Europe : une croissance forte pour le cinéma (1/4)

Posté par vincy, le 28 mai 2010

Le cinéma en Europe se porte bien.

6,27 milliards d'euros de recettes en 2009 (+12% par rapport à 2008).

981,1 millions d'entrées (+6%)`. L'écart entre les deux chiffres a deux explications : la hausse du prix moyen du ticket de cinéma et l'arrivée de la 3D.

Seuls deux pays (l'Irlande et la Lettonie), sur 23, ont connu une baisse de recettes. Mais six pays ont vu leur fréquentation régresser : la République Tchèque, la Finlande, l'Irlande, l'Italie, la Lettonie et le Portugal.

Mais le marché se concentre puisque les 100 films les plus vus accaparent 75% des entrées (contre 69% l'année précédente).

Seul gros bémol, la part de marché des films européens s'établit cette année à 26,7% contre 28,2% en 2008. C'est le plus mauvais score depuis 2005.

Enfin, l'Europe a produit 1 168 longs métrages, fictions (887) et documentaires (281), soit 28 de plus qu'en 2008, année qui détenait le précédent record.

Le milliard pour Alice, la 3D comme complice…

Posté par geoffroy, le 28 mai 2010

alicewonderland_blog.jpgContre toute attente, Alice au pays des merveilles vient de franchir la barre symbolique du milliard de dollars dans le monde. Une première pour un film sortit au mois de mars. Le long-métrage de Tim Burton va même se payer le luxe de dépasser, dans les jours prochains, The Dark Knight, et devenir ainsi le 5e plus gros succès monde hors inflation. Ce résultat, formidable pour Disney, appel deux remarques.

Malgré une qualité cinématographique très moyenne, cette énième adaptation des romans Alice aux pays des merveilles et de l’Autre côté du miroir confirme l’engouement du public du monde entier pour l’univers bariolé, bizarre et paradoxal de Lewis Caroll.

Trois mois après le raz de marée d’Avatar de James Cameron, Alice confirme sans coup férir l'impact de la 3D en termes de résultat financier.

On pourra toujours, sur ce dernier point, discuter de l'intérêt artistique d’une technologie plus que prometteuse. Les studios, quant à eux, se sont engouffrés dans la brèche et nous servent désormais de la 3D en veux-tu en voilà sans trop savoir si elle apporte une réelle plus-value à l’histoire. L'exemple récent du Choc des Titans démontre l'enjeu à venir d'un procédé "révolutionnaire" encore balbutiant mais aujourd'hui "marketé" à tout va afin de doper la vente de billets verts. Si Alice demeure un succès incontestable, la 3D déforme quelque peu la trajectoire d’un film qui n’aurait sans doute jamais atteint le milliard de dollars monde sans le recours du relief numérique. En effet, selon le studio Disney, 71% des entrées monde du film Alice ont été enregistrées en 3D, soit un gain financier considérable par rapport à une sortie classique.

L’enjeu est de taille pour une industrie en manque de rentabilité. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le nombre de projets 3D en préparation  ou en production au cours des prochains mois (Tron 3D, les trois Mousquetaires, Resident Evil 5, Piranha 3D, Toy Story 3, Madagascar 3, Pirates des Caraïbes 4 ...). Tous les studios s’y mettent, poussant, de fait, les exploitants à s’équiper d’abord en numérique, puis en salle 3D. Rien ne pourra arrêter ce bouleversement technologique qui s’invite déjà dans nos salons. Il faudra veiller au grain pour ne pas se retrouver devant une uniformisation d'un cinéma de divertissement qui a beaucoup de mal, ces dernières années, à se réinventer. Le pari semble suffisamment audacieux pour que l'industrie du cinéma dans son ensemble s'y arrête ne serait-ce que quelques instants.

