Spider-Man 4 se fait doubler par Thor… et met la franchise en péril
Depuis quelques semaines, les rumeurs n'étaient pas rassurantes. Kirsten Dunst avait laissé filtrer que Spider-Man 4 serait son dernier film, sous entendu qu'elle y mourrait. Et Sony, pour mieux le confirmer, avait commencé à négocier avec Anna Hathaway pour les épisodes 5 et 6. Puis, Sam Raimi ne cachait plus sa mésentente avec le studio. Le choix du méchant semblait un désaccord clivant. Sony voulant John Malkovich.
Tant de désaccords ont conduit à une rupture. Tobey Maguire ne sera pas Spider-Man dans le quatrième épisode. Et Sam Raimi a abandonné le projet. Pour Sony, le coup est rude. Déjà, il avait fallut annoncé le report du tournage, et donc du scénario. Le scénario ne convenait à aucune des parties. Celui de James Vanderbilt, qui parait-il reprendrait l'histoire à son origine (Peter Parker au lycée) a été préféré à celui de Sam Raimi (qui avait le soutien de Maguire) qui faisait évoluer le personnage. Derrière ces choix, il y a sans doute la volonté des producteurs de consolider sa franchise la plus profitable, alors que Marvel appartient désormais à son concurrent Walt Disney. Désormais, aucun héros de Marvel n'ira ailleurs que chez Disney. Autant capitaliser sur celui qui reste dans les murs.
Du coup Marvel et la Columbia avait remplacé Spider-Man 4 par Thor sur créneau du 5 mai 2011. Reléguant Spider-Man 4 aux calendes grecques, officiellement en 2012. Il faut trouver un casting complètement neuf, et un cinéaste. Sony a pour ambition de réussir ce qu'a fait la Warner avec la résurrection de Batman. Une nouvelle direction, donc, mais aussi une voie périlleuse. Contrairement à Batman, Spider-Man ne s'essoufflait pas et la génération de fans reste encore dans la cible.
Plus pragmatiquement, il peut s'agir aussi d'un impact de la crise financière. Déjà la production de la comédie musicale Spider-Man Turn Off the Dark, mise en scène par Julie "Le Roi Lion" Taymor avec la musique de Bono (U2), a été reportée de quelques mois face au budget pharaonique. Les exigences de Raimi, Maguire et Dunst étaient sans doute énormes, notamment en matière de pourcentage sur les recettes. Or depuis quelques mois, Hollywood (et en fait les investisseurs de Wall Street) privilégient les productions sans stars. Ainsi les analystes financiers qui suivent la Fox (plus précisément son propriétaire, News Corp) ont préféré applaudir le succès d' Alvin et les Chimunks 2 que celui d' Avatar. Si les recettes mondiales n'ont rien en commun, l'un est largement plus "rentable" que l'autre : faire une suite à Avatar couterait plus cher, non pas en budget, mais en recettes à reverser à James Cameron.
Sony a été confronté au même problème. Un budget inflationniste, des recettes potentielles élevées mais stagnantes, et des stars de plus en plus gourmandes...
Le script finalement n'est que l'étincelle, ou le révélateur d'une crise plus financière qu'artistique.
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