Gainsbourg censuré : fume du Belge et la moquette avec !

Posté par benoit, le 23 novembre 2009

Gainsbourg, vie héroïqueQuel est le point commun entre André Malraux, Jean-Paul Sartre, Lucky Luke, Jacques Tati, Coco Chanel/Audrey Tautou, Serge Gainsbourg/Eric Elmosnino ?... Tous, sur des visuels vantant leur personnalité, ont été amputés de leur objet de fumaille.

En 1995, André Malraux voit sa cigarette disparaître de son bec sur un timbre poste. En 2005, exit la sèche de Jean-Paul Sartre sur l’affiche de l’exposition à la Bibliothèque Nationale de France. En 2008, celle de Jacques Tati à la Cinémathèque casse sa pipe au profit d’un tourniquet qui rit tout jaune en prenant une allure sinistre de jour de fête.
La débilité du consensualisme ambiant ne s’arrête pas là. Elle éradique aussi la tige des êtres fictifs. Dans ses BD, Lucky Luke a les poumons sains puisqu’il a lâché son sempiternel mégot au profit d’un … brin d'herbe !

Telle hier la clope de Coco avant Chanel de Anne Fontaine, c’est au tour des volutes de fumée de Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar de quitter l’affiche. Début 2010, elles s’évaporeront si bien dans les airs (purs, bien sûr !) que nul ne les verra dans les couloirs de métro. Condamné par la régie publicitaire de la RATP, au nom du respect de la loi Evin contre le tabac, Gainsbarre le Dieu fumeur de Gitanes, n’est pas près de griller une brune en la voyant briller au fond de ses yeux, nom de Dieu !

Pendant longtemps, j’ose confesser que j’ai mis ma santé en péril en fumant au minimum deux paquets de cibiches par jour. Grand adepte de la succion, je ne cessais de tirer ma clope et avalait la fumée profond, très profond. Le non-fumeur était alors - à tort ! - considéré comme un pisse-froid et un rabat-joie. Pour les besoins d’un film, j’ai cessé mon vice à l’entrée du XXIe siècle.

Grand bien m’a pris ! J’ai évité de justesse le tsunami cleano-écolo-Hulot qui stigmatise et traque le pollueur tabagique. Race à proscrire de l’humanité, le fumeur est à présent relégué sur les balcons dans les dîners, expulsé des restaurants et des cafés, parqué sur les trottoirs, exposé aux frimas en espérant que le virus h1N1 n’en fasse qu’une bouffée. Euh, pardon… une bouchée !

Attention, messieurs les censeurs et les biens pensants ! Savez-vous que le mieux  s’acoquine souvent avec l’ennemi du bien ? Savez-vous qu’en gommant l’existence du vice à la face du monde, vous exciter la turgescence de l’interdit ?

J’en suis la preuve vivante. À cause d’une éducation judéo-crétine, j’affectionne le désordre. J’aime le mélange un peu crade des couleurs et des odeurs. J’adore les bouts qui dépassent et les tiges qui crachent. Oups, j’en ai peut-être trop dit… Allez, comme je suis brave fille, je vous laisse le droit d’effacer tout ce qui fait tache. Moi, je vais fumer du Belge et la moquette avec !

Le cinéma européen s’offre des ambassadeurs de marque

Posté par MpM, le 23 novembre 2009

 Pour assurer la promotion du cinéma européen, l'EFA (European Film Academy, académie du film européen) a invité dix personnalités de renom à devenir ses ambassadeurs lors de différents événements comme la remise des European Film awards le 12 décembre prochain.

Sur la liste, on retrouve notamment le réalisateur roumain Cristian Mungiu (Palme d'or en 2008 pour Quatre mois, trois semaines et deux jours), le réalisateur britannique Stephen Daldry (Billy Elliot, The reader...), l'acteur allemand Moritz Bleibtreu (Cours, Lola, Cours, la Bande à Baader...), l'actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros (Pulp fiction, Capitaine d'avril...), l'acteur et réalisateur italien Kim Rossi Stuart (Romanzo criminale, Libero...) et le réalisateur bosniaque Danis Tanovic (No man's land, L'enfer...).

Figurent également l'acteur danois découvert dans Casino Royal, Mads Mikkelsen, la comédienne espagnole Belén Rueda (L'orphelinat, Mar adentro...), l'actrice néerlandaise Johanna ter Steege, aperçue notamment chez Philippe Garrel (J'entend plus la guitare) et enfin l'acteur polonais Maciej Stuhr (The wedding, 33 scenes from life...).

Un casting de choix pour une mission parfaitement respectable. Toutefois, l'EFA ne précise pas si ces ambassadeurs donneront de leur personne directement auprès du grand public pour l'inciter à préférer le cinéma européen au cinéma américain...