEU. Tandis que Spider-Man Homecoming tentait d'intéresser un public toujours plus jeune, Black Panther a pour vocation de toucher une minorité très friande de cinéma mais lessivée par le whitewashing et les seconds rôles constamment laissés à des acteurs de couleur. Cette minorité représente 12% de la population américaine et 15% des cinéphiles réguliers. D'ailleurs, l'affiche officielle de Black Panther est révolutionnaire. Juste avant les sorties de Avengers : Infinity War et de Captain Marvel, Black Panther a donc tout d'un grand test.

Forcément, si j'attends impatiemment la sortie de Black Panther, c'est avant tout pour son casting. Outre la prédominance d'acteurs noirs (logique, le film se déroulera essentiellement au Wakanda, un pays fictif situé en Afrique), Black Panther s'est offert une distribution prestigieuse.

Déjà vu dans Gods of Egypt et The Express, Chadwick Boseman reprendra le rôle principal. Son ennemi, Killmonger, sera incarné par Michael B. Jordan, la star de Fruitvale Station et Creed. Ils seront entourés d'acteurs oscarisés, déjà nommés ou en route pour les Oscars (Lupita Nyong'o, Forest Whitaker, Angela Bassett, Daniel Kaluuya) et d'autres extrêmement populaires (Andy Serkis, Martin Freeman, Danai Gurira).

Un film indispensable

Les 89 millions de personnes qui ont vu le trailer officiel dans les premières 24 heures le savent, le film est essentiel pour la suite du MCEU. C'est en effet au Wakanda que Thanos, le grand méchant d'Avengers : Infinity War, devrait trouver un élément lui permettant de décupler ses forces et de détruire la Terre. Plus encore, le Wakanda sera au cœur du film des frères Russo puisqu'il devrait s'y passer un combat épique.

Notons maintenant que pour la première fois, un film de l'univers cinématographique de Marvel se déroulera dans un espace terrestre entièrement fictif. Le succès des Gardiens de la Galaxie, qui se déroulent dans des univers inconnus, pourrait bien être la cause de ce si grand intérêt pour le Wakanda. Et les premières images laissent à penser que l'endroit sera fidèle aux comics : bourré de nouvelles technologies et paradisiaque à la fois.

Outre son superbe casting et son incroyable budget (on parle de 150 millions de dollars), le film est d'ores et déjà annoncé comme l'un des plus gros cartons de 2018. Aux Etats-Unis, il devrait amasser plus de 90 millions de dollars dès sa sortie, réalisant au passage le second meilleur démarrage d'un premier film solo estampillé Marvel. Dévoilé en plein Black History Month, Black Panther est sans surprise le film dont on parlera le plus en février prochain, loin devant Cinquante nuances plus claires ou encore Pacific Rim 2.

Sur Twitter, le hashtag #BlackPantherSoLit revient régulièrement. A chaque nouveau poster, image ou vidéo mis en ligne pour être précis ! Et pour marquer le coup, la production a fait appel à Kendrick Lamar, le rappeur le plus woke de sa génération, pour interpréter le titre phare de la bande originale.

Edito: le Blockbuster estival K.O.?

Posté par redaction, le 22 juin 2017

Une recette vieille de quatre décennies. Des films divertissants, dans les salles entre mai et la mi-août, au rythme de un ou deux par semaine, portés par des grandes stars ou fondés sur des "marques" et / ou franchises, avaient pour objectifs de ramasser un paquet de dizaines de millions de dollars aux studios. Ce "concept" économico-cinématographique avait été initié par Steven Spielberg et Les dents de la mer en juin 1975 puis confirmé par George Lucas et Star Wars en mai 1977.

Mais depuis deux saisons, Hollywood doute de ce vieux système. Cela fait quelques années déjà que l'été n'est plus dominant dans le box office annuel. Des films qui sortent en novembre et décembre ont régulièrement cartonné davantage que des grosses machines estivales. Cet étalement du calendrier s'est élargi avec des films qui ont encaissé d'énormes recettes alors qu'ils sortaient en mars et en avril. Finalement, seule la période de mi-août à fin octobre et de mi-janvier à début mars restent "creuses" pour les distributeurs et les exploitants.

Colosses aux pieds d'argile

Cependant le modèle a pris du plomb dans l'aile pour d'autres raisons, plus profondes. Afin d'attirer le spectateur dans les salles, les studios ont misé sur les quelques stars "bankables" au niveau international en signant de très gros chèques, voire en leur donnant un contrôle excessif (de Johnny Depp à Tom Cruise, les exemples ne manquent pas). Ils ont aussi gavé leurs productions d'effets visuels coûteux, participé à l'inflation des devis (certaines productions dépassent désormais régulièrement les 200M$) et dépensé de plus en plus en marketing (qui peut représenter autant d'argent que le budget de production). Cela a rendu ces films plus vulnérables financièrement, plus difficiles à rentabiliser, d'autant que le marché vidéo est en déprime. Cette hausse des coûts était "sécurisée" par l'arrivée de nouveaux gros marchés internationaux comme la Chine et la Russie et par les hausses de prix des billets de cinéma, ce qui, dans les deux cas, permettaient d'accroître les recettes de manière conséquente.Prenons un simple exemple: La Belle et la Bête est la 8e plus grosse recette de "tous les temps" mais si on tient compte du prix actuel du ticket de cinéma, le film n'est que 70e de ce classement, à hauteur de Tootsie et du premier Superman.

Les blockbusters deviennent donc "globaux", plus aseptisés (il faut tenir compte de la censure de certains pays ou des mœurs conservatrices dans d'autres), devant cibler aussi bien le spectateur chinois, français, mexicain que celui du Kansas ou de Floride. Ils deviennent aussi dépendants des scores à Shanghai, Moscou, Sao Paulo ou Londres, autant que de New York, El Paso ou Pittsburgh.

Une fréquentation des salles en baisse depuis 15 ans

Hors, cette recette paraît de plus en plus fragile. En mai, le box office américain a chuté de près de 12% par rapport à mai 2016. La hausse depuis le début de l'année s'effrite semaine après semaine. Pour l'instant le box office n'enregistre qu'une modeste augmentation de 1,6% des recettes, soit une baisse du nombre de spectateurs si on prend en compte le prix d'un ticket de cinéma, constamment plus cher comme nous l'avons dit (6,5$ en 2006, 8,1$ en 2013, 8,84$ cette année). Depuis le début des années 2000, les salles ont perdu 200 millions de spectateurs. Au 18 juin, sur les dix films les plus vus, seulement deux sont sortis depuis mai. Une tendance observée déjà l'an dernier.

