[Passions américaines] Fosse/Verdon (2019) avec Sam Rockwell et Michelle Williams

Posté par vincy, le 24 août 2019

C'est la série qui n'était pas forcément attendue parmi les favorites aux prochains Emmy Awards. 7 nominations dans les catégories principales (meilleure série unitaire, meilleur acteur, meilleure actrice, deux fois meilleur réalisateur, meilleur scénario) et 10 autres dans les catégories techniques. Fosse/Verdon, diffusée aux USA en avril/mai sur FX, et en France sur Canal +, composée de huit épisodes, est l'adaptation de la biographie Fosse de Sam Wasson, développée par Steven Levenson (Masters of Sex) et Thomas Kail (Hamilton). Elle est produite par les deux acteurs principaux, la star de Broadway Lin-Manuel Miranda (vu dans Le retour de Mary Poppins) et la fille du couple Verdon / Fosse, Nicole Fosse.

On connait tous de nom Bob Fosse, chorégraphe, danseur, metteur en scène, réalisateur. Trois fois cité à l'Oscar du meilleur réalisateur (il l'a eu pour Cabaret), 20 fois nommé aux Tony Awards (il en a récolté 9, notamment pour Damn Yankees, Sweet Charity, Pippin, mais aucun pour Chicago), trois Emmy en poche, et une Palme d'or à Cannes (All that Jazz), il a été l'un des talents les plus importants des années 1950 aux années 1980 tant pour le théâtre que pour le cinéma. On connaît moins Gwen Verdon. Cette star de Broadway a reçu 4 Tony Awards de la meilleure actrice dans un musical (en plus de deux nominations, dont une pour la création du rôle de Roxie dans Chicago). Au cinéma, elle a eu un grand rôle, celui dans l'adaptation du musical Damn Yankees, et a su, à la fin de sa carrière, se créer des opportunités avec Cocoon de Ron Howard, Nadine de Robert Benton, The Cotton Club de Francis Ford Coppola, Alice de Woody Allen et Simples secrets de Jerry Zacks.

C'est d'ailleurs l'occasion de voir comment le perfectionniste Fosse, avec sa muse Verdon, ont conçu des spectacles, quelques chorégraphies cultes, et collaboré ensemble à des films comme Cabaret . Car Fosse/Verdon vous emmène dans les coulisses des tournages, des salles de montage, des salles de répétition. Toute l'exigence de Bob Fosse, tout le talent de Gwen Verdon se retrouvent ainsi, aussi, ici.

Oscar du meilleur second-rôle en 2018 et nommé au même Oscar cette année, Sam Rockwell est à l'affiche depuis 30 ans, tournant pour Woody Allen, George Clooney, Ridley Scott, Ron Howard, Adam McKay et Clint Eastwood. Ici, on le découvre addict aux médocs, sexopathe, danseur, égoïste, génie créateur, époux imparfait, père cruel malgré lui, frôlant tantôt le burn-out, tantôt l'infarctus. On n'arrive jamais à le détester alors que tout son comportement est critiquable. Il aurait été cloué au pilori à l'ère #metoo. Mais il nous émeut réellement quand il essaie de tenir une promesses, faire des claquettes sur le cercueil de son meilleur ami, sans y parvenir, terrassé par l'émotion.

Révélée par la série jeunesse Dawson à la fin des années 1990, Michelle Williams, quatre fois nommée aux Oscars a été révélée dans Brockeback Mountain, avant d'enchainer plusieurs films indépendants remarqués, mais aussi de tourner dans des films comme Shutter Island, My Week with Marilyn, Le monde fantastique d'O, Manchester by the Sea, The Greatest Showman et Venom. C'est un véritable job de métamorphose qu'elle opère ici, acceptant d'être grimée pour vieillir, mais transformant aussi sa voix, dansant avec agilité lorsqu'elle est jeune, avec plus de souffrance en vieillissant. Mère protectrice, épouse bafouée, vedette accro à la lumière, elle s'adapte à toutes les situations, capable de nous bouleverser quand elle mange seule ses spaghettis dans sa cuisine.

