Venise 2010 : l’amitié franco-italienne, ça commence au cinéma

Posté par MpM, le 4 septembre 2010

Sur la vingtaine de films présents à Venise en tant que coproduction française, six ont été coproduits avec l'Italie, dont 4 sont en compétition. Et pas des moindres : Venus noire d'Abdellatif Kechiche, Miral de Julian Schnabel, La solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo et We believed de Mario Martone. L'an prochain, on pourrait en découvrir de nouvelles comme le prochain film des frères Dardenne, celui de Paolo Sorrentino ou encore de Radu Mihaileanu.

Lorsque l'on sait à quel point il est devenu difficile d'obtenir des aides de l'état italien depuis les coupes sombres opérées dans le budget par Silvio Berlusconi, on ne s'étonne guère de l'attrait qu'exerce la France pour ses collègues transalpins. Côté budget, alors que le CNC annonce un chiffre de 116 millions de dollars consacrés aux films en 2009, l'Italie s'aligne péniblement... à 31,1.

De plus, la France est réputée pour avoir construit une véritable industrie autour du cinéma, ce qui n'est pas le cas dans la plupart des pays européens. Les producteurs italiens peuvent donc trouver des interlocuteurs variés, et puissants, qui allient souvent production et distribution.

Comme le souligne le producteur italien Fabio Conversi (Babe films), cité par l'édition vénitienne de Variety, "la France est un pays qui aime et protège le cinéma. Un pays dans lequel, si vous avez un projet solide, vous trouverez des gens pour vous écouter. Il n'est jamais facile de réunir des fonds pour un film, mais en France, il y a des gens à qui parler de votre projet." Et en contrepartie, c'est sans doute ce qui fait la richesse de ce cinéma dit français qui vient en réalité du monde entier et explore tous les genres, tous les sujets, toutes les voies, afin de renouveler une création qui n'a d'autre nationalité qu'internationale et cinématographique.

Venise 2010 (vidéo) : jour 2 – Sofia Coppola et Clotilde Hesme

Posté par kristofy, le 4 septembre 2010

Venise 2010 : la vague 3D atteint le Lido

Posté par MpM, le 4 septembre 2010

Puisqu'elle a envahi les salles, il était logique que la technologie 3D finisse par s'imposer dans les festivals. En 2009, Cannes créait presque l'événement en s'offrant une soirée d'ouverture en relief (Là-haut des studios Pixar). Très chic, les lunettes avec le smoking !

Un an plus tard, le phénomène est tellement entré dans les moeurs que Venise propose pas moins de 5 films en 3D toutes sélections confondues, dont 3 longs métrages. Ce soir, le public découvrira ainsi en séance de minuit The child's Eye, la nouvelle variation horrifique des frères Oxide et Danny Pang autour des fantômes, des monstres et de l'angoisse. Il s'agit d'ailleurs du premier film d'horreur 3D tourné à Hong Kong.

Plus tard dans le festival, on découvrira de la même manière All inclusive de David Zamagni et Nadia Ranocchi, Future Archaeology d'Armin Linke et Francesco Mattuzzi, Taikong xia de Yuan Zhang et enfin The shock labirinth : Extreme de Takashi Shimizu.

Mieux, il existe désormais une récompense spécifique pour le cinéma en relief : le Persol 3D Award, remis lors de la Mostra et destiné au film 3D le plus créatif de l'année. Créé en 2009, ce prix doit impérativement être décerné à un film distribué en Italie, ou ayant fait sa première lors d'un festival italien, entre le 11 septembre 2009 et le 10 septembre 2010. Sont notamment elligibles Planet 51, Alice au pays des merveilles, Toy Story 3, Le dernier maître de l'air et Avatar.

L'an dernier, c'est Joe Dante (The hole 3D) qui avait été récompensé. Pour savoir qui lui succédera, il faut attendre la fin du festival. Mais au fond, on connait déjà l'identité de ceux qui ont le plus à gagner dans l'histoire : les représentants de l'industrie cinématographique, pour qui la 3D est le bon filon du moment. D'autant qu'avec ce prix, le relief cherche à passer de gadget lucratif à vecteur de créativité, ce qui est finalement ce qu'on peut lui souhaiter de meilleur...