Naomi Kawase signera le film officiel des JO de Tokyo

Posté par vincy, le 25 octobre 2018

La cinéaste japonaise Naomi Kawase a été choisie pour réaliser le film officiel des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Le comité olympique a rappelé que la réalisatrice enrichira ainsi "un héritage de plus d'un siècle de films olympiques, comprenant notamment les documentaires réalisés pour les Jeux Olympiques organisés au Japon" : Tokyo 1964 (Kon Ichikawa), Sapporo 1972 (Masahiro Shinoda) et Nagano 1998 (Bud Greenspan, qui a signé une grande partie des films olympiques depuis 1984).

Elle sera la cinquième femme à réaliser un film officiel, après Caroline Rowland (Londres 2012), Gu Jun (Beijing 2008), Mai Zetterling (pour un des segments de Munich 1972) et Leni Riefenstahl (Berlin 1936).

Pour chaque édition des Jeux Olympiques, le Comité International Olympique, en étroite collaboration avec le comité d'organisation des Jeux, examine les propositions des plus grands cinéastes du pays hôte qui participent à un concours lancé pour la réalisation du film officiel.

"Le réalisateur du film officiel doit illustrer l'expérience des Jeux Olympiques en question sous un angle original et chercher à saisir l'âme d'une édition spécifique des Jeux tout en considérant le contexte social et culturel plus large" rappelle le CIO. "Naomi Kawase a été choisie pour la force de sa proposition qui traduit une compréhension nuancée de la culture japonaise et des valeurs olympiques, ainsi que pour son solide palmarès et sa remarquable réputation internationale" ajoute le communiqué.

"J'espère saisir "l'instant" et tirer pleinement parti de l'attrait du film documentaire et de sa capacité à figer ces moments dans “l'éternité”, et contribuer ainsi à communiquer au monde entier tout l'intérêt des Jeux de Tokyo 2020" a expliqué la réalisatrice, dont le dernier film, Vision (Voyage à Yoshino) , avec Juliette Binoche, sera dans les salles françaises le 28 novembre.

La collection des films olympiques, débutée en 1912, comprend plus de 50 longs métrages, dont ceux signés par Milos Forman, Claude Lelouch, Arthur Penn, John Schlesinger (tous pour Munich en 1972), Im Kwon-taek, Carlos Saura...

Salut l’ami! Bud Spencer (1929-2016) est mort

Posté par vincy, le 28 juin 2016

Il était le double de Terrence Hill. Le Hardy de Laurel des Western spaghetti. L'acteur italien Bud Spencer est décédé hier à Rome à l'âge de 86 ans, selon sa famille.

Carlo Pedersoli pour l'état civil était né à Naples le 31 octobre 1929. Avec Terence Hill, il avait tourné 18 films de 1959 à 1994, des western spaghetti ou des films policiers tous burlesques ou comiques. Il faisait rire les enfants, les ados. Ses baffes faisaient des bruits synthétisés accentués. Leur duo a longtemps, inégalement certes, attiré les foules en salles. Premier gros succès de la pair, On l'appelle Trinita en 1971 a atteint les 2,6 millions d"entrées, suivis de Cul et chemise en 1979 a séduit 2,2 millions de spectateurs en France, Salut l'ami, adieu le trésor en 1981 a frôlé 1,9 million d'entrées, Quand faut y aller, faut y aller dépasse en 1983 et Attention les dégâts en 1984 ont drainé 1,3 millions de fans. Mais leur plus gros hit reste On continue à l'appeler Trinita en 1972 avec plus de 3 millions de français dans les salles.

Avec son physique et sa bonhomie à la Obélix, la barbe en plus, il excellait dans les grosses beignes et l'humour potache. De Rome à Rio de Janeiro, il passe une jeunesse tranquille, brillant étudiant et excellent nageur. Ses qualités athlétiques vont lui permettre d'entrer à Cinecittà pour figurer dans des péplums comme Quo Vadis. Jusqu'en 1957, il tourne sous son vrai nom (Un héros de notre temps de Mario Monicelli, L'Adieu aux armes de Charles Vidor). Puis il se consacre à sa carrière sportive.

