Cannes 2014: The Tribe, grand vainqueur de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 22 mai 2014

Avec la moitié des prix du palmarès dans son escarcelle, The Tribe, premier film de l'ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy, est le grand vainqueur du palmarès de la la 53e Semaine de la Critique de ce Festival de Cannes. Le film bénéficiera d'une aide à la distribution, ce qui lui sera très utile : deux heures et de mi en durée, entièrement tourné en langue des signes, sans sous-titres ni voix off, il dépeint un univers régi par la violence physique et l'argent dans une institution pour sourds-muets.

Seul autre long métrage récompensé dans une compétition qui n'a pas fait palpité les coeurs contrairement aux années précédentes, Hope de Boris Lojkine, histoire d'un jeune camerounais qui migre vers l'Europe et traverse le Sahara.

Grand Prix Nespresso
THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy

Prix Révélation France 4
THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy

Prix SACD
HOPE de Boris Lojkine

Prix Découverte Sony CineAlta du court métrage
A CIAMBRA de Jonas Carpignano

Prix Canal+ du court métrage
CROCODILE de Gaëlle Denis

Aide Fondation Gan pour la diffusion

THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy

L’instant Glam’ : Charlotte Gainsbourg, Asia Argento, Xavier Dolan…

Posté par cynthia, le 22 mai 2014

xavier dolanOyé oyé cinéphiles! Huitième jour sur la Croisette hier. Croisette qui ressemblait davantage à la Tamise à cause de la pluie. Mais si les parapluies régnaient en maître au Festival de Cannes, ce n'était pas le cas des cols roulés ou des doudounes. Les stars savent rester sexy même par grand vent.

L'acteur Barry Ward en est la preuve vivante. Avec ses faux airs à la Colin Firth, l'acteur irlandais a illuminé les marches de cannes de sa mèche grisonnante pour présenter Jimmy's Hall. A ses côtés, la belle Aisling Franciosi et ses yeux de chat presque hypnotiques. Enveloppée dans une robe blanche qu'elle avait agrémenté d'une cloche en guise de pochette, la belle nous a presque fait oublier la faute de goût de sa partenaire Simone Kirby qui a monté les marches revêtue d'un aluminium bleu en guise de robe. On en avait mal aux yeux sur la croisette.

Faute de goût aussi pour Asia Argento et son look "je vais boire un verre avec des potes ce soir". L'actrice arborait un t-shirt noire transparent qui laissait entrevoir son énorme tatouage ainsi qu'une veste de costard aux larges poches. Asia nous avait habitué à son style rock et psychédélique mais en ce huitième jour de festival elle a littéralement fait un fashion faux pas. Elle avait plus l'air d'une camionneuse que d'une punk star à l'esprit rebelle. A quelques centimètres d'elle, la légendaire Charlotte Gainsbourg, qui a subit une attaque de souris avant d'arriver à Cannes. "Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous..." C'est la seule explication que j'ai trouvé à sa robe (gruyère) noire couverte de trous.

Quelques heures plus tard ce fut la montée des marches de l'équipe du film Mommy (qui était en retard) qui a marqué les esprit. Xavier Dolan, jeune réalisateur (25 ans), a attiré tous les regards avec sa jolie tête blonde, tandis que lui cherchait du regard si un athlète tatoué pouvait lui servir de roomate après sa soirée. Il est vrai que depuis la diffusion de son Mommy, son nom était déjà sur toutes les lèvres. Sa prestance n'a fait qu'accentuer la chose. Il fera sans nul doute longtemps parler de lui avec son charme et sa classe sans pareil. En costume bleu et chemise noir, il se démarque de l'habituel look pingouin présent sur les marches (costume noir, chemise blanche) et de ce fait, il a marqué l'assemblée de son originalité. Va-t-il en faire autant avec son œuvre? Autre membre du film, l'actrice Anne Dorval vêtue entièrement de noir. Classique certes, mais efficace. L'actrice tremblait autant que le reste de l'équipe du film.

