Le billet de Morgane : Alamar et Mundane History à Paris Cinéma

Posté par Morgane, le 9 juillet 2010

Paris Cinéma continue son petit bonhomme de chemin dans les salles obscures et la compétition révèle petit à petit ses films. J’ai eu pour le moment l’occasion de voir Alamar du mexicain Pedro Gonzales-Rubio et Mundane History de la thaïlandaise Anocha Suwichakornpong.

Ces deux films, fort différents dans leur conception même, ont tout de même un point commun?: celui de la relation entre un père et son fils. Mais si chez Pedro Gonzales-Rubio celle-ci est sublimée, chez Anocha Suwichakornpong elle est absente, inexistante et destructrice. Là où elle est au centre dans Alamar, elle se noie dans un cycle beaucoup plus large et plus grand qu’est celui de la vie dans Mundane History. L’un enchante, l’autre étonne, surprend mais abandonne le spectateur par une construction trop destructurée et qui parait non justifiée.

Et comme Alamar enchante, de par son histoire simple, sa frontière quasi invisible entre fiction et documentaire et ses paysages à couper le souffle, j’ai rencontré le réalisateur pour en savoir un peu plus sur l’origine de ce film et sa construction. Entretien avec Pedro Gonzales-Rubio.

Sortie québécoise reportée pour Le concert

Posté par vincy, le 8 juillet 2010

Mercredi 30 juin, le quotidien la Presse annonçait "Dommage, pas de Concert..." ! Le Concert, film de Radu Mihaileanu, prix du public au Festival Cinemania de Montréal en novembre dernier, devait sortir le 2 juillet au Québec.

Mais les Films Séville, le distributeur local, a été contraint de le retirer des écrans, et de reporter la sortie au mois d'août. En effet, une clause contractuelle oblige les Films Séville à sortir le film après le distributeur nord-américain, en l'occurrence The Weinstein Company.

Du coup, La Presse a sorti le grand jeu patriotique (rappelons que l'auteur de ces lignes est aussi canadien). Marc-André Lussier a signé un édito, "La goutte de trop", vendredi dernier : "Les Américains sont ici chez eux. Bien malin celui qui parviendra, après bientôt 100 ans de régime féodal, à rétablir un rapport de force quelconque avec un seigneur aussi puissant. Pour rien au monde, il ne céderait son petit point de pourcentage de revenus en respectant le caractère spécifique du Québec et de ses distributeurs, lesquels connaissent pourtant autrement mieux qu'eux ce marché. Qu'un distributeur américain impose ses règles pour un film produit aux États-Unis, cela va de soi. Mais quand ce même distributeur impose chez nous sa loi avec arrogance pour des films étrangers – particulièrement les films français –, il ajoute l'insulte à l'injure. C'est la goutte de trop."

Il ajoute que cette affaire "met en relief la marge de manoeuvre désormais quasi inexistante dont disposent les distributeurs d'ici, même avec les productions étrangères (autres qu'américaines, il va sans dire). Voilà qui explique, entre autres choses, les délais inacceptables de «livraison» des films français et internationaux en nos terres."

Le Canada n'est en effet qu'un territoire nord-américain d'un point de vue cinématographique. Toronto est un marché comme Chicago, Calgary comme Seattle. Le box office US est en fait un Box Office nord-américain.

Aux Etats-Unis et dans le Canada anglophone, Le concert sortira le 23 juillet.

Pablo Trapero surfe sur le carton de Carancho et annonce cinq projets

Posté par vincy, le 8 juillet 2010

Pablo Trapero n'a pas fait les choses à moitié. Carancho, présenté à Un certain regard cette année à Cannes, caracole dans le box office argentin. Sept semaines après sa sortie, il n'est toujours pas sortie du Top 10 et cumule 600 000 spectateurs, soit presque autant que Robin des Bois ou Prince of Persia et 2 fois plus que Sex & the City 2. Il faut remonter à Dans ses yeux en 2009 pour trouver un film argentin plus populaire (2,4 millions de spectateurs, un record pour un film local).

Il était assez logique que le cinéaste argentin annonce son prochain film. Il a fait mieux en annonçant plusieurs projets. Trapero produira Tarde, co-écrit par les scénaristes de Carancho (Alejandro Fadel, Martin Mauregui, Santiago Mitre) et le réalisateur Santiago Palavecino. Il s'agit de l'histoire d'un village tranquille bousculé par un accident de voiture. Le film devrait sortir en Argentine au premier trimestre 201.