Sportif olympique

Après avoir été demi-finaliste du 100 mètres nage libre aux JO de Helsinki et ceux de Melbourne, et un septième titre de champion d'Italie - il est le premier Italien à descendre sous la minute dans un 100 m nage libre - , il abandonne définitivement la natation et retourne en Amérique du Sud pour fonder une famille avec la fille d'un producteur de cinéma.

A 38 ans, il tourne son premier western, Dieu pardonne, moi pas, de Giuseppe Colizzi, avec un certain Mario Girotti, dit Terrence Hill. Il trouve son pseudo, mélange d'un nom de bière et d'un hommage à Spencer Tracy. Il frappe les méchants durement mais il a un coeur gros comme ça.

Pourtant, il n'aura pas tourné que ce genre de films. Dans sa quarantaine de films, il est souvent inspecteur, shériff, sergent et même génie d'Aladin. Il est tête d'affiche de ses propres comédies, de gros cartons en Italie, signées Michele Lupo ou Steno. En guise de requiem cinématographique, on l'a vu en vieux capitaine dans En chantant derrière les paravents d'Ermanno Olmi, en 2004.

Il avait aussi essayé de se faire élire comme conseiller régional en 2006 sur la liste du parti de Silvio Berlusconi. Depuis quelques années, il écrivait ses Mémoires, dont les deux premiers tomes sont parus en Italie en 2010 puis 2014.

Sami Bouajila et Chiara Mastroianni dans le premier film de Farid Bentoumi

Posté par vincy, le 30 novembre 2014

sami bouajila chiara mastroianniDemain, le tournage du premier film de Farid Bentoumi, Sam sera lancé. Sami Bouajila, Franck Gastambide (Les Kaïra, Les Gazelles), Chiara Mastroianni et Hélène Vincent composent le casting de cette histoire co-scénarisée par le réalisateur, Noé Debré (Erran) et Gaëlle Macé.

Le film se base sur l'histoire vraie du frère du cinéaste, même si elle a été considérablement remaniée pour les besoins de la fiction: Sam, 43 ans, décide de participer aux JO pour sauver sa société de production de skis de fond. Particularité: il décide de représenter un pays peu habitué aux JO d'hiver, l'Algérie.

Le film est issu du laboratoire emergence, qui, à l'époque, avait un pitch légèrement différent. Produit par Les films Velvet, Fred Bentouami avait été "marrainé" dans l'édition 2014 par Agnès Jaoui. Le film a reçu l'avance sur recettes avant réalisation en juillet dernier. Il a aussi été récompensé du Prix ARTE des Relations internationales 2012 dans le cadre de l'atelier de coproduction du Festival du film de Dubai. Le projet s'intitulait alors You Are Algeria.

Bentoumi déjà réalisé deux courts métrages, Un autre jour sur terre et Brûleurs (plusieurs fois primés dans les festivals). Ancien stagiaire du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, il a été metteur en scène de théâtre (Un repas entre amis). On l' a aussi vu en acteur sur le petit écran (Crimes ordinaires), sur le grand écran (Vivantes, Notre univers impitoyables) et sur scène (Molière, Beckett, Brecht, Racine...).

Après Wall Street, un drame olympique pour Leo DiCaprio et Jonah Hill

Posté par vincy, le 4 février 2014

leonarodi dicaprio jonah hill

Le duo est explosif dans Le Loup de Wall Street (qui a déjà rapporté 230 millions de $ dans le monde). Leonardo DiCaprio et Jonah Hill, tous deux nommés aux Oscars pour le film de Scorsese, vont refaire équipe dans The Ballad of Richard Jewell.

