Planète 51?: au pays des petits hommes verts

Posté par Morgane, le 1 février 2010

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L’histoire?: Pour les habitants de la Planète 51 l’humain est un horrible alien qui rêve d’envahir leur belle planète. Alors, lorsque Chuck, astronaute terrien, débarque sur la Planète 51, c’est la panique et toute l’armée se mobilise pour capturer le monstre. Mais heureusement, Chuck trouvera tout de même quelques alliés... (voir la bande annonce sur note compte YouTube)

Notre avis?: L'idée d'une planète lointaine envahie par un monstre intergalactique qui n'est autre que l'humain semble plutôt séduisante... mais sur le papier seulement car on regrette très vite le manque d'imagination. Les petits bonshommes verts de la Planète 51, mis à part leur couleur, ressemblent trait pour trait aux américains de notre bonne vieille planète la Terre. Nos premiers pas parmi les habitant de la Planète 51 nous entraînent dans une banlieue type Wisteria Lane dans Desperate Housewives. On y retrouve une caricature des États-Unis dans laquelle les pelouses se couvrent de barbecues une fois le week-end venu, les maisons ressemblent toutes à leurs voisines... Même l’armée semble être la même que celle qui a envahi l’Irak quelques années auparavant, vindicative et destructrice. Et tout cela sans auto dérision aucune, dommage.

Le réalisateur propose tout de même quelques scènes drôles et répliques cinglantes. Les nombreuses références au cinéma d’Hollywood (E.T, Star Wars, Mars Attacks Singin’ in the rain...) font sourire. Mais le scénario lui-même manque de surprise et d’originalité. Car au final, on a beau inverser les rôles et les planètes, la première réaction est toujours la peur de l’autre, de ce qui nous est inconnu et qui se révèle finalement totalement inoffensif. Rien de bien nouveau sous la Planète 51...

Festival de Gérardmer 2010 : les neiges silencieuses (suite)

Posté par geoffroy, le 1 février 2010

Dimanche 31/01/2010

Métropia de Tarik Saleh (Hors compétition)

Film d’animation suédois, Métropia développe une histoire d’anticipation assez classique entre asservissement du genre humain, complot et anti-héros ordinaire prêt à sauver l’humanité. Ce long-métrage vaut le détour pour son esthétique incroyable (photomontage réussi mélangeant la 2D pour les personnages macrocéphales et la 3D dans des décors exclusivement urbains et souterrains) et son idée, brillante, de relier toutes les capitales d’Europe via un réseau de métros. Beau comme mélancolique, Métropia nous plonge dans un monde individualiste sans perspective mais traversé par la lumière d’un amour salvateur.

Notes : Denis 3/5 ; Geoffroy 4/5

Moon de Ducan Jones (Compétition officielle)

SF d’ambiance et de scénario, ce huis-clos lunaire anglais ne tombe jamais dans la facilité ni le twist final racoleur. Mieux, il arrive à nous capter littéralement en façonnant au compte goutte l’incroyable vérité vécue par Sam Bell, employé gérant l’extraction d’un gaz à même de résoudre la crise énergétique de la Terre. Suffisamment maîtrisé dans sa narration, son exploitation scénaristique et son interprétation (Sam Rockwell tout simplement parfait), Moon est une excellente surprise qui le place bien au-dessus des sempiternelles séries B proposées chaque année.

Notes : Denis 4/5 ; Geoffroy 4/5 ; Petsss 5/5

Splice de Vincenzo Natali (hors compétition)

La mise en abime d’un couple d’apprentis sorciers talentueux franchissant l’ordre moral voire déontologique propre à toute création organique, fait immédiatement penser aux films de Cronenberg. Sauf que Natali se dérobe des questions éthiques à proprement parler pour aller sonder les ravages d’une intimité de couple se retrouvant à gérer tant bien que mal l’existence de « Nerd »,  mutant androgyne créé à partir d’ADN d’animaux et d’un humain. Le film explose les conventions, devient viscéral, organique et arrive à nous toucher au plus profond de notre être. Le sexe devient le moteur de toute vie, sa raison fondamentale entre séduction et procréation. Splice est une fable psychologique autour d’un couple dépassé par leur propre création (elle-même remarquablement bien intégrée grâce à des effets spéciaux réussis), être prodigieux et destructeur. Sans aucun doute Splice est la vraie claque ciné du festival.

