Ensemble c’est trop :et parfois, trop c’est vraiment trop…
« - l’île aux enfants, ça nous a rendus cons.»
L’Histoire?: Clémentine et Sébastien, jeunes parents débordés, pris en étau entre leur travail et leurs enfants, voient Marie-France, la mère de Sébastien, s’installer chez eux. Elle a découvert que son mari, Henri, la trompait et que sa maîtresse attendait un enfant. Dévastée, elle se comporte chez son fils comme une adolescente en crise, sapant l’autorité et le moral du jeune couple. La naissance du petit frère de Sébastien et l’euphorie béate que cette paternité tardive provoque chez son père achève de brouiller les esprits et l’ordre des générations…
Notre Avis?: Après avoir réalisé Bienvenue en Suisse et Notre univers impitoyable, Léa Fazer revient dans les salles obscures avec Ensemble c’est trop, dernier film de l’acteur Jocelyn Quivrin avant son tragique accident. Elle s’attache ici à une famille sur trois générations et dépeint les relations plutôt compliquées qui en lient chacun des membres. Pour fair court, les grands-parents se séparent, lui ayant une maîtresse beaucoup plus jeune qui porte leur enfant. Celui-ci sera donc le petit frère du fils ainsi que l’oncle des filles de ce-dernier déjà âgées d’une petite dizaine d’années. On comprend alors que tout ne soit pas très clair pour tout le monde. Néanmois, tout cet imbroglio intergénérationnel qui aurait pu déboucher sur un film quelque peu foufou donne plutôt naissance à un film sans grande surprise et peu aventureux. Le scénario reste assez classique balayant des chemins déjà fort connus et le film se transforme très vite en une suite de scènettes parfois cocasses mais bien souvent trop vues, revues et rerevues.De plus, le talent des comédiens n’est pas véritablement mis en valeur et les personnages peu creusés et assez caricaturaux. Nathalie Baye campe ici une femme bafouée mais tout dans ses sentiments sent l’excès et la démesure rendant ainsi son personnage peu crédible. Pierre Ariditi, souvent sublimé devant la caméra d’Alain Resnais, apparait ici très fade en papi-papa gateau rêvant d’une nouvelle jeunesse, aspect de sa personnalité qui aurait d’ailleurs demandé que l’on s’y attarde un peu plus. Il n’y a guère que Jocelyn Quivrin qui réussit à tirer son épingle du jeu en jeune trentenaire débordé par son job, ses enfants et sa mère devenue quelque peu envahissante; tout comme Éric Cantona qui est plutôt touchant dans son rôle d’homme perdu puis amoureux transi.
Au-delà de la comédie de moeurs, Léa Fazer se lance dans une sorte de comparaison entre les anciens soixante-huitards pour qui la vie était si simple et la génération suivante (les 30 ans d’aujourd’hui) qui subit la crise, le chomage et pour qui joindre les deux bouts en fin de mois n’est plus si évident. L’idée est certes intéressante, mais malheureusement, son regard sur cette situation penche de suite vers le cliché et dessert l’intention initiale.Alors, on sourit parfois mais on s’ennuie le plus souvent. Ensemble c’est trop fait partie de ces nombreuses comédies qui ne réussissent pas à captiver le spectateur et que ce dernier oubliera certainement assez rapidement.
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