On a du mal à comprendre pourquoi ils n'y vont pas plus violemment...
Le problème est réel et grave : les petites et moyennes salles de cinéma voient leur fréquentation baisser année après année. Les récentes lois gouvernementales ont raccourci les écarts entre la diffusion en salles et la sortie en DVD/VOD, ce qui met en péril les cinémas qui fidélisent leurs cinéphiles avec des films privilégiant le bouche-à-oreilles et la durée d'exploitation. Mais il y a aussi la révolution numérique qui s'annonce, inéluctable mais très coûteuse pour des petits cinémas. Le prix des équipements à presque doublé en dix ans. La situation économique se dégrade pour une grande partie des cinémas de proximité au profit des multiplexes, qui sont souvent plus accessibles en voiture qu'en transports en commun. Pas très "écologiquement correct".
La FNCF - Fédération nationale des cinémas français - a donc appelé 2 100 cinémas du territoire à éteindre leurs enseignes ce mercredi de 18h à 19h. Un cri d'alarme à l'intention des pouvoirs publics. Mais reconnaissons que le cri est timide : bien sûr les spectateurs ne sont pas pris en otages, et les exploitants ne perdront pas d'argent avec ce type d'actes. Cependant qui s'en souciera de ces néons éteints? Au mieux on peut considérer que cela diminuera infmement la consommation électrique nationale durant une heure.
Pourtant l'enjeu n'est pas à mépriser. Sans cinémas dans les centre-ville, sans salles art-et-essai, c'est toute la diversité des films proposés qui est en danger. Pour la FNCF, il est anormal que les salles soient plus taxées que les chaînes de télé ou les DVD, ou pire qu'elles reversent la moitié des recettes aux ayant droits quand les éditeurs vidéos n'en reversent que 20 % ou TF1 3%.
Les exploitations ont l'impression d'avoir beaucoup sacrifié, avec peu de consessions en leur faveur.
Ce cri d'alarme, espérons-le, ne sera pas un chant du cygne. Quand les salles ferment, c'est déjà trop tard.