Denis Villeneuve s’offre un Dune hollywoodien

Posté par vincy, le 19 février 2019

Les nouvelles sur le tournage de Dune se sont enchaînées ces derniers jours. Le projet ambitieux de Denis Villeneuve a complété son casting dans un premier temps. Autour de Timothée Chalamet, on retrouvera donc Javier Bardem, Rebecca Ferguson, Stellan Skarsgard, Dave Bautista, Charlotte Rampling, Josh Brolin, Oscar Isaac, Jason Momoa et Zendaya.

Le héros d'Aquaman, Jason Momoa, sera le bras droit du père de Chalamet (Paul Atreides), incarné par Oscar Isaac. Brolin sera le maître d'armes de Chalamet. Le héros tombera amoureux du personnage joué par Zendaya. Tandis que Bardem est prévu pour le rôle du chef de la tribu qui aidera le jeune homme dans son épopée contre le vilain, le Baron Harkonnen, interprété par Skarsgard.

Le scénario est co-écrit par Denis Villeneuve, Eric Roth et Jon Spaihts. Le tournage doit commencer au printemps. La sortie est calée par Warner Bros pour le 20 novembre 2020.

Adapté du roman de Frank Herbert, le film se déroule dans 8000 ans. Sur la planète Caladan, le duc Leto Atréides er sa concubine dame Jessica, doivent donner naissance à une fille au nom d'un programme génétique. Mais c'est un fils, Paul, qui arrive. Des années plus tard, une guerre s'engage pour contrôle la planète désertique d'Arrakis. L'Empereur Shaddam IV ordonne au duc d'occuper ce fief et lui confie la gestion de la planète Dune, contrôlée par la Maison Harkonnen. L'Empereur veut en fait détruire les Atréides à travers ce complot. Paul Atreides doit fuire dans le désert et va mener la rébellion.

Dune a déjà été réalisé par David Lynch en 1984, avec Kyle MacLachlan, Virginia Madsen, Patrick Stewart, Linda Hunt, Sting et Mac von Sydow. Le film avait été un échec commercial.

Berlin 2019: un Ours d’or d’honneur et un hommage à Charlotte Rampling

Posté par vincy, le 17 décembre 2018

La 69e Berlinale étoffe son programme avec un hommage et un Ours d'or d'honneur pour l'actrice Charlotte Rampling, qui sera ainsi distinguée pour l'ensemble de sa carrière.

Le 14 février, la comédienne recevra sa récompense honorifique, en accompagnant la projection de l'emblématique Portier de nuit réalisé par Liliana Cavani en 1974.

Avec plus de 100 films à son actif, l'ancienne présidente du jury du Festival de Berlin (en 2006), et Ours d'argent de la meilleure actrice pour 45 ans d'Andrew Haigh (photo) en 2015, film qui lui valu une nomination à l'Oscar, sera "l'icône d'un cinéma non conventionnel et excitant" que Dieter Kosslick souhaite mettre en avant pour sa dernière édition en tant que directeur du festival.

Rampling est assurément l'une des comédiennes les plus distinguées dans le monde, notamment avec une coupe Volpi de la meilleure actrice au Festival de Venise en 2017 avec Hannah. Elle avait aussi obtenu un European Film Award d'honneur en 2015 et deux prix d'interprétation féminine pour 45 ans et pour Swimming Pool de François Ozon en 2003, avec qui elle a aussi tourné Sous le sable, Angel et Jeune et jolie. Le cinéaste revient en compétition cette année avec Grâce à Dieu.

Cosmopolite et éclectique

Révélée en 1964 avec Le Knack... et comment l'avoir de Richard Lester, Palme d'or à Cannes, elle a tourné avec les auteurs les plus prestigieux ou dans des blockbusters internationaux, passant d'un univers à un autre, osant des prises risques iconoclastes ou des personnages troublants et amoraux: Les Damnés de Luchino Visconti, son plus grand succès en France, Zardoz de John Boorman, La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau, Un taxi mauve d'Yves Boisset, Orca de Michael Anderson, Stardust Memories de Woody Allen, Le Verdict de Sidney Lumet, Viva la vie de Claude Lelouch, On ne meurt que deux fois de Jacques Deray, Max mon amour de Nagisa ?shima, Angel Heart de Alan Parker, La Cerisaie de Michael Cacoyannis, Signs and Wonders de Jonathan Nossiter, Spy Game : Jeu d'espions de Tony Scott, Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc, Lemming de Dominik Moll , Vers le sud de Laurent Cantet, Le Bal des actrices de Maïwenn, Life During Wartime de Todd Solondz, Melancholia de Lars von Trier, La Chambre interdite de Guy Maddin , Red Sparrow de Francis Lawrence... Elle vient de terminer le nouveau film de Paul Verhoeven, Benedetta.

Une dizaine de ces films seront diffusés pour son hommage, en plus du documentaire Charlotte Rampling: The Look, Germany d'Angelina Maccarone (2011).

Charlotte Rampling a reçu un César d'honneur en 2011, en plus de quatre nominations. On l'a aussi vue dans des séries comme Dexter et Broadchurch.

