Timbuktu et Mommy se répartissent les prix du Festival de Namur

Posté par vincy, le 13 octobre 2014

timbuktuVendredi, le 29ème Festival International du Film Francophone de Namur a distribué ses Bayards d'or. Le jury, présidé par Safy Nebbou, devait choisir entre des films déjà présentés dans d'autres festivals comme Bande de filles, Le beau monde, Felix et Meira, Géronimo, Que ta joie demeure, L'Oranais...

Deux films de la compétition cannoise ont squatté le palmarès. Timbuktu d'Abderrahmane Sissako a reçu le Bayard d'or du meilleur film et le prix du meilleur scénario. Mommy de Xavier Dolan a été consacré pour son comédien (Antoine-Oliver Pilon), ses comédiennes (Anne Dorval et Suzanne Clément) et sa photo (André Turpin). Une mention a été attribuée pour le scénario de Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur. Un prix spécial du jury a été décerné à Examen d'Etat de Dieudo Hamadi. Le cinéma africain est donc reparti avec trois prix et le cinéma québécois avec quatre.

A Namur, un jury distinct récompense les premières oeuvres de fiction. On y croise des films comme Bébé tigre, grand prix à Saint-Jean-de-Luz, et Terre battue ... Le Bayard d'or du premier film a couronné Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania, le prix découverte récompense Mercuriales de Virgil Vernier et Qu'Allah bénisse la France d'Abd Al Malick.

Au total, 77 longs métrages ont été projetés dans la ville belge. Selon les organisateurs, 363 journalustes et 300 incités se sont rendus cette année dans le Festival qui a, par ailleurs, honoré Denis Coté.

Le public de Toronto craque pour le biopic The Imitation Game

Posté par vincy, le 14 septembre 2014

the imitation game

Le prix du public du Festival international du film de Toronto a été décerné au biopic de Mortent Tyldum, The Imitation Game. Le film, avec Benedict Cumberbatch et Keira Knightley, sortira en France le 28 janvier 2015. Il s'agit de l'histoire hors-norme d'Alan Turing, mathématicien anglais qui aida à percer le code de l'outil de communication des Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, la machine Enigma. Le film succède à Happiness Therapy (2012) et 12 Years a Slave (2013).

Deuxième choix du public, Learning to Drive d'Isabel Coixet, avec Ben Kingsley et Patricia Clarkson, qui devance St. Vincent de Theodore Melfi, avec Bill Murray, Melissa McCarthy et Naomi Watts. Learning to Drive suit une écrivain new yorkaise qui prend des cours de conduite avec un instructeur Sikh. Les deux ont des soucis dans leur couple et vont se rapprocher pour trouver le courage de remettre leur vie à l'endroit. St. Vincent est le récit d'un garçon de 12 ans, dont les parents viennent de divorcer, et qui reste seul toute la journée. Il devient ami avec son voisin, un vétéran décadent, hédoniste et misanthrope dont la vie ne tourne qu'autour de l'alcool, du jeu et des prostitués.

D'autres prix ont été décernés : What We Do in The Shadows, un documentaire-pastiche autour d'un trio de vampires néo-zélandais réalisé par Taika Waititi et Jemaine Clement, a remporté le prix du public "Midnight Madness".

Le prix du public dans la catégorie documentaire a distingué Beats of Anatov, d'Hajooj Kuka, qui film la vie et les combats des fermiers soudanais face aux rebelles de la région de Nuba. David Thorpe avec Do I Sound Gay?, docu façon Super Size Me sur l'identité seuxelle, et Ethan Hawke avec Seymour: An Introduction, portrait du professeur de piano Seymour Bernstein, complètent le podium.

Le prix FIPRESCI de la critique internationale a récompensé dans la catégorie Présentations spéciales Time Out of Mind, de Oren Moverman, avec Jena Malone et Richard Gere, qui incarne un SDF tentant de retisser des liens avec sa fille, et dans la catégorie Découverte Qu'Allah bénisse la France d'Abd Al Malik (d'après sa propre autobiographie).

Enfin, le prix du meilleur film canadien est revenu à Maxime Giroux pour Felix et Meira et le prix du meilleur premier canadien a distingué Bang Bang Baby de Jeffrey St. Jules.

Ce 39e Festival de Toronto a connu une forte hausse de ses accréditations professionnelles (+7%). Selon Variety, le film de Chris Rock, Top Five, avec Rock, Adam Sandler et Rosario Dawson, a battu le record de transaction: Paramount l'a acquis pour 12,5 millions de $. Si quelques grosses acquisitions ont fait la une des journaux professionnels, globalement le montant moyen des contrats de distribution est plutôt à la baisse. Il devient difficile de vendre un film indépendant car il devient compliquer de le rentabiliser en salles. Ironiquement, c'est toujours Weinstein qui mène le marché en ayant acquis The Imitation Game et St. Vincent. Mais, là encore, les chèques sont moins gros et la prise de risque minimale. Une star n'est plus la garantie que le box office suivra. Par conséquent, les studios ne s'intéressent plus à la niche des films dramatiques pour adultes et laissent les producteurs indépendants prendre tous les risques, avant de négocier des droits de distribution avec, en tête, la vidéo à la demande, la diffusion sur le web, la dépendance de plus en plus grande des marchés internationaux... Pour les films européens, par exemple, Totonrot a été profitable pour vendre des films dans de multiples territoires, mais le marché américain est resté très frileux à leur égard.

Cependant, cette année, le problème était surtout ailleurs : malgré une quantité de films (trop selon certains), souvent jugés bons, et qui ont fait l'évènement à Toronto, aucun n'a suscité le buzz habituel qui lance la course aux Oscars. Les films présentés à Sundance (Whiplash), Cannes (Foxcatcher) et Venise/Telluride (Birdman) - en attendant Londres - ont davantage de chance dans la course aux prix, si l'on en croit les premiers retours des "experts".