Deauville 2020 : Comment je suis devenu super-héros sauvera-t-il les salles de cinéma ?

Posté par kristofy, le 11 septembre 2020

Not all heroes wear capes, but a lot wear masks. Les super-héros, c'était avant-tout les comics américains à partir desquels il y a eu au cinéma dès les années 1970, quatre films avec Superman, avant une relance ensuite à la fin des années 80 (quatre films avec Batman), puis une débandade générale  (malgré The Crow, Spawn et Blade). Les années 2000 ont vu arriver des super-héros en série, rebootés par des effets plus réalistes et les excellents Spiderman et X-Men. Marvel a installé sa franchise avec Iron-Man et la folie d'une cadence industrielle qui s'en est suivie (plusieurs films par an, avec Disney, Sony, Warner, Fox...). Les recettes sont stratosphériques. Les super-héros américains deviennent des stars mondiales. Une overdose qui va continuer encore avec une nouvelle régénération de ce style de films (Joker, Wonder-Woman, The Batman). Et les super-héros européens? Comment je suis devenu super-héros réalisé par Douglas Attal intrigue forcément en voulant se confronter au genre.

La clôture du Festival du cinéma américain de Deauville est le lieu idéal pour le présenter, en compagnie de Douglas Attal, Pio Marmaï, Benoit Poelvoorde, Swann Arlaud, Gilles Cohen (il y a aussi Leïla Bekhti à l'affiche). Un film de super-héros 'à la française' était quelque chose que l'on pouvait craindre, la bande-annonce 'à l'américaine' était rassurante. Verdict : oui, on peut aussi faire ce genre de film avec des effets-spéciaux et une histoire bien construite.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Les héros français "les plus super" semblent d'un autre siècle (Vidocq, Arsène Lupin, Fantomas, Adèle Blanc-Sec...). Il était quand-même temps d'avoir un peu plus de modernité. Il y a bien eu quelques films avec des super-pouvoirs au cinéma mais leur renommée fût très discrète : Simple Mortel en 1991 de Pierre Jolivet (d'ailleurs à Deauville), Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador en 2015 (avec déjà Vimala Pons), La Dernière Vie de Simon de Léo Karmann début 2020. Cette fois pour la première fois dans le cinéma français, on y verra, comme aux Etats-Unis, des personnages avec masque et identité secrète, un méchant psychopathe, et des justiciers. Pas de quoi renouveler le genre..

L'histoire est d'abord celle d'une enquête policière : Paris 2020, une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n’en ont pas se répand. Face aux incidents qui se multiplient, deux flics sont chargés de l’enquête et avec l’aide de deux anciens justiciers, ils feront tout pour démanteler le trafic...

Influences assumées

Le film se déroule au présent et assume une influence des super-héros américains qu'on connaît tous plus ou moins. Ici on apprend qu'il y a d'ailleurs déjà eu quelques super-héros justiciers pour combattre le crime. Leur existence est donc établie (comme dans Watchmen). Plusieurs incidents avec des morts font démarrer une enquête, d'où va découler l'histoire. D'ailleurs c'est la bonne surprise du film, outre le feu, on y voit l'utilisation d'une variété de plusieurs super-pouvoirs différents.

Le policier est contraint de travailler avec une nouvelle partenaire : l'habituel duo de deux personnalités évidemment opposées qui va devoir découvrir comment et pourquoi une nouvelle drogue provoque des dégâts mortels... C'est la traditionnelle structure d'une enquête policière pour faire avancer la narration d'un film, avec des indices vers un suspect et des rebondissements vers un affrontement final.

Mais pourquoi est-il si méchant ?

Un film avec super-héros cela implique aussi un antagoniste de super-vilain, un génie du Mal ou une personne psychopathe à combattre. Encore lui faut-il une motivation plus crédible que devenir maître du monde, ou vendre des crèmes de beauté foireuses (Sharon Stone dans Catwoman). Ici le super-vilain est heureusement crédible avec une explication cohérente pour justifier ses actions criminelles, en plus d'être doté d'un comportement parfois imprévisible.