Bon, Cannes c'est pas le purgatoire non plus : on respire et tout va bien se passer. D'ailleurs c'est déjà presque terminé. Les marches, les cliquetis des photographes, la chaleur, la pluie et les tétons qui pointent derrière une robe transparente ne seront bientôt plus qu'un doux souvenir de printemps.

Cannes 2014 : Lettre à… Sarajevo

Posté par MpM, le 22 mai 2014

sarajevoSarajevo, joyau des Balkans et capitale de Bosnie-Herzégovine, te voilà l'héroïne d'un film collectif au même titre que Paris ou New York ! Les ponts de Sarajevo, présenté sur la Croisette en séance spéciale, réunit treize points de vue de cinéastes européens sur ton passé douloureux et ton présent où tout reste à inventer.

Pour te célébrer, des réalisateurs d'origines et de génération différentes posent chacun un regard bienveillant et sensible sur tes rues, tes habitants et ton histoire. On retrouve Jean-Luc Godard qui te connaît depuis longtemps (Je vous salue Sarajevo en 1993), mais aussi Aida Begic qui est née sous ton ciel, Cristi Puiu qui connait bien tes rues, Isild Le Besco qui est tombée amoureuse de toi...

Entre chaque volet du film, une partie animée signée François Schuiten et Lui da Matta Almeida retrace avec poésie et finesse les grandes lignes de ton histoire : le pont entre tes deux rives est constitué de mains qui se tendent l'une vers l'autre, puis est illuminé par un feu d'artifices, ou remplacé par un pont de livres. Des cercueils, aussi, passent en-dessous.

Quant aux différents courts métrages eux-mêmes, ils évoquent l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand qui provoqua la première guerre mondiale comme les raisons politiques qui poussèrent son assassin à agir, et notamment le désir de voir le peuple slave se libérer du joug autrichien. Puis ils s'intéressent avec pudeur au terrible siège que connut la ville, et à la guerre immonde qui déchira le pays.

L'un des films les plus réussis est celui du Roumain Cristian Puiu (Réveillon) qui décortique en quelques minutes les clichés raciaux et xénophobes qui sont à l'origine de tous tes traumatismes. Avec beaucoup d'humour, il rappelle ainsi que la haine et les préjugés n'engendrent que la destruction et le chaos. La leçon, aujourd'hui encore, est toujours nécessaire.

Un autre film semble emprunter les célèbres répliques d'Hiroshima mon amour : "Tu n'as rien vu à Sarajevo" dit un homme à son frère trop jeune pour se souvenir des horreurs de la guerre ( Le voyage de Zan de Marc Recha). C'est donc l'occasion de lui raconter le siège : "sortir de la maison était comme jouer à la roulette russe", explique-t-il.

Aida Begic, elle, a recueilli le témoignage de certains de tes habitants (Album) sur leur vie pendant le siège : la faim, le froid, la mort qui rôde, les bombes qui pleuvent, l'horreur qui se déroule chaque jour au beau milieu de la rue...

Mais les images et les sons se dédoublent. A l'écran, on parle de toi, Sarajevo, mais dans notre tête apparaissent Grozny, Olms, Tombouctou, Benghazi, Bangui... Autant d'échos d'une histoire terrifiante qui n'en finit plus de se répéter.

Cannes 2014 : le Palmarès de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 22 mai 2014

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par Abbas Kiarostami et composé de Mahamat-Saleh Haroun, Noémie Lvovsky, Daniela Thomas et Joachim Trier, a décerné cet après-midi les prix de la Cinéfondation lors d’une cérémonie salle Buñuel, suivie de la projection des films primés.

La Sélection comprenait 16 films d’étudiants en cinéma.

Premier Prix : Skunk, d'Annie Silverstein (University of Texas at Austin, États-Unis)

Deuxième Prix : Oh Lucy!, d'Atsuko Hirayanagi (NYU Tisch School of the Arts Asia, Singapour)

Troisième Prix ex aequo: Lievito Madre, de Fulvio Risuleo (Centro Sperimentale di Cinematografia, Italie) et The Bigger Picture, de Daisy Jacobs (National Film and Televison School, Royaume-Uni).

