Cannes 2019: Jim Jarmusch et ses zombies en ouverture

Posté par redaction, le 10 avril 2019

C'est une double surprise. Nombreux sont ceux qui attendaient La Vérité de Hirokazu Kore-eda. Et aucun ne pressentait qu'un film de zombies ouvrirait un jour le prestigieux festival de Cannes. Selon Variety, The Dead don't Die de Jim Jarmusch serait le film d'ouverture du 72e festival de Cannes, le 14 mai. Il sortira en France le même jour, et un mois plus tard aux Etats-Unis.

L'information a été confirmée depuis par le Festival de Cannes: "The Dead Don’t Die, treizième long métrage de Jim Jarmusch, n’est pas seulement une comédie et une subversion du genre parfois effrayante (avec un clin d’œil au film phare de George Romero, La Nuit des Morts-Vivants) mais aussi un hommage au 7e art."

Le film est annoncé en compétition.

Le casting va faire chauffer la température dès le premier jour: Bill Murray, Chloe Sevigny, Adam Driver, Tilda Swinton, Selena Gomez, Steve Buscemi, Rosie Perez, Danny Glover, Iggy Pop, RZA, Tom Watts et Caleb Landry Jones. Ils sont tous réunis dans cette "farce de morts-vivants": Jarmusch a imaginé un bled américain, Centerville où la lune est omniprésente dans le ciel, la lumière du jour se manifeste à des horaires imprévisibles et les animaux commencent à avoir des comportements inhabituels. ersonne ne sait vraiment pourquoi. Les nouvelles sont effrayantes et les scientifiques sont inquiets. La ville est assaillie par une horde de zombies lorsque les morts commencent à sortir de leur tombe. La bataille pour la survie commence pour les habitants de la ville.

Jim Jarmusch, Caméra d'or en 1984 (le prix qui consacre le meilleur premier film du festival toutes sélections confondues) avec Stranger Than Paradise, a montré plusieurs de ses films sur la Croisette: Paterson (le dernier en date), Broken Flowers (Grand prix du jury), Only Lovers Left alive, Ghost Dog, Dead Man, Mystery Train, Down by Law, Coffee and Cigarettes et un documentaire, Gimme danger.

Cannes 2019: Ciro Guerra (Les oiseaux de passage) présidera le jury de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 9 avril 2019

Le réalisateur colombien Ciro Guerra a été choisi comme président du jury de la 58e Semaine de la Critique. Auteur de quatre courts métrages et quatre longs métrages, le réalisateur a offert une nouvelle vision de son pays et s'est fait remarqué auprès des critiques comme des festivals. Après son premier films La sombra del caminante (L'Ombre de Bogota), Ciro Guerra est sélectionné au Certain Regard du Festival de Cannes en 2009 avec son deuxième film Los viajes del viento (Les Voyages du vent). Mais c'est son troisième long métrage El abrazo de la serpiente (L'Étreinte du serpent), prix du cinéma art et essai à la Quinzaine des réalisateurs et premier film colombien nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère qui marque les esprits. L'an dernier, Pajaros de verano (Les Oiseaux de passage), est présenté en Ouverture la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Il sort demain dans les salles françaises. On devrait le revoir bientôt (à Cannes? à Venise?) avec son nouveau film, Waiting for the Barbarians, adapté du roman de J.M Coetzee, avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson.

Ciro Guerra sera entouré de l'actrice Amira Casar, de la productrice Marianne Slot, de la journaliste et critique de cinéma Djia Mambu et du scénariste et réalisateur italien Jonas Carpignano.

La Semaine de la Critique se tiendra à Cannes du 15 au 23 mai. La sélection sera dévoilée, en ligne, le 22 avril.

Late Blues pour Seymour Cassel (1935-2019)

Posté par vincy, le 9 avril 2019

De John Cassavetes à Wes Anderson, Seymour Cassel aura traversé 60 ans de cinéma. L'acteur, né dans la populaire Detroit en 1935, s'est éteint dans la glamour Los Angeles hier.

Fils d'une chanteuse et d'un propriétaire de boîte de nuit, Seymour Cassel est né une deuxième fois en rencontrant John Cassavetes à la fin des années 1950. Il rentre alors dans un clan, apparaissant dans le premier film du cinéaste, Shadows, tout en s'associant à la production. Dux ans plus tard, il est nommé à l'Oscar du meilleur second-rôle dans l'un des grands films de son ami, Faces. Ensemble, ils tournent Too Late Blues, Minnie and Moskowitz, The Killing of a Chinese Bookie, Opening Night, Love Streams.

