47 Ronin et Angélique s’ajoutent aux plus gros fiascos de l’année 2013

Posté par vincy, le 28 décembre 2013, dans Business, Films.

keanu reeves 47 ronin

L'année 2013 a été marquée par des flops financiers retentissants. Au point que certains experts et grands cinéastes ont prédit la fin du modèle hollywoodien tel qu'on le connaît depuis une quarantaine d'années (lire notre actualité du 8 juillet). Au point aussi que la polémique lancée il y a un an par Maraval en France sur la surévaluation des cachets des stars a perduré tout au long de l'année.

Si tout cela est un peu alarmiste - de nombreux films ont été largement rentables et le box office ne se porte pas si mal, globalement - l'ampleur des échecs souligne, notamment en temps de crise, une fragilité du marché. Les conséquences de ces fiascos ont été redoutables, avec, par exemple des licenciements chez des producteurs qu'on croyait intouchables (Pathé en France, Pixar aux Etats-Unis) ou des têtes qui sautent en haut de la hiérarchie.

9 désastres à plus de 8 chiffres

Dernier en date : 47 Ronin, du studio Universal. Avec 7 millions de $ mercredi, son premier jour aux USA, après un désastre au Japon il y a deux semaines, ce devrait être le pire démarrage nord-américain de l'année pour un film de plus de 150 millions de $ : Hollywood estime son B.O. à 20 millions seulement sur 5 jours. C'est la deuxième fois que Universal se plante cette année, après R.I.P.D. Brigade fantôme, qui aura finalement couté au minimum 60 millions de $ au studio.

D'ores et déjà, Universal va faire passer le film dans ses pertes, qui seront compensées par les cartons de Fast & Furious 6 et Moi, moche et méchant 2. Le studio finit quand même 3e de l'année en Amérique du nord, derrière Disney et Warner (ces deux là sont aussi leader en France).

Aucun studio n'a échappé à un fiasco mondial. Walt Disney a enregistré des pertes colossales (200 millions de $ selon les estimations) avec The Lone Ranger. Lionsgate n'a pas pu recouper le coût de Ender's Game (150 millions de $ avec le marketing) qui n'a rapporté que 90 millions de $ dans le monde. DreamWorks a subit une forte déconvenue avec Le Cinquième pouvoir : à peine 8 millions de $ de recettes pour 40 millions de $ de budgets et autres frais. Dans le même ordre de grandeur, le dernier Spike Lee, Oldboy, a encaissé une perte de 30 millions de $ au petit distributeur Filmdistrict. Warner Bros n'a pas eu de chance avec Jack le chasseur de géants (90 millions de $ de pertes) ou avec le Stallone, Du plomb dans la tête (10 millions de $ de recettes mondiales, 55 millions de $ de budget de production, hors marketing). Et last but not least, Machete Kills, malgré un budget "moyen" de 33 millions de $ n'aura même rapporté la moitié de son coût de production.

angelique marquise des angesMoyens et gros budgets boudés par le public en France

En France aussi tout le monde est touché, y compris les "films du milieu" et donc les distributeurs indépendants. Rezo films avec La confrérie des larmes (33 000 entrées, 5,5 millions d'euros de budget), Océan films avec Victor Young Perez (46 000 entrées, 4,3 millions d'euros de budget), SND avec Denis (49 000 entrées, 5 millions d'euros de budget), Le Pacte avec Le jour attendra (90 000 entrées, 2,6 millions d'euros de budget)...

Dernier en date, Angélique, avec 15 millions d'euros hors marketing, qui s'écroule à 70 000 entrées pour sa première semaine, n'entrant même pas dans le Top 10. Car les plus gros distributeurs souffrent aussi : Grand départ et Hotel Normandy chez StudioCanal, Intersections chez Europacorp, Cookie chez UGC, Pop Redemption chez Gaumont n'ont pas dépassé les 100 000 spectateurs ou difficilement comme La marque des anges, qui enregistre 150 000 entrées pour 15 millions d'euros de budget. On peut s'appeler Guillaume Canet et avoir du succès avec Jappeloup comme se planter avec Blood Ties. Le star-système n'est qu'un système médiatique.

Ajoutons ceux qui n'ont vraiment pas rentabilisé l'investissement initial, et de très loin, comme Une chanson pour ma mère, Des gens qui s'embrassent (160 000 entrées pour près de 18 millions d'euros de budget!), La marche, Eyjafjallajökull, Les Reines du ring, L'écume des jours, 100% cachemire, Au bonheur des ogres...

Mais il y a aussi des films très rentables, et c'est plutôt réjouissants. De La vie d'Adèle à L'inconnu du lac, de Guillaume et les garçons à table! à La cage dorée, des Profs à 9 mois ferme en France. Des Flingueuses aux Miller, une famille en herbe, de Conjuring aux Insaisissables, du Majordome à C'est la fin aux Etats-Unis.

Il n'y a pas de recettes pour faire des recettes. Si ce n'est qu'investir lourdement dans un film est peut-être un risque trop grand actuellement. A moins de s'appeler Cuaron, Cameron ou Jackson.

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