Le festival de La Géode met en relief les films 3D

Posté par vincy, le 13 janvier 2009

geode dauphins baleinesAprès deux éditions décevantes, le Festival de La Géode était condamner à changer, ou mourir. Le format IMAX ne suffisait plus : le faible nombre de productions contraignait les sléectionneurs et un ou deux films monopolisaient les prix  au fil des années.

Pour cette 13e édition, du 14 janvier au 1er février, le festival a décidé de tout remettre à plat. La communication est plus lisible et la programmation, à la fois plus ambitieuse et plus palpitante. Soit 13 programmes dont 7 en 3D relief et 6 en format IMAX. Cela en fait le premier festival du genre à mettre autant l'accent sur le film en relief, considéré par tous les professionnels du secteur comme l'avenir du divertissement grand public. James Cameron, qui réalise actuellement Avatar dans ce format, l'a annoncé au récent Salon de l'ételectronique de Las Vegas : "Ne vous y trompez pas, le 3D n'est plus un gadget."

Certes, les investissements sont coûteux (projecteurs, salles...). En France, moins d'une centaine de salles sont équipées. Cela n'a pas empêché Fly Me to The Moon, en sélection, uniquement diffusé en 3D d'attirer 215 000 spectateurs en France. Un hit "IMAX" comme Géants des profondeurs, a séduit, en 10 mois et dans la seule salle de La Géode, plus de 127 000 spectateurs. Dinosaures en 22 mois a capté 215 000 spectateurs.

Avec cette sélection, on ira à 180° dans Les Alpes, au Grand Canyon, dans Les grands lacs américains ou faire Le grand voyage d'Ibn Battuta (de Tanger à la Mecque). Toutes ces productions sont récentes, certaines venant à peine de sortir aux Etats-Unis. On peut ajouter l'avant-première de Moi, Van Gogh, avec Jacques Gamblin dans le rôle du peintre, et qui sera à La Géode en exclusivité le 25 mars prochain.

La 3D relief sera l'occasion de découvrir Dauphins et Baleines, raconté par Charlotte Rampling (Darryl Hannah dans la version originale). Sorti il y a un peu moins d'un an aux USA, le film a déjà cumulé 5 millions de dollars au box office américain ; au total, il a enchanté un million et demi de spectateurs dans le monde. Il devrait être diffusé en France au premier semestre.

Sinon, au choix, vous pourrez vous faire croquer par des monstres du Jurassique dans Dinosaures.... vivants ou découvir le secret des momies dans Egypte 3D.Une expérience de réalité virtuelle créée par Dassault systèmes complètera la sélection avec un programme interactif intitulé Kheops 3D.

La Géode proposera aussi des films 3D relief hors compétition comme Sun 3D ou Champlain retracé. Et surtout, il ne faudra pas manquer le concert de U2 3D, diffusé en 2007 à Cannes.

Enfin, après une tentative ratée le 20 décembre à cause d'un dysfonctionnement de vidéoprojecteur, La Géode essaiera de nouveau de retransmettre un opéra, "Orphée et Eurydice", en direct le 24 janvier.

Le jury sera présidé par Pierre Lescure. Trois prix sont en jeu : Le prix du jury, le prix du public et le prix des jeunes. Chaque année, le Festival accueille environ 30 000 curieux de nouvelles images.

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Informations pratiques : lageode.fr

Hommages à Berri

Posté par vincy, le 13 janvier 2009

Les obsèques de Claude Berri auront lieu jeudi 15 janvier au cimetière parisien de Bagneux, à 15 heures.

De Fanny Ardant au Grand Journal à Costa-Gavras et Annaud à Ce soir où jamais, les émissions culturelles ont rebondit dès hier soir sur le décès du producteur-réalisateur.

Les télévisions publiques ont décidé de modifier leurs programmes. Le 14 janvier à 22h45, France 4 diffusera Tess, César du meilleur film, réalisé par Polanski, produit par Berri.

Jeudi 15 janvier à 20h35, France 3 a choisi Lucie Aubrac. Paris Première a préféré Je vous aime (20h40) et France 2 a opté pour Le cinéma de papa (à 22h45).

Arte lui rendra hommage le 19 janvier à 20h45 avec la diffusion d'Uranus.

TF1 ne sera pas en reste avec Tchao Pantin, le dimanche 18 janvier à 23h10.

Cinéma et prison (3) : le témoignage de Claire Burger

Posté par MpM, le 13 janvier 2009

Claire BurgerA Poitiers, les Rencontres Henri Langlois proposent différentes passerelles entre le festival et le milieu carcéral, parmi lesquelles des projections des films en compétition pour les détenus de la ville. C’est ainsi qu’accompagnée de sa coscénariste Marie Amachoukeli, la réalisatrice Claire Burger est allée présenter son court métrage Forbach à la maison d’arrêt de Poitiers. Pour Ecran Noir, elle a accepté de revenir sur cette expérience unique, ressentie comme le "point d'orgue" de son séjour poitevin.