Le problème est visible: la succession de flops sur le marché nord-américain. 10 gros budgets n'ont pas franchi la barre des 100M$ de recettes, dont La Momie, Le Roi Arthur, Baywatch, Alien : Covenant ou Ghost in the Shell. Malgré la "marque" ou les stars au générique. On ne peut pas dire que Pirates des Caraïbes soit un succès tant ce 5e opus est très en dessous des scores habituels de la franchise. A l'inverse des très petits budgets, sortis avant mai, comme Get Out et Split ont décroché le jackpot.

De toutes ces grosses machines, Les Pirates, xXx et The Great Wall s'en tireront sans trop de bobos avec des recettes mondiales qui les rendent rentables. Mais pour les autres, la facture est salée. Preuve qu'un Tom Cruise (qui s'est mêlé de toute la production, a refait le scénario pour son égo et a choisi ses équipes) n'a plus le poids en spectateurs qui correspond à son pourcentage sur les recettes. Preuve aussi qu'une marque (monstres ou adaptation) ne suffit plus dans un environnement où, pour l'instant, seuls les super-héros, les Disney (de Star Wars à Pixar) et les films d'animation tirent leur épingle du jeu.

Formatage tueur de désir

Certes l'été n'est pas fini. Il y a encore de grosses munitions. Et on attend toujours le film "art et essai" (autre secteur qui souffre) et la comédie "sleeper" qui surprendront le public et s'intégreront dans le tableau d'honneur.

Mais si on regarde bien les derniers véritables cartons au box office mondial, hors films familiaux, on constate que c'est un virus plus profond qui atteint le système immunitaire hollywoodien. A ne pas investir dans les histoires, à ne pas croire à l'émotion, à tout déshumaniser avec des effets spéciaux, à tout investir sur des récits plagiés les uns sur les autres, avec les mêmes enjeux, on ressent une forme de lassitude. Il faut des moyens énormes pour maintenir l'excitation. Finalement on attend davantage le dramatique Dunkirk de Christopher Nolan que le prochain Transformers. Rappelons que La La Land (443M$ dans le monde), Miss Peregrine (300M$), Sully (240M$), ou Premier contact (200M$) ont été d'immenses succès et des films très rentables alors qu'il s'agissait de drames à la narration plus classique. Le dernier Logan, davantage un drame crépusculaire qu'un simple film de héros, a prouvé qu'on pouvait tordre l'aventure stéréotypé du super-héros et séduire les spectateurs (620M$).

Les "univers" sont la nouvelle martingale des gros studios depuis la stratégie payante du groupe Disney, avec l'avènement de Marvel, la relance de Star Wars et le lifting en live-action des dessins animés de Walt Disney. Mais c'est aussi ailleurs qu'il faut investir pour fait revenir le spectateur. Les Cameron, Spielberg et autres Nolan n'hésitent pas à produire des histoires fédératrices, dramatiques, aux allures spectaculaires certes, dans la grande filiation du cinéma américain populaire, loin des "péplums" et "westerns" formatés des temps modernes (Comics).

Netflix et Amazon prêts à combler le vide

Pas sûr qu'Hollywood comprenne tout de suite la leçon de ces dernières années. Tant que les recettes mondiales sont au rendez-vous pour deux ou trois de leurs films par an, ils parviennent à compenser les autres échecs, même les plus cinglants. Ainsi Patty Jenkins a déjà annoncé qu'elle planchait sur un deuxième Wonder Woman. Tom Cruise reste maître à bord de la franchise Mission:Impossible. L'été prochain, en 2018, déjà 15 suites, prequels ou spin-off sont programmés.

Ce serait une grave erreur stratégique. Ce qu'ont très bien compris les Netflix, Amazon et autres nouveaux entrants dans le secteur. Car plus les investissements sont énormes afin de produire du spectacle sans intérêt, moins les studios veulent prendre de risques. Par conséquent les auteurs se tournent vers les nouveaux nababs. Okja (Netflix) a bénéficié d'un budget confortable de 50M$. Manchester by the Sea a obtenu deux Oscars. Les deux avaient des films en compétition à Cannes tandis que les "majors" brillaient par leur absence. Amazon a produit et distribué les derniers Jarmusch, Allen ou Winding Refn. Désormais les auteurs sont capables de zapper la salle ou de se vendre à ces plateformes parce que, outre le cash qu'ils fournissent, ils leur donnent une véritable liberté. l'été dernier des films comme Florence Foster Jenkins ou Hell or High Water ont récolté plus de 20M$ de recettes avec des budgets très modestes (et des nominations aux Oscars au final).

Exactement l'inverse des majors, capables de virer les réalisateurs Phil Lord et Chris Miller en pleine production du film sur Han Solo, pour "divergences artistiques" avec les producteurs. Hollywood refuse la singularité. Et c'est ce qui tue actuellement les blockbusters estivaux. Comme si les studios avaient oublié pourquoi ces blockbusters fonctionnaient si bien auparavant: du fun, de la surprise, un ton et même le style d'un cinéaste, et des sensations. Un jeu-vidéo fait aussi bien l'affaire aujourd'hui. Or, on l'oublie mais des films comme Qui veut la peau de Roger Rabbit, Il fait sauver le Soldat Ryan, Ghost, Top Gun ou E.T. ont été les champions de leurs étés respectifs. On est loin du "blockbuster" pop-corn.

Cannes 70 : les poids lourds de Hollywood débarquent sur la Croisette

Posté par cannes70, le 12 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-36. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Cannes est le festival des grandes opportunités pour les films qui ont la chance d'y être en compétition, mais aussi pour ceux qui sont invités pour de simples projections sans la pression de la course à la Palme. Il n'est donc pas étonnant de voir l'industrie du Blockbuster envahir la croisette malgré les risques d'une mauvaise réception critique. Casting quatre étoiles, pur divertissement, montée des marches vertigineuse et glamour ou encore fêtes spectaculaires, la projection à Cannes de ces films capteurs de rétines avides de gros budget  est une rampe supplémentaire pour leur visibilité. Pourtant, la tradition est relativement récente dans l'histoire du festival. Les blockbusters sont apparus longtemps après que Cannes soit devenu le festival incontournable du 7e art.

Retour sur quelques blockbusters qui ont marqué la croisette.


