BIFFF 2017 : Corbeau d’or pour Safe Neighborhood

Posté par kristofy, le 18 avril 2017

Le 35e BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, a fait le plein de fidèles qui ont vidé le bar et de nouveaux convertis aux projections où on peut crier "derrière toi..., la porte..., mais pourquoi est-il si méchant? " : d'ailleurs après The girl with all the gifts de Colm McCarthy en ouverture c'était le bien nommé Le Bar de Alex de la Iglésia en clôture. Quelques pointures du genre sont venues au BIFFF cette année : hommage aux réalisateurs Park Chan-wook et Alejandro Amenabar, une masterclass de Fabrice Du Welz, le légendaire Stanley Tong, le retour de Dick Maas, l'arrivée du nouveau maître du polar coréen Hyun Na avec The Prison... et même Timo Vuorensola avec des images de la suite à venir de Iron Sky.

Génération XX

Un anniversaire où, pour la Compétition Internationale, il y avait un jury 100% féminin : présidé par Euzhan Palcy, avec Christina Lindberg, Macarena Gomez, Mar Targarona, et Axelle Carolyn. Un symbole comme pour signifier qu'il y aurait un manque de visibilité des femmes dans le fantastique: la réalisatrice Axelle Carolyn a d'ailleurs remarqué à ce sujet qu'on voit une parité hommes-femmes dans les écoles, à la réalisation de courts-métrages, mais que cela devient plus compliqué au niveau des producteurs pour financer le budget d'un long-métrage réalisé par une femme...

L'autre film de clôture était tout aussi féminin : XX, quatre histoires filmées par Karyn Kusama, Roxane Benjamin, Jovanca Vucovic et Sofia Carillo.

Espagne et Corée du sud

On constate que le fantastique à toutes les sauces est toujours vivant en particulier en Espagne "option suspens et revanche" avec The Invisible guest de Oriol Paulo, La colère d'un homme patient de Raul Arevalo, Orbiter 9 de Hatem Khraiche (dans le palmarès), Boy missing de Mar Targarona (et la participation de Macarena Gomez) ; et en Corée du Sud "option voyages dans le temps et gangsters" avec Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa (dans le palmarès), Luck Key de Lee Gye-Byeok (2ème film le plus drôle cette année), The Tunnel de Kim Seong-hun (aussi au palmarès), Seras-tu là ? présenté par la réalisatrice Hong Ji-young avec l'écrivain Guillaume Musso (puisqu'il s'agit d'une adaptation de l'écrivain le plus lu de France), Sori, voice from the heart de Lee Ho-Jae, The Prison de Hyun Na... soit autant de films dont on croise les doigts pour les voir arriver en salles en France (mais sans trop d'espoir pour la plupart). Par contre on est resté plutôt tiède avec les films originaires du Japon, dont Innocent Curse de Takashi Shimizu en avant-première mondiale où la suite de Death Note: light up the new world de Shinsuke Sato.... Reste l'exception Hentai Kamen:the abnormal crisis aussi improbable que jouissif (qui figurait d'ailleurs en compétition).

Toutes sélections confondues (Compétition internationale, Compétition 7e Orbit, la Compétition Thriller…) il y avait beaucoup de démons, de combats au corps à corps en Asie, de serial-killers...   ...et sur le moment nos films préférés ont été : Free Fire de Ben Wheatley, Headshot de The Mo Brothers, Cold Hell de Stefan Ruzowitzky, Luck Key de Lee Gye-Byeok, Strangled de Arpad Sopsits, Tunnel de Kim Seong-hun, The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal, The Limehouse Golem de Juan Carlos Medina (un autre favori de la compétition). On place sur un podium Small Town Killers de Ole Bornedal (le film le plus drôle du BIFFF, d'ailleurs au palmarès), Call of Heroes de Benny Chan (épique), et la belle surprise Safe Neighborhood de l'Australien Chris Peckover qui a d'ailleurs reçu le Corbeau d'Or. Le film fait le tour des festivals depuis quelques mois et d'ailleurs reçu deux prix en Australie l'automne dernier.