La force et l'intensité de la série est de composer un puzzle où se dessine une passion artistique et sentimentale qui traverse quatre décennies. Car Fosse est perdu sans Verdon et Verdon n'est rien sans Fosse. Même quand ils se séparent, ils restent mariés. Elle est là, légataire et protectrice de son œuvre, à laquelle elle a fortement contribué dans l'ombre. Même quand elle n'a plus l'âge pour le rôle, il s'adapte pour qu'elle poursuive son rêve. Il est là, capable de se mettre en danger pour qu'elle puisse étinceler sur scène une dernière fois. C'est la beauté de l'histoire. Même si elle est un peu romancée par un découpage qui se concentre sur les années 1970, cette histoire vraie touche au cœur. Sans doute parce que les faces sombres du couple et de chacun d'entre eux, comme de leur fille, sont toutes (sur)exposées. Une bande de névrosées, d'angoissés, d'égoïstes tentant d'appréhender la normalité, alors qu'ils connaissent le (lourd) prix à payer: leurs destins ne sont pas exempts de drames.

Sans doute parce que chaque épisode est un film formellement différent (même le générique varie), jusqu'à imaginer un huis-clos décisif dans une villa sur la plage, ou jouer avec le temps en faisant des aller-retours entre les époques. Chaque séquence devient alors une touche impressionniste d'un tableau où l'amour et l'art dictent leurs lois à deux êtres ayant pactisé avec leurs passions dévoratrices. Un mélodrame sublime qui s'achève sur un trottoir à l'entrée d'un théâtre. Au sol, et dans les larmes. Malgré l'amertume, les colères, le rejet, l'affection était la plus forte. Il n'y avait bien que la mort qui pouvait les séparer.

3 raisons d’aller voir The Greatest Showman

Posté par wyzman, le 24 janvier 2018

Sorti le 20 décembre aux Etats-Unis (où il a déjà récolté plus de 115M$), The Greatest Showman débarque enfin dans les cinémas français. L'occasion de se passionner pour les péripéties de PT Barnum et de découvrir le talent de Michael Gracey.

1. L'histoire est captivante. Les plus critiques d'entre nous se sont certainement arrêtés aux réécritures de la vie de PT Barnum mais ce n'est pas notre cas. Centré sur le quotidien de cet entrepreneur américain du 19ème siècle qui a fait fortune dans les freakshows avant de lancer son propre crique, The Greatest Showman traite des choix ambitieux qu'il faits, de sa démesure et de sa vie sentimentale mouvementée. Très lisse, le scénario convainc difficilement au niveau des dialogues mais se rattrape grâce à des numéros dignes des meilleures comédies musicales (Roméo + Juliette, Moulin Rouge, etc.) Et ce sont ces séquences techniques absolument parfaites qui font tout l'intérêt de ce film. Lors des rares temps morts, Michael Arndt réussit même l'exploit de faire durer le plaisir tout en posant les bases du star-system et des télé-réalités (oui, oui).

2. Hugh Jackman est au sommet de son art. Après nous avoir surpris dans Logan l'an dernier, l'interprète de Wolverine et acteur principal de The Greatest Showman impressionne de nouveau. Sa performance en PT Barnum est d'une force telle qu'elle finit rapidement par éclipser le reste du casting. A ses côtés, Zendaya Coleman, Michelle Williams et Zac Efron font d'excellents seconds rôles, porteurs de sens et toujours là pour alimenter le jeu de l'Australien de 49 ans. Si ses performances de chanteur et de danseur dans Australia et Les Misérables laissaient vite place à des critiques, il est ici incroyablement bon. En plus de porter (et de sauver par moments) cette comédie musicale, il offre à cette dernière tout son savoir-faire d'entertainer d'exception. Plus sexy que jamais, on espère secrètement qu'il s'intéressera davantage à ce sous-genre à l'avenir.

3. C'est un feel-good movie indispensable. En pleine awards season, nous pourrions avoir tendance à oublier la puissance des comédies musicales pour ne privilégier que les drames. Or, The Greatest Showman est l'énième preuve qu'un feel-good movie est la meilleure chose à voir pour bien débuter l'année, après avoir survécu aux fêtes. Dansant et intriguant, le film de Michael Gracey peut se targuer d'avoir une bande originale de grande qualité qui fait oublier le ridicule de certaines transitions musicales. Nommée aux Oscars, "This Is Me" devrait vite intégrer vos playlists quotidiennes. Parce que tendre, divertissant et amusant, on vous recommande de foncer voir The Greatest Showman pour mettre de la couleur dans votre hiver.