200 personnalités lancent un appel contre « un cataclysme planétaire »

Posté par vincy, le 3 septembre 2018

200 personnalités ont signé l'appel publié dans Le Monde aujourd'hui lancé par Juliette Binoche et de l’astrophysicien Aurélien Barrau pour une action politique ferme et immédiate face au changement climatique. Parmi les signataires du monde entier, on retrouve Adjani, Almodovar, Baye, Boorman, Campion, Cotillard, Cronenberg, Cuaron, Dafoe, Delon, Deneuve, Faithfull, Fiennes, Frémaux, Hawke, Huppert, Jaoui, Kapoor, Marceau, Rampling, Robbins, Rossellini, Santoro, Satrapi, Scott Thomas, Sissako, Stewart, Tarr, Trintignant, Turturro, Viard, Wenders ou encore Jia Zhang-ke.

Tribune. Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il est temps d’être sérieux.
Nous vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique.
Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.
Nous considérons donc que toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.
Nous considérons qu’un gouvernement qui ne ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et revendiqué ne saurait être pris au sérieux.
Nous proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures potentiellement impopulaires qui en résulteront.
C’est une question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme secondaire.
De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.

Isabelle Adjani, actrice ; Laure Adler, journaliste ; Pedro Almodovar, cinéaste ; Laurie Anderson, artiste ; Charles Aznavour, chanteur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Pierre Arditi, acteur ; Niels Arestrup, acteur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, cinéaste ; Yvan Attal, acteur, cinéaste ; Josiane Balasko, actrice ; Aurélien Barrau, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Nathalie Baye, actrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Xavier Beauvois, cinéaste ; Alain Benoit, physicien (Académie des sciences) ; Jane Birkin, chanteuse, actrice ; Juliette Binoche, actrice ; Benjamin Biolay, chanteur ; Dominique Blanc, actrice ; Gilles Boeuf, biologiste ; Mathieu Boogaerts, chanteur ; John Boorman, cinéaste ; Romane Bohringer, actrice ; Carole Bouquet, actrice ; Stéphane Braunschweig, metteur en scène ; Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène ; Nicolas Briançon, acteur, metteur en scène ; Irina Brook, metteuse en scène ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice, cinéaste ; Florence Burgat, philosophe ; Gabriel Byrne, acteur ; Cali, chanteur ; Sophie Calle, artiste ; Jane Campion, cinéaste ; Isabelle Carré, actrice ; Emmanuel Carrère, écrivain ; Anne Carson, auteure et professeure ; Michel Cassé, astrophysicien ; Laetitia Casta, actrice ; Bernard Castaing, physicien (Académie des sciences) ; Antoine de Caunes, journaliste, cinéaste ; Alain Chamfort, chanteur ; Boris Charmatz, chorégraphe ; Christiane Chauviré, philosophe ; Jeanne Cherhal, chanteuse ; François Civil, acteur ; Hélène Cixous, écrivaine ; Isabel Coixet, cinéaste ; Françoise Combes, astrophysicienne (Collège de France) ; François Cluzet, acteur ; Gregory Colbert, photographe, cinéaste ; Bradley Cooper, acteur ; Brady Corbet, acteur ; Béatrice Copper-Royer, psychologue ; Marion Cotillard, actrice ; Denis Couvet, écologue ; Camille Cottin, actrice ; Clotilde Courau, actrice ; Franck Courchamp, écologue (Académie européenne des sciences) ; Nicole Croisille, chanteuse ; David Cronenberg, cinéaste ; Alfonso Cuaro, cinéaste ; Willem Dafoe, acteur ; Philippe Decouflé, chorégraphe ; Sébastien Delage, musicien ; Vincent Delerm, chanteur ; Alain Delon, acteur ; Catherine Deneuve, actrice ; Lire le reste de cet article »

3 raisons d’aller voir A l’heure des souvenirs

Posté par kristofy, le 4 avril 2018

Le pitch: Dans A l'heure des souvenirs, Jim Broadbent essaie de renouer des liens plus forts avec sa fille enceinte qui fait un bébé toute seule et son ex-femme qui lui reproche toujours son caractère grognon. Arrive un courrier de notaire qui fait de lui l’héritier d’un journal intime de quelqu’un qu’il avait connu il y a longtemps durant ses années de lycée. Dès lors le film alterne entre présent et flashbacks à l’époque de sa jeunesse entouré d’un groupe d’amis, au moment où il vouait un amour platonique à une jeune fille. Il ne l'avait jamais revue, mais il va la retrouver : une lettre va faire remonter différents souvenirs qui révéleront un dramatique secret...

Notre vie est-elle l'histoire qu'on se raconte ou... ? 3 raisons de le découvrir :

- Jim Broadbent : ce trésor national britannique est au générique des plus populaires films britanniques; c'est lui le professeur Horace Slughorn de Harry Potter, lui le papa de Bridget Jones, il accompagne aussi avec l’ours Paddington. Plus inattendu on le voit aussi dans des films comme Superman 4, Brazil, Les Chroniques de Narnia... Il a tourné plusieurs fois avec Mike Leigh, Neil Jordan, Mike Newell, tout comme dans des gros films de Martin Scorsese, Steven Spielberg, Baz Luhrmann (Moulin Rouge). Enfin il est l'Archimestre Marwyn dans la série Game of Thrones. Dans A l'heure des souvenirs, on le voit passer avec beaucoup de nuances du solitaire grincheux au papy attendrissant. Il va remuer sa mémoire pour se remémorer plusieurs moments enfouis de sa jeunesse...