Comment je suis devenu super-héros comporte plusieurs suspects possibles. Mais, tout comme ses modèles américains, son identité est dévoilée bien avant la fin puisque l'intérêt du film reste la bataille et les difficultés pour le contrer et peut-être le vaincre. L'affiche du film montre des noms bien connus du public, il y a d'autres aussi dans le générique, on regrettera juste le choix peu inspiré du casting pour les hommes de mains complices autour de ce super-vilain...

Le réalisateur Douglas Attal connaît bien évidement tout comme les spectateurs le niveau de qualités techniques des films américains : les inspirations sont multiples aussi bien du côté du cinéma (Watchmen de Zack Snyder par exemple) que des séries télé (Heroes de Tim Kring), et  un roman français (de Gérald Bronner). Le film se passe en France mais l'équipe y a apporté sa touche avec un joli design sonore et musical (sauf la chanson finale) ainsi que des effets-spéciaux visuels qui voudraient se hisser à un haut-niveau pour qu'on y croit. Et ça marche. Avec 15 millions d'euros de budget, heureusement.

La nouvelle date de sortie de Comment je suis devenu super-héros pour le voir en salles (avec un masque !) est pour le 16 décembre. Cela peut changer. Le distributeur français, Warner Bros, va sans doute reporter aux fêtes son Wonder Woman 1984. Or, on le sait: une super-héroïne américaine est toujours plus forte...

[On va tous au cinéma] Effacer l’historique (26 août)

Posté par redaction, le 18 juin 2020

Le pitch: Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux.Il y a Marie, victime de chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée, et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent de décoller. Ensemble, ils décident de partir en guerre contre les géants d’internet. Une bataille foutue d'avance, quoique...

Le cast: Réalisé par Benoit Délépine et Gustave Kervern, avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero, Vincent Lacoste, Benoit Poelvoorde et Bouli Lanners.

L'atout: Le film devait sortir en avril, puis en août, puis en décembre, puis finalement, sélectionné à Angoulême où Délépine et Kervern sont présidents du jury, il sortira fin août. La comédie sociale un brin décalée qui fait le style du duo a en bonus un Ours d'argent à Berlin pour assurer sa promo. Et surtout un sujet très contemporain, qui, à défaut de changer le monde, apportera sa pierre à l'édifice d'un monde d'après...

Blanche Gardin chez Kervern et Delépine

Posté par vincy, le 12 juillet 2019

Blanche Gardin semble vouloir percer au cinéma après avoir brillé sur scène. La comédienne et humoriste avait déjà été choisie par Bruno Dumont pour son prochain film, Par ce demi-clair matin.

Cet été, elle tournera dans la région d'Arras le nouveau film de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Elle sera entourée de Denis Podalydès, Corinne Masiero, la fidèle Yolande Moreau et Benoît Poelvoorde.

Effacer l'historique sera le dixième film du duo, dont le dernier film, I feel good, est sorti en septembre dernier. Le film sera aussi tourné aux Etats-Unis et à l'ïle Maurice.

Selon La Voix du Nord, il s'agira de l’histoire de gens simples, largués par les outils numériques, mais bien décidés à se rebeller.

Benoît Poelvoorde retrouve Jean-Pierre Améris

Posté par vincy, le 10 juillet 2019

Ce sera le troisième film ensemble. Jean-Pierre Améris retrouve Benoît Poelvoorde pour Profession du père, adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon.

L'acteur avait été dirigé par le réalisateur dans Les émotifs anonymes et Une famille à louer. Le tournage à Lyon s'achève la semaine prochaine, après 7 semaines de prises de vues.

Audrey Dana et Jules Lefebvre complètent le casting. La production est assurée par Curiosa Films et la distribution sera assurée par Ad Vitam.

Profession du père, publié en 2015 chez Grasset (Prix du Style), a été déjà adapté en bande dessinée en 2018 chez Futuropolis par Sébastien Gnaedig. C'est la première fois qu'un roman de Sorj Chalandon, journaliste au Canard Enchaîné, est transposé au cinéma.