1982: le maître du genre

La 35e édition du festival a eu l'honneur d’accueillir Monsieur Steven Spielberg pour son film E.T. L'Extraterrestre projeté en avant-première mondiale. Personne ne se doutait durant la projection que cette histoire de petit garçon qui rencontre un extraterrestre au ventre rond allait devenir l'un des plus gros succès du cinéma et un film de référence pour le genre. La fin de la projection officielle a même reçu une standing ovation de plusieurs minutes. E.T. est resté onze ans en tête du box-office mondial avant d'être détrôné par une autre œuvre de Spielberg, Jurassic Park.

1997: Besson est dans son cinquième élément

Pour la 50e édition du festival, la croisette fut foulée par Luc Besson et son équipe du Cinquième élément. Si le film à l'époque reçut un accueil mitigé, il fallait attendre fin 2014 afin que les aventures de Leelo et de Corben Dallas (Bruce Willis) deviennent le quatrième plus grand succès d'un long métrage français à l'étranger, toutes langues de tournage prises en compte, avec 43,4 millions d'entrées dans le monde, dont 7,7 millions d'entrées en France et 35,7 millions à l'international. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais.

2005: Quand le meilleur pote de Spielberg squatte la croisette

Le 58e festival de Cannes s'est vu envahir par des Stromtroopers : l'ultime volet de la deuxième trilogie Star Wars, réalisée par George Lucas, reçoit un accueil digne de l'arrivée de Ryan Gosling en string panthère au Franprix en bas de chez vous (non ce n'est pas possible mais si ça l'était il y aurait une émeute... donc vous voyez à peu près le triomphe que La Revanche des Sith a reçu).

2006: Ron Howard et son Da Vinci Code

16 mai 2006, Da Vinci Code de Ron Howard, qui ouvre le 59e festival cannois, est accueilli par des sifflets et des rires (ce n'est pas toujours rose à Cannes)... un véritable fiasco pour cette adaptation du roman de Dan Brown avec (tout de même) Tom Hanks et Audrey Tautou. Fiasco également du côté de la critique, ce qui n'a pas empêché les spectateurs curieux de voir le film.

2007: Soderbergh et son équipe de choc

60e édition du festival de cannes, il fait chaud très chaud lorsque l'équipe d'Ocean's 13 arrive sur la croisette. George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon, Al Pacino, Andy Garcia, Don Cheadle, Bernie Mac, Casey Affleck… Autant vous dire que les photographes ont bossé (certains ont perdu des phalanges). Avec un tel casting, les mauvaises langues diront que le film a été sélectionné uniquement pour faire crépiter les flashs sur le tapis rouge. Le film reçoit un accueille mitigé dû à son scénario qualifié d'invraisemblable mais boosté par une ambiance bon enfant et désinvolte.

2008: Panda Party

Un gros panda a fait irruption à la 61e édition du festival de Cannes. Que la PETA se rassure, il était accompagné d'une Angelina Jolie radieuse et enceinte ainsi que d'un Jack Black drôle et so cute pour la présentation du premier volet de l'énorme succès de Dreamworks: Kung Fu Panda.

2013/2014 : le règne de Katniss

Deux années de suite, la saga américaine Hunger Games a irradié la croisette. Tout d'abord en 2013 avec L'embrasement, puis en 2014 avec La Révolte Partie 1. Le casting dans sa quasi-totalité a embrasé le tapis rouge et la salle avant de faire danser le gratin sur le thème du film. Je vous laisse imaginer une soirée sur le thème de Hunger Games…  Prudent, Thierry Frémaux n'a même pas invité l'un de ces deux opus hors-compétition, craignant peut-être de perdre l'un des prestigieux cinéastes visant la Palme d'or.

2014 toujours: l'agence casse-cou

Après l'équipe de la saga Hunger Games, la 67e édition du festival de Cannes a accueilli le casting testostéroné du film Expendables 3, venu se pavaner sans être accompagné de la moindre projection. Jason Statham, Sylvester Stallone ou encore Mel Gibson ont fait vibrer la croisette en débarquant dans un tank... nous ne faisons pas les choses à moitié à Cannes !

2015: Be Furious and Mad!

Dès la parution de sa bande-annonce choc et à la vue de son magnifique casting, Mad Max: Fury Road est fortement pressenti pour faire l'ouverture de Cannes. Perdu ! Le film de George Miller sera projeté hors compétition le lendemain en face de celle des sections parallèles ! L'accueil est triomphal autant du côté de la presse que des spectateurs. Grâce à ce lancement parfait, il raflera de nombreux Oscars en 2016.

D'autres suites – pas vraiment bien accueillies – ont affiché leurs premières bobines sur la Croisette : les troisièmes volets honnis de deux franchises populaires (Matrix Reloaded des ex-frères Wachowski en 2003 et X-Men l'affrontement final de Brett Ratner en 2006) ; Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal de Steven Spielberg en 2010, que tout le monde a à un peu près rejeté à commencer par Shia LaBeouf lui-même, ou Madagascar 3 des studios Dreamworks en 2012. Tous ont été des succès en salles, tous ont fait à peu près l'unanimité contre eux et pourtant les grands studios continuent à profiter de la publicité unique des tapis rouges.

En 2011, le quatrième volet de Pirates des Caraïbes se faisait unanimement saborder. Le duo de réalisateurs norvégiens à la barre du cinquième épisode (Joachim Rønning et Espen Sandberg, nommé à l'Oscar du film étranger pour Kon-Tiki) feront-ils mieux que Rob Marshall si les nouvelles aventures de Jack Sparrow & co (La Vengeance de Salazar) sont sélectionnées cette année ? La date de sortie étant fixée au 24 mai (soit pendant le Festival 2017), il n'est pas interdit d'imaginer qu'il fera partie de la liste des films hors-compétition qui sera annoncée lors de la conférence de presse de Thierry Frémaux et Pierre Lescure qui aura lieu ce jeudi 13 avril à partir de 11h00.

Cynthia Hamani pour Ecran Noir

Rogue One : A Star Wars Story, le film du mois ?

Posté par wyzman, le 11 décembre 2016

A l'approche de Noël, la machine Disney semble plus huilée que le corps de Zac Efron dans le premier trailer de Baywatch. Comme chaque année, l'empire a décidé de sortir la grosse artillerie quelques jours avant les fêtes. Et après avoir mis la main sur Lucasfilm pour la modique somme de 4,05 milliards de dollars, la compagnie ne va pas se priver. En attendant la suite du Réveil de la Force (Star Wars - Episode 8 donc) et le spin-off centré sur la jeunesse de Han Solo, c'est à un film standalone que nous aurons droit cette année.