- un casting british très classe : autour de Jim Broadbent, on découvre celui qui l'incarne jeune, la révélation Billy Howle. Il était déjà apparu dans le Dunkerque de Christopher Nolan mais il trouve ici son premier grand rôle, et on devrait le revoir régulièrement à l'avenir : il sera le héros de On Chesil Beach avec Saoirse Ronan, il jouera encore avec elle et avec Annette Bening dans The Seagull, et il sera à l'affiche du prochain gros film de David Mackenzie Outlaw King. Côté féminin on retrouve la trop rare Emily Mortimer, Charlotte Rampling (également à l'affiche de Red Sparrow cette semaine), dont le personnage est interprété par Freya Mavor pour les flashbacks. D'ailleurs le saviez-vous ? Tout comme Charlotte qui a fait de la France son pays d'adoption, Freya est elle aussi bilingue puisqu'elle a grandi plusieurs années en France : découverte dans la série anglaise Skins elle a déjà tourné pour Joann Sfar et Danièle Thompson.

- un mélodrame émouvant : l'histoire cache un mystère qui sera dévoilé au bout d'un jeu de pistes au fil de différents souvenirs dont certains pourraient changer la façon de considérer sa vie. Le rythme du film balance entre présent et passé pour raconter à la fois les différentes trajectoires personnelles, et en creux deux époques avec leurs conventions. Le scénario est en fait l'adaptation d'un roman de Julian Barnes, écrivain britannique auteur d'une dizaine de romans depuis les années 80 qui est en fait aussi très francophile (il lui a été remis l'année dernière une Légion d'honneur) : dans plusieurs de ses livres, l'histoire se déroule en partie en France. La jeune fille qui danse (The Sense of an Ending), le livre adapté ici, a reçu plusieurs récompenses dont le "Goncourt" britannique en 2011. L'adaptation est signé du jeune dramaturge Nick Payne  et la réalisation a été confiée à Ritesh Batra dont c'est le second film, après le succès en Inde et à l'international de The Lunchbox présenté à Cannes. Il fallait sans doute cette conjugaison inhabituelle de talents pour que l'écrit transposé à l'écran devienne ce film. A l'heure des souvenirs est émouvant et nous rappelle que nos souvenirs ne font pas toute notre histoire.

Fin de tournage pour la suite de « Embrassez qui vous voudrez »

Posté par vincy, le 28 octobre 2017

Fin de tournage pour la suite d'un film vieux de 15 ans. En effet, Michel Blanc tourne depuis deux mois, entre Paris et Cabourg, Voyez comme on danse, sequel de Embrassez qui vous voudrez, sorti en 2002. C'est la première fois depuis ce film que Michel Blanc revient à la réalisation. Avant ça, il avait déjà filmé Marche à l'ombre, Grosse fatigue et Mauvaise passe

Michel Blanc, derrière et devant la caméra, retrouve ainsi une partie du casting de l'époque, soit Karin Viard, Carole Bouquet, Charlotte Rampling et Jacques Dutronc. En 15 ans, certains se sont mariés, d'autres ont divorcé, et les enfants ont grandi... Jean-Paul Rouve et William Lebghil, tous deux actuellement à l'affiche du Sens de la fête, ainsi que Guillaume Labbé (Les hommes du feu) s'ajoutent au générique. En revanche, Lou Doillon, Sami Bouajila, Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Gaspard Ulliel et Mélanie Laurent n'en sont pas.

Le film sortira l'an prochain avec UGC. Embrassez qui vous voudrez avait attiré 1,53 million de spectateurs. Le film avait été récompensé par un César du meilleur second rôle féminin pour Karin Viard et un Prix Lumières du meilleur espoir masculin 2003 pour Gaspard Ulliel.

Domhnall Gleeson, Will Poulter et Charlotte Rampling dans une maison hantée

Posté par vincy, le 12 octobre 2017

Le cinéaste irlandais Lenny Abrahamson, révélé au grand public par le film Room, quatre fois nommé aux Oscars et gagnant celui de la meilleure actrice pour Brie Larson, vient de terminer le tournage de son sixième film, The Little Stranger.

Filmé  à Londres et dans Yorkshire, The Little Stranger sera distribué en France par Pathé l'année prochaine. Actuellement entré en post-production, il pourrait être prêt pour Sundance et Berlin. Il s'agit de l'adaptation du roman de Sarah Waters, L'indésirable (Denoël, 2010). Lucinda Coxon (Petits meurtres à l'anglaise, Danish Girl) a écrit le scénario.

Domhnall Gleeson (The Revenant, Barry Seal, Star Wars: Episode VII et Star Wars: Episode VIII), Ruth Wilson (How to Talk to Girls at Parties, Lone Ranger), Will Poulter (Detroit, The Revenant) et Charlotte Rampling (récemment récompensée à Venise pour Hannah) tiennent les rôles principaux. Ils sont entourés de Kate Phillips (The Crown), Josh Dylan (Mamma Mia! Here We Go Again, Alliés) et Lorne MacFadyen (Grantchester).