20th Century Fox a acquis les droits de cet article de Vanity Fair signé par Marie Brenner, pour la société de production de DiCaprio, Appian Way. Jonah Hill sera également producteur. L'article a été publié en 1997. Brenner était déjà à l'origine de l'article The Man Who Knew Too Much qui avait donné Révélations (The Insider) au cinéma.

Le film se déroulera durant les Jeux Olympiques d'Atlanta (1996) et suivra un gardien de sécurité qui a repéré la bombe menaçant l'événement. Il aidera à évacuer les lieux avant l'explosion. Mais, trois jours plus tard, il sera suspecté d'avoir pris part au complot terroriste. Sa vie sera jetée en pâture aux médias. Il faudra attendre un rapport du FBI, trois mois plus tard, pour qu'il soit innocenté.

Le véritable coupable de l'attentat du parc du centenaire, Eric Rudolph, proche des milices et mouvements religieux extrémistes hostiles au gouvernement fédéral, sera arrêté en 2003 puis condamné à la prison à vie en 2005. L'attentat a causé la mort de deux personnes et blessé 111 victimes.

Jonah Hill incarnera le journaliste tandis que DiCaprio sera l'avocat chargé de la défense du gardien. Personne n'a encore été choisi pour être le héros d'un jour qui fut par la suite vilipendé publiquement. Richard Jewell est mort en 2007 à l'âge de 44 ans.

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Lire aussi la notice de Wikipédia sur l'attentat (en anglais)

Daniel Radcliffe dans la peau du champion olympique Sebastian Coe

Posté par vincy, le 31 octobre 2013

Daniel Radcliffe va incarner Sebastian Coe au cinéma, d'après une information révélée par Variety. L'athlète britannique, double champion olympique et recordman du monde du 1500m, a brillé lors des JO de Moscou et Los Angeles au début des années 80, avant de devenir député (conservateur) puis de prendre la tête du comité de candidature des JO de Londres 2012 en 2005.

Le film, intitulé Gold, se concentrera sur sa rivalité avec Steve Ovett. Aux JO de 1980, au 800m, Ovett avait été médaillé d'or tandis que Coe fut médaillé d'argent ; au 1500m, Coe obtint la médaille d'or et Ovett celle de bronze.

Le film sera réalisé par James Watkins, à qui l'on doit Eden Lake et La dame en noir (déjà avec Radcliffe). Le scénario est signé de Simon Beaufoy (Slumdog Millionaire) et William Davies (Johnny English), à partir du livre de Pat Butcher, The Perfect Distance - Ovett and Coe: The Record-Breaking Rivalry.

Le tournage, entre le Royaume Uni et la Russie, devrait débuter en avril 2014.

Radcliffe, 24 ans, sera, d'ici là, à l'affiche de Kill Your Darlings, Horns, The F Word, et s'apprête à être Igor dans Frankenstein.

Des acteurs britanniques mobilisés contre la loi anti homosexuels russe

Posté par vincy, le 11 août 2013

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Tilda Swinton, Sir Ian McKellen puis Stephen Fry ont alerté, chacun à leur manière, les citoyens et les dirigeants politiques à propos du climat homophobe, et de ses conséquences, qui règne en Russie.

Au départ, il y a une Loi votée en Russie, le 11 juin dernier. cette Loi criminalise la «propagande auprès des mineurs» des «relations sexuelles non traditionnelles». En creux, la Russie bannie toute visibilité des relations sexuelles homosexuelles. Face à une Europe de plus en plus "gay-friendly", le président Vladimir Poutine flatte ainsi une population majoritairement homophobe. Cela a rapidement entraîné une chasse aux homos, avec passages à tabac et autres violences impunies, de la part d'une frange de la population ultra-nationaliste. Des associations ne peuvent plus faire leur travail. Quant aux artistes, même les plus célèbres, ils peuvent vivre leur sexualité, à condition qu'ils la cachent.