Notes : Denis 5/5 ; Geoffroy 4/5

Le Tintin de Speilberg en avant-première à Angoulême… en octobre 2011

Posté par vincy, le 1 février 2010

tintin-lefilm.jpgSi les bédéphiles ont été déçus de ne pas voir les premières images du film de Steven Spielberg, Tintin - Le secret de la Licorne (réalisé en 3D motion capture), un an après avoir vu les premières images de tests de la production, ils auront au moins appris que l'avant-première mondiale devrait avoir lieu dans la capitale du 9e art, où la tête d'Hergé trône en plein coeur de la ville.
L'événement aura lieu hors festival, en octobre 2011, en présence de Peter Jackson, qui réalisera le deuxième opus cinématographique, et co-produit avec Spielberg les premiers pas de cette franchise. Ce sera aussi le premier film d'animation du cinéaste, qui, à l'origine voulait le faire en prises de vues réelles. Peter Jackson l'a convaincu de rester fidèle au dessin d'Hergé.

Au casting on retrouve Daniel Craig (Rackham le rouge), Simon Pegg et Nick Frost (Dupont et Dupond), Andy Serkis (Capitaine Haddock), Jamie Bell (Tintin), Cary Elwes (le pilote), Tony Curran (Lt Delcourt) , Sébastian Roché (Pedro) et Gad Elmaleh (Ben Salaad).

Selon les premières informations, le film reprendrait la trame de l'ambul du Secret de la Licorne mais avec des éléments du "Crabe aux Pinces d'or", de "L'étoile mystérieuse" et du "Trésor de Rackham le rouge".

Vesoul 2010 : Omer Kavur et le visage de la Turquie

Posté par kristofy, le 1 février 2010

omerkavur.jpgLa 16ème édition du festival de Vesoul propose l’intégrale des films du réalisateur Omer Kavur, disparu il y a cinq ans, qui fût le chef de file (avec aussi d’autres comme Atif Yilmaz, Metin Erksan) du cinéma d’auteur en Turquie. Ses films abordent des sujets comme le doute identitaire, une incompréhension à communiquer avec les autres, le croisement de destinées, le temps qui passe et les souvenirs sont un de ses thèmes de prédilection. Omer Kavur a aussi étudié le cinéma à Paris et il a même été assistant d'Alain Robbe-Grillet. En 1986 son troisième film L’Hotel de la Mère Patrie est remarqué à Venise, ce qui lui ouvre les portes d’une reconnaissance internationale pour certains de ses films suivants.

Pour son film Le Visage Secret de 1991, Omer Kavur a travaillé le scénario en collaboration avec Orhan Pamuk, un écrivain qui fût récompensé plus tard en 2006 d’un prix Nobel de littérature. Suite à la demande d’une mystérieuse femme un photographe doit retrouvé un homme de l’une de ses photographies, mais après qu’elle ait croisé cet homme ils disparaissent. Le photographe va alors partir à le recherche de cette femme et aussi revenir dans son village… "Tout visage expressif raconte une histoire. Ce qui explique la tristesse des gens c’est leur incapacité à raconter leur histoire". Au bout de presque deux heures d’un récit assez énigmatique l’introspection du personnage principal donne sa clé.

La Turquie est aussi présente dans les films en compétition avec Des vies sans valeur de la réalisatrice Selda Cicek. Après un deuil particulièrement éprouvant la vie continue pour une famille qui nous fait apercevoir certains questionnements actuels des femmes. Une femme qui n’a jamais eu d’enfant ressent du rejet : un arbre sans fruit est maudit. Une autre femme enceinte n’est pas du tout enviée car elle attend une fille au lieu d’un garçon. Ce sont les questions d’une petite fille en particulier qui font ressortir une envie de changements. "Pourquoi une femme qui fume c’est un pêché ?... Il n’y a pas de pêchés pour les hommes." D’ailleurs un homme marié fréquente régulièrement sa maîtresse en imposant presque ce fait à son épouse. Enfin, un petit détail pas anodin autour du sous-titrage du film est que le mot Allah prononcé par un acteur est traduit par God en anglais et par Dieu en français.