L'histoire de déroule dans les années 1960. Le jeune Emile subit le comportement lunatique de son père, qui s'imagine parachutiste, pasteur, agent secret américain ou conseille de De Gaulle. La mère reste indifférente. Le fils voit en son père un héros malgré les mauvais traitements qu'il lui infligent et la folie dans laquelle il l'entraîne. Un jour, son père se réveille en étant persuadé qu'il doit tuer le général de Gaulle. Il enrôle son fils dans son organisation secrète.

Benoît Poelvoorde a été vu récemment dans Deux fils, où il avait également des rapports compliqués en tant que père avec ses progénitures, Blanche comme Neige , Raoul Taburin, Venise n'est pas en Italie. On l'attend aussi dans Adoration de Fabrice du Welz.

Jean-Pierre Améris n'a rien tourné depuis 2017 avec Je vais mieux. Profession du père est son douzième long métrage depuis 1993.

Cabourg 2018 : Raoul Taburin, de Sempé à Benoit Poelvoorde

Posté par kristofy, le 18 juin 2018

Le Festival du Film de Cabourg a donné un Prix coup de cœur au dessinateur Sempé, le créateur de la bande-dessinée Raoul Taburin qui a été adaptée en film : avant sa sortie le 31 octobre, on a ainsi pu le découvrir en avant-première !

Sempé, le nom d'artiste de Jean-Jacques Sempé, est connu pour avoir inventé et dessiné un petit garçon prénommé Nicolas. Durant les années 60, il développera avec ce personnage des petites histoires tendres et drôles avec René Gosciny comme scénariste : c'est le début du succès du célèbre Le petit Nicolas. Plusieurs recueils de cette bande-dessinée ont été transmis de génération en génération pour le faire devenir un héros intemporel, et cinquante après sa création sur papier il a été transposé sur le grand écran de cinéma.

En 2009, Laurent Tirard réalise Le petit Nicolas avec Kad Merad et Valérie Lemercier dans les rôles des parents, puis une suite en 2014 avec Les vacances du petit Nicolas. Sempé sera pour toujours relié à cet enfant mais ses dessins représentent un champs bien plus vaste : des dessins de presse en rapport avec l'actualité, et une centaine de couvertures pour le magazine américain New Yorker, et surtout 26 albums de bande-dessinée avec d'autres nouveaux personnages et d'autres histoires humoristiques où il s'amusait autant de sa jeunesse que du présent. Sempé a vécu diverses aventures avec ses crayons, mais aussi avec ses vélos ! Un de ses premiers jobs adolescents est livreur à bicyclette, quand il habitait à New-York il se déplaçait beaucoup à vélo...

En 1995 parait le livre Raoul Taburin qui a été maintenant transposé en film : si quelqu’un s’y connaît en roulements à billes, pignons, dérailleurs, c’est bien Raoul Taburin, marchand de cycles à Saint Céron. Sa réputation est telle qu’en ville on ne dit plus un vélo, mais un taburin. Il a la chance d’être également heureux en ménage avec Madeleine. Pourtant, Raoul Taburin cache un terrible secret que personne ne connaît : il n’a jamais su tenir en équilibre sur un vélo... C'est un imposteur malgré lui qui risque d'être découvert à partir du jour où le photographe Hervé Figougne arrive dans le village pour y photographier ses habitants, et il souhaite faire le portrait de Raoul Taburin sur un vélo...


Raoul Taburin s'est tourné l'année dernière dans la Drôme, sous l'impulsion du réalisateur Pierre Godeau qui voulait mettre en scène cette adaptation, et avec le scénariste Guillaume Laurent (c'est un univers un peu "améliepoulainesque"). A l'écran, Taburin est Benoit Poelvoorde, sa femme Susanne Clément, son père Grégory Gadebois, et Figougne Edouard Baer...

Pour cette toute première projection publique, presque toute l'équipe du film était à Cabourg : Benoit Poelvoorde, Edouard Baer, Guillaume Laurent, Pierre Godeau, et Sempé bien entendu.

Pierre Godeau : « Quand on a envoyé le scénario on a reçu des réponses 'oui' beaucoup plus rapidement que d'habitude, parce que c'était indiqué que c'était une adaptation des dessins de Sempé. Benoit Poelvoorde a dit 'oui' très vite car c'est un grand fan des dessins de Sempé, il connaissait déjà presque tout de lui. C'est un univers de bienveillance entre la fable et le naturalisme, alors il y avait des passerelles possibles pour adapter cette bande-dessinée en film. Faire un film d’époque sans époque ça m’a beaucoup plu.»