Il produira aussi Caito, le premier film du comédien Guillermo Pfening. Basé sur un documentaire de format court, c'est le récit de la vie de son petit frère, victime d'une maladie musculaire qui l'empêche de marcher.

Autre production, El punto oscuro, de Gabriel Medina, qui évoque la vie d'un ado gérant ses phobies aux pieds des Andes.

La société de Trapero, Matanza Cine, a aussi passé un accord avec les sociétés brésiliennes Jaguar prods et Videofilms pour produire Musica, filosofia et vinho, un documentaire sur Helio Jaguaribe, homme d'Etat et intellectuel qui a transformé le Brésil en pays moderne.

Enfin le réalisateur prépare son prochain film, qu'il tournera au printemps 2011.

Europacorp accuse des pertes et change de directeur général

Posté par vincy, le 7 juillet 2010

europacorp logoLa société EuropaCorp, fondée par Luc Besson, a publié ses résultats annuels (arrêtés au 31 mars). Le chiffre d'affaires a augmenté de 41,1% (181,3 millions d'euros), grâce notamment au succès des ventes à l'international au second semestre 2009 et aux 18 films sortis au cours de l'exercice (contre dix en 2008-2009). Mais elle subit aussi les contre-performances de  Arthur et la vengeance de Maltazard et From Paris With Love). Après impôts, le résultat net affiche une perte de 9,8 millions d'euros, en recul de 204,3% par rapport à l'exercice précédent.

Europacorp reconnaît avoir sorti trop de films et songe à limiter sa programmation annuelle à 10-12 films par an.  Par ailleurs, la société, qui vient de boucler le financement de la Cité du cinéma de Saint-Denis, ne manque pas de projet, que ce soit dans l'animation (3D) ou pour le petit écran, avec la récente acquisition de Cipango (XIII the Series est en tournage en attendant Transporteur et Arthur).Le catalogue aussi augmenté sa valeur, passant de 100 millions d'euros en 2008 à 128,1 millions d'euros en 2009.

Le directeur général Jean-Julien Baronnet a ainsi présenté pour la dernière fois ces chiffres puisque son départ a été annoncé aujourd'hui 7 juillet. Il est remplacé à par Christophe Lambert, ancien du groupe Publicis France et directeur général délégué de Frontline, le holding de contrôle du groupe de Besson. C'est notamment lui qui a piloté l'opération de la Cité du cinéma, censée voir le jour au premier semestre 2012.

Frontline, qui a des participations aussi dans Digital Factory et Blue Advertainment, a d'ailleurs accueilli en mai dernier Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (et sa plume durant la campagne 2007). Elle a pris en charge la direction de la stratégie et du développement.

Festival d’Avignon : vous (re)prendrez bien une Leçon d’anatomie ?

Posté par MpM, le 7 juillet 2010

leçon d’anatomieAprès le succès des quatre représentations exceptionnelles du "Québec en Avignon" en décembre dernier, notre collaborateur Benoit Gautier et la compagnie Bafduska Théâtre s'installent à nouveau dans la cité des Papes. Cette fois-ci, ils présentent la très intense Leçon d'anatomie signée par l'auteur dramatique, romancier et poète québécois Larry Tremblay, où Martha, femme blessée atteignant la cinquantaine, se penche sur son passé.

Pour incarner Martha, on retrouve l'incandescente Micky Sebastian, célèbre notamment pour ses rôles dans Avocats & associés, Dolmen ou encore Sur le fil. Seule en scène, vêtue d'un smoking blanc, elle s'adresse tour à tour au public et au mannequin de plastique qui symbolise son mari, Pierre, homme politique dont elle est séparée. Tantôt fragile et volontaire, tantôt cynique et flamboyante, elle ausculte sa vie et son couple avec une fière intransigeance. Mettant à nu, au propre comme au figuré, cet homme qui a partagé son existence, elle va vers une délivrance, une liberté qui, peut-être, lui apportera la paix.

