Leonard de Vinci, héros d’un film d’animation

Posté par vincy, le 8 juillet 2020

Jim Capobianco, scénariste de Ratatouille, et collaborateur à plusieurs scénarios de films Pixar, se lance dans son premier long métrage d'animation en tant que réalisateur, The Inventor.

Le tournage n'est pas prévu avant l'été 2021 pour une sortie en 2023. Daisy Ridley et Stephen Fry donneront respectivement leur voix à une princesse française et à Léonard de Vinci.

Car le film est l'histoire de l'artiste et savant italien vers la fin de sa vie, lorsqu'il s'enfuit en France. Il développe alors toutes sortes d'inventions... tout en cherchant le sens la vie aux côtés de la princesse Marguerite de Navarre.

Capobianco poursuit ainsi sa passion pour De Vinci puisqu'en 2009, il avait réalisé un court-métrage, Leonardo, où art et science se mêlaient.

L’hippopotame de Stephen Fry adapté au cinéma

Posté par vincy, le 18 août 2014

roger allamOn connaît l'activiste, l'acteur, l'humoriste mais plus rarement l'écrivain: Stephen Fry (alias le Maître d'Esgaroth dans Le Hobbit, le Chat de Chester dans Alice au pays des merveilles ou encore l'inspecteur Thompson dans Gosford Park) a écrit de nombreux livres, dont L'hippopotame (paru en France chez Belfond en 2000).

L'hippopotame va être adapté au cinéma par John Jenks (The Fold, sorti cette année au Royaume Uni). Roger Allam tiendra le rôle principale de cette comédie. Allam, alias Illyrio Mopatis dans Le trône de fer, Thaddeus dans La part des anges, et vu également dans Tamara Drewe, le troisième Pirates des Caraïbes, La dame de fer, The Queen ou encore V pour Vendetta, incarnera le poète Ted Wallace : auteur de 66 ans sur le déclin, dragueur aigri, critique plein de rancoeur. Mais il va devoir enquêter sur des miracles intrigants qui se déroulent à Swafford Hall, à la demande de sa filleule, leucémique qui se prétend guérie.

Sortie prévue l'année prochaine.

La suite d’Alice au pays des merveilles en tournage

Posté par vincy, le 5 août 2014

C'est cette semaine que la suite d'Alice au pays des merveilles entre en tournage. Alice in Wonderland : Through the Looking Glass ne sera pas réalisé par Tim Burton (qui reste producteur) mais par James Bobin (Les Muppets, Ali G).

Au casting, on retrouve Mia Wasikowska (Alice), Anne Hathaway (la Reine blanche), Johnny Depp (le Chapelier fou) et Helena Bonham Carter (la Reine rouge). Rhys Ifans (le père du Chapelier fou), Ed Speleers (James Harcourt) et Sacha Baron Cohen (qui ibcarnera le Temps) se sont ajoutés à la liste.

Côté voix, la production a recruté Stephen Fry (le chat du Cheshire), Toby Jones (Wilkins), Alan Rickman (Absolem la chenille), Michael Sheen (le lapin blanc), Paul Whitehouse (le lièvre de mars) et le récent prix d'interprétation à Cannes Timothy Spall (le chien Bayard).

Le film sera en salles aux Etats-Unis le 27 mai 2016 et en France le 1er juin 2016.

Sorti en 2010, Alice au pays des merveilles avait rapporté 1,03 milliard de dollars dans le monde. En France, cinquième plus gros succès de l'année, il avait séduit 4,54 millions de spectateurs.

Peter O’Toole (1932-2013) : le lion entre dans son éternel hiver

Posté par vincy, le 15 décembre 2013

L'un des derniers géants s'est éteint. Son regard azur s'est voilé à jamais. L'irlandais Peter O'Toole, le passionné, fougueux et sublime Lawrence d'Arabie, est mort "paisiblement" samedi 14 décembre dans un hôpital londonien, à l'âge de 81 ans, a annoncé ce dimanche son agent Steve Kenis. L'an dernier, il avait annoncé qu'il se retirait.