Mais l'acteur est aussi régulièrement choisi par Don Siegel (The Killers, The Hanged Man, Coogan's Bluff), tout comme il apparaît chez quelques films mineurs de grands cinéastes tels The Last Tycoon d'Elia Kazan, Valentino de Ken Russell, Convoy de Sam Peckinpah. A la mort de Cassavetes, Seymour Cassel, qui n'aura jamais trouvé d'autres grands rôles et d'autres grands films, se perd dans de multiples films oubliables. De temps en temps, il brille dans un second-rôle (Tin Men de Barry Levinson, Colors de Dennis Hopper, Dick Tracy de Warren Beatty, Proposition indécente d'Adrian Lyne).

Il faut attendre 1998 pour qu'il renaisse. Grâce à Wes Anderson. D'un artisan à l'autre. Le cinéaste l'embauche pour son film Rushmore, qui pose toutes les fondations de son cinéma. Ils se retrouvent pour The Royal Tenenbaums et The Life Aquatic with Steve Zissou.

Si sa filmographie est très inégale, il avait ce talent de faire exister un rôle par son seul charisme. Soutien fervent du cinéma américain indépendant, donnant de sa personne pour des premiers films d'inconnus, passant faire une tête dans une comédie, un film de prison, un polar ou un western, pour toucher un cachet, Seymour Cassel a quand même trouvé son plus beau personnage dans In the Soup d'Alexandre Rockwell (1992), aux côtés de Steve Buscemi. Il y incarne un petit mafioso occasionnel, qui achète un scénario de 500 pages à un jeune metteur en scène dans la misère.

Kirill Serebrennikov n’est plus assigné à résidence

Posté par vincy, le 8 avril 2019

La justice russe a levé l'assignation à résidence du réalisateur et metteur en scène Kirill Serebrennikov. Jugé pour des accusations de détournements de fonds, il était en résidence surveillée depuis l'été 2017, sans moyens de communication. Ayant toujours rejeté ces accusations, Kirill Serebrennikov est désormais libre de ses mouvements à condition de ne pas quitter le territoire russe, selon la décision prononcée par un tribunal de Moscou, rapporte l'AFP.

Il a décidé de se remettre au travail rapidement. L'an dernier, son film Leto était en compétition à Cannes. Il sera à l'affiche du prochain Festival d'Avignon avec la pièce Outside, sur le photographe chinois Ren Hang, qui s'est suicidé à 29 ans en 2017, et censuré pour son oeuvre composée exclusivement de nus. Il a aussi mis en scène en mars dernier, avec plusieurs assistants sur place et à distance, Nabucco à Hambourg.

Lire aussi: Russie: Kirill Serebrennikov toujours assigné à résidence, Oleg Sentsov toujours emprisonné

Pour beaucoup, son assignation à résidence n'avait pas grand chose à voir avec les accusations de détournements de fonds. Serebrennikov est un artiste qui ose parler de sexe et de religion, de politique et de liberté, loin des valeurs traditionalistes que voudrait prôner le régime actuel.

Pour ses partisans, il paye avec un procès kafkaïen, en sa liberté de création et ses pièces parfois osées, mêlant politique, sexualité et religion, dans un pays où les autorités poussent pour un retour en force des valeurs traditionnelles et conservatrices

Lucas Belvaux réunit Depardieu, Frot et Darroussin

Posté par vincy, le 7 avril 2019

Lucas Belvaux tourne depuis le 4 avril son nouveau film, Des hommes, adaptation du roman éponyme de Laurent Mauvignier, prix des Libraires en 2010 et vendu à plus de 140000 exemplaires. Au générique, le réalisateur a enrôlé Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin.

L'histoire commence en 1960. Bernard, Février, Rabut et d'autres rentrent d'Algérie après deux ans de conflit. Ils ne disent rien de ce qu'ils ont vécu. Mais, lors d'une journée d'anniversaire, quarante ans après, à cause d'un cadeau, le passé revient dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir oublier la guerre d'Algérie.

Le film, coproduit par Synecdoche, Artémis et France 3, a obtenu l'avance sur recettes. Il sera distribué par Ad vitam. On y croisera aussi Yoann Zimmer (vu chez les Dardenne), Felix Kysyl (Chocolat, L'amant d'un jour) et Edouard Sulpice (dont c'est le premier film).