On est frappé par le travail de mise en scène de notre collaborateur, fidèle et passionné, Benoit Gautier, qui exploite au maximum le potentiel de son sujet. L'insolite duo que forme Micky Sebastian avec le mannequin à la fois désincarné et omniprésent permet ainsi de jouer sur l'espace mais également sur la résonance du texte. Le spectateur n'assiste plus à un monologue mais à une introspection à plusieurs voix, profonde et captivante. Preuve que l'anatomie, parfois, est autant question de larmes et d'émotions que de chair et de sang.
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Leçon d'anatomie de Larry Tremblay
Mise en scène Benoit Gautier
Avec Micky Sebastian
Du 8 au 31 juillet 2010, 19 h 00
Au Théâtre de la tache d'encre  (Avignon)
Renseignements sur le site de la compagnie Bafduska Théâtre

Coup de gueule contre la « défête » du cinéma

Posté par vincy, le 7 juillet 2010

la fete du cinemaBlâmons tout le monde : la Coupe de football, le magnifique temps caniculaire, et même le faible nombre de films grand public exploités récemment. Le chiffre est là : malgré la crise économique et la bonne santé du 7e art, la Fête du cinéma a fait un flop. 3,2 millions de spectateurs, soit -30% par rapport à 2009. Seul Shrek 4, il était une fin a su trouver un large public et battre un record annuel, celui du meilleur premier jour.

Alors certes, les blockbusters américains n'étaient pas flamboyants. Parce que les studios hollywoodiens n'ont pas voulu prendre de risques face à la Coupe du monde, les "bonnes" sorties ont été décalées à juillet. Certes, les distributeurs français n'ont pas  pris de risques, et hormis Fatal et La tête en friche, il n'y avait aucune grosse artillerie. Dans les deux cas, ça a profité à des films comme L'Arnacoeur et Kick-Ass, en salles depuis le printemps...

Mais on peut tout de même s'interroger sur la vocation même de cette opération de "soldes" annuelles. Il est vraisemblable que des petites sorties comme La bocca del Lupo, Puzzle ou  A 5 heures de Paris, vu leur moyenne par copie, aient bénéficié d'un effet légèrement dopant. Très légèrement. A l'inverse, il est incroyable que des films comme Robin des bois, La tête en friche, Les meilleurs amis du monde, Hatchi, Les mains en l'air, Le Plan B, Copie Conforme ou encore Baarià subissent des chutes de fréquentation alors que le prix du billet est plus qu'incitatif.

Certainement, le ballon rond et le grand soleil y sont pour quelque chose. Mais il faudrait aussi remettre en cause la promotion de cette fête, qui privilégient les films à stars au détriment de films, certes plus confidentiels, mais plus intrigants et bien meilleurs. On sait que la curiosité des spectateurs est de plus en plus malmenée par la peur de ne pas en avoir pour son argent, par ignorance cinématographique aussi. On préfère ce sentiment confortable d'aller voir un film déjà très populaire. Cette concentration sur quelques oeuvres trouvent là toute sa limite. Il n'y avait pas moins de films, ni moins de bons films : on ne sait juste plus attirer les spectateurs ni les inciter à prendre de temps en temps le risque d'aller voir un film "étrange", c'est-à-dire "étranger" à cette culture de masse qui assassine la cinéphilie.

Il y a tout une politique de promotion à revoir ; et les critiques se sentent de plus en plus impuissants face aux rouleaux compresseurs décérébrant du marketing des "blockbusters". Si même un billet à trois euros ne suffit plus pour faire découvrir un film...

93 postes de projectionnistes supprimés chez UGC

Posté par vincy, le 6 juillet 2010

UGC est tardivement passé au numérique mais elle promptement appliqué cette transformation en plan social. 93 postes d'opérateurs projectionnistes (sur 215) vont être supprimés. La CFDT a d'ailleurs annoncé qu'une grève était survenue mercredi dernier en soirée.

Tandis que le comité d'entreprise a donné un avis négatif à ce plan de sauvegarde de l'emploi (rien que le titre est ironique), la CFDT demande que 20 postes, parmi les 93, soient maintenus.  Le syndicat dénonce aussi le titre donné à la fonction sans compétence bien définie de "technicien agent de cinéma".

UGC compte près de 600 salles, emploie 1 550 salariés et a réalisé un résultat net de 25 millions d'euros en 2009. Sa filiale de distribution, de son côté, est elle aussi menacée depuis sa fusion ratée avec TFM distribution (anciennement groupe TF1).