Les prix sont accompagnés d’une dotation de 15 000 € pour le premier, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour le troisième.

Le lauréat du Premier Prix a également l’assurance que son premier long-métrage sera présenté au Festival de Cannes.

Cannes 2014 – Les télex du Marché : Robert Pattinson, Jia Zhang-ke, une franchise française, Vincent Cassel…

Posté par vincy, le 22 mai 2014

marché du film - cannes

- Robert Pattinson chez Olivier Assayas, quelle ironie! Le réalisateur français va présenter demain en compétition son nouveau long métrage, Sils Maria, avec Juliette Binoche et Kirsten Stewart, partenaire de Pattinson dans Twilight mais également ex petit ami. Son ex va donc lui succéder devant la caméra d'Assayas pour Idol's Eyes, inspiré d'une histoire vraie autour d'un voyou malmené par la mafia de Chicago dans les années 70.

- Jia Zhang-ke, membre du jury de la Compétition cette année à Cannes, et primé pour son scénario l'an dernier avec son film A Touch of Sin, a annoncé qu'il tournerait son prochain film cet automne. Mountains May Depart sera son premier film réalisé à l'extérieur de la Chine. L'histoire se déroule en partie dans une Australie futuriste.

- Belle et Sébastien, la suite. Après le succès de Belle et Sébastien en France, mais aussi au Canada, en Belgique, en Suisse et en Italie de l'adaptation du feuilleton imaginé par Cécile Aubry, les producteurs ont décidé de lancer une franchise. Le deuxième épisode sera réalisé par Christian Duguay (Jappeloup), qui succède à Nicolas Vanier, et réunira le même casting. L'idée est de faire évoluer le personnage de Sébastien sur la durée, à la manière d'Harry Potter. Ce nouvel opus se déroulera durant l'après-guerre et le tournage est déjà prévu pour début août.

- Vincent Cassel (encore) rejoint le casting du prochain film de Carlos Diegues, Le grand cirque mystique. Le cinéaste brésilien (président du jury de la Caméra d'or en 1992) a écrit son film avec George Moura. Le tournage de ce road-movie qui suivra une dynastie du cirque durant un siècle débutera en septembre. Au générique, figurent également Catherine Mouchet (Thérèse), Dawid Ogrodnik (Ida) et Jesuita Barbosa (vu en compétition à Berlin avec Praya do futuro).

Les années Jajacobbi : Cannes 1994 et 1995

Posté par vincy, le 22 mai 2014

uma thurman john travolta pulp fictionLes enfants terribles

1994 et 1995 confirment l'émergence de nouveaux grands cinéastes et la confirmation d'autres "nés' à Cannes sous l'ère de Gilles Jacob. Ainsi Quentin Tarantino avec son cultissime Pulp Fiction et Emir Kusturica avec son controversé Underground empochent la Palme d'or ces deux années. Kusturica, après Coppola et August, rentre dans le club des double palmés. Côté Caméra d'or, Pascale Ferran (Petits arrangements avec les morts) et Jafar Panahi (Le Ballon blanc) sont révélés et reconnus dès leur premier film.

Durant ces années, le nombre de journalistes venus des Etats-Unis augmente considérablement. Le succès du cinéma indépendant américain a compensé l'absence de stars hollywoodiennes. Avec Clint Eastwood en président du jury en 94, le phénomène s'amplifie : Cannes devient la poche de résistance à un cinéma formaté, industriel. Pourtant, l'invasion US n'aura pas lieu, même si l'on retient le triomphe de Tarantino, l'enfant de Cannes. D'abord, parce que, pour la première fois, la présidence du jury a une double tête : Catherine Deneuve accepte la vice-présidence. Le tandem qu'elle forme avec Eastwood affole les paparazzis. Et ils décerneront ensemble une Palme d'or unanime à Pulp Fiction. "(C’est un) film moderne, gonflé, audacieux, d’une belle virtuosité, et il y a une vraie jubilation du cinéma. Tarantino, en plus d’être un grand metteur en scène, aime beaucoup les acteurs. J’ai beaucoup défendu Journal Intime de Moretti" expliquait à l'époque Deneuve.