Le prochain film de Marco Bellocchio pourrait choquer le Vatican

Posté par vincy, le 27 mai 2010

maya sansaAprès la maîtresse de Mussolini enfermée dans un asile dans Vincere et le récit d'une canonisation pour des raisons propagandistes dans Le sourire de ma mère, Marco Bellocchio va s'attaquer à l'histoire (vraie) d'une nonne "transgressive" au comportement incorrect. La Monaca di Bobbio sera un drame historique se déroulant au XVIIe siècle sur une jeune femme noble contrainte par son père d'entrer au couvent. La jeune vestale aura des rapports sexuels qui conduiront à un meurtre puis à son incarcération. Tout comme le psychiatre tentait d'aider l'amante de Mussolini, un jeune prêtre sera confronté à un dilemme entre le comportement infidèle et méprisable de la nonne et une sanction juste qui pourrait la libérer de prison.

Le tournage prendra place à Bobbio, village situé entre Gênes et Milan, en septembre. Maya Sansa (Villa Amalia, Les femmes de l'ombre, Nos meilleures années), qui a déjà tourné deux fois avec le cinéaste italien (Buongiorno Notte, La nourrice) devrait tenir le rôle principal.

Avant la palme, deux films d’Apichatpong Weerasethakul à (re)découvrir

Posté par MpM, le 27 mai 2010

En 2002, on découvrait le premier film d'un réalisateur thaïlandais atypique, le très étrange Blissfully yours récompensé par le Prix Un certain regard. Toute la Croisette s'entraînait alors à prononcer le nom du réalisateur (Apichatpong Weerasethakul) et ne parlait que de ses scènes ultra-sensuelles (dont une mémorable fellation) et de son générique arrivant au bout d'une heure.

En 2004, le cinéaste thaïlandais revenait par la grande porte (la compétition officielle) avec Tropical malady, tout aussi déconcertant, et qui sut capter l'attention du jury mené par Quentin Tarantino. Résultat : des fans de plus en plus nombreux et un prix du jury, mais une relative confidentialité auprès du grand public.

Aussi, maintenant que le cinéaste a obtenu la Palme d'or, il est temps de (re)découvrir ces deux premiers films, annonciateurs de l'oeuvre à venir. C'est pourquoi le Reflet Médicis diffusera Blissfully yours et Tropical malady à partir du 9 juin. De quoi patienter en attendant la sortie d'Oncle Boonmee le 1er septembre prochain.

L’agenda de James Franco se remplit…

Posté par vincy, le 26 mai 2010

james francoo copyright ecran noir marie-pauline mollaretJames Franco a présenté son dernier court-métrage en clôture de la Semaine internationale de la critique à Cannes (photo), jeudi dernier. Dès le lendemain, la 20th Century Fox fanfaronnait sur la Croisette  en annonçant que l'acteur avait signé son contrat pour être la star du pré-épisode ("prequel") de La Planète des Singes, Rise of the Apes. C'était l'un des rôles les plus enviés d'Hollywood. Le film sera réalisé par Rupert Wyatt (Ultime évasion).

L'histoire se déroulera de nos jours à San Francisco, juste après les expériences génétiques humaines sur les singes afin de les rendre intelligents. Franco sera un scientifique qui sera pris au piège au centre de la guerre que se livreront humains et singes. Les effets spéciaux de la WETA révolutionneront la franchise puisque ce sont les technologies développées pour Avatar qui "fabriqueront" les singes et nons acteurs costumés.

Le tournage débutera le 5 juillet pour une sortie prévue le 24 juin 2011.

A Cannes, un autre studio a voulu profiter de l'ascension de la vedette révélée par Spider-Man. Summit Entertainment négocie avec Franco pour qu'il tienne le rôle principal de Ricky Stanicky, une comédie. Ricky Stanicky n'est autre qu'un ami inventé de trois potes, qui leur permet de se trouver des excuses à toute sortes de situations. Jusqu'au jour où leurs épouses demandent à le rencontrer : ils engagent alors un acteur pour faire le job de l'ami virtuel.

D'ici là, on le verra dans William Vincent, un drame récemment projeté au Festival de Tribeca, Eat Pray Love, une comédie romantique avec Julia Roberts et Javier Bardem, 127 heures, un drame d'aventures signé Danny Boyle et Your Highness, comédie d'un autre temps, de David Gordon Green, où il sera entouré des belles Natalie Portman et Zooey Deschanel.