Le billet de Morgane : Paris Cinéma, éclectique et rassembleur

Posté par Morgane, le 6 juillet 2010

Pour moi, ce début de festival Paris Cinéma a été à la fois éclectique et rassembleur. Éclectique car j’ai découvert deux films venus de deux horizons bien distincts, Vibrator, film japonais de Ryuchi Hiroki avec Shinobu Terajima (présente pour l’occasion) et Amore, film italien de Luca Guadagnino avec Tilda Swinton. Rassembleur et universel car, malgré la distance, la différence de cultures et deux visions bien à part de filmer, les deux réalisateurs abordent le même thème, celui de la femme qui renaît, se réveille et se révèle, qui reprend goût à la vie.

De manière très dure et parfois crue, Ryuchi Hiroki suit la route de Rey qui n’a plus goût à rien, se détruit et qui croise la route d’un jeune routier.

Luca Guadagnino, quant à lui, dépeint la bourgeoisie milanaise, s’attachant et sublimant le personnage de la mère, magnifiquement incarné par Tilda Swinton enfermée dans une vie trop étriquée et qui, petit à petit, tentera de s’en extraire.

Deux vies totalement différentes pour deux destins en parallèle. Deux hommages à la femme et à la force de l’amour...

Le grand retour de Pee-wee Herman ???

Posté par vincy, le 5 juillet 2010

Pee-wee Herman va-t-il renaître? Ce personnage créé par Paul Rubens, tombé dans le mépris des studios depuis sa séance de masturbation dans un cinéma gay (ça fait mauvais genre quand on est l'idole des enfants), avait eut son heure de gloire en 1985 quand Tim Burton filma sa grande aventure pour le grand écran.

Judd Apatow (40 ans toujours puceau, En cloque mode d'emploi) développe un remake qu'il produira mais ne réalisera pas. En revanche Paul Reubens, vu récemment dans Life during Wartime,  reprendrait son rôle. L'idée de faire revenir Pee-Wee date de 2000. Il a monté un spectacle, "Pee-wee Herman Show", qui sera à Broadway fin octobre.

Je vous aime très beaucoup : de quoi retrouver son âme d’enfant..

Posté par kristofy, le 5 juillet 2010

je vous aime tres beaucoupL’histoire : A la mort de leur mère qu'ils n'ont pas connue, trois demi-frères de 8, 15 et 17 ans ayant grandi dans des milieux différents, se rencontrent pour la première fois. Ils passeront les grandes vacances ensemble chez la Nonna, leur grand-mère, entre secrets et lapins, polenta et coups tordus, aventures et premières fois.

Notre avis : Difficile d'aimer très beaucoup cette oeuvre un peu simpliste? Il faut bien reconnaître que Je vous aime très beaucoup avait tout pour devenir un respectable téléfilm auquel on aurait pu se laisser prendre un samedi soir pluvieux ou un lundi d'hiver. Mais le cinéma permet parfois de transcender les intentions. la comédie est plaisante, dopée miraculeusement par un casting idéal de bouilles irrésistibles qui nous attachent très vite aux personnages. Firmine Richard est le joker tendresse et bonne humeur du film : elle va bientôt devenir la grand-mère préférée du cinéma français après un rôle déjà équivalent dans le film La première étoile, comédie très similaire.

Et si Firmine Richard est entourée de seconds rôles savoureux avec Bruno Lochet et Albert Delpy, les personnages principaux sont bel bien les trois enfants dont la fraicheur est bienvenue. Le trio Julien Crampon et Pierre Lefebvre pour les ados et Max Clavely pour le gamin espiègle donne une belle énergie au film qui nous fait sourire et même rire devant leurs mésaventures, si l'on a conservé un peu de son âme d'enfant. Il se dégage du film un parfum de colonies de vacances avec ses aventures trépidantes où l'on rigole pour un rien, où des blagues bêtes et méchantes sont un appel aux pires bêtises. La découverte des filles n'est pas oubliée (le genre est codifié) avec la charmante voisine d’à-côté.

Le réalisateur Philippe Locquet a réussi à dynamiser cette gentille chronique d’enfance idéalisée en une succession de scénettes fantasques et attendrissantes. On va voir les vaches ?