Les Critiques de Los Angeles couronnent Gravity, Her, La Vie d’Adèle et Ernest & Célestine

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

gravityLe match a été serré dans plusieurs catégories majeures avec trois ex-aequos (film, actrice, second-rôle masculin). Sur le fil, Gravity l'emporte sur Spike Jonze (Her n'a obtenu que le titre de meilleur film ex-aequo, en plus de celui des décors, et se retrouve finaliste dans plusieurs catégories) avec un total de 4 prix. Reste que Her devient la surprise incontournable dans la course aux Oscars, après ses prix new yorkais.

Les critiques de Los Angeles ont prolongé le consensus sur le documentaire (Stories We Tell a gagné tous les prix de la semaine). Adèle Exarchopoulos, l'actrice principale de La Vie d'Adèle partage son prix avec la grande Cate Blanchett. La vie d'Adèle, Palme d'or, confirme l'engouement critique international, en battant un autre favori cannois, La grande Bellezza. Ernest & Célestine surclasse d'un cheveu le favori pour l'Oscar du meilleur film d'animation, le dernier film d'Hayao Miyazaki, Le vent se lève.

Au total, les critiques de L.A. ont décerné 5 de ses prix à des films sélectionnés à Cannes. On notera surtout la coloration cosmopolite de ce palmarès, partagé entre mexicains, français (Julie Delpy pour le prix du scénario) et même kényan et australien qui s'arrogent 11 prix!

Palmarès

Film ex-aequo: Gravity et Her
Réalisateur: Alfonso Cuaron pour Gravity (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Acteur: Bruce Dern dans Nebraska (finaliste: Chiwetel Ejiofor dans 12 Years a Slave)
Actrice ex-aequo: Cate Blanchett dans Blue Jasmine et Adèle Exarchopoulos dans La vie d'Adèle
Second-rôle masculin ex-aequo: James Franco dans Spring Breakers et Jared Leto dans Dallas Buyers Club
Second-rôle féminin: Lupita Nyong'o dans 12 Years a Slave (finaliste: June Squibb dans Nebraska)
Scénario: Richard Linklater, Julie Delpy, Ethan Hawke pour Before Midnight (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Documentaire: Stories We Tell de Sarah Polley (finaliste: The Act of Killing de Joshua Oppenheimer)
Film d'animation: Ernest & Celestine (finaliste: Le vent se lève)
Film en langue étrangère: La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche (finaliste: La grande bellezza de Paolo Sorrentino)
Image: Emmanuel Lubezki pour Gravity (finaliste: Bruno Delbonnel pour Inside Llewyn Davis)
Montage: Alfonso Cuarón et Mark Sanger pour Gravity (finaliste: Shane Carruth et David Lowery pour Upstream Color)
Musique: T Bone Burnett pour Inside Llewyn Davis (finaliste : Arcade Fire et Owen Pallett pour Her)
Décors: K.K. Barrett pour Her (finaliste: Jess Gonchor pour Inside Llewyn Davis)
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental, indépendant ou vidéo: Charlotte Pryce pour Cabinet of Wonders : Films and a Performance
Prix Nouvelle génération:: la productrice Megan Ellison
Mention spéciale: L'équipe créative de 12 Years a Slave

La Grande Bellezza triomphe en beauté aux European Film Awards

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

toni servillo la grande bellezza

Hier soir à Berlin, l'Académie du cinéma européen a célébré les vainqueurs de l'année. Et ce fut une razzia pour La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, en compétition au dernier Festival de Cannes (et snobé au palmarès), qui n'a laissé que quelques miettes à ses concurrents. Meilleur film européen, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Toni Servillo), meilleur montage (Cristiano Travaglioli) : rarement un film a été autant récompensé lors de cette cérémonie. L'Italie devient le pays le plus récompensé par le trophée du meilleur film européen avec ce cinquième lauréat, 5 ans après Gomorra. Toni Servillo reçoit son deuxième prix du meilleur acteur européen, 5 ans après celui pour Il divo, toujours de Sorrentino.

catherine deneuve wim wendersLes 26e European Film Awards, qui souffrent toujours de notoriété (la soirée est retransmise en différé ce soir sur Arte en France, on pouvait la suivre en direct sur Internet), ont été marqués par les deux prix honorifiques remis à Pedro Almodovar (pour sa contribution au cinéma mondial) et Catherine Deneuve (pour l'ensemble de sa carrière). Almodovar en a profité pour dénoncer la politique suicidaire du gouvernement espagnol en matière de cinéma ; tandis que Deneuve, qui recevait son prix des mains de Wim Wenders, a déclaré se sentir "européenne".

Le cinéma français n'est pas reparti bredouille. François Ozon a reçu le prix du meilleur scénario (Dans la maison) ; Ari Folman, qui a produit l'essentiel des séquences animées de son film Le Congrès en France, a été honoré du prix du meilleur film d'animation ; et La cage dorée de Ruben Alves a récolté le prix du public.

L'Europe du sud s'en tire d'ailleurs bien, malgré un contexte économique difficile pour ses cinématographies. Côté Israël, outre Folman, le prix Carlo di Palma du meilleur chef opérateur est revenu à Asaf Sudry (Fill the Void) ; le prix des meilleurs costumes a été décerné à Blancanieves ; et le prix du compositeur de l'année a été légitimement attribué à Ennio Morricone (pour The Best Offer). N'oublions pas le prix européen de la coproduction, décerné à un producteur, en l'occurrence la roumaine Ada Solomon (dont le film Mère et fils a reçu l'Ours d'or en février dernier).

Côté Europe du nord, Love is all you need de la danoise Susanne Bier a été élu comédie européenne de l'année ; The Act of Killing du danois Joshua Oppenheimer est reparti avec le prix du meilleur documentaire ; déjà couronné en Allemagne par les Césars du pays, Oh Boy! a été choisi comme meilleur premier film européen c(est la première fois qu'un film allemand emporte ce prix) ; le prix des meilleurs décors a distingué le film britannique Anna Karenine ; le prix du meilleur son est revenu au film autrichien Paradis : Foi.

Enfin la Belgique repart avec deux prix : le meilleur court métrage (Death of a Shadow de Tom Can Avermaet) et surtout le prix de la meilleure actrice pour Veerle Baetens (Alabama Monroe). Baetens devient ainsi la première belge a gagné un prix d'interprétation européen.