Edito: « Je suis une femme, tu sais… »

Posté par redaction, le 11 janvier 2018

Depuis quelques années, les femmes récompensées par le Cecil B. DeMille Award, prix qui récompense l'ensemble d'une carrière remis aux Golden Globes, font le buzz. On se souvient de Jodie Foster qui y a fait son coming-out et exposé une famille homoparentale, ou de Meryl Streep qui a fait vibrer le public avec son discours anti-Trump et pro-immigration. Oprah Winfrey, icône télévisuelle, productrice engagée, actrice trop rare, n'a pas manqué l'occasion dimanche soir à Los Angeles.

Elle a frappé fort. Pas seulement sur le fond, avec une speech fortement politisé, avec un point de vue féminin et afro-américain, invoquant l'assistance à ne pas lâcher l'affaire #MeToo et à rejoindre l'initiative #TimesUp. C'est la forme qui est à retenir aussi. 3 des 10 minutes de sa prise de parole sont devenues virales dès le lundi, dans le monde entier, fédérant progressistes, féministes et cinéphiles. Alors que France Gall venait de mourir, elle criait un énorme Résiste! Oprah libre dans sa tête.

Il n'en fallait pas moins pour que les médias et la politique s'en mêlent. Jusqu'à Donald Trump. Et pour cause, tout le monde s'est emballé: Oprah Présidente! entendait-on. Après tout la Maison Blanche a accueilli un acteur de série B et loge actuellement un animateur de télé-réalité. Alors pourquoi pas la papesse de la télévision américaine? Peu importe l'expérience politique aux Etats-Unis. Une campagne américaine se fait sur trois éléments: le fric (elle en a), la notoriété médiatique (elle est championne) et une histoire (côté storytelling on peut difficilement faire mieux). De là à la voir gagner des primaires puis le vote national, il y a quand même pas mal d'étapes. Mais l'emballement est là. D'une part les progressistes, de New York à Hollywood, sont traumatisés par la défaite d'Hillary Clinton, et ressentent un vide gigantesque qu'aucun candidat démocrate ne semble combler aujourd'hui. En l'absence de leader politique de du centre et de gauche, la politique ayant horreur du vide, Oprah est une idole idéale. D'autre part, ils sont toujours stupéfaits par l'incompétence et les délires du président actuel, renforcés par la sortie cette semaine du livre de Michael Wolff, Fire and Fury, qui dépeint un Trump immature, obsédé sexuel, anti-minorités, misogyne, et décliniste.

Là vous vous dîtes: il est temps de parler de la polémique qui déchire la France, avec en guest-star Deneuve (signataire d'une tribune très contestée, renommée "Tribune Deneuve" alors qu'elle a été écrite par cinq écrivaines et journalistes au QI plutôt élevé). Non, on ne va retenir qu'une phrase de cette tribune, qui n'a rien à voir avec le sexe mais avec la politique: "[La femme] peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme".

Depuis plusieurs années, Jennifer Lawrence, Jessica Chastain, Meryl Streep et cie se battent pour un salaire égal à Hollywood. Une femme en Occident gagne 15% de moins en moyenne selon une récente étude de l'OCDE. 10% en France, 19% aux Etats-Unis et au Canada, 20% au Royaume Uni, 22% en Allemagne: les écarts sont toujours présents et méritent un combat inlassable pour une véritable égalité des sexes face aux salaires. Oprah ou un(e) autre aux USA, Macron ou Merkel ou May ou Trudeau devraient en faire leur fer de lance et corriger cette injustice.

Selon USA Today, Mark Wahlberg aurait touché 1,5 million de dollars pour la reprise du tournage de Tout l'argent du monde début décembre, quand Ridley Scott a décidé d'effacer Kevin Spacey en le remplaçant par Christopher Plummer. Ce" refilmage" de toutes les scènes en dix jours a nécessité aussi la présence de l'actrice quatre fois nommé aux Oscars (et nommée aux Golden Globes pour son rôle dans ce film) Michelle Williams. Sauf que Williams n'a touché que le minimum syndical soit 1000$, pour la même durée et avec les mêmes contraintes. Dans le genre grand écart salarial et inégalité entre sexe, on peut difficilement faire pire. Wahlberg a touché 1500 fois plus que Williams, ou, autrement dit il a coûté 15% du budget de ces nouvelles prises quand elle n'a pris que 0,01% du devis final. Même si on rapportait ça à la valeur marchande des deux comédiens (Wahlberg a rapporté en moyenne 71M$ par films, Williams 27,5M$), l'écart serait d'environ trois dollars rapportés pour un dollar, certainement pas 1500 dollars encaissés pour un dollar.