Ensuite, les sélections de Jacob durant ces deux années font aussi la part belle à quelques uns des meilleurs films de la décennie et parfois les meilleurs films de leurs auteurs : Journal intime de Nanni Moretti, Exotica de Atom Egoyan, La Reine Margot de Patrice Chéreau, Soleil trompeur de Nikita Mikhalkov, Trois couleurs : Rouge de Krzysztof Kieslowski, Au travers des oliviers d'Abbas Kiarostami, Dead Man de Jim Jarmusch, Ed Wood de Tim Burton, Kids de Larry Clark, La cité des enfants perdus de Jeunet et Caro, La haine de Mathieu Kassovitz, Land and Freedom de Ken Loach, Le regard d'Ulysse de Théo Angelopoulos, N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois, The Usual Suspects de Bryan Singer, les Roseaux sauvages d'André Téchiné, Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard...

Mais avant tout, le délire n'est plus tabou. Priscilla folle du désert, Grosse fatigue, Desperado, Serial Mom (inoubliable Kathleen Turner chez John Waters), Le grand saut, Prête à tout font rire les festivaliers. On parle désormais de cinémania. Et dans les sous-sols du Palais, les nababs ont fait place aux business-men, agents et avocats. Les Miramax, New Line, Ciby 2000, Studio Canal+ et autres Channel 4 font monter les enchères. Le marché prend une importance de plus en plus grande, loin du palmarès et des avis des critiques, snobant parfois ce cinéma qui préfère la poésie ou l'actualité au pur divertissement.

Bien sûr, il y a des loupés. Quatre mariages et un enterrement a failli être de la sélection officielle. Almodovar n'est toujours pas présent sur la Croisette. On s'enchante avec Vanessa Paradis qui reprend le Tourbillon de la vie (Jules et Jim) en hommage à Jeanne Moreau (pour la deuxième fois présidente du jury en 1995). Et on se désole de voir Pamela Anderson, starlette de la télé, attirer davantage l'attention des médias que quelques grands réalisateurs.

Télé américaine + Vanessa Paradis = Johnny Depp. Avec Ed Wood et Dead Man, le comédien incarne parfaitement ces années cannoises : une star au service de films singuliers, hors des sentiers battus. Pour une fois, la starlette est un homme.

Cannes 2014 : rencontre avec Ioanis Nuguet, réalisateur de Spartacus et Cassandra

Posté par MpM, le 22 mai 2014

Spartacus et CassandraPrésenté dans le cadre de l'ACID, Spartacus et Cassandra de Ioanis Nuguet est un documentaire mêlant images prises sur le vif et voix-off très écrites qui viennent donner un contrepoint à ce qui se passe à l'écran.

On y découvre deux adolescents de la communauté rom, Spartacus et Cassandra, qui vivent sous le chapiteau d'un cirque à Saint-Denis. Ils ont été pris en charge par Camille, une très jeune femme qui se bat pour leur offrir un avenir. Le film suit à la fois leur parcours concret (chez le juge, auprès de leurs parents, à l'école...) et leur évolution plus psychologique (entre leur refus de quitter leurs parents et leur désir d'une nouvelle vie à la fin du film).

Ioanis Nuguet, dont c'est le premier long métrage, travaillait sur un projet de long métrage de fiction situé dans la communauté rom lorsqu'il a rencontré les deux protagonistes de son film. Immédiatement, il a eu envie de les filmer.