Né en 1932, après avoir été journaliste, comédien amateur, radio dans la Royal Navy, il est entré en 1952 à la Royal Academy of Dramatic Art, aux côtés d'Albert Finney, d'Alan Bates et de Richard Harris.

Un premier rôle qui fut le plus grand rôle

Deux ans plus tard, il entre dans la Royal Shakespeare Company du Bristol Old Vic où il devient l'un des comédiens "shakespeariens" les plus prometteurs de son époque, incarnant tous les grands classiques de l'auteur, entre autres pièces. Les planches seront son grand amour, jusque dans les années 90. A 27 ans, il triomphe à Londres dans The Long and the Short and the Tall (La patrouille égarée) de Willis Hall.

Sa carrière cinématographique débute en 1960 avec des seconds-rôles. Après avoir souhaité Marlon Brando et Albert Finney, David Lean l'enrôle alors pour interpréter T.E. Lawrence dans Lawrence d'Arabie. Un tournage long, périlleux, fastidieux. Mais l'évidence est là : avec sa blondeur nordique, ses yeux perçants, sa séduction naturelle, sa folie intérieure, il imprime sa marque dans cette épopée où beaucoup se seraient perdus dans le désert. Il est inoubliable, et indissociable de cette fresque tragique.

Il enchaîne avec plusieurs films divers, y compris des comédies populaires : Quoi de neuf Pussycat? d'un certain Woody Allen, avec Peter Sellers, Comment voler un million de dollars?, avec Audrey Hepburn, Casino Royale, parodie de James Bond, La grande Catherine avec Jeanne Moreau... Il savait monter sur un cheval, jouer au rugby et au cricket, danser, chanter, clamer des classiques, être frivole, ne cachait pas son aspect jouisseur : l'alcool et les femmes ont souvent été ses plus grands poisons. Son physique se détériore vite. A l'instar de Richard Burton, il passe rapidement du statut de beauté du 7e art à celui de l'acteur mature, sans que les spectateurs ne fassent vraiment le lien.

Le même roi deux fois cité aux Oscars

Dans les années 60, il fait sensation en roi Henri II, dans Becket, d'après la pièce de Jean Anouilh, avec Richard Burton et Peter Sellers. O'Toole devait jouer le personnage sur scène mais avait du rompre son contrat pour tourner le film de David Lean. Il se rattrapera au cinéma. Ironiquement, il rejouera le roi d'Angleterre Henri II en 1968 dans Le lion en hiver, d'Anthony Harvey, face à Katharine Hepburn, sa partenaire préférée tous sexes confondus.

Aucun rôle ne lui fait peur, de la noirceur à l'extravagance, il assumait tout. Il brille dans les comédies musicales comme Goodbye Mr. Chips, avec Petula Clark ou L'homme de la manche, en Don Quichotte, avec Sophia Loren. Il étincelle en aristo parano et schizo dans l'oeuvre méconnue Dieu et mon droit. On le voit en Zaltar (dans le navet Supergirl) ou en Robinson Crusoé. Il tourne des films de genre avec Otto Preminger (Rosebud) ou Peter Yates (La guerre de Murphy). En 1980, sa carrière erratique amorce une sorte de déclin, dont le chant du cygne aurait été Le diable en boîte (The Stunt Man), Grand prix au festival de Montréal et plusieurs fois cité aux Oscars.

De Bertolucci à Ratatouille

Les choix sont moins heureux, certes. Lawrence d'Arabie a beau être vénéré, aucun des nouveaux rois d'Hollywood ne pense à lui. Mel Brooks fait quand même appel à ses multiples dons pour l'engager dans Où est passée mon idole? (My Favorite Year), comédie oubliée et pourtant assez culte où l'acteur irlandais s'amuse du statut qu'on lui a conféré. Mais le cinéma britannique est dans un sale état dans les années 80 et les mauvais films se suivent.