Comme le dit Oprah, Time's up! Il serait temps d'en finir avec cette insupportable minoration du rôle des femmes et cette survalorisation des hommes. Comme le chantait France Gall: "Et je suis sûr quand je me bats, je me bats autant que toi, Je ne baisse pas les bras, Pour les choses auxquelles je crois..."

Ridley Scott efface Kevin Spacey de All the Money in the World

Posté par wyzman, le 9 novembre 2017

La nouvelle est tombée dans la nuit : Kevin Spacey sera remplacé dans All the Money in the World, le prochain film de Ridley Scott. Cela fait directement suite aux multiples accusations de harcèlement, d'agression sexuels et de viol portées à l'encontre de la star de House of Cards.

Depuis le 30 octobre, l'acteur de 58 ans est en effet sous le feu des projecteurs. Et, alors que nous vous annoncions la semaine dernière que sa campagne de promotion pour sa performance dans All the Money in the World allait être stoppée net, le réalisateur du film a décidé de prendre le taureau par les cornes et de ne pas pénaliser toute l'équipe d'un film qui était destiné à atterrir aux Oscars. All the Money in the World était prévu dans les salles américaines le 22 décembre. La bande annonce est toujours en ligne (avec Spacey au générique et dans le montage). Le distributeur était prêt à le reporter à l'année prochaine, une fois les événements un peu tassés.

Mais lundi, des cadres de Sony ont déclaré : "Il y a plus de 800 acteurs, scénaristes, artistes, artisans et autres membres de l'équipe qui ont travaillé sans relâche et de manière éthique sur ce film. Ce serait une énorme injustice que de les punir pour les torts d'un seul acteur secondaire dans le film." Spacey y incarne le milliardaire Jean Paul Getty

Plummer pas assez bankable

D'après Deadline, Ridley Scott aurait ainsi proposé à Sony de refilmer toutes les scènes de Kevin Spacey du film et de le remplacer par Christopher Plummer, "avec la coopération de Mark Wahlberg et Michelle Williams dans le mix". Kevin Spacey n'ayant tourné que pendant "huit à dix jours", Ridley Scott devra jouer des coudes pour que la nouvelle version d'All the Money in the World soit prête à temps pour une candidature aux Oscars (date limite: le 31 décembre pour sortir à New York et Los Angeles). La pression sera d'autant plus grande pour le réalisateur de Seul sur Mars puisque, si Kevin Spacey est d'ores et déjà exclu de la course à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, Michelle Williams, elle, a encore toutes ses chances.

Selon le Daily Mail, Christopher Plummer était déjà pressenti pour le rôle mais des cadres de Sony souhaitaient avoir un plus gros nom…

Pour rappel, All the Money in the World s'intéresse au refus du roi du pétrole J. Paul Getty de collaborer avec les kidnappeurs de son petit-fils, John Paul Getty III dans les années 1970. Outre Wahlberg et Williams, le casting comprend Stacy Martin, Charlie Plummer, récemment primé à Venise, Timothy Hutton et Romain Duris.

Daily Cannes: des enfants, pas de snap, du langage des signes et Michelle

Posté par cynthia, le 18 mai 2017

Comme chaque jour petit tour d'horizon cannois avec la conférence de presse du jour, le focus célébrité et le tweet qui fallait voir.

En ce 18 mai c'est une spéciale Wonderstruck de Todd Haynes. Au vu du standing ovation de fin de séance, ce film sur l'enfance et la surdité n'a pas fini de faire parler de lui. Décrit comme une douce rêverie, Todd Haynes a plongé le spectateur dans un songe sonore puissant et prenant, selon certains avis, ou a ennuyé selon d'autres.

La Conférence de presse du jour: Wonderstruck de Todd Haynes.

La conférence s'est déroulée en plusieurs langues, dont celle des signes, grâce à la toute jeune actrice Millicent Simmonds, malentendante. La beauté du moment a été la réponse en anglais et signée de son camarade le jeune Jaden Michael (qui incarne l'ami du jeune héros Ben) afin que la jeune fille comprenne: on a adoré. Autre love moment, lorsque nous avons aperçu Brian Selznick, le scénariste et écrivain de Wonderstruck e( de Hugo Cabret): classe et sexy, il a prouvé en quelques battements de cils que l'on peut être fondu d'écriture et être un sex appeal sur pattes (il n'y a qu'à nous voir, nous à écran noir, on est tous sexy et accro à l'écriture).

