L'acteur autrichien Karlheinz Böhm est décédé à Salzbourg des suites d'une longue maladie jeudi 29 mai à l'âge de 86 ans, selon son ONG "Menschen für Menschen".
Böhm est mondialement connu pour avoir été le partenaire de Romy Schneider dans la trilogie Sissi (1955-1957), où il incarnait l'Empereur François-Joseph d'Autriche. Schneider l'appelait Oncle Karl sur le tournage alors qu'il n'avait que dix ans d'écart.
Né en 1928 dans la ville allemande de Darmstadt d'une mère chanteuse d'opéra et d'un père chef d'orchestre mondialement connu, Karlheinz Böhm est d'abord un acteur réputé pour ses « Heimatfilme », films sirupeux et sentimentaux, où il joue les gendres parfaits, séduisants, élégants et courtois.
Tournant simultanément pour les télévisions allemandes et autrichiennes et dans des coproductions internationales, on le voit aussi aux côtés d'Anouk Aimée dans Nina (1956), Rififi à Tokyo de Jacques Deray (1963), Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse de Vincente Minelli, avec Glenn Ford (1962). Mais c'est avec Le voyeur (Peeping Tom), de Michael Powell (1960), qu'il change réellement de registre. Dans ce "snuff-movie", il y est un jeune homme énigmatique et solitaire, passionné d'image jusqu'à l'obsession.
Dans les années 70, il entre dans l'univers de Rainer Werner Fassbinder avec Effi Briest (1974). L'année suivante, il enchaîne avec Le droit du plus fort et Maman Küsters s'en va au ciel, qui sera son dernier long métrage de cinéma.
Suite à un voyage dans les années 1970 en Afrique qui l'a marqué, Karlheinz Böhm créé l'association "Menschen für Menschen" en 1981. Il avait lancé sa campagne dans une émission populaire du petit écran en interpellant le public : "Je parie qu'il n'y a pas un tiers des téléspectateurs qui feraient don d'un Schilling, d'un Deutsch Mark ou d'un Franc suisse pour venir en aide aux populations du Sahel". Il récolte 1,2 million de Deutsch Mark puis quitte le monde du cinéma et de la télévision, abandonnant son métier d'acteur, en 1983 pour se consacrer à son association, qu'il dirige jusqu'en 2011.
Il se définissait comme citoyen du monde, avait été fait citoyen d'honneur par l'Ethiopie. Grand chevalier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en 2001, Prix Balzan pour l'humanité, paix et fraternité entre les peuples en 2007, Böhm a connu 4 mariages, dont il a eu 7 enfants, dont Sissi, l'aînée de la fratrie, née en 1955.
"T'es pas fragile toi t'es une berbère des montagnes!"
Adapté d'une pièce de théâtre à succès qui se joue depuis quatre ans, Amour sur place et à emporter réussit sa transposition sur le grand écran. Le synopsis a l'air vu et revu, et pourtant ça fonctionne. Une love story parisienne touchante mais plus compliquée que banale, puisqu'elle est arabe et lui noir. Beaucoup de clichés sont présents (peut-être trop). Mais le choc des cultures et les stéréotypes de la société qui jouent sur leur relation, par exemple, ressortent avec férocité pour mieux dénoncer les amalgames présents chez l'être humain.
Si vous avez vu la pièce, vous ne nagerez pas en eau inconnue car vous retrouverez les deux protagonistes sortis du Jamel Comedy Club, Amelle Chahbi et Noom Diawara. Cette fois, ils ne sont pas seuls à nous faire rire (aux éclats): il y a aussi leurs familles, leurs amis. Mention spéciale malgré tout à Amelle Chahbi, qui est aussi la coréalisatrice de la comédie aux côtés de Tristan Aurouet. Elle renvoie sans problème cette image du couple qui peut s'aimer malgré les différences, maîtrise à la perfection ce sujet et sait comme personne briser les clichés en passant par la moqueries de ces derniers. En tant que comédienne, elle est une révélation qu'on devrait vite revoir sur le grand écran.
De son côté, Noom Diawara, l'un des gendres du phénoménal hit Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? (c'est le dernier arrivant dans la famille) devrait lui aussi recevoir de nombreux scénarios. Loin du jeu théâtral qui l'a fait connaître, il s'avère parfait pour donner un peu de fraîcheur dans la comédie française.
Bien sûr cet humour générationnel, ses blagues tendance ne suffisent pas à combler quelques relâchements, à donner plus de consistance qu'à la pièce. Car, c'est le principal problème du film : un manque de rythme. C'est d'autant plus cruel qu'il s'agit quand même d'une comédie romantique, construite comme une sitcom, avec des punch-lines de stand-up.
Pour le reste, Amour sur place ou à emporter a sensiblement la même approche que le bon Dieu. Les deux films font passer le même message d'amour et de tolérance, tente une fois de plus de montrer que le "vivre ensemble" n'est pas qu'une utopie et que l'intégration n'est pas un mythe. Par les temps qui court, ce genre de message n'est pas inutile.