Venise 2010 : un festival public ?

Posté par MpM, le 6 septembre 2010, dans Festivals, Films, Venise, exploitation, salles de cinéma.

Combien seriez-vous prêt à débourser pour passer deux heures avec Catherine Deneuve ou Natalie Portman ? A Venise, le tarif est de 1400 euros. Mais attention, pour ce prix-là, pas condition de bavarder avec la star ou même de lui être présenté. Il s'agit simplement du prix des abonnements pour assister, durant toute la Mostra, aux présentations officielles des films en compétition, confortablement installé au balcon de la grande salle où prennent également place les équipes de film. AVec de la chance, il y aura moyen de faire quelques jolies photos, voire d'obtenir un autographe. Même si au fond, ça fait quand même cher les 10 ou 12 séances de cinéma.

A Venise, contrairement à Cannes, et plus dans le veine berlinoise, le grand public a en effet accès à la plupart des films présentés. Il est même prioritaire sur les séances de prestige, à savoir celles du soir, avec tapis rouge et présentation officielle. Quand on pense qu'il en coûte 40 € pour une projection à 19h30 et 30 € pour celle de 22h, c'est la moindre des choses. Même si ça fait râler certains professionnels...

Toutefois, au-delà du prix prohibitif des séances les plus prisées (les projections non officielles coûtent elles entre 6 et 18 €, ouf !), cette ouverture à un public non professionnel est évidemment une bonne chose. Elle permet à des films comme Angèle et Tony d'Alix Delaporte, présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique, ou à Silent souls du Russe Aleksei Fedorchenko, en compétition, de trouver leur public et de lancer le bouche à oreilles. Dans le cas de ces deux films précis, les séances publiques étaient en effet complètes, et l'accueil s'est révélé extrêmement chaleureux. Pas sur qu'il y ait la même affluence le jour de leur sortie en Italie... s'ils sortent un jour.

Néanmoins, pas d'angélisme ! En donnant une chance à des films plus confidentiels et en proposant au public une offre vraiment diversifiée, la Mostra fait certes oeuvre de transmission, mais elle permet aussi de "tester" en direct les films. C'est-à-dire d'étudier leur impact sur une salle, s'ils fonctionnent, et quelles réactions ils obtiennent. Judicieux pour savoir quoi acheter et distribuer : une comédie devant laquelle les rires fusent pendant deux heures ou un drame qui reçoit une standing ovation, c'est forcément plus séduisant qu'un "actionner" devant lequel tout le monde s'endort, ou s'enfuit.

Comme ça chacun y trouve son compte... y compris les inconditionnel(le)s de Ben Affleck, qui n'ont plus qu'à casser leur tirelire pour respirer le même air que lui l'espace d'une projection (The town, mercredi, 19h30)...

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