Adapté de son propre bouquin, Wonderstuck a été directement proposé à Todd Haynes qui n'a pas hésité à faire fonctionner son âme d'enfant car "tout à avoir avec l'imagination, la complexité des enfants...on a tout à apprendre des enfants!"
Oui le réalisateur de Carol a précisé que Wonderstruck était bien un hymne à nos jolis morveux qui méritent d'être observés et côtoyés plus souvent, comme aime le dire également l'actrice Michelle Williams: "J'aime travailler avec les enfants et pour les enfants."
Le jeune héros (à croquer) Jaden Michael confie qu'il ne fait pas partie de la génération actuelle, celle des fondues de snapchat ("je n'ai pas Snapchat"), des écrans et autres machines briseuses d'imagination: "plus jeune, je jouais avec des boîtes de conserve vides, j'espère que ce film va donner envie aux enfants de jouer avec des boîtes de conserve vides ou des Lego plutôt que faire des choses trop compliquées et sophistiquées" (petit clin d’œil à la génération 2.0).

Le film est produit par Amazon, et qui dit plateforme internet, dit Netflix, torchon brûlant du moment. Forcément la polémique est tombée et la réponse du réalisateur a fusé: "Amazon n'a rien à voir avec ce débat. Ils cherchent à donner des nouvelles opportunités aux réalisateurs de films d'art et d'essai, ce sont des gens qui aiment vraiment le cinéma. Après c'est toujours mieux de voir quelque chose sur grand écran et nous nous orientons dans cette direction."

Du coup, je lance un appel personnel à Netflix. Oh plateforme tentatrice et diffuseur de séries merveilleuses et de films grandioses, ne déconnez pas et sortez vos films en salles!

Focus du jour : Michelle Williams

Ex-blondinette de Dawson, interprète de Marilyn Monroe (rien que ça), nommée aux Oscars et j'en passe, Michelle Williams a honoré la croisette de ses douces mirettes et gambettes, alors qu'elle n'a qu'un rôle furtif dans le film de Haynes.
Ce n'est pas la première fois que la belle monte les marches, puisque, déjà, en 2010, elle était aux côtés de Ryan Gosling pour Blue Valentine de Derek Cianfrance. Et si Michelle Williams n'est pas une grande habituée du Palais, il n'empêche que nous n'avions d'yeux que pour elle lors de la présentation de Wonderstruck. Quelque chose nous dit qu'elle reviendra...peut-être dans le jury comme Jessica Chastain?

Le tweet du jour

Ce tweet nous le devons à mon confrère Wyzman, qui a entendu la chose la plus what the fuck qui soit!

Comme quoi au festival il faut savoir garder les yeux mais surtout les oreilles grandes ouvertes!

La La Land, Casey Affleck, Isabelle Huppert et Toni Erdmann distingués par les Critiques de New York

Posté par vincy, le 1 décembre 2016

La La Land de Damien Chazelle frappe fort pour les Oscars avec le prix du meilleur film du New York Film Critics Circle.

Mais ce sont deux autres films qui font une razzia sur le palmarès: Manchester by the Sea, déjà vainqueur du National Board of Review remporte le plus de prix avec celui du scénario, du meilleur acteur pour Casey Affleck (après un Gotham Award et de prix du National Board of Review), du meilleur second rôle féminin pour Michelle Williams (également pour son rôle dans Certain Women) et Moonlight, déjà vainqueur des Gotham Awards, récolte les prix du meilleur réalisateur pour Barry Jenkins, du meilleur second rôle masculin pour Mahershala Ali, de la meilleure image pour James Laxton.

On notera le doublé des Gotham Awards et du NYFCC pour Isabelle Huppert comme meilleure actrice dans Elle et dans L'avenir.

Le prix du meilleur premier film revient à The Edge of Seventeen et Krisha, ex-aequo.

Toni Erdmann, meilleur film en langue étrangère, O.J. Made in America, meilleur documentaire et Zootopie, meilleur film animé reçoivent les autres prix des critiques new yorkais.