Cette atteinte aux libertés fondamentales (orientation sexuelle, liberté d'expression) a entrainé au fil des semaines des réactions, des manifestations (à Anvers hier, à Londres), des pétitions et beaucoup d'émotion sur les réseaux sociaux. Le phénomène prend de l'ampleur : avec l'organisation des Mondiaux d'Athlétisme (en ce moment même) et celle des Jeux Olympiques d'hiver début 2014, la Russie est sous les feux des projecteurs. Selon la Loi, les sportifs homosexuels ne sont pas les bienvenus. Or cette Loi va à l'encontre des valeurs du Comité International Olympique (CIO), bien embarrassé quand on lit les communiqués et déclarations contradictoires de son Président, Jacques Rogge. Des appels au boycott (JO, biens et services russes...) qui circulent attirent des dizaines de milliers de signatures. Désormais ce sont les athlètes qui sont interpellés pour qu'ils soutiennent les droits des homosexuels d'une manière ou d'une autre.

Tout a commencé avec Tilda Swinton, de passage à Moscou, qui a brandit un drapeau arc-en-ciel, symbole des populations LGBT, sur la Place Rouge. La photo, postée par son agent Christian Hodell sur Twitter, était accompagnée d'un message sans équivoque : "En solidarité. Bons baisers de Russie."

Et puis le 6 août, c'est le blogueur et activiste américain Michael Petrelis à l'occasion d'une représentation de No Man's Land, la pièce d'Harold Pinter, au Berkeley Repertory Theatre en Californie, qui a demandé à Sir Ian McKellen, éternel Gandalf et Magneto, d'être pris en photo avec une pancarte indiquant "Solidarité avec les homos russes". Gay lui-même, défenseur actif des droits des homosexuels depuis 25 ans, McKellen a accepté. La photo a été postée sur le blog de Michael Petrelis.

Enfin, le lendemain, Stephen Fry a publié un courrier (la version intégrale suit après l'article) destiné au Premier ministre britannique, David Cameron, au patron du CIO, Rogge, et aux membres de ce même CIO. "Passages à tabac, meurtres et humiliations sont ignorés par la police. Défendre ou discuter sainement de l'homosexualité est contraire à la loi. Dire, par exemple, que Tchaïkovsky était gay et que son oeuvre et sa vie reflètent sa sexualité et ont inspiré d'autres artistes gay serait sanctionné par une peine d'emprisonnement"" écrit-il. Stephen Fry est en colère face à "la banalité du mal" chère à Hannah Arendt qu'il voit dans les yeux des dirigeants russes. Il demande "une interdiction absolue des Jeux olympiques d'hiver 2014 en Russie à Sochi est tout bonnement essentielle." Et propose de les installer ailleurs, "dans l'Utah, à Lillehammer, où vous voulez [certains ont évoqué Vancouver également, ndlr]." Il ajoute qu'il "faut à tout prix que Poutine ne puisse pas avoir l'approbation du monde civilisé."

Faudra-t-il appeler au boycott d'autres manifestations, comme le Festival du film de Moscou?

David Cameron a répondu hier au comédien, par Twitter : "Merci de votre message @stephenfry. Je partage votre profonde inquiétude sur les mauvais traitements dont font l'objet les homos en Russie. Néanmoins, je crois qu'il vaut mieux combattre les préjugés en participant, plutôt que boycotter les Jeux d'hiver."

En France, c'est le néant politique. Aucun artiste, aucun grand élu n'a (ré)agit. C'est d'autant plus désolant que Merkel et Obama se sont émus publiquement de cette Loi. Dans l'Hexagone, les cinéastes continuent de débattre de leur convention collective, de l'insuccès des comédies ou encore de l'exception culturelle, noble en cause en soi. Les comédiens se revendiquent apolitiques. Et un Depardieu sert même d'ambassadeur à la politique de Poutine. Elle est loin cette époque où ces artistes "éclairés" étaient prompts à défendre les grandes causes internationales. Dorénavant, ce sont les Britanniques qui donnent une leçon de démocratie et de liberté.