Sempé : « Je suis proche du personnage de Taburin dans le sens où je ne sais pas très bien dessiner, alors que je suis dessinateur. Je pensais que cette bande-dessinée était inadaptable, mais maintenant je suis délicieusement ravi par le film. »

Cabourg 2018 : Grand Prix pour Ága de Milko Lazarov et Swann d’or pour Mektoub my love d’Abdellatif Kechiche

Posté par kristofy, le 17 juin 2018

Cabourg, amours toujours... glamour et humour. Ce 32e Festival du Film de Cabourg a été une nouvelle fois un succès avec des salles pleines de spectateurs (à Cabourg autant qu'à Dives-sur-mer et Houlgate, car le festival est en expansion) et du soleil, l'occasion de découvrir certains films passés par Berlin ou Cannes mais aussi de nombreux films films français en avant-première, et la venue de talents comme Olga Kurylenko, Anaïs Demoustier, Mélanie Thierry, Vincent Lacoste, Eric Judor, Benoît Poelvoorde...

"Le romantisme littéraire et cinématographique place le romanesque au cœur des récits et permet ainsi quelques échappées belles loin du réel, loin des villes, loin des deuils...." : ces mots d'accueil du festival se sont révélés prémonitoires pour certains films récompensés au palmarès. Le jury présidé par André Téchiné a préféré l'exigence de Ága de Milko Lazarov (qui nous fait découvrir le mode de vie d'une communauté iakoute) plutôt que l'évident Rafiki sur une histoire d'amour lesbienne au Kénya. Le public, lui, a voté pour l'émotion de Monsieur de Rohena Gera (une réalisatrice indienne dont c'est le premier film), qui raconte les espoirs d'une domestique à Bombay, plutôt que pour la légèreté du Guy de Alex Lutz. Leurs regards se sont ainsi portés particulièrement vers le continent asiatique, comme pour étancher une véritable soif de découverte.

Pour ce qui du Swann d'or honorant le film le plus romantiques de l'année, la récompense a été justement décernée à Abdellatif Kechiche (entouré de ses comédiens Roméo De Lacour, Ophélie Bau, Shaïn Boumedine, Hafsia Herzi) et son évocation sublime des jeunes élans amoureux avec Mektoub my love : canto uno sorti en mars. On espère d'ailleurs la suite Mektoub my love : canto due vers fin novembre, après une probable sélection à Venise.

Le palmarès

- Swann Coup de coeur : au dessinateur Sempé, en particulier pour sa bande-dessinée Raoul Taburin adaptée en film par Guillaume Laurent au scénario et Pierre Godeau à la réalisation, avec Benoit Poelvoorde et Edouard Baer.

- Grand Prix du Jury : Ága de Milko Lazarov, sortie à venir le 7 novembre
- Prix de la Jeunesse : Joueurs de Marie Monge, sortie le 4 juillet
- Prix du public : Monsieur de Rohena Gera, sortie prévue le 26 décembre

- Swann d’Or du meilleur film : Mektoub my love : canto uno d’Abdellatif Kechiche
- Swann d’Or du scénario adapté d'une oeuvre littéraire : La Douleur d’Emmanuel Finkiel
- Swann d’Or de la meilleure actrice : Mélanie Thierry dans La Douleur d’Emmanuel Finkiel
- Swann d’Or du meilleur acteur : Pierre Deladonchamps et Vincent Lacoste dans Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Clémence Boisnard dans La Fête est finie de Marie Garel-Weiss
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Anthony Bajon dans La Prière de Cédric Kahn

- Meilleur court-métrage : Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger
- Meilleure actrice court-métrage : Yafa Abu Hijleh dans Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger
- Meilleur acteur court-métrage : Jamil McCraven dans Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Laëtitia Clément dans Luna d’Elsa Diringer et à Shaïn Boumedine dans Mektoub my love : canto uno d’Abdellatif Kechiche.