Ceux-ci ont également décerné deux prix spéciaux, l'un pour la monteuse de Martin Scorsese, Thelma Schoonmaker, l'autre pour Julie Dash, réalisatrice de Daughters of the Dust dont le 25e anniversaire de sa sortie a été accompagné par une version restaurée.

Kristen Stewart, Michelle Williams et Laura Dern dans le Montana

Posté par vincy, le 28 février 2015

Kristen Stewart a rejoint Michelle Williams et Laura Dern dans le drame toujours sans titre de Kelly Reichardt, dont le tournage aura lieu au printemps dans le Montana. Jared Harris et James Le Gros sont aussi annoncés.

Selon Deadline, la réalisatrice de Night Moves et de Wendy & Lucy, le film est une série de portraits d'une ville rurale américaine. La cinéaste aurait écrit son film à partir d'un recueil de nouvelles (Both Ways is the Only Way I Want It) de Maile Meloy, écrivain née à Helena, la capitale du Montana.
Kristen Stewart interprètera une avocate de Boise, dans l'Idaho, qui part enseigner à des heures de route de chez elle. Une amitié se créé avec une de ses élèves (Michelle Williams, dont c'est le troisième film avec la cinéaste), qui habite dans ce trou paumé.

Michelle Williams sera dans les cinémas en avril avec Suite Française. Elle vient de confirmer sa participation au film de Kenneth Lonergan, Manchester-by-the-Sea, avec Casey Affleck.

César du meilleur second-rôle féminin il y a une semaine pour Sils Maria, Kristen Stewart a terminé les tournages de Anesthesia de Tim Blake Nelson, Equals de Drake Doremus et American Ultra de Nima Nourizadeh. Elle sera à l'affiche prochainement de Still Alice, qui a valu un Oscar à Julianne Moore dimanche dernier. Camp X-Ray n'est toujours pas programmé en France.

Laura Dern, récemment vue dans Nos étoiles contraires et Wild (pour lequel elle a obtenu une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle féminin), vient de finir Strings de Daniel Duran.

4 Independent Spirit Awards pour The Artist

Posté par vincy, le 26 février 2012

The Artist fera-t-il le triplé Golden Globes-Independent Spirit Awards-Oscars? Un seul film a réalisé ce brelan d'as : Platoon en 1986.  Samedi soir, 24 heures après ces 6 Césars, The Artist a remporté 4 Independent Spirit Awards : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photo et meilleur acteur pour Jean Dujardin. C'est la première fois qu'un film français obtient cette récompense, et la seconde fois seulement qu'un film en langue étrangère la reçoit, après Tigre et Dragon en 2000. Michel Hazanavicius est aussi le premier réalisateur français primé, et le seul, toujours avec Ang Lee (qui l'a obtenu deux fois), parmi les étrangers de la liste des meilleurs cinéastes. Hazanavicius a déclaré que ce prix était important parce qu'il "est remis par des gens dont la spécificité est de prendre des risques, de faire des films qui ne sont pas formatés. Recevoir un prix de la part de ces gens-là, ça veut dire que l'âme du film ne s'est pas complètement perdue dans la perception qu'en ont certaines personnes, avec la course aux Oscars, etc..."

Toujours pour mieux se distinguer, évoquons le prix pour Jean Dujardin, absent de la cérémonie. Premier français nommé dans cette catégorie du meilleur acteur, premier à récolter ce prix, il rejoint Javier Bardem dans la courte liste des comédiens non anglophones récompensés. Et si l'on fusionne avec la catégorie de la meilleure actrice, seule l'italienne Isabella Rossellini avait été primée et aucune française nommée en 27 ans.

Outre The Artist, les Spirit Awards ont honoré Michelle Williams pour son incarnation de Marilyn Monroe dans My Week with Marilyn. Sa quatrième nomination à ce prix (et cinquième si l'on prend en compte la catégorie du meilleur second rôle féminin) fut la bonne. Christopher Plummer continue sa razzia de prix du meilleur second rôle masculin pour son personnage dans Beginners de vieil homme sur le déclin de sa vie assumant enfin son homosexualité. C'était la deuxième fois que ce comédien de 83 ans était nommé dans cette catégorie.

The Descendants repart avec deux prix : meilleur second rôle féminin pour la jeune Shailene Woodley et meilleur scénario pour le rare Alexander Payne. C'est la troisième fois que Payne reçoit ce prix, un record dans l'histoire des Spirit Awards.