Un quintuplé unique aux Irish Film & Television Awards

Se déroulant dans l'après guerre, l'histoire est celle du docteur Faraday, qui revient, à l'occasion d'un remplacement à Hundreds Hall, demeure des Ayres, membres de la gentry ayant subi des revers de fortune. Au fil de ses visites dans ce lieu qu'il admirait enfant, des événements étranges et des accidents se produisent. La maison, où sa propre mère a naguère travaillé comme gouvernante, semble hantée par des fantômes.

Outre Room, Lenny Abrahamson a réalisé Adam & Paul, Grand prix et prix de la Critique à Sofia en 2004, Garage, prix de la Cicae à Cannes et coup de cœur à Dinard en 2007, What Richard Did (2012) et Frank, lauréat d'une mention spéciale à Dinard en 2014, où Domhnall Gleeson jouait déjà le rôle principal. Les "César" irlandais, les IFTA Awards lui ont décerné le prix du meilleur réalisateur pour chacun de ses films, un record.

Venise 2017 : Bilan de la 74e Mostra

Posté par kristofy, le 12 septembre 2017

Cette 74ème édition du Festival de Venise s'est clôturée avec un Lion d'or sacrant Guillermo Del Toro pour The Shape Of Water : enfin une grande et belle reconnaissance pour le génial conteur d'histoire mexicain! Ce nouveau film (dont la sortie française a été décalée à février 2018, au moment des Oscars) renoue avec l'esprit de son plus grand succès Le Labyrinthe de Pan qui avait eu trois nominations aux Oscars dont celle du meilleur film en langue étrangère et  du meilleur scénario. Le jury cannois d'alors l'avait quand même oublié à son palmarès (le prix de la mise en scène avait été remis à son ami et compatriote Alejandro González Iñárritu pour Babel). A noter que le Prix de la meilleure musique de film a été remis à Alexandre Desplat pour la partition de ce film.

L'ensemble des films de la compétition était d'un beau niveau, avec une belle part de cinéastes attendus - Guillermo Del Toro, Darren Aronofsky, George Clooney, Alexander Payne, Paul Schrader, Andrew Haigh, Paolo Virzì, Abdellatif Kechiche, Ziad Doueiri, Hirokazu Kore-eda, Martin McDonagh...

Deux favoris, trois cancres

Avant l'annonce du palmarès, deux films avaient rassemblé presque de manière unanime la critique et le public :  The Shape of Water (qui était notre Lion d'or aussi), et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh pour lequel on prédisait comme une évidence un prix du scénario (la récompense effectivement obtenue) qui aurait pu être doublée d'un prix d'interprétation féminine pour son actrice Frances McDormand, qui semble d'ailleurs être promise de nouveau à être nommée à un Oscar (dix ans après sa nomination pour L'affaire Josey Aimes et 20 ans après avoir gagné cette statuette pour Fargo). Les films les moins appréciés semblent avoir été Una Famiglia de Sebastiano Risio (avec Patrick Bruel jouant en italien), La Villa de Robert Guediguian (qui a quand même la considération d'autres jurys avec deux prix parallèles), et (surprise) Mother! de Darren Aronofsky plutôt fraichement reçu.

Autre certitude, le Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir ne pouvait être remis que au jeune Charlie Plummer pour son rôle dans Lean on Pete de Andrew Haigh (Week-end, 45 Years). Avec ses faux airs de River Phoenix, le jeune comédien de 18 ans, révélé par la série "Boardwalk Empire", trouve ici son premier grand rôle.

Pour les prix d'interprétation le palmarès était assez ouvert. Etrange cependant d'avoir récompensé pour le meilleur acteur Kamel El Basha dans L’Insulte de Ziad Doueiri alors que le rôle principal est tenu par Adel Karam, d'ailleurs très bon. On est évidemment ravi pour Charlotte Rampling pour son deuxième grand prix dans sa carrière grâce à Hannah d'Andrea Pallaoro: elle porte vraiment le film puisque qu'elle est quasiment seule à l'image tout au long du film. On a remarqué avec un certain amusement que certains noms se retrouvaient dans plusieurs films de ce festival : Matt Damon dans Downsizing et Suburbicon, Javier Bardem dans Mother! et dans Loving Pablo, Matthias Schoenaerts dans Le Fidèle et Our Souls at Night, Kristen Wiig dans Downsizing et Mother! ;  et que le musicien Alexandre Desplat était lui au générique de trois films avec Espèces menacées, Suburbicon et The Shape of Water.

