Grand prix à Deauville, Mother and Child consacre Annette Bening

Posté par vincy, le 13 septembre 2010

Annette Bening dans Mother & Child

Elle était l'invitée d'honneur du Festival du cinéma américain de Deauville. Elle y présentait deux films : The Kids are all right, comédie de moeurs douce amère primée par un Teddy Award à Berlin et Mother and Child. Annette Bening est, sans aucun doute, la star du cinéma indépendant cette année, et en bonne place pour une future nomination aux Oscars (elle a déjà été nommée trois fois).

Car le film de Rodrigo Garcia (Les passagers), qui met aussi en vedette Naomi Watts, Samuel L. Jackson, Kerry Washington et Cherry Jones, vient de recevoir le Grand prix à Deauville. Contrairement à The Kids are allright, très joli succès de l'été aux USA, Mother & Child n'a pas rencontré son public (un million de $ au box office). Il lui faudra un palmarès étoffé pour séduire les professionnels hollywoodiens : un an après son avant-première mondiale à Toronto, il a voyagé à San Sebastian, Sundance et Dubai. Le film sort le 17 novembre en France.

Deauville a aussi récompensé The Myth of the American Sleepover (présenté à la Semaine de la critique à Cannes) et Winter's Bone (prix du jury ex-aequo).

Holly Rollers a reçu le prix révélation Cartier tandis que le prix de la critique internationale a échu à Buried, de Rodrigo Cortes.

Les Runaways : Kristen Stewart dans un biopic rockn’n’roll !

Posté par MpM, le 13 septembre 2010

"Une fille, ça ne joue pas de guitare électrique !"

L’histoire : La rencontre et l’ascension de Joan Jett et Cherie Currie, deux adolescentes rebelles du milieu des années 70 qui vont former l’un des plus célèbres groupes de glam rock féminin : les Runaways.

Notre avis : Cela commence comme une chronique adolescente, où l’on suit le parcours parallèle de deux adolescentes au caractère bien trempé. Joan Jett (Kristen Stewart, bouillonnante) porte un perfecto en cuir et joue de la guitare électrique. Cherie Currie (Dakota Fanning, faussement fragile) fume comme un pompier et se prend pour David Bowie. A travers elles, c’est d’abord le portrait de toute une génération que dresse Floria Sigismondi : looks déments, coiffure seventies, vent de liberté, musique omniprésente (la bande originale est un pur régal, de Bowie à Iggy Pop en passant bien sûr par The Runaways) mais aussi drogue et mal-être.

Puis petit à petit, la grande histoire rejoint la petite. Avec leur énergie et leur volonté, les deux héroïnes montent un groupe de rock’n roll féminin, les Runaways, qui devient rapidement la coqueluche de la jeunesse américaine puis mondiale. Commencent alors les tournées, et avec elles, le cercle infernal de la célébrité et de la drogue.

Construit de manière linéaire, le film évite intelligemment les allers et retours entre présent et passé qui parasitent trop souvent les biopics. Ici, pas de traumatisme originel expliquant les déboires des deux jeunes femmes ni de flash-back explicatif donnant au spectateur l’impression que toute l’histoire était écrite d’avance. On est dans le moment présent, à égalité avec les personnages, et découvrant par leurs yeux les réalités d’un monde qui se fissure.

Cela tient sans doute au fait que c’est avant tout l’aventure collective qui intéresse la réalisatrice. D’ailleurs, elle s’avère moins efficace dans le drame intimiste, et les relations complexes entre Joan et Cherie, Cherie et sa sœur ou encore Cherie et ses parents semblent plus convenues.

Toutefois, ce qui porte le film, c’est bien évidemment le charisme de ses interprètes principales. Kristen Stewart a toute la fougue de la jeune Joan Jett, aussi à l’aise dans les prestations scéniques que dans les séquences plus intimistes. Son duo avec Dakota Fanning apporte beaucoup de charme au film, permettant de jouer sur la complémentarité des deux actrices.

Tandis que Kristen se montre sous un nouveau jour en garçon manqué qui n’a pas froid aux yeux (un rôle relativement éloigné du personnage de Bella dans la saga Twillight), Dakota casse l’image de pré-adolescente qui lui colle à la peau depuis ses débuts, et parvient à être à la fois candide et sexy, vulnérable et déterminée. A elles deux, elles empêchent le film de n’être qu’un biopic de plus en lui apportant une touche supplémentaire de glamour et de rock’n’roll.