Comprenez ici que Rogue One s'inscrit dans la saga Star Wars (plus précisément entre les épisodes 3 et 4) mais que le film se suffit à lui-même. Il n'aura donc pas droit à une suite. Et rien que pour cela, nous ne saurions que trop vous conseiller de courir le voir. Conçu comme un film de guerre, Rogue One est clairement le blockbuster dont nous avons tous besoin pour finir 2016 en beauté. Non pas que l'on ait manqué d'explosions cette année ! Captain America : Civil War, Deadpool, Batman v Superman : L'Aube de la justice, Suicide Squad, Doctor Strange, Les Animaux fantastiques, Jason Bourne, Star Trek Beyond et X-Men : Apocalypse ont fait le travail mais rien ne remplacera jamais un Star Wars.

Anormalement dans l'ère du temps, le film traite d'une rébellion au sein d'un régime totalitaire. Le parallèle avec l'état actuel des Etats-Unis est d'ailleurs tel qu'un artiste a récemment détourné les affiches du film en faveur de Donald Trump. Film de guerre oui, Rogue One regorge de scènes plus spectaculaires les unes que les autres. Et passé le micro-scandale des reshoots de Tony Gilroy, le film du très bon Gareth Edwards (Godzilla) n'a pas grand-chose à envier au Réveil de la Force, le bébé pondu par notre cher J. J. Abrams l'an dernier. Si les 2,07 milliards de dollars du Réveil de la Force risquent d'être inatteignables, Rogue One a tout ce qu'il faut pour faire un carton. A tel point que les experts du secteur estiment déjà qu'il réalisera le deuxième plus gros démarrage pour un mois de décembre… juste après Le Réveil de la Force !

Vient alors le moment de répondre à la question "Mais qu'est-ce qui fait de Rogue One un film important ?" Eh bien la réponse est simple : tout ! Non-présenté à la presse pour l'Awards Season, Rogue One s'inscrit dans la lignée de ces films faits par les fans et pour les fans et est d'ores et, paradoxalement, il est déjà dans la course à l'Oscar des meilleurs effets spéciaux. Pourquoi ? Eh bien parce que face à Suicide Squad et Les Animaux fantastiques, Rogue One dispose d'un budget on ne peut plus confortable. Si le chiffre exact demeure encore un mystère, il convient de rappeler que pour Le Réveil de la Force, J. J. Abrams a pu bosser avec 245 millions de dollars sous le coude. Rien que ça ! A côté des drames  larmoyants qui vont pleuvoir à l'approche des Oscars, Rogue One pourrait donc être notre bouée de secours, notre chocolat chaud à la fin d'une longue journée de travail. Dès lors, pourquoi ne pas en profiter ?

Mais outre l'aspect financier, Rogue One dispose d'un atout non-négligeable : un casting plus que talentueux. Après Daisy Ridley dans Le Réveil de la Force, Disney continue dans le girl-power efficace en confiant le rôle-titre à une quasi-inconnue, j'ai nommé Felicity Jones. Bien évidemment, les plus cinéphiles d'entre vous auront déjà reconnu la britannique passée par The Amazing Spider-Man et Une merveilleuse histoire du temps, mais en termes de mémoire eidétique, nous ne sommes pas logés à la même enseigne. Après Daisy Ridley, Jennifer Lawrence (Hunger Games) et Charlize Theron (Mad Max : Fury Road), Felicity Jones aura donc le plaisir de faire de ses partenaires masculins de superbes faire-valoirs. Et à en voir les différents trailers, l'actrice de 33 ans s'en sort très bien. Diego Luna (Harvey Milk), Ben Mendelsohn (Bloodline), Forest Whitaker (Le Dernier roi d'Ecosse), Mads Mikkelsen (Hannibal) et Riz Ahmed (Night Call) n'ont donc qu'à bien se tenir : la tornade Felicity Jones n'est pas prête de s'arrêter !

Edito: Carnages

Posté par redaction, le 4 août 2016

Les semaines suivent et se ressemblent: Hollywood lance chaque semaine un blockbuster, qui, chaque semaine, est leader dans les salles. C'est l'été. Malheureusement, cette année, hormis les dessins animés, aucun film n'a attiré plus de trois millions de spectateurs. Et un seul film français y parviendra, Camping 3. Pour l'instant, tous les gros cartons de l'année sont sortis avant mai. Hormis Le Monde de Dory et L'âge de glace 5, seul X-Men Apocalypse a péniblement franchit les 2 millions de tickets. Et un seul autre film, français, Retour chez ma mère, une comédie une fois de plus, a rassemblé plus de deux millions de spectateurs.

Mais peu importe les chiffres: ce qui est déprimant avec cet été 2016, et on ne parle pas de la météo ou de l'actualité, c'est que ces blockbusters sont médiocres, souvent inutiles, toujours un peu déjà vus. Pas un pour rattraper l'autre, même si le Jason Bourne est mieux qu'Independence Day Resurgence, que Le Monde de Dory bat aisément Scrat. Mais là on désespère d'Hollywood qui ne parvient pas à se renouveler, à nous surprendre, à nous emballer. Tout est stéréotypé. Tout est fait pour vider la cervelle. Même les Bad Asss movies finissent en joli conte Disney. Remakes, sequels, reboots: tout cela montre que la machine tourne à vide, patine et ne parvient plus à créer des histoires de son époque. Jason Bourne a 14 ans. Tarzan est né il y a 100 ans. Suicide Squad n'est jamais que le cinquième film de super héros depuis janvier. Le marketing réussit à faire monter le désir, à grossir l'anticipation, mais la jouissance n'est pas au rendez-vous.

Et si c'était l'occasion pour aller voir d'autres films? Même pas. Malgré leur qualité, leur buzz ou leurs prix, les films d'auteur ou d'art et d'essai, ne parviennent pas à profiter de la lassitude pour les divertissements pyrotechniques. L'Euro de football, le Tour de France et maintenant les Jeux Olympiques ne facilitent pas la tache des distributeurs et des exploitants, c'est vrai. Mais, plus globalement, le marché se concentre chaque semaine sur deux ou trois films, laissant des miettes aux autres. Quelques films ont séduit entre 100000 et 300000 cinéphiles (La tortue rouge, Dans les forêts de Sibérie, Love & Friendship, L'Outsider, L'effet aquatique, Irréprochable, ...). On les compte sur les doigts. Un véritable jeu de massacre s'opère tous les mercredis. Qu'on soit Meryl Streep, qu'on ait gagné tous les Goyas ou que les critiques soient toutes très positives: ces films ne remplissent pas les salles, faute de curieux.

