Week-end Romantique à Cabourg

Posté par kristofy, le 15 juin 2009

cabourg_affiche.jpgAprès l’effervescence méditerranéenne de Cannes, c’est presque la fête du cinéma français sur la côte fleurie de Normandie.

Du 10 au 14 juin le tapis rouge de la 23ème édition du Festival du film de Cabourg a été déroulé pour ses Journées Romantiques et ses Journées Européennes. Il s'agit d'une large sélection de films, proposée en plus d’une compétition de longs-métrages (Sam Karmann est président de ce jury) et une autre de courts (Robin Renucci préside cet autre jury), auxquelles s'ajoutent des projections et des concerts sur la plage.

"Ici, peu de paillettes mais beaucoup de sourires, en toute simplicité. Notre Festival est le seul de cette importance où le public peut rencontrer d’aussi près les actrices et les acteurs d’aujourd’hui et de demain. Cette 23ème édition sera également le théâtre de bien des nouveautés : une journée en plus et le vote des spectateurs pour un Prix du Public", selon l'écho de quelques mots des officiels, lors de l'ouverture de la manifestataion. 

Durant cinq jours Cabourg et sa promenade romantique si chère à Marcel Proust s’animent au rythme du passage des personnalités qui sont nombreuses à venir. Le Festival de Cabourg est aussi le premier rendez-vous entre le public et les films français qui vont sortir cet été, en commençant par Les Beaux Gosses et Je Vais Te Manquer, sortis cette semaine. En avant-première il y a eu notamment Fais moi plaisir de Emmanuel Mouret avec Frédérique Bel et Judith Godrèche. Didier Bourdon  est venu avec sa chienne Bambou et avec Anne Consigny. Les actrices étaient à la fête : Je ne dis pas non avec Sylvie Testud, Tricheuse avec Hélène De Fougerolles, Une Semaine Sur Deux avec Mathilde Seigner, Jusqu’à Toi avec Mélanie LaurentJoueuse avec Sandrine Bonnaire ou encore Neuilly Sa Mère avec Rachida Brakni.  

Par ailleurs, les nouveaux romantiques viennent recevoir leur prix : 

Swan d’Or 2009:

- Révélation masculine : Jérémy Kapone pour LOL (remis par Mathilde Seigner et Bernard Campan).

- Révélation féminine : Anaïs Démoustier pour Les Grandes Personnes (remis par Didier Bourdon et Anne Consigny).

- Meilleur réalisateur : Stephen Frears pour Chéri (remis par Cécile Cassel et Malik Zidi).

- Meilleur acteur : Benoît Poelvoorde pour Coco avant Chanel (remis par Sandrine Bonnaire et Caroline Bottaro).

- Meilleure actrice : Emilie Dequenne pour La fille du RER (remis par Emmanuel Mouret et Judith Godrèche). 

Swan d’Or des courts-métrages :

- Meilleur réalisateur : Runar Runarsson pour Les Moineaux.

- Meilleure actrice : Camille Claris pour En douce

- Meilleur acteur : Nazmi Kirik pour Phone Story.

Swan d’Or des longs-métrages en compétition :

- Prix du Public : Tengri, le bleu du ciel réalisé par Marie Jaoul de Poncheville

- Prix de la Jeunesse : Somers Town réalisé par Shane Meadows

- Grand Prix : Somers Town réalisé par Shane Meadows ex-aequo avec Sometime in august réalisé par Sebastian Schipper. Le réalisateur Shane Meadows était déjà le chouchou du Festival Britannique de Dinard, le voici également multi-primé à Cabourg pour Somers Town. Après son succès le plus important This Is England, il avait accepté comme une récréation une proposition d’un film de commande pour une compagnie ferroviaire. Mais Shane Meadows a alors filmé beaucoup plus que prévu et ce projet s’est transformé en un tout autre film qui est devenu ce long-métrage. Deux jeunes garçons de deux quartiers différents se rencontrent et deviennent ami pour égayer leur vie qui manquait de couleurs…

Bourges : rencontre avec Robin Renucci

Posté par MpM, le 29 mars 2009

Robin RenucciEn tant que président du grand jury, l'acteur Robin Renucci s'est vu confier la lourde tâche de récompenser le meilleur scénario de court métrage écrit dans le cadre du marathon d'écriture. C'est lui également qui en a inventé le sujet, mêlant une jeune Anglaise perdue dans les rues de Bourges, le Palais Jacques Coeur et une mystérieuse conductrice. Mais il a également profité de sa présence au Festival des Scénaristes pour rencontrer son public, et parler de ce qui lui tient à cœur : le partage et l'éducation populaire.

Que pensez-vous du Festival des Scénaristes ?
C'est un lieu de pratique et de partage. Or, ce qui unit les êtres humains, c'est de partager quelque chose. Souvent dans le monde, il y a ceux qui montrent et ceux à qui l'on montre. Ici, il est question de transmission de savoirs et de savoir-faire. On produit quelque chose qui n'a d'autre but que d'être partagé.

Ce qui rejoint votre intérêt pour l'éducation populaire...
Je cherche à rendre chacun à la culture. Je ne dis pas que les choses étaient mieux avant, mais j'analyse le remplacement d'un certain savoir-faire par des services payants : la société nous a privés de choses que l'on savait faire comme la mémoire, la cuisine ou le soin apporté aux morts pour nous le vendre par le biais de plats cuisinés, de téléphones qui retiennent tout à votre place ou de sociétés qui s'occupent de vos défunts. Ce qui arrive aujourd'hui, c'est une perte de désir. Nous sommes véritablement devenus des consommateurs. Moi, je crois en l'éducation à l'image ou même à la publicité. J'aime le rapport de transmission induit par l'éducation populaire, le fait que ce soit intergénérationnel.

C'est pourquoi vous vous engagez...
Je ne sais même pas comment on peut ne pas être engagé ! Je cherche tout simplement à mettre des actes sur mes mots. C'est comme cela que sont nées les Rencontres internationales de théâtre en Corse et que nous avons lancé un atelier d'écriture dans un village de montagne de la vallée du Guissani. J'ai parlé avec les gens de là-bas et je me suis rendu compte que leur plus grande peur, c'est de disparaître. Ils ont inventé une farce autour de cela, dans laquelle ils réussissent à vaincre la mort. C'est le scénario de mon premier long métrage, Sempre vivu ? Qui a dit que nous étions morts ?

Crédits photo : Alfredo Altamirano pour le Festival des Scénaristes.