Isabelle Huppert chez Anne Fontaine et Ira Sachs

Posté par vincy, le 15 février 2018

huppertOn la verra au cinéma le 7 mars dans Eva de Benoît Jacquot, avec Gaspard Ulliel, qui est en compétition à Berlin. Isabelle Huppert vient d'être confirmée dans deux prochains films. Blanche comme neige d'Anne Fontaine sera une comédie érotique inspirée du conte des frères Grimm, Blanche neige et les sept nains.

Cette co-production Gaumont/Mandarin/Cine @, annoncée par Variety à l'occasion du marché du film de Berlin, rassemblera Benoît Poelvoorde, Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Charles Berling, Jonathan Cohen, Damien Bonnard (Rester vertical) et Pablo Pauly (nommé cette année aux Césars pour Patients).

De Laâge incarnera Claire, une jeune belle femme qui travaille dans l'hôtel de son père, décédé, et qui doit aussi gérer sa diabolique belle-mère Maud, interprétée par Huppert. La jalousie de cette dernière s'accentue quand son amant tombe amoureux de sa belle fille, qu'elle expédie dans une ferme lointaine. Elle fera la rencontre de sept princes...

Le tournage débutera en avril.

En octobre Isabelle Huppert tournera dans le septième film d'Ira Sachs, A Family Vacation, qui réunit Marisa Tomei, Greg Kinnear, Jérémie Renier et André Wilms.

Le tournage de cette production SBS (Elle) se déroulera au Portugal. Il s'agit d'un drame autour de trois générations d'une famille, dont la vie va être bousculée un jour où ils visitent la ville historique de Sintra (près de Lisbonne).

Ira Sachs avait remporté le Grand prix à Deauville pour Brooklyn Village en 2016 et le Grand prix du jury à Sundance pour Forty Shades of Blue en 2005.

Décès du cinéaste belge Jean-Jacques Rousseau: une sale affaire

Posté par vincy, le 13 novembre 2014

Le cinéaste belge Jean-Jacques Rousseau est mort à l'âge de 66 ans le 5 novembre dernier. Auteur d'une quarantaine de films aux titres imagés (L'Histoire du Cinéma 16, une auto-critique, La Revanche du Sacristain Cannibale, L’Etrange Histoire du Professeur Igor Yaboutich, L'amputeur Wallon, Le Diabolique Dr Flak, Le Poignard maudit, Wallonie 2084, etc...), notables pour leur style absurde, il avait été révélé au grand public dans le documentaire de Frédéric Sojcher, Cinéastes à tout prix (2004). Le film est projeté à Cannes, hors-compétition, et met ainsi à l'honneur son oeuvre.

Car Rousseau était un auteur marginal, un apôtre du surréalisme, un contestataire secret (il portait une cagoule), un autodidacte qui s'amusait avec le genre fantastique, l'horreur, l'histoire. Farouche combattant des puissants, cet insoumis avait acquis le surnom flatteur d'Ed Wood Wallon. "Le cinéma de l’Absurde, c’est un cinéma incompréhensible, surréaliste, un cinéma totalement hors norme. Nous vivons dans une époque de normalisation absolue. Il est bien évident qu’une fois que vous êtes dans l’absurde, on vous prend pour un dingue" expliquait-il.

Il avait débuté sa carrière comme exploitant de salles avant de passer derrière la caméra pour "fabriquer" des films avec des acteurs amateurs et des budgets ridiculement bas. "Le budget du film peut aller de 250 à 100 000 euros mais ça n’a jamais dépassé 100 000. Mais c’est déjà descendu en dessous de 250… J’ai surtout besoin d’argent pour pouvoir faire des films, pas pour moi. Il faut tout d’abord savoir que je suis bénévole dans mes films et que l’argent qui me vient maintenant provient de la Communauté Française, de mécènes, de gens qui aiment mon cinéma" explique-t-il sur son site.
"L’argent est nécessaire pour faire un film. Mais je dois dire que je suis totalement contre le fait que certains films français coûtent 10, 15, 20 millions d’euros. C’est énorme. On pourrait faire des films qui coûtent moins cher. L’acteur doit gagner moins" insiste l'artiste. Parmi ses mécènes, il y a Benoît Poelvoorde et Bouli Lanners.