C'est un réalisateur italien qui va le remettre dans la lumière en 1987. En professeur particulier du Dernier empereur, avec sa dérision naturelle et une forme de pudeur très juste, il montre à quel point il est l'un des plus grands comédiens de sa génération.

Il n'a jamais cessé de tourner. Même pour le petit écran. Mémorable dans Masada, Les Voyages de Gulliver, Jeanne d'Arc (un Emmy Award), Hitler : La Naissance du mal, en vieux Casanova, ou en pape dans Les Tudors. On l'aperçoit aussi au cinéma dans Les Ailes de la renommée (Wings Of Fame) d'Otakar Votocek et Le Voleur d'arc-en-ciel d'Alejandro Jodorowsky, dans Bright Young Things de Stephen Fry, en colonel, Troie de Wolfgang Petersen, en roi, Lassie de Charles Sturridge, en duc. On l'entend même dans Ratatouille de Brad Bird (il est la voix d'Anton Ego). Car sa voix profonde et chaude était l'un de ses plus grands atouts pour jouer toutes les nuances nécessaires à un jeu souvent intérieur, et qui ne demandait qu'à s'extérioriser. Mais c'est bien en acteur vieillissant dans Vénus (2007), amoureux d'une femme trop jeune pour lui. Il livre une performance magistrale, touchante, qu'il révèle une fois de plus son charisme tout en maniant la désillusion. L'appétit de vivre est là, mais la mort est proche. L'illustration de son propre crépuscule.

Un amoureux de la vie

Curieux, humble, O'Toole se fichait du star-système. Il a toujours été reconnu pour sa prestance, son savoir-jouer indéniable, souffrant sans doute d'une trop grande beauté à ses débuts, et de cette nonchalance très britannique qui l'empêchait d'être arriviste. Son élégance et sa clairvoyance étaient louées. Plus engagé qu'on ne le pense, il avait refusé d'être anoblit pour des raisons personnelles et politiques. L'homme était également superstitieux. Refusant de s'excuser pour sa vie de débauche, il s'en tirait toujours par un trait d'esprit, un bon mot ou tout simplement une facilité d'éloquence que des politiciens auraient pu envier. "Je ne serai pas un homme ordinaire. Je vais remuer les lisses sables de monotonie!" disait-il. Il en a fait sa devise.

Les Oscars l'ont nommé 8 fois! Lawrence d'Arabie, Becket , Le Lion en hiver, Goodbye, Mr. Chips, Dieu et mon droit, Le Diable en boîte, Mon année préférée et Venus en 2007. Il a reçu un Oscar d'honneur en 2003 pour "ses remarquables talents qui ont fournit à l'histoire du cinéma quelques uns des plus mémorables personnages."

L'acteur et metteur en scène Stephen Fry lui a rendu hommage ce soir : "c'était un monstre sacré, un érudit, un amoureux de la vie, un génie".

Des acteurs britanniques mobilisés contre la loi anti homosexuels russe

Posté par vincy, le 11 août 2013

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Tilda Swinton, Sir Ian McKellen puis Stephen Fry ont alerté, chacun à leur manière, les citoyens et les dirigeants politiques à propos du climat homophobe, et de ses conséquences, qui règne en Russie.

Au départ, il y a une Loi votée en Russie, le 11 juin dernier. cette Loi criminalise la «propagande auprès des mineurs» des «relations sexuelles non traditionnelles». En creux, la Russie bannie toute visibilité des relations sexuelles homosexuelles. Face à une Europe de plus en plus "gay-friendly", le président Vladimir Poutine flatte ainsi une population majoritairement homophobe. Cela a rapidement entraîné une chasse aux homos, avec passages à tabac et autres violences impunies, de la part d'une frange de la population ultra-nationaliste. Des associations ne peuvent plus faire leur travail. Quant aux artistes, même les plus célèbres, ils peuvent vivre leur sexualité, à condition qu'ils la cachent.