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Skyfall : l’abécédaire de Skyfall ou 26 facettes du nouveau James Bond

Posté par vincy, le 16 octobre 2012

A comme Aston Martin : vedette du dernier acte de Skyfall, rutilante et désuète, élégante et parfait gadget pour le final explosif.

B comme Bardem : Raoul Silva, un méchant pas comme les autres. Un brin psychopathe, un zest homo (il faut le voir caresser les cuisses de James Bond) et oedipien à souhait. Javier Bardem, faux blond, fait son show, flirtant avec son personnage de No Country for Old Men.

C comme Casino : grand classique de la franchise. Ce coup-ci pas besoin de jouer à Macao. Juste l'occasion de toucher les jackpots. C'est la première fois que 007 vient en Chine en s'offrant deux étapes : outre le casino de Macao, l'espion fait escale à Shanghai.

D comme Disque dur : l'enjeu initial de tout la série de dévastation, destruction et autres poursuites du film. D comme Dommage que ce fil conducteur se perde en route. Plus personne n'en parle et ne cherche à le récupérer au bout d'une heure.

E comme Eve : le prénom de la très jolie agent du MI6 dont le patronyme ne sera révélé qu'à la fin du film. Clairement, elle n'est pas à l'aise sur le terrain... Une planque dans un bureau lui conviendra mieux.

F comme Fiennes : nouvel arrivant dans la bureaucratie britannique. Ralph Fiennes est l'intermédiaire ambivalent et un peu raide entre le Ministre de la défense et M. Il perd ses cheveux, prend du ventre, mais il a un certain flegme aussi pour annoncer une mise à la retraite que pour prendre un flingue.

G comme Girls : il n'y en a qu'une dans cet épisode. Sorte de Geisha des temps modernes qui s'offrira une douche torride avec 007. S'il n'y avait pas M (en même temps, l'adage se confirme, toutes des p... sauf ma mère), ce serait sans aucun doute le Bond le plus misogyne de la série.

H comme Hashima : île japonaise abandonnée et désolée qui sert de QG au méchant. Ce décor impressionnant a déjà servi de cadre à Battle Royale II. Autrefois l'endroit le plus dense de la planète, cela fait près de 40 ans que les immeubles et bâtiments sont laissés au vent et à l'air marin.

I comme Istanbul : cadre du long prologue de Skyfall, avec poursuites en auto, moto et train, entre Grand Bazar et rues animées. Le prologue est radicalement différent (tout comme l'épilogue) puisqu'il nous fait croire à une fin plutôt qu'à un début. C'est la troisième fois que Bond visite la ville turque après Bons baisers de Russie et Le monde ne suffit pas.

J comme James : il prononce son nom au casino de Macao. Bond est un héros fatigué, presque hors-service, une épave pour certains. Mais sa volonté et sa loyauté lui feront surmonter tous ses handicaps. Daniel Craig avouait avant le tournage, qu'à 43 ans, lui-même ne se sentait plus capable de fournir les exigences physiques qu'imposent le personnage.

K comme Kleinman (Daniel) : Il a déjà réalisé six génériques pour la série (dont GoldenEye et Casino Royale). Il revient pour le générique de cet épisode, chanté par Adèle, avec des couteaux qui deviennent des tombes de cimetière, des dragons chinois, des jeux de miroirs et autres tests de Rorschach... Graphique, comme au bon vieux temps...

L comme comme Londres : la capitale britannique est la victime principale du méchant : explosion du MI6, attentat dans le métro, attaque dans un tribunal...

M comme M : M (parfaite Judi Dench, qui reprend son rôle pour la 7e fois) comme Mise à la retraite mais pas avant d'avoir accompli sa Mission. M comme Mistake (dès le prologue, la panique lui fait commettre une grosse bourde), comme Ministre (qui veut sa peau), comme Menace (de l'intérieure), comme Moteur du film (c'est la cible), comme Match (contre l'ennemi, qu'il soit bureaucratique, terroriste, ou simplement l'âge), comme Méfiance (qui pourrait faire confiance à quelqu'un capable de mettre les intérêts de l'Etat au dessus de ceux des individus), comme Menteuse (pour le bien de tous), comme Maman (voir R comme réplique), comme Mort (il y en a pas mal mais une seule nous surprendra).