Peut-être qu'en mettant quelques Pokémon ou une arène dans les salles de cinéma diffusant ces films pourraient changer la donne. Peut-être.

5 raisons de croire en Star Wars 7

Posté par wyzman, le 16 décembre 2015

Jour J pour la sortie nationale de Star Wars, épisode 7 : Le Réveil de la Force ! Et dire que nous sommes impatients serait un énorme euphémisme. Après des mois de teasing, le messie de notre année ciné va enfin faire son entrée (fracassante a priori) dans nos salles obscures, deux jours avant d'envahir les autres pays. Bien que les fans de la première trilogie semblaient sceptiques, les accros de la seconde sont plus que ravis que le film soit l'œuvre de J. J. Abrams, alias le réalisateur qui a brillamment ramené Star Trek à la vie. Pour patienter dans la file d'attente, voici 5 bonnes de raisons de croire à ce nouveau volet, d'espérer que Disney ne s'est pas planté et d'avoir confiance en la Force.

Le titre envoie du lourd. Alors oui, en entendant "Le Réveil de la Force" nous avons tous eu le même mouvement de recul. Le Réveil de la Force ? Sérieusement, les gars ? Mais oui ! Et à mieux y penser, ce n'est peut-être pas plus mal. Ce septième volet sonne comme un retour aux sources, un retour aux fondamentaux. Parce qu'au cas où vous l'auriez oublié, ce qui différencie les gentils et les méchants de Star Wars, c'est leur appréciation de la Force. Si le titre ne fait pas plus rêver que cela, il annonce tout de même de belles choses : des personnages qui se croisent et apprennent à se connaître, des méchants qui émergent de l'ombre et tout un tas de combats magnifiques ! Et finalement, c'est tout ce que l'on aime dans la troisième saga la plus lucrative de toute l'histoire.

Le mystère est total. Qui dit gros blockbuster dit gros budget, grosse attente et gros embargo. Bien que certains aient encore du mal à s'y faire, ce n'est pas notre cas. Plus encore, face à un film dont le budget dépasse les 200M$, Disney préfère que rien ne compromette son excellent plan marketing. Signer un formulaire d'accord de confidentialité n'est pas un drame. Ne pas critiquer le film avant mercredi 16 décembre 9h01 ne va pas nous tuer. Ne pas dévoiler l'intrigue et les liens entre les personnages n'est pas trop demander. Car à tous ceux qui ne verront pas Le Réveil de la Force le jour de sa sortie, il convient de penser. Et c'est pour ça que le film nous rend tous un peu fous. Car entre nous, on le sait tous ! Un gros embargo ne peut signifier que deux choses : le film est ultra attendu et doit attirer les masses dès les premiers jours d'exploitation (salut Jurassic World) ou c'est une catastrophe que l'on est bien obligé de distribuer (coucou Cinquante nuance de Grey) ! Mais dans le cas de ce Star Wars, on penche pour la première option.

L'opération marketing a parfaitement fonctionné. Alors oui, cela fait plusieurs semaines que l'on nous matraque d'images de Star Wars et que chaque annonceur veut sa part du gâteau - quitte à coller le logo de la saga sur des produits qui n'ont aucun rapport. Mais ce n'est pas grave. Nous qui avons tendance à regretter la promotion de films à l'américaine, nous avons été servis. La question étant maintenant de savoir combien de fois nous irons voir le film, en VO ou en VF, en 2D ou en 3D, IMAX ou pas IMAX. Les grands médias ont tous parlé du film, les réseaux sociaux s'en sont donnés à cœur joie et après tout le buzz, il serait bien dommage de ne pas aller voir par soi-même ce que donne le blockbuster d'auteur de l'année.

Le casting fait rêver. C'était l'une des variables qui nous faisait peur. Qui pour remplacer Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford, Hayden Christensen, Natalie Portman et Ewan McGregor ? Avec John Boyega dans l'un des rôles phares, la production a visé juste. Accompagné de la britannique Daisy Ridley (Mr Selfridge),  Oscar Isaac (A Most Violent Year) et Adam Driver (Inside Llewyn Davis), tout ce beau monde devrait faire des étincelles dès les premières minutes. Et comme si cela ne suffisait, la production s'est offert les services de Domhnall Gleeson (Ex Machina) et Gwendoline Christie (Game of Thrones), deux autres valeurs sûres. Parfaits inconnus ou visages familiers, cette petite troupe va vous mettre des étoiles dans les yeux. Mais pour ne pas trop prendre de risques et aiguiser nos désirs, c'est avant tout le retour de Hamill, Fisher et Ford qui a été mis en avant pour attirer les nostalgiques de la première trilogie.

La nostalgie est tendance. Alice au Pays des merveilles en 2010. Le Monde fantastique d'Oz en 2013. Into the Woods en 2014. Cendrillon cette année. Disney l'a bien compris, pour rencontrer le succès, autant taper dans ce qui a déjà marché. Et Star Wars entre dans cette logique - pour notre plus grand bonheur. Si le film se déroule dans un univers qui nous est familier, il n'a rien à envier à ses prédécesseurs. J. J. Abrams, fan de la première heure, était d'ailleurs le mieux placé à Hollywood pour s'adresser à tous les passionnés de la saga. L'année où l'on ressort les dinosaures de Jurassic Park, où James Bond continue d'être hype et où Mad Max a ressuscité, il paraît évident et certain que Star Wars sera un carton public. C'est dans les vieux pots qu'on trouve les plus grosses recettes, n'est-ce pas ?

Retour vers le futur : Nom de Zeus, c’est le 21 octobre 2015 !

Posté par kristofy, le 20 octobre 2015

Le 21 octobre 2015 c’est la date où le Doc Brown et Marty McFly (également sa petite amie Jennifer) arrivent avec la DeLorean dans un futur étonnant après avoir voyagé dans le temps en 1955 depuis leur présent de 1985 : ils devront retourne une nouvelle fois en 1955 et même en 1885…

La trilogie Retour vers le futur célèbre donc son 30ème anniversaire avec plusieurs évènements : un nouveau coffret combo Blu-ray + DVD (avec des nouveaux bonus et goodies), une projection spéciale au Grand Rex à Paris (avec exposition et concert), c’est le moment de re-re-re-revoir ces trois films cultes et leurs amusants paradoxes temporels.