Ecran Noir : Comment s'est fait la rencontre avec Spartacus et Cassandra et comment est née l'idée du film ?
Ioanis Nuguet : J'ai passé beaucoup de temps sur les terrains roms de Saint-Denis. Pour moi c'était un terrain d'apprentissage. On s'est croisé quelques fois sur ce terrain avec Spartacus et Cassandra. Là un concours de circonstances a fait qu'il y a eu plein d'expulsions en même temps et qu'ils sont arrivés sur le terrain où j'étais déjà et où je filmais des trucs. La rencontre s'est faite là, avec Camille, aussi, qui avait l'idée, et qui l'a fait, d'apporter son chapiteau au milieu d'un bidonville. COmme pour les protéger et avoir un peu une présence particulière. Au départ je voulais faire une fiction à partir de leur vie. Tout de suite il a été question de film, et pour moi c'était évident qu'ils allaient jouer dedans. Et au même moment, j'ai rencontré ce producteur, Samuel XXX qui lui est arrivé sur le terrain au même moment avec l'idée de faire un film à travers des enfants roms. Toutes ces circonstances ont fait qu'un film était évident et rapide. C'est un documentaire qui reprend toute la grammaire du cinéma mais rien n'est fictionnalisé. On avait un peu de temps pour mettre en place les séquences mais c'est ce qui se passe réellement. Tout est filmé au moment où ça se passe, sur une période d'an et quelques mois.

EN : Le film est ancré dans la réalité, et en même temps les pensées des personnages apparaissent en voix-off...
IN : Pendant le tournage, moi j'avais des carnets et je notais. Très tôt, j'avais pensé à leur voix, à cette intériorité. Pour moi, les voix, c'est vraiment de la métaphysique, on a un truc qui va au-delà de ce qui nous est montré. Chaque jour je leur demandais comment ils avaient ressenti les choses. Ils étaient en train d'apprendre à écrire des vers, de la poésie, on les voit faire du rap dans le film. Du coup moi je leur demandais d'écrire sur leur journée, les situations, ce qu'ils avaient pensé. Et aussi, au montage, on a rajouté pas mal de voix sur des séquences. Là, pareil, je leur demandais. Ils ont produit plein de choses. Et après on montait, on enregistrait, on triait ensemble et on faisait des essais jusqu'à arriver à quelque chose qui nous satisfasse. C'était vraiment eux qui écrivaient.

EN : Quelle était l'idée derrière cette démarche ?
IN : C'était une démarche plus formelle. Il y avait l'idée d'ajouter de la distance et surtout de ne pas se coller à ce qui arrive. Au début du film, c'est assez réaliste. On est dans des situations assez oppressantes. Je l'ai cadré en plans très serrés. Au fur et à mesure qu'ils découvrent d'autres perspectives, ça s'élargit. Du coup il y a un sentiment que je trouvais un peu oppressant, donc tout à coup la voix c'était aussi redonner une ouverture au monde. La voix c'est tout ce qui questionne sur "qu'est-ce queje fais ici ?", qui questionne le sens et qui n'est pas uniquement dans l'événement, dans l'accident, dans l'urgence. Au fur et à mesure ces voix prennent de plus en plus d'ampleur jusqu'à constituer une narration à part entière, parallèle, quasiment.

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Cannes 2014 – les mots de Cannes : frustration

Posté par MpM, le 22 mai 2014

Un festival sans frustration n'est pas un vrai festival. Parce qu'il n'est pas logistiquement possible de voir plus de 6 ou 7 films dans une journée, un Festivalier vraiment endurant (et bien accrédité pour ne pas perdre de temps dans les files d'attente, et surtout n'ayant jamais besoin de travailler ni de manger ni de boire) en verra au grand maximum 70 sur toute la durée, ce qui ne représente même pas l'intégralité des films présentés en sélection officielle et dans les deux sections parallèles. Soit la certitude, quoi qu'il arrive, de ne pas voir tous les films et de forcément passer à côté de l'un de ceux dont tout le monde parle. Autant le savoir tout de suite, à Cannes comme ailleurs, voir tous les films (en entier) n'est pas humainement possible.