Carte Senior

La constante de ce festival est la belle présence de 'seniors' à l'écran : quand le scénario est trop simplet où quand la mise en scène est trop soporifique, c'est leur charisme qui sauve le film ou qui en fait tout son intérêt. C'est donc le cas pour Our Souls at Night qui ressemble à un téléfilm gentillet (ce sera d'ailleurs sur Netflix et pas en salles) qui réunit une nouvelle fois le couple Robert Redford et Jane Fonda qui cabotinent un peu pour notre plaisir. Dans The Leisure Seeker on y suit un vieil homme qui perd la mémoire et sa femme atteinte d'un cancer partir pour leurs dernières vacances en camping-car. Le film est attachant grâce aux talents conjugués de Helen Mirren et de Donald Sutherland. Il aurait été impossible de récompenser l'un sans l'autre au palmarès, mais Hollywood a déjà prévu en parallèle un prochain Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière à Donald Sutherland. C’est aussi le premier film américain du réalisateur italien Paolo Virzì. Andrea Pallaoro, italien, a tourné de son côté Hannah en français avec Charlotte Rampling (nota bene: les films 100% italiens étaient très inégaux). Dans Hannah les plans sont assez longs avec une caméra presque fixe et la narration, avec peu de dialogues, avance lentement, par ellipses, autour d'une vieille femme seule: son mari avait un secret immoral, elle n'est plus la bienvenue chez son fils et son petits-fils, et on ressent avec elle le poids des années et de la tristesse. De premier abord assez austère Hannah révèle sa dimension grâce à Rampling. Ne serait-ce qu'avec ce plan de cri primitif dans un cours d'expression corporelle (où elle n'arrivera pas à réciter son texte) et un plan de son corps nu sous la douche d'une piscine (qui ne veut pas d'elle comme membre à cause de son âge), Charlotte Rampling est à la fois Hannah le personnage et Hannah le film: sa Coupe Volpi est amplement méritée.

Le rejet de l'autre

Signe des temps présents, une thématique particulière infusait de nombreux films cette année à Venise : le rejet de l'autre. Le racisme envers les noirs est évoqué sans détour pour les Etats-Unis à la fois dans Suburbicon de George Clooney et dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh, et dans une moindre mesure dans The Shape of Water de Guillermo Del Toro. Ailleurs aussi, par exemple en Australie dans Sweet Country Warwick Thornton (récompensé du prix spécial du jury). Les américains détestent les russes The Shape of Water, un libanais chrétien éprouve un lourd ressentiment contre un palestinien musulman dans L'insulte. Il y a un flic violent qui tabasse des gens dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, un policier pédophile dans Angels wear white de la chinoise Vivian Qu, un propriétaire blanc qui viole une esclave aborigène dans Sweet Country. Et on recherche aussi un violeur dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri.

Le monde des adultes en place est souvent brutal avec les enfants : un adolescent devient un moment sans abri et se fait voler son argent dans Lean on Pete, une fillette est victime d'un prédateur dans Angels wear white et manquera de la protection de sa mère (qui la punira en lui coupant les cheveux) et de certains médecins (qui vont nier son agression physique), des bébés seront vendus comme de la marchandise dans Une famiglia de Sebastiano Risio, et un petit garçon fera office de bouclier lors du divorce entre sa mère et son père parfois violent dans Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (le prix de la mise en scène qui a été une surprise tant on attendait plutôt Abdellatif Kechiche à ce niveau).

Décidément bien des choses ne tournent pas rond : le bienfaiteur d'une église est responsable d'une pollution de l'eau dans First reformed de Paul Schrader, les migrants sont symbole d'une crise qu'on se sait pas gérer dans le documentaire Human Flow de Ai Weiwei. La plupart de ces films en compétition à Venise pourront être découverts prochainement en France, et le premier de ceux-ci sera à voir en salles dans quelques jours : Mother! de Darren Arofsky est un tour de force qui ne laisse pas indifférent en plus de provoquer de multiples résonances...

Venise 2017: Guillermo del Toro sacré, Charlotte Rampling couronnée, Xavier Legrand révélé

Posté par vincy, le 9 septembre 2017

La 74e Mostra de Venise (vous pouvez retrouver ici notre suivi quotidien) s'est achevée ce samedi 9 septembre avec une succession de palmarès des diverses sections, dont celui du jury de la compétition présidé par Annette Bening.

On félicitera le jury d'avoir sacré enfin un cinéaste comme Guillermo del Toro pour sa fresque The Shape of Water. L'immense cinéaste mexicain, entre grand récit classique et film de genre, est enfin récompensé par l'une des plus prestigieuses récompenses du 7e art. Il a dédié son prix à l'ensemble des jeunes cinéastes mexicains. "Je crois en la vie, je crois en l'amour et je crois en cinéma" a-t-il conclu lors de son discours de remerciement.

Ours d'argent de la meilleure actrice en 2015 et nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice en 2016, Charlotte Rampling (Hannah d'Andrea Pallaoro) remporte le deuxième grand prix de sa carrière, confirmant le respect pour ses choix et leur audace.

Le cinéma américain a tout raflé ou presque, en réalité virtuelle. Archi dominant dans la compétition, il repart presque bredouille pour le reste. Face à Matt Damon et Ethan Hawke, larges favoris, c'est le palestinien Kamel El Basha qui a remporté le prix du meilleur acteur. Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, lui aussi en haut de la liste pour le Lion d'or, a du se contenter du prix du scénario.

Le Grand prix du jury a distingué Foxtrot de l'israélien Samuel Maoz, Lion d'or à la Mostra de Venise en 2009 pour Lebanon.

Notons enfin la jolie performance du cinéma français. L'acteur Xavier Legrand a ainsi remporté le prix du meilleur premier film avec Jusqu'à la garde (avec avec Léa Drucker et Denis Ménochet) ET le prix de la mise en scène en compétition. Un double aussi rare qu'exceptionnel pour une première œuvre. Au second prix, il en a pleuré - franchement bouleversant -, remerciant le jury de Bening pour ce "cadeau". Sélectionné aussi à Toronto et San Sebastian, il sortira le 7 février 2018 chez Haut et court.