Cannes 2010 : La Palme d’or, Oncle Boonmee, en salles le 1er septembre

Posté par vincy, le 25 mai 2010

oncle boonmeePalme d'or (méritée et incontestable) du 62e Festival de Cannes, Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures), sortira dans les cinémas français le 1er septembre.

Pyramide distribution a emporté la bataille des droits : le film n'avait pas de distributeurs avant sa projection cannoise.

Les précédents films d'Apichatpong Weerasethakul avaient été distribués par ID Distribution (Syndromes and a Century), Why Not productions (Blissfully Yours, prix Un certain regard en 2002) et Ad Vitam (Tropical Malady, prix du jury à Cannes en 2004).

Une Nuit au cirque 3D : Les feux de la rampe…

Posté par Claire Fayau, le 25 mai 2010

...Comme si vous y étiez ! Il n'y a pas que les festival de cinéma dans la vie , il y a aussi les festival de cirque.

Quand le cinéma rencontre le cirque, cela peut donner de très beaux films (Elephant Man, Les clowns de Fellini, Itinéraire d'un enfant gâté, Roselyne et les  lions, Sous le plus grand chapiteau du monde..). Mais ce n'est jamais un spectacle de cirque filmé de bout en bout. Ici le cirque est au coeur du film , et en  plus on y ajoute de la 3D (justifiée!). Une Nuit au cirque 3D est le premier film tourné lors d'un festival de cirque ( le 18e Festival International du Cirque de Massy sous la direction de Francesco Bouglione et Michel Bruneau). Les  plus grands artistes du monde entier nous font leur numéro (et même les plus récalcitrants devraient applaudir leurs performances).

Immersion totale dans le  spectacle grâce  à la 3D. On se croirait dans la fosse avec les animaux, les  clowns  ou sur un trapèze ... Un entracte, comme dans un vrai spectacle de cirque est prévu au milieu de ces deux heures de rêve, le temps de se rafraichir et d'avaler un sachet de popcorn ! Les réalisateurs Olivier Kauffer (qui a commencé la  3D il  y a vingt ans) et Fabien Remblier (oui, Jérôme de "Premiers Baisers") ont relevé un véritable défi technique... Chapeau bas pour cette  première fois! On leur souhaite de continuer dans cette voie : "une suite  plus écrite" devrait voir le jour pour la prochaine édition du festival.

Jafar Panahi devrait être rapidement libéré (sous caution)

Posté par vincy, le 25 mai 2010

Incarcéré depuis le 1er mars, le cinéaste iranien Jafar Panahi, qui a entamé une grève de la faim le 17 mai (voir actualité du 19 mai), devrait être incessamment relâché puisque la justice iranienne a ordonné sa libération sous caution, hier, le 24 mai.

Il aura fallu attendre la fin du Festival de Cannes, qui lui avait laissé un siège vide en tant que membre du jury invité, pour que cesse cette parodie de justice. De nombreuses personnalités ont publiquement apporté leur soutien au cinéaste durant le Festival ; parmi elles, en premier lieu, Juliette Binoche, qui alla jusqu'à montrer un carton avec le nom du réalisateur lorsqu'elle fit son discours de remerciement pour le prix d'interprétation féminine, dimanche soir.

Jafar Panahi, qui soutient ouvertement l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad, avait été arrêté à son domicile de Téhéran avec seize autres personnes. Les motifs de cette arrestation n'ont jamais été officiellement expliqués. Il était juste "soupçonné" de préparer un film sur les événements autour de l'élection présidentielle de juin 2009.

Cannes 2010 – la phrase de fin : Baudelaire

Posté par vincy, le 24 mai 2010

Gérard Lefort dans Libération résume très bien le sentiment des festivaliers sur le retour  en reprenant quelques vers de Charles Baudelaire extraits de Rêve Parisien (Les fleurs du mal). Mais le journaliste n'avait sans doute pas assez de place (ah la presse écrite et ses formatages !) pour en donner plus de quatre lignes. Alors nous l'étendons à trois paragraphes... car l'ensemble est une superbe métaphore de ce qu'est le Festival de Cannes et son jour d'après.