N comme note : 3,5 sur 5. Assurément le meilleur de la trilogie avec Craig et l'un des meilleurs Bond grâce à sa mise en scène à la fois spectaculaire et léchée, une image magnifique de Roger Deakins, de beaux effets visuels, un rythme soigné, entre moments d'émotion et scènes d'action. Regrettable que le scénario oublie le disque dur au passage (après nous avoir bien fait monter la pression avec la révélation d'agents infiltrés) et se concentre sur une simple histoire de vengeance.

O comme Olympiques : le véritable buzz autour de Skyfall a débuté lors de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres, où Daniel Craig fut le premier des agents fictifs à rencontre la vraie Reine d'Angleterre. Côté olympiades, James Bond n'aurait pas été champion de tir cette année...

P comme placement produits : 29 millions de livres sterling en différentes publicités introduites dans le film, de Virgin Atlantic à Audi en passant par Omega, Literary Review, Range Rover et même Heineken.

Q comme Q : il a rajeunit. Désormais interprété par l'assez sexy Ben Whishaw (Le parfum, Bright star), il est aussi geek (champion des hackers) que traditionaliste (il aime boire du thé en pyjama). Finit le temps des stylos qui explosent, la radio émettrice est le top du top. Son premier rendez-vous avec Bond se déroule dans un musée, à contempler un tableau. Mélancolique et classe.

R comme réplique : si le film en est rempli, avec sous entendus grivois ou constats du déclin de l'empire de l'espionnage, poèmes cités au tribunal ou mot cinglant résumant bien la situation, sns compter les réflexions sur l'âge de 007, la meilleure reste celle que Bardem murmure en parlant de M : "Maman a été très vilaine". Tout le film est là. En une phrase.

S comme Skyfall : le titre du film provient du nom du manoir écossais familial de James Bond. C'est le lieu choisi par Mendes pour le final pétaradant de l'épisode. Un peu délabré, paumé, pas franchement accueillant (mais gardé par Albert Finney tout de même), c'est aussi là que sont enterrés les parents de 007 ("les orphelins sont les meilleures recrues" rappelle M), dont la mère a un nom furieusement français (Monique Delacroix).

T comme traumatismes : véritable séance freudienne, Skyfall déroule les traumas de chacun. Bond et la mort de ses parents, Silva et sa haine/amour vis-à-vis de M et du MI6, M et ses angoisses liées aux responsabilités, erreurs, choix qu'elle a du faire. Tout le monde est vulnérable, dépendant ou méfiant. Et tous auraient besoin d'une bonne séance de divan.

U comme un autre? : comme dans l'ancien temps, le carton final célèbre le 50e anniversaire de la franchise et affirme que James Bond reviendra. Mais avec qui?

V comme véhicules : une moto, une jeep, un train, une audi noire, un 4x4, un ascenseur, un yacht, des hélicoptères, un métro, une aston martin, une camionnette de police... il y a de quoi être transporté.

W comme Walther PPK : l'un des rares gadgets du film. Mais attention, celui-ci a une reconnaissance palmaire. Un petit émetteur radio pour se géolocaliser et pour le reste Bond devra faire appel à ses connaissances en bricolage façon MacGyver/Agence tous risques.

X comme XXIII : 23e James Bond sous la bannière d'Eon productions. Peu d'inquiétudes sur les recettes au box office, le film cartonnera. D'un point de vue "chronologique", il se situe avant Dr. No. La trilogie avec Daniel Craig aurait ainsi pu s'intituler James Bond : les origines. Maintenant que la boucle est bouclée, que faire?