Une fois ce principe essentiel digéré, il vaut mieux passer tout de suite à l'étape suivante et accepter aussi qu'il y aura de cruels dilemmes. Parfois, les deux films que vous attendiez le plus passent à la même heure. À moins d'être capable de se dédoubler, il faudra donc sacrifier l'un d'entre eux. Sachant qu'une règle tacite veut que le buzz encense toujours celui que vous avez sacrifié.  De manière générale, on vous vantera de toute façon toujours les mérites d'un film que vous avez raté. Rassurez-vous, vous ferez de même de votre côté.

Ça y est, vous êtes prêt à être frustré ? Merveilleux, vous n'êtes pas loin du zen ultime : c'est en acceptant la frustration que l'on s'en affranchit. Ça, ou en quittant Cannes. Car dès que le festival s'achève, les films tant convoités perdent presque tout leur éclat. Le festivalier est inconstant et versatile : ce petit film polonais que l'on était au désespoir de ne pas avoir vu ? Non seulement on l'oublie instantanément, mais en plus, le jour où il sort enfin en salles, on ne se donne même pas le mal d'y aller.

Cannes 2014 : Qui est Antoine-Olivier Pilon ?

Posté par emeline, le 22 mai 2014

antoine olivier pilon

COLLEGE BOY

« Jeune acteur qui tente de réussir son secondaire 5 ! ». Voici la biographie d'Antoine-Olivier Pilon sur son compte Twitter. A bientôt 17 ans, ce jeune prodige du cinéma québécois peut se vanter d'enchaîner des projets aussi divers qu'ambitieux. Né d'un père avocat et d'une mère graphiste, il déménage à Montréal à l'âge de 10 ans et passe une audition avec sa sœur, Ariane Elizabeth, pour entrer dans l'Agence Artistique Héléna. Après avoir tourné une publicité en 2009, il décroche, parmi 1500 candidats, le rôle-titre du film de Richard Roy, Frisson des collines, où il incarne un jeune garçon voulant que son père l'amène au festival de Woodstock. Sa prestation lui vaut la mention spéciale « Graine d'acteur » au 13e Festival International de Cinéma du Grain à Démoudre, et surtout le très prestigieux prix du meilleur acteur dans un film étranger aux Young Artist Awards. Hollywood lui tendrait presque les bras...

C'est néanmoins au Québec que l'ado profite de sa notoriété. En 2012 et 2013, ce petit homme (1m65) tient le premier rôle dans plusieurs séries dont Tactik, Les Argonautes, Mémoires Vives ou plus récemment Subito Texto. Sur grand écran, en 2012, il enfile ses patins pour le film d’Éric Tessier, Les Pee-Wee : l'hiver qui a changé ma vie, qui sera un succès au box-office québécois. Mais c'est en 2011 que sa carrière prend un nouveau tournant : il joue un second-rôle dans Laurence Anyways, qui marque sa première collaboration avec Xavier Dolan. Le jeune cinéaste doué de la Belle Province fait de nouveau appel à lui : sa gueule d'ange est passée à tabac dans College Boy, clip du groupe Indochine réalisé par Dolan, qui à sa sortie en mai 2013, a fait polémique à cause de son contenu violent.

Le jeune homme reste dans l'univers musical en tournant la même année dans le clip Blow my mind du chanteur et danseur canadien Jacob Guay. Sportif, apprenti magicien, danseur, circacien (trapèze, fil de fer, sol, diabolos), il semble pouvoir tout faire...

Après avoir été martyrisé dans College Boy, il joue les enfants turbulents dans le nouveau film de Xavier Dolan,Mommy, sélectionné en compétition officielle au 67ème Festival de Cannes. Cette fois-ci, il a pris de l'épaisseur (y compris musculaire) et son rôle est plus important. Il incarne un adolescent profondément turbulent. C'est l'opportunité pour Antoine-Olivier Pilon, blond faussement candide, de conquérir le public français. Mais avant de tutoyer les étoiles, il lui faudra d'abord décrocher son diplôme d'études secondaires (l'équivalent du bac au Québec).