Le Géant égoïste : rencontre avec les deux jeunes révélations du film

Posté par kristofy, le 17 décembre 2013

le géant égoïste Depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, Le géant égoïste a charmé toutes les critiques et les festivaliers. Aux derniers British Independent Film Awards, il était nominé 7 fois. Il avait déjà obtenu le Label Europa Cinémas à Cannes, des prix à Stockholm et aux Hamptons, et en France les prix du meilleur film à Saint-Jean de Luz et Dinard (où il emporta deux autres prix).

C'estd'ailleurs à Dinard qu'Ecran Noir rencontra les deux jeunes comédiens qui portent l'oeuvre de Clio Bernard.

Ecran Noir : Shaun et Conner vous êtes très jeunes, quelles ont été les différentes étapes du casting qui ont fait que vous avez eu le rôle ?
Shaun Thomas:
Dans mon école, un agent de casting est venu pour faire des auditions, il y a eu plusieurs sessions durant lesquelles leur choix faisait réduire le nombre de personnes. Il y eu une audition avec des chevaux et avec des garçons d’une autre école, là j’ai auditionné avec Conner.
Conner Chapman : Il y a eu 4 ou 5 auditions, c’est à la troisième que j’ai rencontré Shaun, et à la fin on a été retenu tout les deux.

EN : Est-ce que la réalisatrice Clio Barnard vous donnait des indications très précises où est-ce qu’elle permettait un peu d’improvisation ?
Conner Chapman :
Il y a certaines scènes où elle nous disait de faire ce qui nous paraissait le plus juste, et sur d’autres scènes c’était plus précis et on devait suivre vraiment ce qu'elle voulait.
Shaun Thomas: Il y a des fois où elle nous consultait en nous demandant comment on pensait que telle chose devait être dite. Et quand on était libre de faire comme on veut, elle corrigeait après tel ou tel détail pour la prise suivante.

EN : On voit dans le film des enfants qui ramasse différentes pièces de métal pour se faire un peu d’argent et en donner à leurs parents pour qu’ils puissent payer l’électricité, qu’est-ce que vous saviez de ce genre de situation ?
Shaun Thomas: Je savais déjà que c’était une réalité. Là où j’ai grandis il y a des gens qui ont du mal à pouvoir payer la nourriture ou l’essence ou l’électricité, et il y a des gens qui récupère de la ferraille pour la revendre.
Conner Chapman : Dans mon quartier je connais quelques personnes qui font ça aussi, mais pas beaucoup, c’est moins répandu.

EN : Qu’est ce que ça vous a fait de vous voir pour la première sur un grand écran dans une salle de cinéma ?
Shaun Thomas:
J’étais très nerveux, j’avais peur de passer pour un idiot dans certaines scènes, mais tout c’est bien passé. Visiblement je m’en suis pas mal sorti.
Conner Chapman : J’avais l’estomac noué pendant une minute, mais après on s’habitue à se voir.

EN : Est-ce qu’on va vous revoir sur un écran après The Selfish Giant ?
Conner Chapman :
Je fais quelques auditions, je suis d’ailleurs allé à une audition la semaine dernière. Je suis dans la série The Mill à la télévision sur Chanel 4 et j’ai eu aussi un petit rôle dans un autre film.
Shaun Thomas: A l’école j’ai un cours de théâtre, ce qui permet de m'exercer. J’ai un agent qui s’occupe de me trouver des rôles, je passe aussi des auditions.

shaun thomas conner chapman

Vendôme 2013 : retour sur le palmarès

Posté par MpM, le 17 décembre 2013

Le jury du 22e festival du Film de Vendôme, composé de Matthieu Chapellier (réalisateur), Francis Gavelle (critique), Jacky Goldberg (critique), Aude Hesbert (directrice artistique de Paris cinéma) et Héléna Klotz (réalisatrice), avait la dure tâche de départager 22 courts et moyens métrages produits ou réalisés en France.

le jourA travers les 4 films récompensés, on retrouve les grandes tendances de la compétition 2013. Le cinéma du réel, à la frontière entre documentaire et fiction, est ainsi mis à l'honneur avec le grand prix, décerné à Jean-Gabriel Périot pour Le Jour a vaincu La nuit.

