Rencontres Henri Langlois 2013 : Anne-Dominique Toussaint, productrice proactive

Posté par MpM, le 4 décembre 2013

Anne Dominique ToussaintAnne-Dominique Toussaint, fondatrice des Film des Tournelles, et heureuse productrice de succès populaires comme Le coût de la vie de Philippe Le Guay, Les beaux gosses de Riad Sattouf ou Caramel de Nadine Labaki, a immédiatement répondu présente lorsque les Rencontres Henri Langlois lui ont demandé d'animer leur désormais très courue leçon de cinéma.

"J'ai été très flattée qu'on me choisisse", déclare-t-elle, "car les leçons de cinéma des Rencontres Henri Langlois sont très célèbres. Et surtout je suis toujours très contente qu'on me propose de parler de mon métier car c'est un métier que j'aime beaucoup, que je trouve passionnant, et qui est très méconnu, en tout cas très caricaturé. La production, en gros, c'est faire exister un film. Le rôle d'un producteur, c'est accompagner un artiste dans la réalisation d'une idée, jusqu'à un film qui est projeté à un public sur grand écran."

Presque seule en scène durant deux heures, celle qui a reçu en 2011 le prix "Veuve Cliquot" de la femme d'affaires de l'année, a ainsi donné devant une salle comble un véritable cours magistral sur les réalités de la production et notamment sur ses étapes, qui vont de la rencontre décisive avec un réalisateur et son projet à la collaboration avec le distributeur pour accompagner au mieux le film terminé, en passant par le soutien pendant l'écriture du scénario, le choix du casting, les recherches de financement, et bien sûr le tournage, le montage, la post-production...

Anne-Dominique Toussaint, passionnée Retour à Kotelnitchpar son métier, tranche avec la vision un peu poussiéreuse que l'on pourrait avoir de cette fonction. Ainsi, plutôt que d'attendre l'arrivée miraculeuse du scénario idéal sur son bureau, elle préfère prendre les devants, quitte à être à l'origine même des projets qu'elle produit. "Chaque producteur a sa propre méthode", explique-t-elle en revendiquant sa part de subjectivité. "Mais pour moi, la chose la plus importante, c'est la rencontre avec un réalisateur. Il faut avoir envie de passer deux ans avec quelqu'un."

C'est ainsi qu'elle est allée chercher Emmanuel Carrère avant même qu'il n'ait un projet en tête (ils tourneront ensemble Retour à Kotelnitch en 2003 et La moustache en 2005) mais aussi qu'elle a suggéré à Riad Sattouf d'écrire un scénario sur les adolescents, lui offrant l'opportunité dont il rêvait de passer derrière une caméra. Ce fut Les beaux gosses en 2009, suivi par Jacky au royaume des filles qui sortira le 29 janvier prochain.

Parfois, cela va encore plus loin. Lors de son premier séjour au Liban, où elle accompagnait Respiro d'Emanuele Crialese, Anne-Dominique Toussaint a croisé la route d'une jeune Libanaise qui ne pouvait pas concevoir sa vie sans faire de cinéma. "Elle m'a fait un effet très fort", se souvient-elle. "Touchée, je lui ai demandé ce qu'elle voulait raconter et elle m'a dit : "je veux parler des femmes de mon pays.""

"C'est comme en amour : il y a des hommes, peut-être que ce serait formidable de les avoir rencontrés, mais je ne les ai pas rencontrés, et ce n'est pas très grave non plus"

et maintenant on va oùLa productrice lui propose alors de lui envoyer son projet. "Elle m'avait tellement marquée que quand je suis rentrée, comme au bout de quinze jours, trois semaines, elle ne m'avait toujours rien envoyé, c'est moi qui l'ai relancée ! Je n'ai jamais refait ça de ma vie après, parce que j'en rencontre quand même beaucoup des gens qui veulent faire du cinéma, qui me proposent des choses..." La jeune Libanaise, c'était Nadine Labaki avec qui elle tournera Caramel et Et maintenant on va où. Deux très beaux succès public et critiques.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Anne-Dominique Toussaint a un 6e sens pour découvrir et soutenir des talents en devenir. Peut-être parce que la production n'est pas qu'une question de gros sous, de copinage et de jeux de pouvoir. Bien sûr, il faut un certain réalisme, et l'art de garder la tête froide pour ne s'enthousiasmer que sur des projets susceptibles de rencontrer leur public. Mais il faut surtout une sensibilité artistique presque divinatoire, pour débusquer, dans l'esprit de ses interlocuteurs, les bons films en gestation.

Et tant pis si la perle rare reste à l'état de scénario qu'Anne-Dominique Toussaint n'a pas le temps de lire :  "Je n'ai pas de culpabilité par rapport à ça, je ne peux pas tout lire. C'est très impliquant de lire un scénario. C'est essayer de comprendre le film, de voir le film. Après, quand on a lu, la personne attend un retour... Donc c'est une vraie énergie intellectuelle. Je fais les choses à mon rythme, donc tous les scénarios que je choisis, je suis heureuse de les faire et de les choisir. Il y a des choses, je vais passer à côté, mais forcément ! C'est comme en amour : il y a des hommes, peut-être que ce serait formidable de les avoir rencontrés, mais je ne les ai pas rencontrés, et ce n'est pas très grave non plus. Je me suis auto-conditionnée pour n'avoir aucune culpabilité par rapport à ça, ni regret. J'assume."

Une posture qui, jusque-là, lui a plutôt bien réussi.