Dans la section Orizzonti, trois prix ont été décernés à des films français. Parmi les prix remis en marge du festival, on distinguera les trois prix pour M, premier film de l'actrice Sara Forestier et le Queer Lion pour Marvin d'Anne Fontaine.

Compétition
Lion d'or: The Shape Of Water de Guillermo Del Toro
Grand prix du jury: Foxtrot de Samuel Maoz
Prix de la mise en scène: Xavier Legrand pour Jusqu'à la garde
Prix spécial du jury: Sweet Country de Warwick Thornton
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Charlotte Rampling pour Hannah d'Andrea Pallaoro
Coupe Volpi du meilleur acteur: Kamel El Basha pour L’Insulte de Ziad Doueiri
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir: Charlie Plummer (Lean on Pete)
Prix du scénario: Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de et écrit par Martin McDonagh

Lion du futur, Prix Luigi de Laurentiis (meilleur premier film): Jusqu'à la garde de Xavier Legrand

Section Orizzonti
Meilleur film: Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli
Meilleur réalisateur: No Date, No Signature (Bedoone Tarikh, Bedoone Emza) de Vahid Jalilvand
Prix spécial du jury: Caniba de Lucian Castaing-Taylor & Verena Paravel
Prix spécial du meilleur acteur: Navid Mohammadzadeh pour No Date, No Signature (Bedoone Tarikh, Bedoone Emza)
Prix spécial de la meilleure actrice: Lyna Koudry pour Les bienheureux
Meilleur scénario: Los versos del olvido d'Alireza Khatami
Meilleur court métrage: Gros chagrin de Céline Devaux

Autres prix de la sélection officielle
Meilleur court métrage:
Meilleur documentaire sur le cinéma (Classici): The Prince and the Dybbuk de Piotr Rosolowski et Elwira Niewiera
Meilleur film restauré (Classici): Requiem pour un massacre d'Elem Klimov
Lion d'or pour l'ensemble de la carrière: Robert Redford, Jane Fonda
Prix Jaeger-Lecoultre pour un cinéaste: Stephen Frears, prix spécial pour Catherine Deneuve

Réalité virtuelle
Meilleur film en réalité virtuelle: Arden's Wake (Expanded) de Eugene Yk Chung
Meilleure expérience en réalité virtuelle: La camera insabbiata de Laurie Anderson et Hsin-chien Huang
Meilleur histoire en réalité virtuelle: Bloodless de Gina Kim

Autres prix
Prix Fipresci (critique internationale) - compétition : Ex Libirs- The New York Public Library de Frederick Wiseman
Prix Fipresci - premier film: Los versos del olvido d'Alireza Khatami

Prix Future Film Festival Digital: The Shape of Water de Guillermo del Toro
Mention spéciale: Gatta Cenerentola de A. Rak, I. Cappiello, M. Guarnieri et D. Sansone

Semaine de la Critique: Tout le palmarès

Prix de la Fédération des critiques de film d'Europe et de Méditerranée:
Film: Eye on Juliet de Kim Nguyen
Nouveau cinéaste: Sara Forestier pour M
Acteur: Redouanne Harjanne pour M

Venice Days Award:
GdA Director's Award: Candelaria de Jhonny Hendrix Hinestroza.
Label Europa Cinema: M de Sara Forestier
Prix du public: Ga'agua (Longing) de Savi Gabizon

Prix Mouse d’Oro - compétition: Mektoub my love (chant 1) d'Abdellatif Kechiche
Prix Mouse d’Argento – hors competition: Gatta Cenerentola de A. Rak, I. Cappiello, M. Guarnieri et D. Sansone

Prix Unesco: Human Flow d'Ai Weiwei

Queer Lion Award: Marvin d'Anne Fontaine

SIGNIS Award: La villa de Robert Guédiguian
Mention spéciale : Foxtrot de Samuel Maoz

Prix de la meilleure musique de film: Alexandre Desplat pour The Shape of Water
Prix spécial pour Ammore e Malavita des frères Manetti.
Prix pour l'ensemble de sa carrière à Andrea Guerra

Cannes 2017 – Télex du marché: Cruise, Boon, Sorrentino, Rampling, Claflin & Woodley, un reboot et une histoire de BMW

Posté par vincy, le 24 mai 2017

- Top Gun 2 se confirme. Tom Cruise a confirmé que le projet était dans les tuyaux, enfin. Stoppé net par le décès de Tony Scott, le film est en rodage. Joseph Kosinski, qui a déjà dirigé Cruise dans Oblivion, est en première ligne pour le réaliser. Le tournage pourrait commencer l'année prochaine, 32 ans après la sortie du film qui a propulsé Cruise dans les acteurs bankables. Justin Marks (Le Livre de la jungle) a été engagé pour écrire la dernière version du scénario, qui devrait mettre en scène des drones et la fin de l'époque des pilotes-stars. Val Kilmer a été contacté pour reprendre son rôle.