Cette atteinte aux libertés fondamentales (orientation sexuelle, liberté d'expression) a entrainé au fil des semaines des réactions, des manifestations (à Anvers hier, à Londres), des pétitions et beaucoup d'émotion sur les réseaux sociaux. Le phénomène prend de l'ampleur : avec l'organisation des Mondiaux d'Athlétisme (en ce moment même) et celle des Jeux Olympiques d'hiver début 2014, la Russie est sous les feux des projecteurs. Selon la Loi, les sportifs homosexuels ne sont pas les bienvenus. Or cette Loi va à l'encontre des valeurs du Comité International Olympique (CIO), bien embarrassé quand on lit les communiqués et déclarations contradictoires de son Président, Jacques Rogge. Des appels au boycott (JO, biens et services russes...) qui circulent attirent des dizaines de milliers de signatures. Désormais ce sont les athlètes qui sont interpellés pour qu'ils soutiennent les droits des homosexuels d'une manière ou d'une autre.

Tout a commencé avec Tilda Swinton, de passage à Moscou, qui a brandit un drapeau arc-en-ciel, symbole des populations LGBT, sur la Place Rouge. La photo, postée par son agent Christian Hodell sur Twitter, était accompagnée d'un message sans équivoque : "En solidarité. Bons baisers de Russie."

Et puis le 6 août, c'est le blogueur et activiste américain Michael Petrelis à l'occasion d'une représentation de No Man's Land, la pièce d'Harold Pinter, au Berkeley Repertory Theatre en Californie, qui a demandé à Sir Ian McKellen, éternel Gandalf et Magneto, d'être pris en photo avec une pancarte indiquant "Solidarité avec les homos russes". Gay lui-même, défenseur actif des droits des homosexuels depuis 25 ans, McKellen a accepté. La photo a été postée sur le blog de Michael Petrelis.

Enfin, le lendemain, Stephen Fry a publié un courrier (la version intégrale suit après l'article) destiné au Premier ministre britannique, David Cameron, au patron du CIO, Rogge, et aux membres de ce même CIO. "Passages à tabac, meurtres et humiliations sont ignorés par la police. Défendre ou discuter sainement de l'homosexualité est contraire à la loi. Dire, par exemple, que Tchaïkovsky était gay et que son oeuvre et sa vie reflètent sa sexualité et ont inspiré d'autres artistes gay serait sanctionné par une peine d'emprisonnement"" écrit-il. Stephen Fry est en colère face à "la banalité du mal" chère à Hannah Arendt qu'il voit dans les yeux des dirigeants russes. Il demande "une interdiction absolue des Jeux olympiques d'hiver 2014 en Russie à Sochi est tout bonnement essentielle." Et propose de les installer ailleurs, "dans l'Utah, à Lillehammer, où vous voulez [certains ont évoqué Vancouver également, ndlr]." Il ajoute qu'il "faut à tout prix que Poutine ne puisse pas avoir l'approbation du monde civilisé."

Faudra-t-il appeler au boycott d'autres manifestations, comme le Festival du film de Moscou?

David Cameron a répondu hier au comédien, par Twitter : "Merci de votre message @stephenfry. Je partage votre profonde inquiétude sur les mauvais traitements dont font l'objet les homos en Russie. Néanmoins, je crois qu'il vaut mieux combattre les préjugés en participant, plutôt que boycotter les Jeux d'hiver."

En France, c'est le néant politique. Aucun artiste, aucun grand élu n'a (ré)agit. C'est d'autant plus désolant que Merkel et Obama se sont émus publiquement de cette Loi. Dans l'Hexagone, les cinéastes continuent de débattre de leur convention collective, de l'insuccès des comédies ou encore de l'exception culturelle, noble en cause en soi. Les comédiens se revendiquent apolitiques. Et un Depardieu sert même d'ambassadeur à la politique de Poutine. Elle est loin cette époque où ces artistes "éclairés" étaient prompts à défendre les grandes causes internationales. Dorénavant, ce sont les Britanniques qui donnent une leçon de démocratie et de liberté.

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