Copyright photo d'illustration : Sébastien Laval, Rencontres Henri Langlois, Poitiers.

Wonder Woman s’invite dans le duel entre Batman et Superman

Posté par vincy, le 4 décembre 2013

Gal Gadot

Gal Gadot sera Wonder Woman dans la suite de Man of Steel, Batman vs. Superman. Henry Cavill incarne toujours Superman et Ben Affleck sera le nouveau Batman. Zack Snyder réalisera le film, prévu dans les salles américaines pour le 17 juillet 2015.

Gadot hérite donc d'un des rôles de superhéros les plus convoités. Cela fait des années que DC Comics et Warner Bros cherche à faire exister sur grand écran l'héroïne. L'actrice a été choisie parmi d'autres comédiennes, notamment Elodie Yung et Olga Kurylenko. Pour la Warner, ce film servira surtout à poser les bases d'un futur Justice League, manière de concurrencer les Avengers de Disney/Marvel.

L'actrice de 28 ans, ancienne Miss Israël, a commencé sa carrière cinématographique dans la série Fast & Furious (dès l'épisode 4, en 2009, avant d'enchaîner avec les deux suites). On l'a aussi remarquée dans Crazy Night et Knight & Day.

Le Film français change de propriétaire

Posté par vincy, le 4 décembre 2013

La vente de l'hebdomadaire professionnel Le Film français a été conclue. Un an après celle de Variety par Penske Media Corp(Deadline.com), c'est donc un autre fleuron de la presse cinéma B2B qui change de mains. Comme annoncé le 27 septembre dernier, Mandadori abandonne Le Film Français à la holding française Hildegarde, qui n'est pas un groupe de presse. La société possède déjà le studio d'animation et de production Les Armateurs.

Selon l'AFP, Hildegarde veut "renforcer la marque et développer de nouveaux services pour les professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, notamment l'événementiel, la formation continue et les supports numériques." Cette stratégie a déjà été amorcée du temps de Mandadori.

Avec des résultats médiocres cette année, Mandadori souhaite se concentrer sur la presse grand public. Le Film Français, qui lui est profitable, était son seul titre professionnel. Le Film Français est diffusé à 9 400 exemplaires, principalement sur abonnement.

Carrie, la vengeance : le ridicule ne tue jamais, hélas

Posté par cynthia, le 4 décembre 2013

carrie la vengeance

Qui ne connaît pas Carrie? Je ne veux bien évidemment pas parler de la Carrie fashion et sensuelle de Sex and the city, mais de l'inquiétante Carrie de Stephen King. Celle  qui  est  persécutée  par  ses  camarades  de  classe  au  lycée  et  maltraitée  par  sa  mère (une extrémiste catholique) à la maison. Oui, elle n'a pas de chance cette Carrie là! Quoique la nature (ou peut-être bien Jésus) lui a donné un sacré pouvoir. Tellement immense qu'il devient incontrôlable lorsque la demoiselle n'est pas contente. Ça y est vous vous souvenez d'elle? Pas encore? Et si je vous dis sang? Bal de promo? Là vous l'avez en tête à coup sûre...et pour cause! Adapté plusieurs fois à l'écran (grand et surtout petit) Carrie est l'un des plus grands romans de Stephen King, le maître de l'épouvante littéraire (Shining, Christine, etc...).

Carrie rencontre sa première adaptation au cinéma sous la directive de Brian De Palma en 1976. Un chef-d'œuvre de l'épouvante qui doit autant au cinéaste qu'à son actrice, une Sissy Spacek inquiétante et redoutable.

Et comme toute réussite cinématographique, ce petit bijou (sanglant je vous l'accorde) est remis au goût du jour pour notre plus grande déception!

Le remake raté ou comment ternir l'image d'un grand classique du genre.

Carrie est la tête de turc de tout son lycée. Moqueries, insultes, humiliations, la timide jeune fille subit tout. Et pour cause : elle est différente de toutes les autres filles. Elle ne se pouponne pas pour aller en cours, ne drague pas les garçons, ignore tout de la vie (merci à la maman qui diabolise la femme et la sexualité) et porte les vieilles fringues de sa mère. Il est donc évident que lorsqu'elle se met à paniquer et hurler en publique à l'arrivée de ses règles tout le monde en profite. S'en suis une grosse humiliation qui fini sur le net...tiens le net, oh amère modernité qui vient tout gâcher de l'originalité de cette histoire!

Le remake de Carrie est un remake pur et dur. Vous ajoutez du sexe à gogo (les jeunes d'aujourd'hui adorent ça), de l'electro-rock en fond sonore, quelques iPhones, les réseaux sociaux et nous voilà dans un Carrie 2013, un Carrie bien plus décevant que flippant ou le goût du jour à remplacer le talent.

À vouloir plaire aux jeunes, la mise en scène en devient grossière et les jeux de Julianne Moore et de Chloë Grace Moretz déçoivent tout autant. Les mimiques exagérées de Carrie vont vous rendre dingue! (Sérieusement qui prend une douche au lycée en tirant la tronche comme si votre chéri était en dessous????). Entre ses narines qui s'ouvrent telle une fleur au printemps lorsqu'elle est en colère ou sa bouche entrouverte en permanence, on a même du mal à croire que c'est la talentueuse actrice de Laisse-moi entrer qui campe cette adolescente frustrée. Quand à Julianne Moore, elle gâche son génie en flirtant avec le ridicule. Grotesques.

Que vous soyez fan du genre ou novice un conseil éloignez-vous de ce désastreux remake et vite!!!