- Pathé a annoncé plusieurs projets en cours: tout d'abord le prochain Dany Boon, La Ch'tite famille, qui sera en tournage dès le mois prochain pour une sortie fin février 2018. Un remake italien a même déjà été vendu. Valérie Bonneton, Line Renaud et Pierre Richard sont de l'aventure nordiste, avec en toile de fond la honte des origines ch'ti pour un designer parisien. Abandonné en décembre (lire notre article), Paolo Sorrentino reprend son projet Loro, un temps abandonnée, ce film sur Silvio Berlusconi. Toni Servillo incarnera le politicien-milliardaire. Le tournage débutera finalement en juillet. Cannes 2018? Par ailleurs, The Little Stranger de Lenny Abrahamson (Room), prévu en salles à l'été 2018, a rassemblé un sacré casting, avec Charlotte Rampling, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson et Will Poulter au générique. Le studio français a également confirmé deux projets: Le brio d'Yvan Attal, avec Daniel Auteuil en mentor tyrannique d'un brillant élève, et le documentaire de Gilles de Maistre sur Alain Ducasse.

- Un reboot de plus: celui de Drôle de dames, avec Elizabeth Banks. La sortie en salles est déjà calée par Sony en juin 2019, soit 16 ans après la sortie du deuxième film avec Drew Barrymore et Cameron Diaz. Les deux films adaptés de la série TV avaient rapporté 525M$ à eux deux. Pas d'autre casting pour le moment.

- Sam Claflin (Hunger Games) devrait rejoindre Shailene Woodley (Divergente) dans le drame "survival" Adrift. Il remplacerait Miles Teller, qui a un agenda trop rempli. Le film, écrit et produit par Aaron et Jordan Kandell, sera réalisé en juin par Baltasar Kormakur. Il s'agit de l'histoire vraie de Tami Oldham, véritable miraculée. En septembre 1983, elle et son fiancé Richard Sharp furent piégés par un ouragan entre Tahiti et San Diego. Assommée, elle ne se réveille que le lendemain, avec son fiancé gravement blessé, sur leur bateau brisé et sans moyen de communication. Elle aura ainsi survécu 41 jours en mer.

- Kristin Scott Thomas sera la vedette de Paramour, une histoire de séduction et d'extorsion réalisée par Alexandra-Therese Keining. Là aussi, c'est inspiré d'une histoire vraie, celle de l'héritière du groupe BMW, Susanne Klatten,puissante, riche mais vivant recluse et loin des lumières. Quand Helg Sgarbi entre dans sa vie, elle se jette à corps perdu dans cette passion, sans connaître les mauvaises intentions de son amant mystérieux. Le tournage n'aura pas lieu avant l'année prochaine.

Oscars 2016: The Revenant et Mad Max: Fury Road font la course en tête

Posté par vincy, le 14 janvier 2016

Avec 12 nominations aux Oscars, The Revenant est le grand favori de la course aux statuettes de cette année. Un an après son sacre pour Birdman, Alejandro G. Inarritu repart comme grand favori pour un doublé exceptionnel dans l'histoire des Oscars. Face à lui, le concurrent inattendu: un blockbuster de genre, Mad Max:Fury Road qui cumule 10 nominations (en soi un exploit pour ce genre de films). Seul gros regret, l'absence de Charlize Theron parmi les meilleures actrices... Cela permet à la 20th Century Fox de dominer la liste des nominations (26 dont 6 partagées avec Disney - Le pont des espions - et 4 supplémentaires avec Fox Searchlight), devant Disney (14, dont les 6 partagées avec la Fox), la Warner Bros (11, ce qui compense son année un peu faible au box office) et les indépendants Weinstein (9, mais aucune en meilleur film, une première depuis 2007) et A24 (7). Universal, champion du box office n'a que 4 nominations (et 4 de plus avec Focus) ; Sony n'en cumule que deux (avec sa filiale Classics), soit autant que Netflix.

On notera quand même que Tom Hardy (nommé pour son second-rôle de salopard dans The Revenant, sa première fois aux Oscars donc) est à l'affiche des deux films plébiscités cette année. Un exploit.

Les snobés

Il y en a des surprises dans ce tableau d'honneur. Déjà l'absence de Carol et de Todd Haynes dans les catégories film et réalisateur, alors que le film était l'un des grands chouchous des critiques américaines et le film le plus nommé aux Golden Globes. Ensuite le flop de Tarantino dans la catégorie scénario, qui lui réussit généralement bien. Steven Spielberg et Ridley Scott n'ont pas été retenus comme meilleur réalisateur (où surgit de nulle part Lenny Abrahamson), alors que leurs films sont nommés pour le meilleur film. Seul sur Mars se paye même le luxe de 7 nominations (médaille de bronze) et le Pont des espions suit avec 6 nominations (comme Carol). Autre gros oubli, Aaron Sorkin pour le script de Steve Jobs. La presse se désole aussi de voir ignorer Michael Keaton dans Spotlight,  Johnny Depp dans Strictly Criminal et Will Smith dans Concussion, et surtout le jeune Jacob Tremblay dans Room. Ou encore Helen Mirren, Jane Fonda, Kristen Stewart (qu'on pensait favorite en second-rôle) et Lily Tomlin dans la catégorie meilleur second rôle féminin. Certains râleront de l'absence de Star Wars dans les catégories principales (mais 5 nominations au total), tout comme celles du Fils de Saul et d'Ex Machina dans la catégorie meilleur film ou/et meilleur réalisateur... Nul ne doute que les médias pointeront également l'absence d'afro-américains dans les catégories artistiques (réalisation, comédiens). Michael B. Jordan et Idris Elba sont parmi les oubliés de l'année.