Les autres films indépendants se sont partagés les autres prix : Margin Call (premier film et prix Robert Altman), 50/50 (premier scénario), Pariah (prix John Cassavetes pour un film à très petit budget), The Interrupters (documentaire), Without (espoir pour Mark Jackson), Take Shelter (producteurs), Where Soldiers Come From (prix Plus vrai que la fiction).

Enfin, Une séparation continue son parcours sans faute avec le prix du meilleur film étranger.

Vanessa Paradis face à Rachel Weisz et Michelle Williams aux prix Génie canadiens

Posté par vincy, le 18 janvier 2012

Le cinéma québécois a confirmé son dynamisme et sa qualité en plaçant de nombreux films parmi la liste des nommés aux prochains prix Génie canadiens, l'équivalent des Oscars. Ainsi Café de Flore, de Jean-Marc Vallée, avec Vanessa Paradis, domine la liste avec 13 nominations, devant A Dangerous Method, de David Cronenberg (11) et le charmant Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau (9).

Le cinéma québécois se voit ainsi représenté par 13 films sur les 27 nommés par les prix Génie. La proportion est la même avec les films les plus souvent cités : 3 sur 7 puisque Starbuck est nommé six fois.

Café de Flore part donc favori. Il est en lice dans les principales catégories : film, réalisateur, images, costumes, direction artistique, maquillages, son, montage sonore, scénario original, effets visuels, second rôle masculin (Marin Gerrier), second rôle féminin (Hélène Florent), et bien sûr actrice principale. Vanessa Paradis sera confrontée à Catherine de Léan (Nuit #1), Pascale Montpetit (The Girl in the White Coat), l'oscarisée Rachel Weisz (The Whistleblower) et la possible oscarisable Michelle Williams (Take this Waltz).

Les cinq meilleurs films de l'année, outre Café de Flore, sont A Dangerous Method, Monsieur Lazhar, Starbuck et The Whistleblower. Côté réalisation, on retrouve, outre Vallée pour Café de Flore, David Cronenberg, Philippe Falardeau et Larysa Kondracki (The Whistleblower), le cinéaste Stevn Silver pour The Bang Bang Club.

Fellag (Monsieur Lazhar), excellent dans son personnage d'enseignant immigré, Michael Fassbender (A Dangerous Method) et Patrick Huard (Starbuck) sont en compétition pour le prix du meilleur acteur. Viggo Mortensen est nommé pour son second rôle dans le Cronenberg.

L’Académie remettra ses prix Génie à Toronto le jeudi 8 mars.

Golden Globes 2012 : un palmarès sans audace

Posté par vincy, le 16 janvier 2012

Si deux vainqueurs se détachent - The Artist (toute l'équipe en photo) et The Descendants, chacun primé dans leur catégorie comme meilleur film mais aussi comme meilleur acteur - ces Golden Globes 2012, un peu tièdes malgré quelques beaux éclats (Madonna, Felicity Huffman et William H. Macy, George Clooney, Jean Dujardin, Morgan Freeman) ont été à la (faible) hauteur des nominations. Le palmarès a saupoudré ses récompenses, essayant de n'oublier personne : les poids lourds sont repartis avec au moins un prix : Steven Spielberg, Martin Scorsese, Meryl Streep, Woody Allen, Madonna... La couleur des sentiments n'a pas subit d'humiliation avec une statuette. Une séparation a continué sa razzia de prix internationaux.
Mais, quelle absence de panache! les Golden Globes ne distinguent plus le grain de l'ivraie. Spielberg, Scorsese, Clooney, Streep, Winslet (en TV), Allen avaient déjà tous été honorés par un, deux, trois, Golden Globes dans le passé. Ce sentiment de répétition entraîne forcément une banalisation. On le voit dans la catégorie des meilleurs interprètes. Une actrice doit incarner une personnalité mythique dans un (mauvais) biopic et c'est la martingale. Un acteur doit être charmeur et drôle pour séduire les votants.
On se dira juste que ces GG étaient très européanisés : Tintin, Hugo Cabret, Minuit à Paris, My Week with Marilyn, La dame de fer et d'une certaine manière The Artist. Mais sur scène, c'était les stars hollywoodiennes qui faisaient le show. Un paradoxe ?

Tout le palmarès