Y comme Yin et Yang : le film fonctionne par duos. Craig/Harris, Dench/Fiennes, Craig/Dench (par deux fois), Craig/Whishaw, Craig/Marlohe, Craig/Bardem, Dench/Bardem (par deux fois), Bardem/Craig, Craig/Finney, Dench/Finney, Craig/Fiennes. Les deux font la paire. Construction plus mécanique que quantique.

Z comme Zéro Zéro Sept : 50 ans après on ne s'en lasse pas.

Danny Boyle, Saigneur des anneaux des Jeux Olympiques

Posté par vincy, le 28 juillet 2012

Orchestrée par le réalisateur Danny Boyle, assisté par Stephen Daldry, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres n'a pas fait dans la demi-mesure : des stars, 10 000 figurants, 23 000 costumes et un budget total évalué à 34,5 millions d'euros.

Baptisé "Isle of Wonder", le spectacle n'avait pourtant rien de merveilleux. Gros barnum patriotique où les anachronismes (et oublis de l'histoire digne d'un révisionnisme positif) en faisait une pièce montée (certes verdoyante et plantée de drapeaux) souvent indigeste, le show devait être difficile à comprendre pour les spectateurs du stade. Pour les téléspectateurs (à qui ce divertissement était destiné), entre films pré-tournés, reconstitution en "live" et rituels obligatoires (le défilé des athlètes a bien plombé l'ambiance), c'était surtout très long...

Ce que l'on peut reprocher à Boyle, c'est d'avoir fait côtoyer le pire avec le meilleur, sans avoir fait le tri. La trame sonore est sans doute ce qu'il y a eu de mieux : un régal jouissif pour les oreilles. Insufflant du punk, du rock, de la pop, du hip-hop, le cinéaste était dans son élément. D'ailleurs, on reste bien plus convaincu par ses virgules audiovisuelles que par sa mise en scène pesante comme un pudding congelé. L'histoire du pays s'est ainsi transformée en foire kitsch médiévale avant de basculer dans l'ère industrielle en fer fondu. Ces anneaux incandescents dans le ciel était sans doute l'idée la moins inspirée et la plus banale qui soit. Un peu plus et on nous plaçait les sponsors au détour d'une séquence subliminale...

Toute la première partie, déroulée par un Kenneth Branagh tempêtant hors-jeu, a démontré que le Royaume Uni avec des chansons, des comédiens, mais aucun sens du bon goût artistique. Heureusement, ils ont aussi de l'humour. Rowan Atkinson, alias Mister Bean, jouant du Vangélis (Les chariots de feu) façon David Guetta (une note, toujours la même), nous a amuéé avec un sketche où la triche est autorisée. Au second degré, il y a aussi David Beckham en pilote de hors-bord sur la Tamise, style James Bond avec sa belle ou pub de parfum cheveux au vent - on hésite tellement c'était peu crédible et assez risible. Mais le summum est évidemment l'arrivée en taxi au Palais de Buckingham de 007, le "vrai", c'est-à-dire Daniel Craig. Pour la première fois, la Reine d'Angleterre a accepté d'apparaître dans une (courte) oeuvre de fiction, escortée par l'espion au service d'elle-même, sa Majesté. Une façon peu royale d'arriver au stade : un saut en parachute d'un hélicoptère. Insolite, classe et drôle.

En réutilisant tous les mythes britanniques, Boyle a montré que la culture de son pays était universelle, de Shakespeare à J.K. Rowling (présente en personne, accompagnée d'un Voldemort gigantesque) en passant par "Alice au pays des merveilles" et Mary Poppins. La séquence "enfance" n'était pas réellement séduisante ni dynamique. Boyle fut plus inspiré avec celle sur la jeunesse, avec les réseaux sociaux, la télévision et la musique en valeurs étalon. Fouillis mais pêchu.