Depardieu et Frot se sont déjà croisés dans Boudu (2005) tandis que Darroussin a partagé l'affiche avec Depardieu dans Combien tu m'aimes? (2005). L'actrice retrouvera pour la cinquième fois son acolyte d'Un air de famille, Jean-Pierre Darroussin. Belvaux avait déjà dirigé Catherine Frot dans la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie (2001-2003).

C'est le premier film de Lucas Belvaux depuis Chez nous, avec Émilie Dequenne, André Dussollier et Guillaume Gouix, sorti en 2017.

Laurent Mauvignier a déjà été adapté au cinéma par Joachim Lafosse, dans le film Continuer sorti en février dernier, avec Virginie Efira.

« Une oeuvre sans auteur » en librairie en juin et au cinéma en juillet

Posté par vincy, le 6 avril 2019

Diaphana sortira le 17 juillet Une œuvre sans auteur (Never look away), le nouveau film de Florian Henckel von Donnermarck. En compétition à Venise (Lionceau d'or, et à l'époque sans distributeur français), le film a reçu une nomination aux Golden Globes (meilleur film étranger) et deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure image).

Long de 3h10 - les séances pour la presse seront d'ailleurs présentées avec un "entracte" -, cette production allemande suit la trajectoire d'un artiste, Kurt Barnert, né en 1932, grandissant sous le régime nazi puis sous le gouvernement communiste en Allemagne de l'Est...  Il rencontre alors le médecin Carl Seeband, le père de sa compagne Ellie. Cet ancien SS a participé au meurtre de dizaines de milliers de malades mentaux, dont la tante de Kurt.

L'artiste fictif est inspiré du peintre Gerhard Richter.

Lors de sa présentation à Venise, nous y avons vu un film dont "on finit ému d'avoir partagé un bout de vie avec ces personnages."

Le casting met en vedette Tom Schilling (Oh Boy, Suite française, La femme au tableau), Paula Beer (Le chant du loup, Frantz) et Sebastian Koch (Homeland, Le pont des espions, Black Book, La vie des autres).

Révélé par La vie des autres en 2006, qui a récolté des dizaines de prix dans le monde, Florian Henckel von Donnermarck s'est ensuite fourvoyé dans une production hollywoodienne (The Tourist, avec Johnny Depp et Angelina Jolie) en 2010. Il n'avait rien tourné depuis.

On soulignera aussi que l'éditeur Saint-Simon publiera fin juin, en français le scénario du film.

Costa-Gavras tourne l’adaptation du livre de Yanis Varoufakis

Posté par vincy, le 5 avril 2019

Costa-Gavras s'attaque à la crise grecque, crise financière et politique qui a sans aucun doute déclenché l'effritement de l'Union européenne, avant le Brexit. Selon Le Film français, le cinéaste franco-grec, 86 ans, a commencé le tournage de l'adaptation du livre de l'ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, Conversations entre adultes : dans les coulisses secrètes de l'Europe (publié en 2017 et récemment en poche). L'homme politique y raconte son combat de six mois (perdu) pour sauver son pays en demandant une restructuration de la dette grecque et y dévoile les échanges à huis clos entre responsables européens. On sait qu'au final, si la Grèce a pu rester dans la zone euro, elle a aussi du faire d'importantes concessions, notamment des privatisations qui ont profité aux chinois, aux allemands et aux français.

Le réalisateur avait acquis les droits en octobre 2017. Le film, intitulé Adults in the Room, prolonge l'œuvre critique du cinéaste qui s'est attaqué au catholicisme (Amen), à la précarité de la classe moyenne (Le Couperet), à l'immigration (Eden à l'Ouest) et au capitalisme (Le Capital, son dernier film il y a sept ans).

Le tournage a commencé début mars en Allemagne. Il vient de s'installer à Athènes avant de partir à Paris, Riga et Londres jusqu'à la fin mai. Le film devrait être prêt pour la fin de l'année pour une sortie orchestrée par Wild Bunch.

Cannes 2019: Claire Denis présidera le jury des Courts Métrages et de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 5 avril 2019

Le Festival de Cannes annonce que la cinéaste et scénariste française Claire Denis sera la Présidente du Jury des Courts Métrages et de la Cinéfondation cette année. Avec son jury, elle décernera le jeudi 23 mai les trois prix de la Cinéfondation parmi les 17 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés et le samedi 25 mai la Palme d’or du court-métrage lors de la cérémonie de Clôture de la 72e édition du Festival de Cannes.

Réalisatrice d’une "œuvre captivante" de 13 longs métrages, cette "Véritable aventurière" a "imposé, au fil de ses voyages artistiques, son goût de l’observation et de l’expérimentation en naviguant entre introspection et ouverture sur le monde" rappelle le communiqué.

