L’instant Court : Le Festival, avec Patrick Timsit

Posté par kristofy, le 28 octobre 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après un film publicitaire qui joue avec les codes de James Bond, voici l’instant Court n° 89.

Face à la sortie des nouvelles aventures de l’agent 007 Skyfall et de la Palme d'or Amour, l’alternative est la sortie de la comédie Stars 80 où les ex-vedettes de la chanson se retrouvent pour un concert suite à l’initiative de deux producteurs, dont Patrick Timsit.

Patrick Timsit a aussi été instituteur dans le petit village de Bouzires sur Glaube, où comme cinéphile passionné, il s’efforce d’organiser depuis quinze ans un festival de cinéma.« Le cinéma ce n’est pas que des films avec des effets spéciaux, des cascades, des espions qui ont le permis de tuer ou des combats au sabre laser.» Il peut enfin réaliser son rêve, inviter et faire venir son cinéaste préféré : le célèbre Ang Lee !

Voici donc le court-métrage Le Festival avec Patrick Timsit, réalisé en 2007 par Bernard Nauer. A noter qu’il ne s’agit pas d’un court-métrage de débutant, mais d’un vétéran de la comédie, Bernard Nauer, qui est le réalisateur de Les Truffes avec Jean Reno et Christian Charmetant en1995, et en 1986 de Nuit d’ivresse avec Josiane Balasko et Thierry Lhermitte.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Le Festival.

Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh reçoivent le prix Sakharov

Posté par vincy, le 28 octobre 2012

Vendredi, le prix Andreï Sakharov "pour la liberté de l'esprit" du Parlement européen a été décerné à deux Iraniens : l'avocate spécialisée dans les droits de l'Homme Nasrin Sotoudeh et le réalisateur Jafar Panahi, tous deux condamnés à de lourdes peines dans leur pays.

"Nous voulons par là exprimer notre admiration pour une femme et un homme qui résistent à l'intimidation dont sont victimes les Iraniens", a expliqué le président du Parlement, Martin Schulz. Selon lui, l'attribution de ce prix doit être interprétée comme un "non très clair au régime iranien" qui "ne respecte aucune des libertés fondamentales".

En remettant ce prix, le Parlement européen prend des risques. Le régime iranien y verra un complot international et pourrait s'en servir pour accentuer la répression à l'intérieur du pays. Conséquence plus immédiate : la visite d'une délégation de cinq eurodéputés à Téhéran a été annulée samedi 27 octobre après le refus des autorités iraniennes d'autoriser une rencontre avec les deux lauréats iraniens du prix Sakharov 2012,

Jafar Panahi, 52 ans, est accusé de propagande contre le régime. Il a été condamné en décembre 2010 à six ans d’assignation à résidence ainsi qu’à vingt années d’interdiction de voyager et d’exercer son métier. Les plus grands Festivals de cinéma ne cessent de lui prouver leur solidarité. Cannes l'a ainsi invité à faire partie de son jury en 2010, laissant un siège vide durant tout l'événement. Berlin a récidivé en 2011. Un Carrosse d'or lui a été décerné à la Quinzaine des réalisateurs cette année-là. Ses films passent "sous le manteau" (une clé USB fait l'affaire) et parviennent à être projetés. Ainsi Ceci n'est pas un film a été sélectionné à Cannes en 2011 et L'accordéon avait été retenu par Venise.

Car malgré sa condamnation, Jafar Panahi continue de tourner. Selon Abbas Kiarostami, il préparerait un nouveau film, clandestinement.

Avec la guerre civile en Syrie et le printemps arabe, on a oublié le printemps iranien, écrasé par le régime en 2009. Panahi, défenseur des droits de l'homme, et surtout de la femme, dénonciateur des atrocités de son pays, a payé cher sa liberté d'expression.

Mercredi prochain, dans les salles, Une famille respectable de Massoud Bakhshi dévoile la corruption, la violence et la bureaucratie absurde qui pourrissent le pays. Le film remonte d'ailleurs, ironiquement, au début des années 80, cadre du film de Ben Affleck (en salles le 7 novembre), Argo. Leader du box office américain ce week-end, le thriller engagé de la star hollywoodienne, produit avec George Clooney, revient sur les tensions diplomatiques entre les USA et l'Iran, notamment avec l'affaire des otages de l'ambassade américaine. Et, grâce à une reconstitution documentée et fascinante, montre comment et pourquoi le peuple iranien s'est laissé embarquer dans une telle spirale infernale qui conduit aujourd'hui à condamner une avocate et un artiste...