On peut regretter que son hommage au cinéma ait été si bâclée (Chaplin, 4 mariages et un enterrement, une auto-citation avec Trainspotting), que la comédie musicale ait été oubliée. Que l'ensemble était finalement assez laid ou trop niais, selon les tableaux. Cette cérémonie boursouflée s'est cependant achevée avec une véritable belle idée : des pétales enflammés s'élevant à l'unisson vers le ciel d'un stade prêt à déclencher son feu d'artifice pour ne former qu'une seule torche, gigantesque. Révérence et référence à Mordor et Tolkien.

Hélas après trois heures de spectacle et de défilé, le téléspectateur n'avait plus le courage de s'enflammer. Comme un gros blockbuster aussi vite vu qu'oublié, Boyle nous aura plus ennuyé qu'excité.

Vincent Cassel ajoute Danny Boyle à sa filmographie

Posté par vincy, le 29 juillet 2011

Vincent Cassel avait débuté à Hollywood en jouant un aristocrate français précieux et homosexuel dans Elizabeth de Shekhar Kapur en 1998. Depuis il est devenu le seul acteur masculin du cinéma français à percer à Hollywood, puisqu'il a tourné avec Jez Butterworth, Paul McGuigan, Steven Soderbergh, Mikael Häfström, David Cronenberg et Darren Aronofsky.

Il va pouvoir rajouter Danny Boyle à sa liste puisqu'il sera du casting de son prochain film, Trance. Le film, prévu pour une sortie en 2013, racontera l'histoire de deux malfaiteurs, dans le cadre d'un vol d'oeuvres d'art. Rosario Dawson perturbera ce duo, dont l'autre mâle sera incarné par James McAvoy. Michael Fassbender était pressenti pour jouer le rôle finalement dévolu à Cassel.

Boyle promet un film sexy, noir et proche de ses premiers succès comme Petits meurtres entre amis et Trainspotting.

Le tournage devrait débuter cet automne à Londres avant que le réalisateur ne se concentre sur la mise en scène de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012.

Des films muets d’Hitchcock aux J.O. de Londres

Posté par vincy, le 5 juillet 2011

Dans le cadre des Jeux Olympiques de Londres en 2012, le British Film Institute diffusera des films muets d'Alfred Hichcock, rarement vus. Remasterisés et numérisés, ces films des années 20 seront projetés sur grand écran, accompagnés d'une musique interprétée en direct par l'Orchestre Symphonique de Londres. Cette trame sonore "donnera de nouvelles dimensions" aux films pour une "expérience intime partagée".

La restauration a exigé du temps. "Ces films représentent le fondement de l'ensemble de son travail et un nouveau public va être capable de les apprécier, pour la première fois, dans toute leur splendeur retrouvée", a confié la directrice artistique du BFI, Heather Stewart.
Le financement a été possible grâce à la campagne Rescue the Hitchcock 9, en partenariat avec The Film Foundation (Martin Scorsese) et l'Association de la presse étrangère à Hollywood (qui organise les Golden Globes). 250 000 $ ont ainsi été récolté pour "sauver" The Lodger, The Ring, Blackmail et The Pleasure Garden.

Hitchcock a été employé dès le début des années 20 par Gaisnborough Pictures. En 1923, il débute derrière la caméra avec Always tell your wife. Il réalisera en 1925 The Pleasure Garden, en Allemagne.  Puis il enchaînera avec The Moutain Eagle. Mais les deux sont des échecs. Hitchcock se marie, devient père, et tourne The Lodger (photo). le film sera jugé non commercialisable par son distributeur et remportera, pourtant, un grand succès public et critique. D'autres films muets suivront : Downhill et Easy Virtue. Mais le cinéaste n'est pas satisfait des scénarios du studio et s'en va chez British International Pictures. Il y tourne The Ring, The Farmer's Wife, Champagne et The Manxman. Dès 1929 avec Blackmail, il abandonnera le muet : en effet, le Maître réalisera le premier film parlant britannique...

Le BFI a déjà annoncé deux événements majeurs autour de ces projections. The Lodger, dont la musique sera écrite par Nitin Sawhney, et The Pleasure Garden, qui sera illustré par les mélopées de Daniel Cohen.