Admirateur de Kubrick, fan de La Créature du Lac Noir, ce bricoleur d'images et résistant à l'industrialisation du cinéma n'a jamais pu sortir ses films autre part que dans son cinéma ou dans les festivals. Ironiquement, il est mort dans des circonstances dignes d'un mauvais polar. 40 ans après ses débuts, le clap de fin a sonné dès cet été. Une altercation entre deux hommes un soir de juillet, dans un café de Courcelles, Le Napoléon (ironique là aussi quand on sait que Rousseau a filmé la Bataille Waterloo dans son jardin). L'un des deux protagonistes monte dans sa voiture, énervé, fonce sur l'établissement et heurte trois personnes qui n'ont rien à voir dans l'affaire. Le jeune chauffard s'est livré à la police. Mais il a blessé légèrement une personne et très grièvement deux autres, dont Jean-Jacques Rousseau. Il sombre dans le coma. Ne s'en réveillera jamais, succombant à ses blessures près de 4 mois plus tard, un jour d'automne.

Sur la mort, il disait : "La mort est le résultat de la vie. Quand on naît, quand on voit le fœtus, l’embryon, le spermatozoïde, il est déjà condamné à mourir. Quand un spermatozoïde a été sélectionné parmi des centaines de milliers, celui-là mourra. Il mourra pourquoi ? Parce qu’il sera tout d’abord embryonnaire, il va y avoir une espèce de petit hippocampe qui va se développer dans le corps de la mère. Mais déjà là, le cœur commence à battre ; et déjà il va falloir lutter contre la mort. Et toute la vie est une lutte contre la mort : globules rouges contre globules blancs. Et la mort, ça veut dire que nous serons vaincus."

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site officiel du cinéaste

Catherine Deneuve dans la comédie surréaliste de Jaco Von Dormael

Posté par vincy, le 3 juin 2014

Catherine Deneuve rejoint Benoit Poelvoorde et Yolande Moreau sur le prochain film de Jaco Van Dormael, selon les informations du Film Français. Le projet, alors intitulé Le tout nouveau testament, avait été annoncé en février. La fille de Dieu est l'histoire de Dieu, qui réside à Bruxelles, qui s'offre un petit tour parmi les mortels pour retrouver sa fille, Ea. Celle-ci, qui ne porte pas son père dans son coeur, a fugué, après s’être emparée de l’ordinateur divin et avoir révélé à tous les êtres humains la date de leur mort.

Le tournage de cette comédie surréaliste écrite par Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig commencera le 7 juillet.

Deneuve et Poelvoorde viennent de tourner ensemble Trois coeurs, de Benoît Jacquot, qui pourrait être sélectionné au prochain festival de Venise.

Jaco Van Dormael enrôle deux stars belges pour son nouveau film

Posté par vincy, le 21 février 2014

Trois ans après M. Nobody, le cinéaste belge Jaco Van Dormael, 57 ans, s'apprête à tourner son quatrième long métrage. Le tout nouveau testament sera une comédie dramatique avec Benoît Poelvoorde et Yolande Moreau dans les rôles principaux.

Le scénario raconte les mésaventures familiales de Dieu, installé anonymement à Bruxelles avec sa femme et sa fille de 12 ans. Mais cette dernière supporte mal son quotidien. Poelvoorde incarnera Dieu et Moreau son épouse. Poelvoorde a prévenu : "ça va être un Dieu particulier, c'est pas un gentil." De l'aveur de l'acteur, c'est "tordu" et "rigolo".

Le tournage est prévu cet été. Le film devait s'intituler La fille de Dieu et Daniel Auteuil était initialement prévu dans le rôle de Dieu.

Van Dormael a réalisé Toto le héros, caméra d'or à Cannes, en 1991, Le huitième jour, en 1996, et Mr. Nobody en 2007 (le film n'est sorti qu'en 2010 et fut un gros échec financier). Depuis, il a aussi réalisé un court métrage, Eole, et mis en scène un opéra, Stradella, à l'Opéra royal de Wallonie.