Nul astre d'ailleurs, nuls vestiges
De soleil, même au bas du ciel,
Pour illuminer ces prodiges,
Qui brillaient d'un feu personnel !

Et sur ces mouvantes merveilles
Planait (terrible nouveauté !
Tout pour œil, rien pour les oreilles !)
Un silence d'éternité.

En rouvrant mes yeux pleins de flamme
J'ai vu l'horreur de mon taudis,
Et senti, rentrant dans mon âme,
La pointe des soucis maudits 

Cannes 2010 : rencontre avec Kirsten Dunst

Posté par MpM, le 23 mai 2010

Kirsten DunstAprès avoir joué Marie-Antoinette< chez Sofia Coppola et la fiancée de Spider-manchez Sam Raimi, Kirsten Dunst s’offre un nouveau rôle d’envergure, celui de réalisatrice. La Semaine de la Critique a en effet présenté son deuxième court métrage, Bastard, lors de la séance de clôture.

Le lendemain, et alors que la nuit avait été fort courte pour cause de dîner de l’AMFAR, la jeune femme est revenue sur cette nouvelle expérience devant une poignée de journalistes sous le charme.

"C’était formidable, je me disais « je peux faire tout ce que je veux ! ». Bon, dans la limite du budget, bien sûr", explique-t-elle. "Mais comme j’avais fait mon premier court grâce à Glamour magazine, à partir d’une histoire déjà écrite (ce qui était une super expérience pour un premier film), cette fois, tout était sous mon entière responsabilité."

Bastard est une œuvre courte et dense, légérement inquiétante, qui évoque la Nativité. Avec un titre pareil (à traduire par "bâtard" ou "salaud"), Kirsten prend le risque de choquer et en a conscience. "Ce n'est pas ce que je voulais, mais je peux comprendre cette réaction", avoue-t-elle. "En fait, j'ai eu envie de faire un film fort dans lequel on ne sait jamais ce qui va se passer. Certains spectateurs ne voient pas du tout la référence, d'autres pensent que les trois hommes dans la voiture vont faire du mal au jeune couple. Ca m'intéressait de traiter le sujet de manière moderne. C'est une histoire si incroyable, si ça arrivait aujourd'hui, personne n'y croirait."

Pour autant, la jeune femme ne se sent pas encore tout à fait prête pour passer au long métrage. "J'aimerais d'abord réaliser un autre court, peut-être musical. Je suis aussi en train de lire un script mais ce n'est pas sûr que je le tourne moi-même."

Elle évoque d'ailleurs avec des étoiles dans les yeux la relation qu'elle aimerait créer avec un acteur : celle de John Cassavetes avec Gena Rowlands. Une relation basée sur la confiance et à partie de la connaissance unique que l'on a de cette personne.

Elle semble définitivement une grande admiratrice de l'actrice Gena Rowlands puisqu'elle la cite dans son casting idéal, aux côtés de Ryan Gosling, Mark Ruffalo et Kate Winslet. Elle se répand également en compliments sur Charlotte Rampling et Charlotte Gainsbourg, ses deux partenaires du prochain Lars von Trier, Melancholia. Et du cinéaste danois qui a la réputation de maltraiter ses actrices, que pense-t-elle ?

"Je suis très impatiente de travailler avec lui, et aussi très excitée car c'est l'un des réalisateurs les plus importants de notre époque", confie-t-elle. Elle ne semble pas trop effrayée, malgré la tâche ardue qui pourrait l'attendre. Peut-être parce qu'elle peut demander des conseils à son amie Bryce Dallas Howard qui a tourné Manderlay avec Von Trier. "Et puis c'est bien de pousser les acteurs" conclut-elle avec un grand sourire. Si c'est vraiment ce qu'elle pense, elle devrait ne pas être déçue. Résultat à découvrir à Cannes en 2011 ?!

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret