Cannes 2009 : Qui est Elia Suleiman ?

Posté par MpM, le 21 mai 2009

cnz_suleiman.jpgOn compare souvent Elia Suleiman à Jacques Tati ou Buster Keaton, dont il a la physionomie perplexe et mélancolique. Mais, plus qu’une apparence, c’est une filiation formelle que partage l’acteur, écrivain et réalisateur palestinien avec ces grands comiques burlesques et lunaires qui avaient le don de tourner en dérision leur époque et ses absurdités.

Intervention divine (prix du jury et gros coup de coeur sur la Croisette en 2002) a révélé au grand public sa capacité à manier tour à tour poésie absurde et gravité désabusée pour décrire des difficultés de la vie quotidienne dans les territoires palestiniens. Pourtant, le sujet le préoccupe depuis longtemps déjà. Ses premiers courts métrages, tournés entre 1982 et 1993, alors qu’il vit à New York, montrent la représentation des Arabes à la télévision et dans le cinéma américain. Chronique d’une disparition (son premier long métrage) traite de l’identité palestinienne. Le deuxième (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2001) s’intitule Cyber Palestine et met en scène des Marie et Joseph modernes revenant vivre à Gaza sous occupation israélienne.

En parallèle, il écrit des articles et des essais pour lesquels il est invité dans les écoles et facultés du monde entier. En 1994, mandaté par la Commission européenne, il rentre en Palestine où il crée le département "cinéma et média" de l’université de Bir Zeit, près de Ramallah.

Cette année, pour son 4e passage à Cannes (en 2007, il avait réalisé le segment Irtebak du film collectif Chacun son cinéma), Elia Suleiman revient là où on l’attend avec Le temps qu’il reste, un film qui interroge une nouvelle fois la quête d’identité des jeunes Palestiniens.

Le nombre d’or : 80

Posté par vincy, le 21 mai 2009

L'hôtel Martinez a 80 ans cette année. Le plus célèbre Palace de la Croisette a été inauguré le 20 février 1929. Pour son anniversaire, il a reçu un procès de la part de Jean et Denise d'Anella, frère et soeur âgés respectivement de 83 et 75 ans. Ils revendiquent 8% des parts de l'hôtel que leur père avait bâti et dont il possédait des actions. la bataille judiciaire a commencé en 2007 et va se porusuivre au delà de l'été, les tribunaux se renvoyant la balle. Cela rappelle la batille du Fouquet's qui avait finalement donné raison aux retraités plaignants. Pour le Martinez, l'Etat français avait confisqué le Palace et nié les actions que possédait le constructeur : en le revandant au groupe Taittinger en 1981, sans répondre à l'opposition des Anella, il aurait donc spolié les héritiers.

Les mots de Cannes : Tarantino adore ce Festival

Posté par vincy, le 20 mai 2009

"C'est les jeux olympiques du cinéma. ce qui est excitant pour les auteurs cette année c'est qu'il y a en quatre qui ont déjà eu la Palme d'Or. (...) Il n'y a aucun événement comme cela dans le cinéma. Personne n'a vu votre film. C'est une copie fraîche, tout juste sortie du laboratoire, et ils vont tous la voir, simultanément. Les plus grands critiques de films du monde, ceux qui sont encore des critiques, vont se battre et en débattre. (...) Ce niveau d'excitation est sans équivalent."

- Quentin Tarantino évoquant le Festival de Cannes avant la présentation de Inglourious Basterds.

Cannes rattrapé par la réalité sociale

Posté par MpM, le 20 mai 2009

grevecannes1.jpgS'il y a bien une chose qui est indispensable lors d'un festival de cinéma, c'est le courant électrique... Les spectateurs présents à la première séance de I love you Philip Morris en ont fait l'expérience mardi lorsque des salariés en grève d'ErDF ont tout simplement coupé le courant aux abords du Palais Stéphanie où est située la Quinzaine des Réalisateurs, interrompant la séance pendant plusieurs minutes. Plusieurs coupures analogues ont été observées dans la ville. Le conflit, qui dure depuis plus de huit semaines, concerne l'ouverture de négociations sur les salaires. Qu'on se rassure, le Palais, lui, est équipé d'un groupe électrogène, on ne risque donc pas l'extinction des feux en plein milieu d'une séance officielle !

Heureusement, car sinon, une émeute n'aurait pas été à exclure... En effet, un syndicat de CRS vient de déplorer l'absence de représentants de l'ordre sur le tapis rouge comme c'était traditionnellement le cas les années précédentes. Cette absence serait due à l'impossibilité de trouver un accord financier entre les organisateurs du festival et la Direction générale de la Police nationale. Voilà pourquoi, lors de la soirée d'ouverture, de jeunes danseuses en tutu avaient pris la place des habituels CRS en tenue d'apparat. L'entrechat pour remplacer la matraque, il fallait y penser. Toujours est-il que, malgré ses airs de bulle imperméable au monde extérieur, le festival de Cannes est parfois rattrapé par la réalité : à défaut d'être très présents dans les films de la sélection, la crise et les mouvements sociaux ont trouvé le moyen de s'inviter à la fête !

Cannes : décès d’Oleg Iankovski

Posté par vincy, le 20 mai 2009

Oleg Iankovski (ou Yankovsky en anglais), né en 1944 au Kazakhstan, est décédé aujourd'hui d'un cancer du pancréas, à Moscou. Il est actuellement vedette, dans le rôle du métropolite Philippe de Tsar, le film de Pavel Lounguine présenté à Un certain regard. Il avait connu la compéttition cannoise avec L'assassin du Tsar de Karen Chakhnazarov en 1991 et il était revenu sur la Croisette avec Moi Yvan, Toi Abraham de Yolande Zauberman en 1993.

Cet acteur russe avait près de quarante ans de carrière, jouant notamment chez Tarkovsky (Le miroir, Nostalghia), Balaian (Vols entre rêve et réalité), Zakharov (Munchausen), Adabachian (Mado poste restante), ...

Il a aussi dirigé le Festival de film de Sochi.

Taïwan night : bain de minuit avec Shu Qi

Posté par MpM, le 20 mai 2009

shuqi.jpgMalgré ses responsabilités de membre du grand jury, l'actrice Shu Qi n'a pas fait faux bond à la Taïwan Night, soirée extrêmement prisée où se retrouvent tous les professionnels liés de près ou de loin à la cinématographie de l'île. Elle est même restée assez tard sur la plage du Carlton où se déroulait l'événement, répondant avec énormément de gentillesse à toutes les sollicitations.

A ses côtés, on pouvait croiser la star internationale Michelle Yeoh, l'acteur Lee Kang-sheng et son mentor Tsai Ming-liang ou encore l'Oscarisé Ang Lee... Même le Hongkongais Anthony Wong, présent au générique de Vengeance, était de la partie, sans doute au nom du rapprochement entre les "trois royaumes". Cette concentration de stars d'envergure internationale au mètre carré confirme la place désormais prédominante de Taïwan dans le paysage cinématographique mondial.

Un succès qui n'a toutefois pas empêché tout ce petit monde de rester extrêmement simple et disponible. A minuit, alors que la soirée s'achevait, Shu Qi était encore pieds nus au bord de l'eau, un sourire radieux et presque enfantin sur le visage. Sans façons, juste heureuse d'être à Cannes, et de profiter de l'énergie qui s'en dégage.

Le nombre d’or : 1900

Posté par MpM, le 20 mai 2009

C'est le nombre de films, tous styles et nationalités confondus, qu'il est possible de visionner à la demande dans l'espace "Short film Corner" du marché, lieu de rencontres par excellence autour du format court.

Jeu concours du 20 mai au 3 juin : des places pour Departures, Oscar du meilleur film étranger

Posté par MpM, le 20 mai 2009

DeparturesTout le monde espérait Entre les murs ou attendait Valse avec Bashir, et c'est finalement un film japonais, signé par un réalisateur jusque-là peu connu, Yojiro Takita, qui a raflé le si convoité Oscar du meilleur film étranger.

Departures, qui sort sur les écrans français le 3 juin, aborde la question taboue de la mort et des rites funéraires dans le Japon moderne. On y suit Daigo Kobayashi, un ancien violoncelliste contraint de se reconvertir en employé de pompes funèbres et qui décide de cacher la vérité à son entourage.

Pour l'occasion, Ecran Noir vous fait gagner vingt places de cinéma en répondant à la question suivante :

Departures est le premier film nippon à gagner l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis sa création en 1957. Mais auparavant, plusieurs longs métrages venus du Japon ont été récompensés par un "Oscar d'honneur" remis à un film étranger. Quel est le premier d'entre eux à avoir reçu ce prix ?

Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses, à nous adresser par e-mail en indiquant votre nom, votre email et votre adresse postale.

______________

Departures de Yojiro Takita, avec Ryoko Hirosue, Tsutomu Yamazaki, Masahiro Motoki...
Au cinéma le 3 juin 2009.
Plus d'informations sur le site de Metropolitan.

Cannes 2009 : Qui est Eli Roth ?

Posté par vincy, le 20 mai 2009

cnz_eliroth.jpgLui, Eli, c'est un "trash". Et pas seulement parce que son psoriasis peut abimer de temps en temps sa peau. Il a beau partagé l'affiche de Brad Pitt, Mike Myers et Michael Fassbender dans Inglourious Basterds, ce n'est pas le même genre. C'est un mec de films de genres. Réalisateur, scénariste et producteur de films d'horreur comme Cabin Fever (pour beaucoup son meilleur film à date), Hostel (et sa suite) et le futur Cell, Roth ame faire le comique ensanglanté sur les tapis rouges d'avant-premières.

Ce n'est pas sa première fois avec Quentin Tarantino. On peut même dire que ce Roth là (à ne pas confondre avec Tim, vu dans Reservoir Dogs) est de la famille. On l'a djéà vu dans Death Proof, qui, sans doute, était une forme de consécration dans sa carrière d'acteur spécialisé dans l'horreur (avec des variantes : gore, potache...) : Terror Firmer, 2001 Maniacs, Citizen Toxie IV, ...

Ce grand gars venu de Boston, surnommé Gorilka, a eu sa révélation en voyant Alien à 8 ans. De quoi vouloir faire des films super 8. Une cinquantaine de courts métrages familiaux plus tard, il entre à la pretsigieuse New York University, où il reçoit un prix pour son film Restaurant dogs. Pourtant il ramera par la suite. Il dépensera énormément d'énergie et de temps à finaliser le budget de Cabin fever (qui sortira finalement en 2003 et deviendra le film d'horreur le plus rentable de cette année-là) . Il s'exile à Los Angeles puis se lance dans l'animation et va jusqu'à collaborer avec David Lynch pour les contenus audiovisuels de son site web. Ils resteront proches.

Après le succès de Cabin Fever, Eli Roth va fonder la compagnie LLC, spécialisée dans les productions d'horreur à petits budgets. Il est ainsi remarqué par Tarantino mais aussi Peter Jackson et Tobe Hooper.

Ce mec là est génétiquement atteint (on ne voit que ça comme explication à son désordre visuel) : il ne distingue pas les couleurs rouge et marron et bleue et noire, il est allergique aux chats, son père est psychiatre, c'est un fans des jumelles Olsen et d'un savant croatien. A 37 ans, cet "adulescent" multi-millionnaire passe de femmes en femmes (l'une d'elles aurait été Rosario Dawson).

A Cannes, il se fera connaître en "Juif poilu" dans la bande Quentin. Mais Eli a aussi réalisé un film de propagande nazi, Nation's Pride, inséré dans Inglourious Basterds.

Cannes 2009 : Trois questions à Simon Yam

Posté par MpM, le 19 mai 2009

Qu'est ce que cela vous fait de travailler avec Johnnie To une fois de plus ?

C'est merveilleux. A chaque fois, ça l'est. C'est une telle source d'inspiration ! J'aime Johnnie To car ce n'est pas un garçon traditionnel et aussi parce qu'il ne me donne jamais le script avant le tournage... Chaque film est basé sur un nouveau concept. En tant qu'ami de Johnnie To, je suis très fier de lui.

Vous ne saviez vraiment pas quel rôle vous alliez jouer ?

Johnnie To m'a dit quatre mots : "you are the boss" (c'est toi le chef) et pour le reste, il m'a laissé faire.  J'ai dû réfléchir par moi-même à ce que cela signifie : donner des ordres, être imprévisible... Si quelqu'un me trahit, le tuer. J'ai aussi pensé que je devais être relativement seul et avoir développé une sorte d'humour très personnel.

Que préférez-vous entre les rôles de héros positif et ceux d'hommes vraiment mauvais ?

Cela m'a égal. On ne sait jamais si quelqu'un est bon ou mauvais. Prenez le personnage interprété par Johnny Halliday : est-il bon ou mauvais ? Après tout, c'est un tueur... Qui sait ?! Il y a beaucoup d'arguments pour et contre. Moi, j'ai suffisament de passion dans mon coeur pour être capable de jouer les deux. Je peux créer n'importe quel personnage. Je peux être policier, gangster, dictateur... C'est pour ça que j'aime jouer : je peux être qui je veux.