Le palmarès de ce 35ème BIFFF 2017 :

- Corbeau d’Or : Safe Neighborhood de Chris Peckover
Corbeau d’Argent ex aequo: The Mermaid de Stephen Chow ; We Go On de Jesse Holland & Andy Mitton
- Mention spéciale : Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa

Le palmarès des autres sections :

Méliès d’Argent : Small Town Killers de Ole Bornedal + Mention Spéciale pour Orbiter 9 de Hatem Khraiche
Prix Thriller At The End of the Tunnel de Rodrigo Grande + Mention Spéciale pour Free Fire de Ben Wheatley
Prix du 7e Parallèle : Swiss Army Man de Dan Kwan & Daniel Scheinert + Mention spéciale pour Saving Sally de Avid Liongoren
- Prix de la Critique : Tunnel de Kim Seong-hun
- Prix du Public : The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal

BIFFF 2017 : Rencontre avec Stanley Tong (Kung-Fu Yoga)

Posté par kristofy, le 15 avril 2017
Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Stanley Tong est connu pour avoir réalisé plusieurs films avec Jackie Chan (Police Story 3 (Supercop), Jackie Chan dans le Bronx, The Myth... ). Il a commencé comme cascadeur puis a occupé différents postes sur des tournages de films, avant de devenir scénaristes et réalisateur. Il est aussi producteur de films comme de séries télé, il gère également un circuit de salles de cinéma. Il est venu au BIFFF de Bruxelles pour présenter son nouvel opus, encore avec Jackie Chan : Kung-Fu Yoga.

Le pitch

Après une introduction en forme de cours d'histoire sur une bataille en Inde à ses élèves, un archéologue du nom de Jack Chan (!) rencontre une consœur venant d'Inde avec une ancienne carte abimée qui évoque un trésor légendaire du Royaume de Magadha : c'est parti pour une expédition pleine d'aventures. Des combats dans une grotte glacée sous une montagne au Tibet, un bijou volé qu'il faut retrouver à Dubai sans se le refaire voler avec une folle poursuite en voitures (et un lion), et enfin l'Inde : le groupe sera attaqué sur un marché typique (et donc bagarre avec dresseur de cordes et avaleur de sabres, ce qui n'existe plus vraiment en dehors des cartes postales), il faudra s'échapper d'une fosse d'hyènes affamées, explorer le labyrinthe d'un temple et ses pièges (façon Indiana Jones)... Bref un trésor convoité par une bande de mercenaires avec au générique 3 vedettes chinoises et 3 vedettes indiennes dont la belle Disha Patani. Les connaissances en kung-fu des uns et en yoga des autres vont leur permettre de se sortir de situations périlleuses et pour plusieurs combats. On y retrouve Jackie Chan comme on le connaît en train de sautiller dans tout les sens et d'utiliser ce qu'il a sous la main pour combattre, toujours avec agilité et humour...

Jackie Chan

"Je travaille avec Jackie Chan depuis 26 ans, on est amis, Jackie est un grand acteur. On connaît tout les deux les cascades, on imagine des scènes d'action qui doivent être originales et aussi amusante. Quand j'ai fait Supercop (Police Story 3) à cette époque la plupart des films de Jackie Chan se terminaient dans un entrepôt, j'ai voulu autre chose avec des hélicoptères. Une bonne scène d'action doit suivre un certain rythme, oller au tempo de la musique qu'il y aura, c'est essentiel de penser à l'avance au montage. Avec l'âge et l'expérience on fait plus attention durant les prises, il y a eu moins de prises où Jackie se fait mal. A la fin du générique de ses films il y a souvent un petit best-of de prises ratées, il n'y en a pas pour Kung-Fu Yoga. La raison principale est que le film devait sortir en période de nouvel an en Chine donc on ne pouvait pas terminer sur des prises ratées où quelqu'un tombe en se faisant mal, à la place il y a cette séquence de danse finale qui rend tout le monde heureux."

Jackie Chan dans Kung Fu Yoga

Une coproduction Chine-Inde

"Le tournage a eu lieu en Chine, en Islande, à Dubai et en Inde. J'étais déjà allé à Dubai avant et je m'étais dit qu'un jour je mettrais dans un film ce que j'y avais vu : des courses de chameaux, les voitures de luxe de la police, des hôtels gigantesques; c'est donc dans Kung-Fu Yoga. Si un jour j'avais le budget pour ça je ferais une poursuite de voitures avec les voitures les plus luxueuses qui soit, j'ai pu faire ça aussi.
En Chine le public en salle de cinéma est plus majoritairement féminin, et leur type de film préféré est d'abord les comédies, puis les films d'action, puis les romances. Kung-Fu Yoga est aussi un film de fille, d'ailleurs il y a 3 personnages de femmes. Kung-Fu Yoga c'est un 'family-picture', de l'action spectaculaire mais pas vraiment de violence et pas de sang, vous pouvez emmener vos enfants voir ce film. C'est difficile de plaire à d'autres publics dans différents pays asiatiques en dehors de la Chine ou en Europe, certains pays préfèrent beaucoup des explications pour l'intrigue quand d'autres pays préfèrent que ça parle moins. Pour les cinéastes c'est de plus en plus difficile d'attirer le public de masse dans les salles: beaucoup de gens attendent quelques semaines pour voir le film sur internet."