Un chat un chat : une comédie qui ne retombe pas sur ses pattes

Posté par MpM, le 23 mars 2009

Un chat un chat"Je sais, je suis d’un abord compliqué"

L’histoire : Célimène a le syndrome de la page blanche. Ecrivain à succès, elle n’arrive plus à écrire. Il faut dire que dans sa vie, c’est un peu la confusion : elle vit chez sa mère, est harcelée par une adolescente persuadée d’être un sujet de roman idéal et fait des crises de somnambulisme. Pour couronner le tout, ça fait des années qu’elle se fait appeler Nathalie.

Notre avis : Mais quel dommage ! Sophie Fillières tient un sujet riche en possibilités, elle dirige une actrice formidable (Chiara Mastroianni, lunaire, paumée et gentiment insupportable) et est capable, on le sait, de faire preuve d’une fantaisie totalement fantasque (cf Gentille), et malgré cela elle nous livre un film plus que mitigé manquant d’audace et de folie. Il y a de très bons moments, pourtant, dans ce Un chat un chat aux faux airs de comptine enfantine : une scène fantasmée dans un avion, des séquences de cuisine nocturne sous influence, de très beaux échanges mère-fils (Mateo Julio Cedron, qui donne l’impression de bien mieux comprendre les adultes qu’ils ne le font eux-mêmes), des dialogues de sourds… D’où vient, alors, que l’on s’ennuie poliment devant les aventures pas si déjantées que ça de cette auteure névrosée ?

Peut-être, justement, parce que Sophie Fillières n’a pas su se concentrer sur les névroses de son héroïne, la confrontant à une galerie de personnages mal exploités, et surtout changeant de point de vue en cours de film pour suivre les intrigues secondaires autour d’Anaïs, la jeune "groupie", dès lors que Célimène commence à écrire sur elle. Il y a aussi quelques scènes maladroites avec Antoine, le fiancé éconduit, interprété par un Malek Zidi pas assez consistant (trop jeune ?) pour le rôle. Or, non seulement ces séquences n’apportent rien au récit, mais en plus elles créent des longueurs, presque des interférences qui génèrent l’ennui, voire l’agacement. Quand on en arrive enfin à l’épilogue, le ton pétillant du début est depuis longtemps éventé.

Glamour et paillettes : qui croisera-t-on à Berlin ?

Posté par MpM, le 3 février 2009

clive owen naomi wattsLe rêve de tout festival, c’est probablement le doublé réussi par la Mostra de Venise en août dernier : s’offrir en même temps Brad Pitt et George Clooney sur le tapis rouge. Mais ce n’est pas mal non plus de créer l’événement quotidiennement en proposant une ronde continuelle de vedettes et de célébrités. De ce côté-là, le pari risque de s’avérer fructueux pour la 59e Berlinale qui pourrait voir défiler du 5 au 15 février prochains Naomi Watts et Clive Owen (L’enquête de Tom Tykwer, en ouverture), Sean Penn et Gus van Sant (Milk, cité dans huit catégories aux Oscar), Kate Winslet (The reader de Stephen Daldry), Gael García Bernal et Michelle Williams (pour Mammoth de Lukas Moodysson), Zhang Ziyi (Forever Enthralled de Chen Kaige), Keanu Reeves, Julianne Moore et Robin Wright Penn (The Private Lives Of Pippa Lee de Rebecca Miller), on en passe et pas des moindres.

Le glamour français ne devrait pas être en reste, puisque La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, qui compte Isabelle Adjani dans son casting, est présenté en section Panorama. Kate winslet La présence de la star dans les rues de Berlin pourrait faire considérablement grimper la température… On attend également Julie Delpy qui présente The countess, son nouveau film, Chiara Mastroianni et Agathe Bonitzer réunies par Sophie Fillières dans Un chat, un chat ou encore Roschdy Zem qui joue, aux côtés de Brenda Blethyn (Secrets et mensonges), dans le dernier Rachid Bouchareb, London river.

Enfin sont assurés d’être là Tilda Swinton (dite : "Madame la Présidente du Jury") qui aux côtés notamment du cinéaste Wayne Wang et de la réalisatrice Isabelle Coixet aura la lourde tâche de décerner l’Ours d’or, Arta Dobroshi, l’impressionnante Lorna du Silence de Lorna (jury des courts métrages), Maurice Jarre, qui recevra un ours d’or d’honneur venant couronner toute sa carrière et Claude Chabrol récompensé par la "Berlinale camera" (prix décerné à une personnalité ou une institution auquel le festival est particulièrement attaché) en même temps que le producteur allemand Günter Rohrbach.

Certes, tout cela réjouit avant tout les journalistes, que la célébrité attire en masse (on se souvient de la quasi émeute lors de la présence de Madonna ou encore le duo Natalie Portmann / Scarlett Johansson l’an dernier), mais également le public berlinois qui a la possibilité d’assister aux différentes projections et même de rencontrer certaines équipes de film. Un festival d’envergure internationale qui pense aux simples spectateurs de proximité, ce n’est pas si courant ! Pendant dix jours, c’est certain, Berlin va être la capitale du cinéma, du glamour mais aussi de la cinéphilie.