Les heureuses surprises

Spotlight reste quand même l'un des prétendants les plus sérieux avec 6 nominations, y compris dans les catégories principales. Parmi les autres bonnes surprises, il y a évidemment Mustang dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère (seule réalisatrice nommée dans les catégories meilleurs long métrages tous genres confondus), aux côtés du Fils de Saul et L'Etreinte du serpent. La catégorie animation est l'une des plus relevée de ces dernières années avec un Grand prix d'Annecy brésilien, un film Aardman, un film du studio Ghibli, le Grand prix du jury de Venise et film indépendant de Charlie Kaufman face à Vice-Versa, le meilleur Pixar depuis des lustres, par ailleurs nommé pour son scénario (hélas pas en meilleur film, affreuse faute de goût). Autrement dit, aucun autre grand studio américain n'a été choisi, les votants préférant des films étrangers aux styles plus singuliers. Notons un français dans la catégorie court-métrage la présence d'un français, Ave Maria, de Basil Khalil et Eric Dupont.

Autre nomination qui réjouit, celle de Charlotte Rampling, splendide dans 45 Years, et qui se voit pour la première nominée à l'âge de 69 ans, après 50 ans de carrière. Elle a, face à elle, deux jeunes favorites, Saoirse Ronan et Brie Larson, et Jennifer Lawrence, une fois de plus citée.  C'est sa quatrième nomination alors qu'elle n'a que 25 ans.

Equilibrant films de studios et films indépendants, nouvelles têtes et habitués, les Oscars ont pris peu de risques cette année mais sont sûrs de décevoir si le suspens est tué avec le triomphe d'un film sur un autre. Une chose est sûre: les 88e Oscars seront révélés le 28 février. Chris Rock présentera la cérémonie. Nul ne doute que ce sera surtout le sacre de Leonardo DiCaprio, enfin. Ça suffira à faire le buzz.

Film: The Big Short ; Le Pont des espions ; Brooklyn ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Room ; Spotlight

Réalisateur: Adam McKay (The Big Short) ; George Miller (Mad Max: Fury Road) ; Alejandro G. Inarritu (The Revenant) ; Lenny Abrahamson (Room) ; Tom McCarthy (Spotlight)

Actrice: Cate Blanchett (Carol) ; Brie Larson (Room) ; Jennifer Lawrence (Joy) ; Charlotte Rampling (45 ans) ; Saoirse Ronan (Brooklyn)

Acteur: Bryan Cranston (Trumbo) ; Matt Damon (Seul sur Mars); Leonardo DiCaprio (The Revenant) ; Michael Fassbender (Steve Jobs) ; Eddie Redmayne (The Danish Girl)

Second-rôle féminin: Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs)

Second-rôle masculin: Christian Bale (The Big Short) ; Tom Hardy (The Revenant) ; Mark Ruffalo (Spotlight) ; Mark Rylance (Le Pont des espions) ; Sylvester Stallone (Creed)

Film en langue étrangère: L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark)

Scénario: Le Pont des espions ; Ex Machina ; Vice-Versa ; Spotlight ; NWA Straight Outta Compton

Scénario (adaptation): The Big Short ; Brooklyn ; Carol; Seul sur Mars; Room

Image: Carol ; Les 8 Salopards ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant ; Sicario;

Montage: The Big Short ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant ; Spotlight ; Star Wars: la Force se réveille

Décors: Le Pont des espions ; The Danish Girl ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant

Costumes: Carol ; Cendrillon; The Danish Girl ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant

Musique: Le Pont des espions ; Carol ; Les 8 Salopards ; Sicario ; Star Wars: La Force se réveille

Chanson: Earned It (Cinquante nuances de Grey) ; Manta Ray (Racing Extinction) ; Simple Song #3 (Youth) ; Til It Jappend to You (The Hunting Ground) ; Writing's on the Wall (Spectre)

Animation: Anomalisa ; Le garçon et le monde ; Vice-Versa ; Shaun le mouton ; Souvenirs de Marnie

Animation (court métrage): Bear Story ; Prologue ; Sanjay's Super Team ; We Xan't Live without Cosmos ; World of Tomorrow

Documentaire (long métrage): Amy ; Cartel Land ; The Look of Silence ; What Happened, Simone? ; Winter on Fire: Ukraine's Fight for Freedom

Documentaire (court métrage): Body Team 12 ; Chau, beyond the Lines ; Claude Lanzmann; Spectres of the Shoah ; A Girl in the River: The Price of Forgiveness ; Last dat of Freedom

Court métrage: Ave Maria ; Day One ; Everything Will Be Ok (Alles Wird Gut) ; Shok ; Stutterer

Effets visuels: Ex Machina ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Star Wars: La Force se réveille

Montage son: Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Sicario ; Star Wars: La Force se réveille

Mixage son: Le Pont des espions ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Star Wars: La Force se réveille

Maquillage et coiffure: Mad Max: Fury Road ; Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ; The Revenant