La prison
C'était la première fois que Marie Amachoukeli et moi avions l'occasion de visiter un établissement pénitentiaire, et c'était pour nous réellement impressionnant. D'emblée, avant même de pouvoir voir les détenus, on est scotché par le lieu, les gardiens, le bruit des grosses clefs dans les grosses serrures, l'atmosphère ultra-sécuritaire… On réalise qu'on a vu ce genre d'images très souvent dans notre vie, mais toujours à la télévision. La visite d'un endroit comme celui-ci donne un sentiment d'"hyperréalisme". On prend conscience qu'on avait jusque-là un rapport naïf à la prison, un peu comme si c'était un décor de fiction. Tout à coup, on se sent responsable en tant que citoyen du fait que certaines personnes soient enfermées ici. On repense bien sûr à Surveiller et punir de Michel Foucault... On se sent obligé d'avoir un véritable avis sur la fonction d'une prison dans nos sociétés. Et surtout, on se sent un peu dépassé par l'ampleur de cette question.

Les détenus
Ce trouble se renforce à la rencontre des détenus. Le fait d'apprendre qu'ils n'ont droit qu'à une heure de sortie de leur cellule dans l'après-midi, et qu'ils ont choisis de venir voir le film [Forbach] nous met une pression d'un nouveau genre. Je n'avais pas le même trac que celui que j'ai pu ressentir lors de projections plus classiques. J'étais terrifiée à l'idée de leur faire perdre leur temps, qui semble particulièrement précieux en prison…

Projection dans le quartier hommes
Dans le quartier hommes, les détenus discutaient pendant la projection, ils exprimaient à voix haute ce qui les amusait ou ce qui les dérangeait dans le film, ça contrastait beaucoup avec le silence d'église qui règne en général pendant les projections. C'était aussi un peu stressant de les voir s'exprimer aussi franchement pendant le film, parce qu'on savait qu'après, ils ne nous ménageraient pas. Ils avaient l'air de trouver les comédiens pas assez virils, le rapport entre la mère et ses fils trop ambigu... Finalement, je ne sais pas s’ils ont réellement aimé le film. Je crois qu'ils sont restés très gentils avec nous et qu'ils ne nous ont pas dit que sans doute, ils auraient préféré voir un bon thriller. En tous les cas, le dispositif semi-documentaire du film les a intrigués. Ils étaient nombreux à dire qu'ils auraient aimés pouvoir raconter leur propre histoire dans un film.

Projection dans le quartier femmes
Dans le quartier des femmes, l'ambiance était radicalement différente. Elles étaient moins nombreuses, bien plus calmes, plus attentives aussi pendant la projection. Elles ont très bien réagi au film, elle nous dit avoir beaucoup aimé. Elles répétaient qu'elles trouvaient le film trop court. Elles étaient sensibles au rôle de la mère, compatissante avec les personnages des fils. Elles voulaient savoir si le personnage de Mario avait finalement fait de la prison. Elles trouvaient le personnage de Samuel très courageux.
Avec elles, nous avons surtout discuté des conditions de détention, leurs vies quotidiennes dans la prison. Ce qui est frappant, c'est qu'elles ont l'air abattu, triste. Et on lit cette tristesse sur leurs visages. Elles disent prendre beaucoup de médicaments pour supporter leur condition et certaines semblent effectivement un peu "flottantes". Selon leurs dires, le quartier des femmes est plus dur que celui des hommes. Les gardiennes sont moins souples que leurs collègues masculins, le quartier est plus petit, plus triste.

Et après ?
Avec Marie Amachoukeli, nous avons proposé à Julien Proust [le responsable des actions organisées par le Festival en milieu carcéral] de nous recontacter s'il souhaitait organiser un atelier cinéma avec les détenus. A ma connaissance, il y existe déjà un atelier scénario. Cette visite nous a réellement donné envie d'intervenir à nouveau dans une prison, peut-être de façon plus suivie…

Campagne première : rêve américain en Eure et Loire

Posté par MpM, le 13 janvier 2009

Festival le Compa Campagne premièreQuelle part le mythe rural a-t-il joué dans le rêve américain ? C’est cette question que pose Campagne première, les 3e Rencontres cinématographiques du Compa qui se tiendront du 14 au 18 janvier prochains dans les cinémas de Chartres, Dreux et Senonches.

La sélection de 14 films (parmi lesquels Une histoire vraie de David Lynch, Les désaxés de John Huston, Into the wild de Sean Penn…) abordera notamment la conquête des grands espaces, les figures emblématiques du monde rural, la terre en crise et la fin du mythe américain. Les séances gratuites ouvertes à tous s’accompagneront de débats et rencontres avec différents intervenants historiens, scénaristes ou encore spécialistes de l’esthétique. Enfin, des extraits de films amateurs (réunis dans le cadre de l’opération "La mémoire des images d’Eure-et-Loir") seront projetés avant chaque séance afin de dresser un parallèle entre situations américaines et euréliennes.

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Plus d’informations sur le site du Compa