Présent, ces noms méconnus présents aux génériques de la trilogie :
«-Marty McFly : Hé, attendez un peu, Doc. Est-ce que j'ai bien entendu ? Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps… à partir d'une DeLorean ?
-Doc Emmett Brown : Faut voir grand dans la vie ! Quitte à voyager dans le temps au volant d'une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule ! »

Bob Gale : son nom reste méconnu parce que sur l’affiche on voit "Steven Spielberg présente un film de Robert Zemeckis " (soit le producteur et le réalisateur), mais Bob Gale est le troisième homme sans lequel il n’y aurait pas eu cette trilogie : il est scénariste. Sa première réussite est d’ailleurs d’avoir co-scénarisé avec Zemeckis son premier film film Crazy Day où des fans parviennent à s’incruster dans l’hôtel (et même dans la chambre) des Beatles et son second La grosse magouille, ensemble ils vont scénariser 1941 réalisé par Spielberg. Zemeckis et Bob Gale ont reçu une nomination à l’Oscar du meilleur scénario pour Retour vers le futur (environ 10 ans après, Robert Zemeckis a réalisé un autre film avec un homme qui traverse différentes époques : Forrest Gump).

Chuck Berry : cette figure du rock n roll est célèbre pour sa chanson ‘Johnny B. Goode’, on découvrira comment est né ce tube. Son cousin Marvin Berry lui aurait téléphoné un jour de 1955 depuis une scène de concert pour lui faire écouter cette chanson avec un nouveau son de guitare jouée par un certain Marty McFly… C’est en fait un des rares moments où un évènement qui se produit dans l’univers de la fiction du film aura une répercussion dans la vraie réalité connue des spectateurs.

Goldie Wilson : c’est le nom du seul personnage Noir (hormis une scène avec des musiciens) dans la trilogie, et il a une importance symbolique. On le découvre en 1955 comme employé qui fait le ménage dans un café, et il dit cette réplique « Je serais élu maire, je serais élu l’homme le plus puissant de la ville » qui résonne comme utopique, comme si un Noir ne pouvait pas être élu à une telle fonction... En 1985, on voit des affiches de campagnes pour sa ré-élection au poste de maire ! La trilogie aura plus de 20 d’avance sur la réalité quand Barack Obama sera élu président des Etats-Unis en 2008 et 2012.

Passé, ces noms très connus passés dans la trilogie :
«-Marty McFly : Eh Doc reculez ! La route est trop courte pour atteindre 88 miles à l’heure.
-
Doc Emmett Brown : La route ? Là où l'on va on n'a pas besoin de route. »

Huey Lewis : ce musicien est le chanteur et le leader de Huey Lewis and the News, le groupe auteur du tube ‘The power of love’ qui est très présent dans les musiques de Retour vers le futur. Quand en 1985 Marty McFly passe une audition en jouant du rock, celui-ci est recalé pour musique trop bruyante par un juré qui n’est autre que Huey Lewis  dans une apparition en clin d’œil.

Michael Jackson : En 1985 il est déjà une megastar depuis son album Thriller, mais aucune mention de lui dans le premier film. Un tel symbole pop ne pouvait plus être ignoré pour les suites, et en fait il apparaît en 2015 comme un avatar sur un écran, et en 1955 quand Marty McFly se fait tiré dessus dans un bar pour éviter les balles il fait découvrir un pas de danse jamais vu à cette époque : le fameux ‘Moonwalk’ de Michael Jackson.

Ronald Reagan : il est président des Etats-Unis élu en 1980 et re-élu en 1984 pour quitter son mandat début 1989. Ses années au pouvoir à la tête du pays sont celles durant lesquelles le film et les deux suites ont été écrites et tournées, il est évoqué plusieurs fois dans la trilogie. On le voit (comme Jackson) sur un écran en 2015, et en 1955 le Doc Brown n’en croit pas ses oreilles d’apprendre que dans son futur c’est cet acteur Reagan (dont une affiche de film apparaît même dans un plan) qui sera le président…

Futur, ces produits futuristes dans la trilogie que l’on peut acheter aujourd’hui :
«-Marty McFly : Du calme, c'est moi, c'est moi, c'est Marty.
-Doc Emmett Brown : Non, c'est impossible, je viens de te renvoyer vers le futur !
-Marty McFly : Oui je sais vous m'avez aidé à retourner vers le futur, mais me revoilà ; je suis de retour du futur ! »

La trilogie Retour vers le futur célèbre donc son 30ème anniversaire, évidement les objets du premier film en 1985 comme le walkman Aiwa ou la montre calculatrice Casio (encore vendue environ 25 euros) sont devenus rétros. Bien que l’univers futuriste de 2015 ne représente qu’un tiers du film Retour vers le futur 2 c’est durant ce segment que l’on découvre 3 gadgets que tout geek souhaite avoir aujourd’hui…

La bouteille Pepsi : une édition très très très limitée de la bouteille ‘Pepsi Perfect’ du film est disponible (6500 bouteilles, 20 dollars), prétexte à un nouveau spot publicitaire en lien avec le film.

Les chaussures Nike : les baskets Powerlace se font toujours attendre, bien que un modèle avec le même design (mais sans la fonctionnalité auto-laçante) ait déjà été conçu et même présenté au Doc Brown, ici.

L’ hoverboard : des prototypes existent comme celui de Lexus ou celui de Huvr (aussi présenté au Doc Brown), on le veut pour Noël !

Prix FIPRESCI 2015: Pourquoi « Mad Max : Fury Road » est le meilleur blockbuster de l’année?

Posté par geoffroy, le 18 septembre 2015


Ce soir, un film hors normes va recevoir le Prix FIPRESCI du meilleur film de l'année. La critique internationale a plébiscité pour la première fois un "blockbuster" hollywoodien, présenté hors-compétition à Cannes en mai dernier.

Mais pourquoi Mad Max : Fury Road est-il le meilleur blockbuster de l’été ?

L’été 2015 est terminé et avec lui son lot de blockbusters bourrés aux amphétamines. Si je devais ne retenir qu’un film, j’opterai sans hésiter pour Mad Max : Fury Road. C’est simple, le dernier opus de George Miller est un choc visuel, une expérience ciné totale et totalement jouissive qui enterre de son souffle novateur ses petits camarades de jeu en se rappelant au bon souvenir d’un cinéma d’Entertainment ici débarrassé de l’influence néfaste d’une Hollywood gangrénée par ses hordes de « marketeurs ».