Ce documentaire tourné en un mois à la maison d'arrêt d’Orléans filme dix détenus face caméra, dans une position statique, en train de raconter l'un de leur rêve. Une démarche qu'il faut saluer, dans la mesure où elle implique les détenus sur tout le processus de création, mais qui donne un film vite répétitif, assez désincarné.

Avec une démarche similaire, petite blondemais sous le prisme de la fiction, Emilie Aussel qui a reçu le Prix spécial du Jury pour Petite blonde, donne la parole à un groupe de jeunes Marseillais des quartiers populaires confrontés à une jeune fille issue d'un milieu bourgeois.

Les clichés et les préjugés sont au cœur du film que les acteurs (non professionnels) ont participé à écrire. Le format ultra-court empêche néanmoins l'histoire d'aller, elle-aussi, au-delà d'un certain simplisme.

petit matinPetit matin de Christophe Loizillon tout comme Pour La France de Shanti Masud semblent avoir séduit le jury par leur démarche formel.

Le premier est une suite de six plans-séquence suivant six personnages différents frappés par le même deuil. Un exercice de style puissant, doté d'une vraie force narrative.

Le second, beaucoup plus esthétisant, pour la francelorgne du côté de Philippe Garrel. Son intrigue (la rencontre nocturne entre plusieurs jeunes gens, tous très beaux et visiblement très torturés) sert visiblement de prétexte à de jolis plans très soignés, et des répliques profondes sur le sens de la vie, l'amour, la mort et le reste.

Pour le spectateur, ça passe ou ça casse. Visiblement, son maniérisme soigneusement étudié a séduit le jury qui récompense l'ensemble du casting.

L'un des grands oubliés du palmarès semble le très sensible Avant que de tout perdre de Xavier Legrand, thriller social sur le thème de la violence conjugale, qui mêle une rigueur stylistique quasi documentaire à un suspense anxiogène. Quant au cinéma d'animation, relativement peu représenté avec seulement 5 films, il repart malgré tout avec un double prix (Prix CinEcole en Vendômois et Prix du jury jeune) pour Us d'Ulrich Totier, une comédie sans parole sur la nature humaine.

Tout le palmarès

Grand Prix
Le Jour a vaincu La nuit de Jean-Gabriel Périot

Prix spécial du jury
Petite Blonde d’Emilie Aussel

Mention spéciale du jury
Petit matin de Christophe Loizillon

Prix d’interprétation
Pour les comédiens de Pour La France de Shanti Masud : Friedelise Stutte, Sigrid Bouaziz, David Atrakchi, Bastien Bouillon

Prix du jury jeune
US d'Ulrich Totier

Prix du jury étudiant
Le Tableau de Laurent Achard

Prix Format court
Pour La France de Shanti Masud

Prix CinEcole en Vendômois
US d'Ulrich Totier

Le prix Louis-Delluc 2013 pour La Vie d’Adèle

Posté par vincy, le 17 décembre 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

La Vie d'Adèle, Palme d'or au dernier festival de Cannes, a reçu le Prix Louis-Delluc 2013. Abdellatif Kechiche entre ainsi dans le club très fermé des réalisateurs ayant obtenu ce prix plus d'une fois, aux côtés de Claude Sautet, Louis Malle, Michel Deville et Alain Resnais. Kechiche avait été récompensé par le Delluc en 2007 pour La Graine et le mulet.

"C'est un metteur en scène qui a un talent rare pour recréer la vérité, c'est l'esprit français, c'est la tradition depuis Jean Renoir jusqu'à Kechiche en passant par Pialat", a déclaré le président du jury Gilles Jacob après avoir annoncé le nom du lauréat.

La vie d'Adèle avait face à lui 7 autres films (voir la sélection) et devient ainsi l'incontournable favori des prochains Césars. Le film est nominé aux prochains Golden Globes et aux Independent Spirit Awards. Il a également remporté le prix FIPRESCI à Cannes, le prix du meilleur film étranger aux British Independent Film Awards, le prix FIPRESCI du film de l'année.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été décerné à Vandal, de Helier Cisterne, sorti en octobre dernier sur les écrans français, après son avant-première au festival de Namur.