On lui doit notamment des films qui traverse les frontières (avec un grand tropisme vers l'Afrique) et les genres (du drame à l'horreur en passant par la SF): Chocolat (1988), première œuvre semi-autobiographique sur l’indépendance du Cameroun et l’Afrique de son enfance, Beau Travail (2000), White Material (2010) marquent "les esprits et connaît les honneurs de la Compétition cannoise, des César et de la critique."

Sa filmographie comprend également S’en fout la mort (1990), J’ai pas sommeil (Un Certain Regard, 1994), Nénette et Boni (Léopard d’or à Locarno, 1996), Trouble Every Day (Séance de Minuit, 2001), L'intrus (2004), 35 Rhums (2008) ou encore Les Salauds (Un Certain Regard, 2013). Un beau soleil intérieur avait été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2017.

Son dernier film, High Life (2018), a été présenté à San Sebastian.

Francis Ford Coppola relance son vieux rêve de Megalopolis

Posté par vincy, le 4 avril 2019

coppola megalopolis

Francis Ford Coppola, absent des écrans depuis 7 ans (Twixt), devrait bientôt réaliser un vieux projet, le film de SF Megalopolis, qu'il annonce aussi ambitieux qu'Apocalypse Now. Deadline a révélé l'information cette nuit. Si aucun casting n'est confirmé, le journal en ligne évoque Jude Law parmi les têtes d'affiche.

Ce vieux rêve - le projet avait été annoncé en 2001 à Cannes - se déroulerait à New York et mettrait en opposition un architecte désirant créer une ville utopique dans une New York dévastée par un cataclysme, face à un maire décidé à combattre ce projet. Un film aussi mégalomane que ses personnages. "Oui, je prévois cette année de réaliser ma longue ambition de faire un travail majeur en utilisant tout ce que j’ai appris au cours de ma longue carrière, qui a commencé à 16 ans au théâtre, et ce sera une épopée à grande échelle" explique le cinéaste. "C'est inhabituel: ce sera une production à grande échelle avec un grand casting. Il met à profit toutes mon expérience dans différents styles et genres, aboutissant à ce que je pense être ma propre voix et mes aspirations. Ce n’est pas dans la veine de ce qui est produit maintenant, mais j’ai l’intention et je souhaite, dans le fait d'être encouragé, commencer la production cette année."

Le script s'inspirerait de l'univers d'Ayn Rand. Le projet a été arrêté brutalement à cause des attentats du 11 septembre qui touchèrent New York.  Il avait officiellement abandonné le projet quelques années plus tard, décidé à revenir à des productions plus modestes et hors-système.

Coppola, 80 ans ce week-end, a récolté au cours de sa carrière deux Palme d'or et deux Oscars du meilleur film en plus de quatre autres Oscars (réalisateur, scénario).

Cannes 2019: Le Daim de Quentin Dupieux ouvrira la Quinzaine

Posté par vincy, le 4 avril 2019

le daim dujardin

Le Daim, le nouveau film de Quentin Dupieux, ouvrira la Quinzaine des réalisateurs le 15 mai à Cannes. Le film sortira le 19 juin, distribué par Diaphana.

"Georges, 44 ans, et son blouson, 100% daim, ont un projet." On en saura pas plus. Le film réunit Jean Dujardin et Adèle Haenel.

Il s'agit du 7e long métrage de Quentin Dupieux, également scénariste, directeur de la photographie, monteur et compositeur de musique électronique, reconnu internationalement sous le pseudonyme de Mr. Oizo.

C'est la première fois depuis The Artist en 2011 que Jean Dujardin retourne sur la Croisette. Il avait alors remporté le prix d'interprétation masculine, quelques mois avant d'empocher un Oscar.
Pour Adèle Haenel, c'est désormais un rendez-vous plus habituel. Elle avait accompagné En liberté! l'an dernier, déjà à la Quinzaine, mais aussi 120 battements par minute, La fille inconnue et L'apollonide en compétition, L'homme qu'on aimait trop hors compétition, Naissance des pieuvres et Confession d'un enfant du siècle à Un certain regard, Les combattants et En ville à la Quinzaine, Suzanne à la Semaine de la Critique. L'actrice pourrait être présente avec un autre film cette année, Portrait de jeune fille en feu de Céline Sciamma.

Quentin Dupieux a déjà présenté à Cannes Rubber (Semaine de la Critique) en 2010.