Beaucoup ont glosé, à tort, sur le caractère étriqué voire insipide de son scénario. Il s’agit, de toute évidence, d’une erreur d’appréciation – encore que je soupçonne des pointes de mauvaise foi – puisque ce qui compte, dans le geste du réalisateur, n’est pas la complexité supposée d’une histoire à raconter mais la façon dont celle-ci est mise en image. Ainsi, l’essence du cinéma dans son expression originelle est réinvestit par une mise en action essentiellement pictural légitimant sa raison d’être. Tout est scandé par le seul mouvement d’une narration volontairement percutante, merveille de ligne de fuite captant la furie d’un monde dominé par la loi du plus fort.

La quatrième représentation de ce anti-héros mutique devenu l’une des figures mythologiques du 7ème art et de la pop culture en général, est performative. En effet, la course-poursuite qui compose 90% du film fait office de mode opératoire pyrotechnique à même de ressusciter par des faits de « route » l’aura inaltérable d’un personnage en lutte pour sa survie et contre la barbarie d’un monde fumant encore sous les vestiges de sa propre décrépitude. George Miller s’inscrit ainsi en rupture du système sur un contre-pied épatant de gourmandise cinématographique, préférant confiner sa narration dans le cadre d’une typographie bornée, désertique et linéaire pour mieux lui torde le cou dans un élan de mouvement perpétuel. Cette résistance face à la standardisation des productions actuelles honore Miller car il nous évite un reboot inutile d’une franchise historique qu’il n’aurait pas fallu, de toute façon, dénaturer.

Métaphysique des corps dans un monde chaotique

Se faisant, le réalisateur revisite avec brio son œuvre afin de lui donner un souffle épique rare, tout à la fois brutal, hystérique, lumineux, bariolé, esthétique. Comme en atteste le soin apporté à chaque séquence d’un point de vue formel. Par leur composition elles produisent la substantifique moelle d’un langage au service d’une imagerie brassant tout un pan de la pop culture pour élaborer une vision post-moderne à même de redéfinir le film d’action. Le génie de Miller est de nous embarquer dans une embardée cauchemardesque indistincte, intemporelle, sans limite. Le cadre explose pour laisser entrer une sauvagerie primitive modulable à souhait. Et Miller ne s’en prive pas, regorge d’inventivité afin de créer des poches de distorsion, sorte de contrepoint parfait à la linéarité du récit. Aucun salut pour les lâches. Il faut partir au combat, risquer sa vie pour espérer sauver son âme. Fury Road parle de métaphysique des corps dans un monde chaotique, excluant, avilissant, sans espoir. La course-poursuite indique la route à prendre pour vaincre l’inéluctable. Au-delà de la mort l’entraide devient une nécessité. La rédemption, une perspective de salut dans un monde ou tout n’est qu’entrechoquement (ferraille, chair, âme).

Pour spécifier sa vision, le réal étale sa science de la composition. Cette fois il n’est plus question de construire des scènes d’action dans leur métrique, leur durée ou leur autonomie – comme l’avaient très bien fait les frères W avec Matrix Reloaded –, mais de façonner un long tunnel visuel électrisé par le vrombissement de moteurs déchaînés. En ressort un road-movie intense tourné à l’ancienne dans des décors naturels. Ainsi, l’apport, mesuré, du numérique, sert à affiner, plutôt qu’à construire, les contours gargantuesques de cette fable contemporaine .Ce choix propulse le film dans un ailleurs tangible, palpable, ancré à la terre dans la reconquête d’une humanité. Le parcours n’est pas initiatique, il est viscéralement émancipateur. L’affrontement qui pulse les cœurs des différents protagonistes est celui d’une survie. Soit dans l’affirmation d’une domination sanguinaire. Soit en créant les conditions d’une libération.

Pour toutes ces raisons, et plus encore, Mad Max : Fury Road ne peut se réduire à n’être qu’un vulgaire avatar des films post-apocalyptiques. Non, le film revêt un uniforme beaucoup plus estimable puisqu’il est devenu, en quelques semaines seulement, un objet de fascination, une proposition exclusive d’un genre qui a bien du mal à se renouveler. Fury Road peut être fier d’être affublé de l’étiquette « culte » qui, au-delà de son succès public, lui assure déjà la postérité.

The Lone Ranger mord la poussière : Hollywood tremble

Posté par vincy, le 8 juillet 2013

johnny depp the lone ranger

Avec un troisième fiasco financier pour cette saison estivale, les studios hollywoodiens tremblent. The Lone Ranger, 250 millions de $ de budget, pourrait faire perdre 100 millions de à Disney, déjà un peu échaudé par l'aventure John Carter l'an dernier.

La fin des blockbusters?

Et si Steven Spielberg et George Lucas avaient eu raison? Le 12 juin lors d’une conférence à la University of South California, ceux qui ont fait naître le concept de blockbuster estival dans les années 70 ont attaqué le système avec une virulence particulière.

« Tout ce qui les motive, c’est l’argent. Ça ne tiendra pas indéfiniment. Ils se crispent de plus en plus sur leur quête de profit. Les gens finiront par se lasser. Et les studios ne sauront rien faire d’autre. Il y aura une implosion le jour où trois, quatre, voire une demi-douzaine de ces films au budget démesuré vont se planter au box-office. Le modèle qu’on connaît aujourd’hui va changer » expliquait le réalisateur de Lincoln, qui avouait que son dernier film avait faillit ne jamais voir le jour.

Lucas jouait aux prédicateurs, et confirmait ce que James Cameron imaginait déjà à la fin des années çà :

« Vous allez vous retrouver au final avec de moins en moins de salles de cinéma, de plus en plus grosses avec beaucoup de belles choses. Aller au cinéma coutera 50, 100 voire 150 dollars, comme un ticket pour Broadway ou un match de foot. Ce sera une chose chère… Les films resteront à l’affiche un an, comme les shows à Broadway. Et on appellera ça l’industrie du cinéma. »

Et tout cela arrive plus vite que prévu. Ce week-end, The Lone Ranger, produit et réalisé par le duo de Pirates des Caraïbes, Jerry Bruckheimer et Gore Verbinski, avec Johnny Depp en tête d'affiche, a essuyé un cuisant revers au box office, malgré le long week-end férié. Le film a rapporté à peine 49 millions de $ en 5 jours, près de trois fois moins que Moi moche et méchant 2. Même pas certain que le film rapporte la moitié de ses dépenses. Disney encaissera le coup après les cartons d'Iron Man 3, du Magicien d'Oz et Monstres Academy, mais risque de manquer d'audace dans les prochaines années...

Un gros flop financier par semaine

Rien que cet été, Hollywood a enregistré deux grosses déconvenues : After Earth (qui a sauvé les meubles sur les marchés internationaux) et White House Down, tous deux ayant coûté plus de 130 millions de $. Mais ce ne sont pas les seuls échecs de l'année: Epic, G.I. Joe 2, Very Bad Trip 3, Oblivion, Die Hard 5, Jack et le chasseur de géants, Gangster Squad, et à des niveaux de budgets différents des films avec stars comme Beautiful Creatures, Hansel et Gretl, Le dernier rempart, Bullet to the Head, The Big Wedding, Les stagiaires et Broken City ont tous eut besoin des spectateurs internationaux pour couvrir en partie ou totalement leur budget de production et de marketing. Ces gros échecs en Amérique du nord ont aussi subit l'affront de voir des films peu coûteux devenir (très) rentables comme Mud, Mama, Quartet, Olympus has Fallen, Now You See me, 42, Identity Thief, Warm Bodies, The Purge...

Avec le fiasco de Lone Ranger, les studios comptent leurs succès. Parce que Disney a produit 3 des 5 plus gros succès de l'année, l'échec du western de Verbinski est à relativiser. Tout comme Universal : le flop d'Oblivion a été compensé par 5 hits parfois inattendus. Mais, de plus en plus dépendants des spectateurs étrangers, les studios vont peut-être revoir leur stratégie du "tentpole" (le mât qui tient la tente) où l'on investit des sommes astronomiques dans un film plutôt que de répartir les risques entre plusieurs.

Spielberg comme Lucas ont raison (même si pour ce dernier, la critique est un peu gonflée) : en misant sur le spectacle dispendieux plutôt que la créativité et la diversité, Hollywood est peut-être en train de muter. Cependant, si les actionnaires constatent que l'industrie n'est plus rentable (parce que les spectateurs sont déçus ou parce qu'ils préfèrent se divertir ailleurs), alors c'est tout le système qui s'effondrerait. Pour l'instant, personne ne panique parce que les marchés étrangers compensent largement les pertes, la plupart du temps. 7 films ont dépassé le cap des 400 millions de $ dans le monde depuis janvier. Quasiment toutes les grosses productions américaines ont réalisé plus de 60% de leurs recettes à l'international.

Et justement Lone Ranger compte dessus et Disney espère que la côte de popularité de Johnny Depp est toujours intacte à l'étranger, pour que la ligne ne soit pas trop rouge dans le bilan financier.

Blockbusters : L’été US commence bien mal…

Posté par geoffroy, le 12 juin 2010

shrek 4 le chat potele

L’offre de blockbuster estival se résume aujourd’hui à satisfaire les désirs supposés de spectateurs de moins en moins dociles et de plus en plus blasés. Quant il ne s’agit pas de les tromper sans vergogne sur la « marchandise filmique » projetée en salles. En atteste le recours grandissant de la 3D numérique, sorte de stratagème commercial approximatif perçu comme un calcul vénal à double tranchant. Si les recettes brutes pour le mois de mai 2010 sont correctes (905 millions de $), les 110 millions de places vendues au cours de la même période signent le plus mauvais score pour l’industrie cinématographique américaine depuis 2001. Malheureusement pour Hollywood le premier week-end du mois de juin confirme cette tendance. Tout le monde attend désormais les sorties de l’Agence tous Risques et de Toy Story 3 pour espérer sortir un peu la tête hors de l’eau.

Iron Man 2 a donc rempli son contrat. Sans plus. 300 millions de dollars et quelques brouettes en fin de carrière, c’est le strict minimum pour notre justicier d’acier au grand cœur. Dans ce marasme ambiant, le film de John Favreau tient la baraque mais ne dupe personne. Les films proposés ne sont pas bons et n’attirent pas les foules malgré des campagnes marketing dispendieuses trop souvent mal ciblées. A trop vouloir se reposer sur ses lauriers, Hollywood perd son public lassé par le manque de créativité des longs métrages proposés. Sur les cinq blockbusters programmés courant mai nous comptons trois suites (Iron Man2, Shrek 4, Sex and the City 2), un "reboot" (Robin des Bois) et une adaptation de jeu vidéo (Prince of Persia).

Ecran Noir l’a déjà signalé, enchaîner les films semaine après semaine – surtout lorsqu’ils sont mauvais – n’est pas le meilleur moyen pour faire le plein d’entrées. C’est simple, depuis le début de l’année deux films ont marqué le box-office Outre-Atlantique : Alice au pays des merveilles et Iron Man 2. Insuffisant d’autant que des films comme Prince of Persia, au budget pharaonique (200M$), ne décollent pas. Premier week-end à 30 millions de $, première semaine à 45 millions de $ et une chute de 53% en deuxième week-end pour un cumul à 62 millions de $. Une misère. Le cas de Shrek 4 est un peu différent car le DreamWorks n’est pas un échec en valeur absolue, d'autant qu'il tient tête à tous ses concurrents depuis son lancement. Ses résultats, pour un final estimé à 240-250 millions de $, sont justes décevants si on les compare aux trois opus précédents. Il est sans doute temps pour l’ogre vert de prendre sa retraite.

Une chose est sûre, le prix des places devient trop élevé (il faut compter un surcoût de 30% pour un film en 3D) pour beaucoup de spectateurs qui ne peuvent plus et ne veulent plus se déplacer en salles chaque week-end. L’embouteillage des sorties estivales, le manque de créativité et de films porteurs, plombent un système d’exploitation américain déjà très saturé. Dès lors, nous voyons les grands studios dans l’obligation de survendre leurs films à l’international. Porte de salut bien fragile, celle-ci permet d’amortir les budgets mais pas de sauver la réputation de majors incapables de proposer du divertissement de qualité.

La tendance des pronostics pourrait s’inverser au profit de films proposant des scénarios originaux ne cherchant pas systématiquement à séduire le spectateur. Des films comme Knight & Day avec Tom Cruise et Cameron Diaz, Le Dernier Maître de l’air de M. Night Shyamalan ou encore Inception de Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio ont une belle carte à jouer. Bien sûr il est fort probable que Toy Story 3 et Twilight-chapitre 3 : hésitation « cassent » la baraque. Ce qui ne serait pas pour rassurer ceux qui pensent que l’industrie hollywoodienne est passée, en 25 ans, d’une industrie du risque à celle de la franchise de circonstance et du remake opportuniste.